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Un pays criblé de dettes, c’est l’héritage laissé aux générations futures !

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  • Un pays criblé de dettes, c’est l’héritage laissé aux générations futures !

    salam

    Le problème de la dette ne se résume pas à une question comptable. Le problème de la dette est d’ordre moral et politique. Acceptons-nous de vivre aux frais des générations futures ?

    Le droit d’expression ou le droit à la vie
    Bon nombre de marocains ont poussé des cris d’orfraies contre le projet de loi 22-20 les privant du droit d’expression en ligne. Un autre décret a serpenté tous les sentiers d’approbation à la vitesse grande V sans être décrié. Et pourtant, ce décret traitant du déplafonnement de l’endettement extérieur va priver les générations futures d’une vie decente. Devant la crise sanitaire transmutée en crise économique et en anticipation d’une chute sans précédent des recettes fiscales, les pouvoirs publics ont préféré et à l’accoutumée, la facilité de la dette.

    Les politiciens de tout poil n’ont ni chipoté ni chicané, mais ont branlé la tête en guise d’acquiescement. En fait, et contrairement aux Hommes d’État qui pensent aux générations futures, les politiciens ne pensent qu’aux élections futures.

    La dette : des chiffres qui apeurent
    Les derniers chiffres sur la dette extérieure du Maroc font apparaitre un encours de l’ordre de 339,8 Mds DH. Cet encours est composé d’emprunts contractés par le Trésor public à hauteur de 161,50 Mds DH et à concurrence de de 178,30 Mds DH au passif des établissements et entreprises publics. La dette intérieure du Trésor public se chiffre au terme de l’année 2019 à 560,8 Mds DH. Au terme de l’année 2018, la dette extérieure publique représente 29,50% du PIB. La dette publique globale représente quant à elle 65,30% du PIB.



    Au terme de l’année 2019, les intérêts de la dette représente 12,3% des dépenses ordinaires de L’État. Ils représentent au titre de la même année, 60% des recettes au titre de l’impôt sur les sociétés et 70% au titre des recettes de l’impôt sur le revenu. Au titre de la loi de finances 2020, les dotations budgétaires allouées aux intérêts de la dette, soit le montant de 29 Mds DH, viennent en quatrième position après celles affectées au ministère de l’éducation nationale (65,31 Mds DH), la Défense nationale (40,29 Mds DH), et le ministère de l’économie et des finances (36,31 Mds DH). Elles représentent près du double de celles affectées au ministère de la santé (15,32 Mds DH ).

    La dette globale du Trésor (extérieure et intérieure), en passant de 256,69 Mds DH en 1998 à 722,3 Mds DH en 2019, a pratiquement triplé en vingt ans. Elle a affiché un taux d’accroissement annuel moyen de l’ordre de 5,31%. Compte tenu des données de la dette globale du Trésor public à la fin de l’année 2019 et qui se chiffre à 722,3Mds DH et le nombre de ménages au Maroc à la fin de la même année arrêté selon le HCP à 8.251.000 ménages, chacun de ces derniers se trouve endetté à hauteur de 87.540 DH. En 2004, cette grandeur était limitée à 52.113 DH.

    La gestion de la dette est également une question de stratégie
    Lors de la discussion dudit décret sur le déplafonnement de l’endettement, certains députés, sûrement apeurés par la tendance gravissime de la dette, ont proposé d’embrasser une sérieuse politique d’austérité et activer le processus de rééchelonnement au lieu de se précipiter vers la dette. Le ministre des finances avait envie de leur rétorquer que les banques ne prêtent qu’aux riches. On doit alors continuer à dépenser avec ostentation, pour paraitre riche et pouvoir emprunter. D’où l’hésitation des pouvoirs publics de traiter d’austérité et se focaliser sur l’optimisation de la dépense et ce dans les différents communiqués qui sont apparus à l’aube de la crise.

    Le ministre des finances a solennellement précisé qu’il est judicieux d’emprunter pour rembourser la dette que de recourir au rééchelonnement. En effet, la demande de rééchelonnement donnera un signe négatif sur la situation économique du Maroc. Il ne faut pas omettre, dans ce cadre, que plus les débiteurs donnent l’impression d’une dégradation de leurs situations économiques, plus les créanciers exigent des taux d’intérêt élevés avant d’accorder de nouveaux emprunts. Le recours au rééchelonnement s’avère alors onéreux.

    Cercle vertueux ou cercle vicieux ?

    Force est de rappeler que depuis des lustres, le Maroc emprunte non seulement pour honorer ses engagements mais également pour financer son déficit budgétaire. Ainsi la loi de finances 2020 projette un excèdent des recettes d’emprunts sur les amortissements de l’ordre de 30,50 Mds DH. Celle de 2019, tablait sur un excédent de de 36,99 Mds DH. Celle de 2018 comptait sur un excédent de 33,27 Mds DH et enfin la loi de finances 2017 visait un excédent de 24,12 Mds DH. Sur les quatre dernières années, la boule de neige se construit à raison de 30 Mds DH par année.

    Ainsi au lieu de bénéficier du cercle vertueux de la dette devant favoriser la productivité de l’outil économique par des investissements adéquats, on est piégé dans un cercle vicieux.

    Au-dessus le marché, la dette du Maroc a été toujours qualifiée de non soutenable. Cette situation risque de s’empirer au cours de l’année 2020, où le taux de croissance sera sûrement négatif et le coût de l’argent va s’envoler en raison de la forte demande associé à l’aggravation de risque de défaillance. En outre, la non soutenabilité sera encore marquée en raison de la persistance des dépenses et le recul caractérisé des recettes notamment fiscales.

    Moralité politique et dépense publique
    Mais comment est-on arrivé là ? C’est à cause de nos politiciens qui préfèrent sommeiller en toute quiétude dans le lit des mauvaises habitudes. C’est le cas du PJD, parti au pouvoir depuis deux mandats, qui depuis la fin de 2011, n’a pas levé son pied sur l’accélérateur faisant ainsi remonter la dette à un niveau sans précèdent. Le PJD n’a pas hésité devant chaque problème à faire appel au tiroir-caisse pour avorter tout mouvement et toute activité pouvant faire échec à son projet.


    Les pouvoirs publics doivent reprendre du poil de la bête. Ils doivent réaliser que le problème de la dette ne se résume pas à une question comptable. Le problème de la dette est d’ordre moral et politique. Moral, par ce qu’on ne peut tolérer que la vie de château que mène une génération soit supportée par ses enfants qui auront à en payer la facture. Politique, parce qu’on ne peut permettre aux politiciens d’illuminer leurs partis, de réussir leurs projets et d’amadouer la population par la dépense publique. La population se berce d’illusions en voyant l’argent couler et ne réalise que tardivement la montagne des dettes accumulées.

    Arrêtons hémorragie
    Les pouvoirs publics qui doivent rompre avec certaines pratiques en matière de budgétisation où les ressources sont réglées suivant les dépenses. En effet, où la dépense domine, proche est la ruine. Plusieurs de nos décideurs croient que tout se passe comme si les dépenses d’une année représentent un avantage acquis qu’il faut surpasser l’année suivante. L’approche classique de budgétisation doit été laissée à l’ombre et nos politiciens doivent comprendre que l’argent des contribuables est un puits avec un fond.

    Maintenant qu’on ne peut éviter l’écueil et que le recours à l’endettement s’avère la seule solution viable pour sauver âmes et biens, il faut veiller à ce que cet apport financier ne profite aux assistés de tout poil qui nichent dans du corporatisme bien protégé par un système de clientélisme électoral.

    ecoactu
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