Annonce

Réduire
Aucune annonce.

En Tunisie, la crise politique enfle et des appels à une «troisième République» émergent

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • En Tunisie, la crise politique enfle et des appels à une «troisième République» émergent

    Remise en question du système politique, appels à l’organisation d’un référendum et à la création d’une troisième République, le climat politique actuel en Tunisie menace d’exploser. Qu’en est-il ?



    Alors que la Tunisie semble sortir progressivement de la crise sanitaire avec un bilan qui voit décroître le nombre de cas (1.046 malades, 47 décès et 883 rétablissements), une autre crise voit le jour, au niveau politique cette fois-ci.


    Tout a commencé par des dénonciations de la part de certains partis d’opposition –dont notamment le PDL (Parti destourien libre), de tendance bourguibienne– de la gestion du Parlement. Les critiques sur le pouvoir «omnipotent» du Président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) Rached Ghannouchi se sont multipliées, l’accusant «de vouloir mettre la main sur cette institution». Et progressivement, ce qui se limitait jusqu’alors à des altercations entre Abir Moussi, la présidente du PDL, et certains des députés des partis islamistes, s’est transformé en des appels à un retrait de confiance du président du Parlement et au lancement d’une pétition sur les réseaux sociaux pour enquêter sur sa «fortune» –qui a recueilli environ 15.000 signatures.


    Par ailleurs, même des partis au sein de la coalition gouvernementale commencent eux aussi à accuser Ennahdha, et surtout son chef Rached Ghannouchi, de jouer un «double jeu» au Parlement et au gouvernement. C’est le cas du Mouvement Achaâb, de tendance nationaliste arabe. Son secrétaire général, Zouhaier Maghzaoui, a vivement critiqué le parti islamiste lors d’une intervention le 15 mai à la Radio nationale, en l’accusant d’avoir un pied dans le gouvernement et un autre dans l’opposition, faisant allusion à son rapprochement avec le parti Qalb Tounes et à la Coalition de la Dignité, tous deux dans l’opposition au sein de l’Assemblée.
    Toutes ces critiques à l’égard du président de l’ARP et de son parti ont évolué vers une réelle remise en question de l’Assemblée et du système politique mixte (mi-parlementaire et mi-présidentiel), où le vrai pouvoir est entre les mains du Parlement.


    Des appels ont été lancés sur les réseaux sociaux incitant à la dissolution de l’institution et des partis politiques, à la suspension de l’application de la Constitution et à la révision des lois postrévolutionnaires avant de les soumettre à l’adoption par un référendum populaire. Ces appels ont pris une telle ampleur que le parquet a ouvert une enquête judiciaire dans ce sens.
    Certains partis d’opposition se sont saisis de l’occasion pour réclamer un changement de régime politique et la création d’une troisième République.
    L’actuel régime a montré ses limites et le paysage politique s’est pourri. La seule planche de salut, désormais, c’est le passage à une troisième République en abolissant le système actuel», a déclaré le 18 mai Mohsen Marzouk, président du parti Machroû Tounes, centriste, sur les ondes de la radio Mosaïque FM.
    Le lendemain, 19 mai, Mongi Rahoui, député du bloc démocrate et d’obédience gauchiste, a annoncé clairement dans une intervention sur Radio Mosaïque FM également «que le régime actuel, à tendance parlementaire, a fait des dérapages et que le Parlement est devenu une institution qui instaure la dictature dans le pays et où se votent des lois contre l’intérêt du peuple tunisien». Il a donc appelé à revoir le système politique ainsi que le système électoral.
    Rapprochement entre l’UGTT et le Président de la République

    L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui a historiquement joué le rôle du régulateur de la scène politique, n’est pas restée sur la touche devant ces agitations qui secouent le pays. Son secrétaire général, Noureddine Taboubi, a appelé, dans une déclaration à la Radio nationale le 18 mai, à l’organisation d’un référendum pour évaluer le régime politique actuel. Il a estimé que «la classe politique actuelle, qui s’appuie sur la légitimité électorale, devrait plutôt se pencher sur l’efficacité du système politique», tout en rappelant que «la légitimité est la souveraineté du peuple». Il rejoint dans sa position celle du Président de la République, Kais Saïed, qui a annoncé à plusieurs reprises sa volonté de changer le régime politique actuel, via l’amendement de la Constitution. D’où le rapprochement entre le chef de l’État et la centrale syndicale, qui s’est illustré par une rencontre le 14 mai, entre le Président de la République et les membres du bureau exécutif de l’UGTT.


    L’entrevue portait justement sur la situation politique tendue dans le pays. D’après certains observateurs, Saïed cherchait un allié stratégique pour le soutenir dans son projet d’amender la Constitution, surtout contre Ennahdha et ses acolytes qui sont contre.
    «Il y a une vraie crise actuellement au niveau du modèle démocratique tunisien, ce qui explique les demandes de changement du régime politique. Les dernières élections législatives [octobre 2019, ndrl] ont donné lieu à un Parlement effrité sans une réelle majorité et donc qui n’est pas vraiment représentatif du peuple tunisien. D’où les appels à sa dissolution», explique à Sputnik Néji Jalloul, ex-directeur de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES).
    Quant au régime politique actuel, il estime «qu’il était valable pour une période de transition, où on avait peur du retour de la dictature, mais aujourd’hui, il n’est plus possible de continuer avec un tel système qui rend le pays ingouvernable avec trois présidences» au Parlement, au gouvernement et la présidence de la République.
    Faut-il donc organiser un référendum pour le changer? «Oui», répond l’ex-directeur de l’ITES, sauf que là aussi, il existe un problème, celui de la nécessité d’avoir une majorité des deux tiers par le Président de la République pour faire adopter la proposition du référendum, comme en dispose l’article 144 de la Constitution. Chose qu’il est loin d’obtenir, vu l’effritement du Parlement. Par ailleurs, la révision de la Constitution nécessite l’avis de la Cour constitutionnelle, qui est «inexistante».


    Sputnik
    Dernière modification par sako, 22 mai 2020, 16h52.

  • #2

    Commentaire


    • #3
      C'est vrai que le mode de scrutin proportionnel pose toujours des problèmes parce qu'aucune majorité n’émerge, ce qui débouche souvent sur une instabilité politique. Les italiens ont souvent ce problème. Au Maroc, il y a 3 ans on est resté sans gouvernement pendant 5 mois à cause de ce mode de scrutin.

      La solution serait d'adopter le scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Le problème de ce mode de scrutin c'est que des partis, même avec 10% de votes, risquent de ne pas être représentés au parlement.

      Commentaire


      • #4
        il faut une dose de proportionnalité c'est le plus prochede la démocratie représentative

        pour le Maroc c'était prémédité (pour exclure benkirane) c'était pas un problème du mode de scrutins
        Droite des Valeurs
        Gauche du Travail
        Centre "Intérêt de Mon Pays"

        Commentaire


        • #5
          pour le Maroc c'était prémédité (pour exclure benkirane) c'était pas un problème du mode de scrutins
          Si ! Le mode de scrutin proportionnel rend possible ce genre de pratiques.

          Si le scrutin était uninominal majoritaire à deux tours, Benkirane aurait pu avoir la majorité au parlement et il aurait été impossible de l'exclure.

          Le point faible du scrutin proportionnel est que pour constituer un gouvernement, le premier ministre désigné pour le faire se trouve souvent dans l'obligation de constituer un gouvernement de coalition. Rien de plus facile alors de faire échouer ce premier ministre. C'est ce qui s'est passé avec Benkirane et c'est aussi la cause de la crise politique actuelle en Tunisie: Elyes Fakhfakh, un laïc se retrouve obligé pour former un gouvernement de faire une coalition avec Ennahda, un parti islamique.

          Commentaire


          • #6
            Je pense que les turcs ont le proportionnel mais avec un seuil de 10% et ca marche bien chez eux.

            Commentaire


            • #7
              Ça marche chez eux parce que la parti d'Erdogan, l'AKP n'était pas loin de la majorité absolue aux législatives de 2018 et a pu avoir cette majorité en formant une coalition avec un seul parti (le MHP). C'est plus facile pour travailler.

              Au Maroc et en Tunisie, les scores du PJD et Ettakatol étaient loin de la majorité absolue et se retrouvent obligés de faire une coalition avec une pléthore de partis d’idéologies politiques parfois très différentes. C'est difficile de travailler sereinement dans ces conditions, chacun veut tirer la couverture à lui et parfois menace de quitter la coalition si on ne se plie pas à ses caprices.
              Dernière modification par hakimcasa, 22 mai 2020, 22h05.

              Commentaire


              • #8
                difficille de creer une republique qui satisfait tout le monde,dans une republique il y aura toujours un camp dominant et un camp de soumis,les elections permettent de remettre tout a plat.

                Commentaire


                • #9
                  Salam,

                  En Tunisie, la crise politique enfle et des appels à une «troisième République» émergent
                  Il n’y a pas de crise politique.. juste une guerre médiatique habituelle en politique. Le parlement fonctionne correctement selon la constitution.. et l’équipe gouvernementale est opérationnelle.

                  Commentaire


                  • #10
                    Il n’y a pas de crise politique.. juste une guerre médiatique habituelle en politique. Le parlement fonctionne correctement selon la constitution.. et l’équipe gouvernementale est opérationnelle.

                    C'est une guerre médiatique menée par les Emerates/Egypte qui a pour but d'éjecter El Ghanouchi du perchoir del'Assemblée tunisienne...et appeler à de nouvelles élections législatives..

                    Commentaire


                    • #11
                      Envoyé par sako
                      C'est une guerre médiatique menée par les Emerates/Egypte qui a pour but d'éjecter El Ghanouchi du perchoir del'Assemblée tunisienne...et appeler à de nouvelles élections législatives..
                      Que prévoit la constitution tunisienne pour changer le président de l’assemblée ?

                      Commentaire


                      • #12
                        Le Président de la république peut dissoudre l’assemblée en cas de blocage au parlement et par ricocher le président de l’assemblée, mais le problème est ailleurs..
                        Il y a quelques jours, lors d’une réunion avec l’Etat major de l’armée, Kadis Said avait sévèrement critiqué le fonctionnement du parlement, un parlement fragilisé par l’absence d’une force politique majoritaire…c’est le timing (en présence de l’armée) qui semé le doute dans la classe politique, le soir même des partis de gauche ont organisé des manifs exigeant la dissolution du parlement.


                        Les événements de Libye ont précipité la donne, Ghanouchi a commis l’erreur d’adresser à message d félicitation ( alors que ce n’etait pas rôle !) à Faiz Serradh…apres la prise de la base al Watya…d’où la campagne médiatique de la presse Egyptienne , Emiratis et saoudienne contre lui.




                        .
                        Dernière modification par sako, 23 mai 2020, 13h28.

                        Commentaire


                        • #13
                          Que prévoit la constitution tunisienne pour changer le président de l’assemblée ?
                          Le président de l'assemblée en Tunisie est élu pour un mandat d'une année.

                          Ghannouchi ne sera plus président dans 6 mois. Ce n'est pas la Constitution qui régit ce genre d'histoire mais le règlement intérieur de l'assemblée.

                          Commentaire


                          • #14
                            C'est une guerre médiatique menée par les Emerates/Egypte qui a pour but d'éjecter El Ghanouchi du perchoir del'Assemblée tunisienne
                            Je ne pense pas que le but ultime soit d'éjecter Ghanouchi du perchoir. De toute manière son mandat va s'achever dans six mois.

                            Ce n'est pas par hasard que des politiciens tunisiens appellent à une 3e république plutôt qu'à une dissolution du parlement et à des législatives anticipées. Ils savent que même si des législatives anticipées sont organisées, ils risquent de se retrouver avec une assemblée qui a la même configuration que l'assemblée actuelle. C'est pour ça qu'ils appellent à une troisième république, une réforme du système politique et surtout un nouveau mode de scrutin.

                            Commentaire


                            • #15
                              Le président de l'assemblée en Tunisie est élu pour un mandat d'une année.

                              Du tout , le président est élu pour la durée de la législature.
                              Par contre s'il n'a plus de majorité ( dans le cas d'une coalition fragile) les députés peuvent retirer leur confiance et appeler à un nouveau vore et le remplacer.

                              Commentaire

                              Chargement...
                              X