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Moktada al Sadr se dissocie du gouvernement Maliki

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  • Moktada al Sadr se dissocie du gouvernement Maliki

    L'imam chiite Moktada al Sadr a demandé aux six représentants de son mouvement radical de quitter le gouvernement en signe de protestation devant le refus de Nouri al Maliki de fixer un calendrier de retrait des troupes américaines d'Irak.

    "Le Premier ministre se doit d'exprimer la volonté des Irakiens. Ils ont manifesté par millions pour réclamer un calendrier de retrait", a expliqué à la presse le chef du groupe parlementaire "sadriste", Nasser al Roubaïe, en soulignant que Maliki avait ignoré la "vox populi".

    Le Premier ministre a accepté ces démissions, tout en répétant que les forces américaines ne s'en iraient qu'une fois l'armée irakienne prête à prendre en charge la sécurité.

    "Maliki salue la décision de Moktada al Sadar de lui accorder la responsabilité de confier ces six ministères (...) à des personnalités qualifiées, sans affiliation communautaire", a ajouté le chef du gouvernement dans un communiqué.

    A l'appel de Sadr, plusieurs dizaines, voire des centaines de milliers d'Irakiens ont défilé il y a une semaine dans les rues de la ville sainte chiite de Nadjaf pour protester contre le maintien en Irak du contingent américain, fort de plus de 140.000 hommes.

    Au lendemain de cette manifestation monstre, Maliki a dit ne pas voir l'utilité de fixer un calendrier pour le retrait des forces américaines puisque les troupes irakiennes prenaient progressivement leur relais, rendant leur départ inexorable.

    RETOUR DANS LA RUE

    Sadr a contribué à l'accession au pouvoir du chiite Maliki mais le départ de ses ministres, qui ne détiennent pas de portefeuilles clés, n'est pas susceptible de beaucoup gêner le Premier ministre, d'autant que les députés du mouvement restent au sein de l'alliance chiite qui domine le gouvernement.

    Maliki aura même peut-être les mains plus libres, mais il devra s'attacher à maintenir au sein du processus politique le mouvement sadriste et sa puissante milice, l'Armée du Mahdi, que les responsables américains considèrent comme le principal danger pour la stabilité du pays.

    Selon l'analyste Joost Hiltermann, de l'International Crisis Group (ICG), Sadr était sous pression de sa base en raison de son soutien implicite à l'opération de sécurisation de Bagdad lancée à la mi-février par Maliki grâce aux renforts envoyés en Irak par le président américaine George Bush.

    Contrairement aux espoirs du jeune imam, qui aurait demandé à ses troupes de se faire discrètes, cette opération n'a pas réussi à enrayer la campagne d'attentats attribués aux activistes sunnites d'Al Qaïda dans les quartiers populaires chiites de la capitale.

    Sadr, qui n'est pas apparu en public depuis des semaines, "doit rétablir la discipline interne" au sein son Armée du Mahdi, "ce qu'il fait en se retirant du processus politique et en retournant dans la rue", analyse Hiltermann.

    Dans l'entourage de Maliki, on s'efforce de minimiser l'impact de l'initiative de Sadr, en soulignant que ses élus restent au sein de l'Alliance chiite au pouvoir et que le désaccord ne porte que sur l'échéance qui serait fixée pour un départ des troupes américaines et non pas sur le principe même de ce retrait.

    Par Reuters
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