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Maroc : la récession pourrait enregistrer le taux calamiteux de 20%

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  • Maroc : la récession pourrait enregistrer le taux calamiteux de 20%

    Le Maroc va-t-il droit dans le mur?
    LE CONFINEMENT MAINTENU ENCORE POUR TROIS SEMAINES

    22 Mai 2020 par Wissam El Bouzdaini


    C’est amère que le soir du 17 mai, à quelques heures du passage du lendemain du Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, au parlement pour présenter la stratégie nationale de déconfinement, une source gouvernementale confirmait à Maroc Hebdo la nouvelle qui courrait depuis plusieurs jours dans les médias: “Le confinement sera bel et bien prolongé jusqu’au 10 juin, et ce donc pour vingt-et-un autres jours”. Dans la foulée de l’annonce officielle du maintien du confinement, un propre ministre du secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) lâchait laconiquement, mais sur un ton volontairement lourd de sous-entendus: “Pas de commentaire”.

    A l’évidence, la décision de M. El Othmani, ou du moins “l’oeuvre collective” comme ce dernier a tenu à le souligner dès le préambule de son intervention devant les élus de la nation, comme pour s’en dédouaner, est loin de faire l’unanimité. Sans aller jusqu’à la contester directement, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun, saisira ainsi l’occasion de sa propre présence, le lendemain, au parlement et plus précisément à la tribune de la Chambre des conseillers, pour appeler les entreprises à reprendre leur activité normale dès après l’Aïd al-Fitr, ce qui revient à tacler son supérieur hiérarchique.

    Toujours sous la coupole de l’institution législative mais alors à la Chambre des représentants, l’argentier du Royaume avait d’ailleurs très clairement averti, le 30 avril, que si le confinement “dure” au-delà du 20 mai, “c’est un grand problème”. Car comme il l’a précisé ce 19 mai à la deuxième chambre, le Maroc est en train, actuellement, de perdre un milliard de dirhams par jour, et l’Etat seul la moitié de ce montant.

    Décroissance accélérée
    Ce qui, selon les calculs de M. Benchaâboun, revient à une perte au niveau du produit intérieur brut (PIB) estimée entre 5 et 7%, soit plus que la prédiction la plus pessimiste faite pour l’heure par une institution nationale ou internationale à l’égard du Royaume et qui est du fait du Fonds monétaire internationale (FMI) -l’institution de Bretton Woods avait tablé, le 14 avril dernier, sur une décroissance de l’économie marocaine de l’ordre de 3,7%. Des sources jointes par Maroc Hebdo assurent même que la récession pourrait enregistrer le taux calamiteux de 20%; ce qui constituerait à proprement parler une catastrophe sans égal dans toute l’histoire du Maroc moderne -M. Benchaâboun a fait référence, à la Chambre des conseillers, aux années 1930, une époque où le Royaume était toujours colonisé par la France et l’Espagne.

    Tension sur les réserves
    Dans le détail, un secteur comme le tourisme s’est vu grandement ravagé, perdant 15% de ses recettes depuis le début de l’année et 60% pour le seul mois d’avril. Et c’est pire encore pour certaines industries orientées vers l’export, tels l’automobile (-96% en avril), l’aéronautique (-81%), l’électronique (-93%) et le textile et l’habillement (-86,5).

    Au total, les exportations se seront contractées de 61,5% au cours des quatre premiers mois de l’année, n’arrangeant aucunement, pour le coup, une balance des paiements déjà fortement entamée depuis plusieurs années du fait de la multitude d’accords de libre-échange signés par le Maroc depuis 24 ans et celui qu’il avait conclu avec l’Union européenne (UE) en février 1996. D’autant plus que les importations n’ont pas connu de baisse équivalente -de “seulement” 37,6%- et qu’en même temps les envois des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont perdu 11% de leur valeur. Des indicateurs macro-économiques à tout le moins déliquescents qui avaient poussé M. Benchaâboun et Bank Al-Maghrib (BAM) à tirer, le 7 avril, sur la ligne de précaution et de liquidité (LPL) contractée la première fois auprès du FMI début août 2012 et renouvelée depuis lors trois fois, de sorte à permettre à l’Etat de réduire la tension sur ses réserves de change.

    Plus, le ministre de l’Economie a laissé entendre à la Chambre des conseillers, sans vraiment en dire davantage, que le Maroc pourrait basculer dans le proche avenir vers une politique d’import- substitution, que peut-être encouragera le fait d’avoir enfin pris conscience des réelles capacités industrielles du Royaume à travers notamment la production de masques de protection. Il a, ainsi, parlé de la mise en place d’“une économie forte et intégrée qui ouvrira à notre pays des horizons qui renforceront son positionnement dans le monde de l’après-crise du Covid-19”.

    Enfin, le plan de relance économique que compte entreprendre le Maroc dans le proche avenir et dont M. Benchaâboun a brossé les grands traits à la Chambre des conseillers nécessitera des fonds de roulement importants: à cet égard, le ministre a révélé que le futur plan s’appuiera sur l’investissement public, qu’il a promis de garder à “un rythme stable”, à rebours de ses velléités austéritaires d’il y a quelques semaines qui, au passage, l’avaient mis en confrontation avec les milieux des affaires nationaux. Rien qui, toutefois, ne sera possible sans déconfinement économique.

    De quoi mettre, en dernière analyse, complètement en question le choix de M. El Othmani de suivre les recommandations du ministère de la Santé, qui selon nos sources a le plus poussé au cours des dernières semaines pour la prorogation du confinement d’au moins quinze jours -Khalid Aït Taleb, qui en tient le portefeuille, s’était ouvertement prononcé contre un déconfinement dans les circonstances actuelles dans l’interview que la chaîne de télévision Al-Aoula avait diffusée de lui le 8 mai dernier.

    Et ce choix est d’autant plus contestable que, sanitairement parlant, le Maroc ne s’en sort pas si mal, si l’on excepte le taux de reproduction, ou R0, qui correspond au nombre de personnes contaminées en moyenne par un porteur du SARS-CoV-2, le virus responsable du Covid-19, et qui est actuellement de 0,9, contre un taux souhaité de 0,7: les taux de létalité et de cas graves ou critiques sont respectivement inférieurs à 3% et 10%, et celui de l’utilisation des moyens de réanimation bien en deçà de 30% et même à seulement 4%, comme le prescrit l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans ses documents officiels. Et même le taux de reproduction demeure positif dans sept des douze régions du Royaume et est avant tout conditionné par les foyers industriels qui naissent de mesures insuffisamment implémentées au niveau des différentes unités.

    Un choix contestable
    N’y avait-il donc pas là possibilité d’effectuer un déconfinement prenant en compte les spécificités de chaque région et le risque induit au cas par cas? Bien évidemment que si, et il est d’ailleurs fort probable que le ministère de l’Intérieur, indépendamment du confinement, prenne sur lui de relâcher progressivement du lest, comme il l’a déjà fait le 12 mai en autorisant les souks hebdomadaires de douze provinces peu affectées par le Covid-19 de reprendre leur activité, alors même que l’état d’urgence sanitaire était encore plus d’actualité.

    Outre la conjoncture économique actuelle, le contexte social l’y appelle en tout cas, car comme l’a montré le Haut-Commissariat au plan (HCP) dans l’étude qu’il vient de publier ce 19 mai, 34% des ménages nationaux se retrouvent totalement sans revenus depuis huit semaines. Beaucoup de travailleurs pourraient, de même, demain se retrouver à la rue du fait du nombre d’entreprises atteintes par la crise due au Covid-19, et qui selon les indiscrétions du 4 mai dernier à la Chambre des représentants du ministre du Travail et de l’Insertion professionnelle, Mohamed Amakraz, dépassent les 134.000.

    Et alors que, déjà, la fragilité de l’édifice social avait poussé le roi Mohammed VI à lancer, au tournant de l’année, le chantier de l’actualisation du modèle de développement national, il ne faudra surtout pas faire preuve d’inertie au cours des prochaines semaines, car c’est, in fine, l’avenir du pays en lui-même qui se trouve en jeu...
    Dernière modification par jawzia, 23 mai 2020, 13h21.

  • #2
    C'est terrible.

    Aucune marche de manœuvre.

    Le Maroc a presque tout privatisé

    Les donneurs d'ordre européens veulent recolocaiser la production à faible valeur ajoutée

    Et les généreux donateurs du golf se cachent
    « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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    • #3
      maroc hebdo fait dans la lutte anti pjd au gouvernement

      on sera certainement dans les moins 5 a 9 % de PIB grand maximum
      Droite des Valeurs
      Gauche du Travail
      Centre "Intérêt de Mon Pays"

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      • #4
        je prends les paris que toute vos prévisions dicté par votre aigreurs ne se realisera pas
        Droite des Valeurs
        Gauche du Travail
        Centre "Intérêt de Mon Pays"

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        • #5
          maroc hebdo fait dans la lutte anti pjd au gouvernement
          Il y a toujours un "quelqu'un contre un autre au Maroc" qu'on avance pour ne pas aborder le fond ! Là n'est pas l'essentiel.

          Il faut regarder le contenu de l'article et les arguments avancés ! Le reste ... bof.

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          • #6
            Ah,non !!
            On est tous capable de peindre un chat en noir.
            La ligne éditoriale de tout média ne peut être qu'un résultat d'alliance partisane, impossible de survivre autrement.

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            • #7
              peut être, mais c'est valable pour le monde ou juste quand 'il s'agit du Maroc ?

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              • #8
                Dans le détail, un secteur comme le tourisme s’est vu grandement ravagé, ...
                • 60% pour le seul mois d’avril.

                Et c’est pire encore pour certaines industries orientées vers l’export, tels
                • l’automobile (-96% en avril),
                • l’aéronautique (-81%),
                • l’électronique (-93%) et
                • le textile et l’habillement (-86,5).


                on pourrait rajouter les transferts, la demande intérieure en berne, la catastrophique année agricole, ... Allah ykoun gel 3oun !!
                Dernière modification par jawzia, 23 mai 2020, 17h31.

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                • #9
                  M. Benchaâboun a fait référence, à la Chambre des conseillers, aux années 1930, une époque où le Royaume était toujours colonisé par la France et l’Espagne.
                  Une crise (certes majeure) qui renvoie un pays près d'un siècle en arrière !!!
                  Dernière modification par jawzia, 23 mai 2020, 19h33.

                  Commentaire


                  • #10
                    Ce qui est bien c'est que l'information est public et disponible au Maroc, tandis que pour nos voisins l'ombargo total sur l'information financière et économique du pays passe sous silence......c'est normal dans ces conditions qu'ils se rabatent sur l'analyse de l'économie du Maroc au lieu de leur pays

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                    • #11
                      La leçon de la pluie t'a été inutile apparemment.
                      Les causes de la pluie sont toujours là

                      Extrait
                      Campagne céréalière médiocre oblige, le Maroc devrait importer 80 à 90 millions de quintaux de blé.

                      Point positif : l’offre du marché mondial étant excédentaire, les cours du blé seront négociés à des conditions favorables.
                      Lundi 02 Septembre 2019 - Par Finances News


                      Extrait
                      Covid-19: la faible récolte de céréales et son importation épuiseront le solde du Maroc en devise

                      Khadija KHETTOU 25 Avr 2020 à 21:24 Economie

                      Covid-19: la faible récolte de céréales et son importation épuiseront le solde du Maroc en devise

                      En raison des faibles pluies cette année, la récolte nationale de céréales au Maroc ne dépassera pas le seuil des 30 millions de quintaux, ce qui représente une baisse de 42% par rapport à la campagne agricole précédente.

                      Quoique le Maroc soit considéré comme l’un des premiers pays agricoles aux niveaux continental et mondial, il consomme en moyenne 100 millions de quintaux de céréales par an, et se tourne toujours vers le marché international, notamment les États-Unis et la France, pour importer la quantité nécessaire pour couvrir le déficit agricole national.

                      Actuellement, et selon des chiffres dévoilés cette semaine par le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime, le Maroc dispose d’un stock national couvrant les besoins du pays en céréales pour une période de plus de 4,5 mois, ce qui mènera le Royaume vers l’importation de ce produit nécessaire dans l’alimentation marocaine.

                      S’agissant de la campagne agricole en cours, elle proviendra selon les mêmes données de 3 à 4 millions d’hectares de superficies cultivées, dont 2 millions ont malheureusement enregistré des pertes de récoltes dans les régions du mulet.

                      En ce qui concerne la répartition par type de céréales, la production attendue est répartie sur le blé tendre avec 16,5 millions de quintaux, le blé dur d’environ 7,5 millions quintaux et finalement l’orge d’environ 5,8 millions quintaux.

                      Il convient de rappeler qu’au cours de cette année 2020, le Maroc devra importer plus de 75 millions de quintaux de céréales du marché international, ce qui signifie une grande consommation du solde en devises qui est menacé en raison de l’interruption des revenus touristiques, des envois de MRE, les investissements directs étrangers ou encore les exportations.

                      D’ailleurs, et selon l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), au cours de ce mois d’avril, les prix du blé sur le marché international ont atteint 22 dollars par quintal.

                      A noter qu’au cours des dernières années, le Maroc a importé entre 60 et 75 millions de quintaux de céréales de l’étranger, dont une grande partie de blé tendre, d’acier, d’orge et de maïs.

                      Si on suppose que le Royaume devra importer 75 millions de quintaux de céréales, et qu’on calcule la moyenne de 20 dollars par quintal sur le marché international, cela coûterait environ 1,5 milliard de dollars, soit environ 15 milliards de dirhams.

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                      • #12
                        Le Maroc a presque tout privatisé
                        Il reste encore deux trois petites bricoles si on exclut RAM et OCP !!

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                        • #13
                          salam

                          ah oui quand même -20 c'est énorme, je pense que le maroc est suspendu aux mesures qui vont être prises par la france pour RENAULT

                          c'est terrible de dépendre à ce point des donneurs d'ordre européen, faudra que amir mette la main à la poche, 3 à 5 milliards y a de quoi respirer un ou deux mois

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                          • #14
                            le textile et l’habillement (-86,5).
                            Là pas d'accord du tout, l'industrie du masque tourne à plein régime et à chaque jour que le bon Dieu a fait bat un nouveau record !
                            j'ai fait un mail au rédacteur et effectivement,il s'est excusé pour cette coquille
                            il fallait lire: le textile et l’habillement (+86,5)

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                            • #15
                              Il reste encore deux trois petites bricoles si on exclut RAM et OCP !!
                              La RAM vaut à date 1dh symbolique.
                              « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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