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  • Mustapha Kessous. Journaliste et réalisateur du film Algérie, mon amour : «Il y a une chance historique de changer l’Alg

    Mustapha Kessous. Journaliste et réalisateur du film Algérie, mon amour : «Il y a une chance historique de changer l’Algérie et de la mener vers la démocratie»


    Bien que Mustapha Kessous soit un franco-algérien, le réalisateur a opté dans son film «Algérie, mon amour» pour un format de témoignages de cinq jeunes, nés et ayant vécu sous le régime de Bouteflika, pour narrer eux-mêmes leur participation au sursaut de dignité du peuple algérien contre l’humiliation collective, l’oppression et le mal-vivre.
    Émouvants et francs, souvent clivants et limite provocateurs. Une chose est sûre, les discours de Mehdi, Anis, Athmane, Hania et Sonia, dont la sincérité insolente crève l’écran, ne laisseront personne indifférent. C’est en cela même l’utilité d’Algérie, mon amour, qui a le mérite de requestionner en profondeur certaines revendications du Hirak, non seulement pour esquisser comment les satisfaire sans les vider de leur sens, mais aussi pour faire un premier bilan des acquis et des ratés du mouvement populaire, faire l’apologie d’une révolution toujours en marche.


    Ce sont ainsi 70 minutes de va-et-vient permanent entre optimisme et pessimisme, euphorie et désillusion, espoir et désespoir. Autour de ses choix concernant le ton et la forme donnés à cette œuvre, qui immortalise un pan de l’histoire du Hirak, quoi qu’il en soit, le réalisateur a accepté de répondre à nos questions sans langue de bois ; en somme un avant-goût du film.


    Propos recueillis par Samir Ghezlaoui



    -Qu’est-ce qui vous a motivé pour écrire et réaliser ce film-documentaire autour du Hirak algérien ?

    L’occasion unique d’être témoin d’un mouvement révolutionnaire. J’ai été ébloui par la beauté du Hirak, par sa force, sa joie, son courage. Il me fallait le restituer avec beauté, force, joie et courage. Je voulais comprendre et expliquer pourquoi les Algériens avaient enfin décidé de se soulever après tant d’années de résignation. On avait compris que le système, symbolisé par Abdelaziz Bouteflika, avait fini par mettre à genoux le pays ; mais de France, où d’ailleurs, l’Algérie reste un pays insaisissable. Un Français m’avait dit un jour : «L’Algérie, c’est un pays sans image». Il y a eu ce très beau film L’Algérie vue du ciel ; je me suis dit que j’allais montrer «l’Algérie vue d’en bas». J’ai tout de suite pensé à laisser la parole à une partie de la jeunesse qui représente au moins la moitié de la population et qui incarne l’avenir de notre pays. Qui est-elle ? Que pense-t-elle ? Comment vit-elle ? Que désire-t-elle ? A quoi rêve-t-elle ? Pourquoi a-t-elle participé au Hirak ? J’ai beaucoup réfléchi avant de me lancer dans la réalisation d’un tel projet. Car malheureusement, et c’est triste à dire, mais pour un journaliste, un tel film en Algérie, c’est dangereux.


    -Plus qu’une narration factuelle, vous avez opté pour un ton de parti pris dans la présentation des événements. Pourquoi ce choix ?

    Je suis un Algérien qui vit en France, j’ai eu envie de savoir ce qui se passe dans mon autre pays sans prendre parti. Je raconte factuellement ce qui s’est passé en Algérie depuis son indépendance, les traumatises qui tourmentent les Algériens depuis des décennies, l’amour du pays qui unit et les faits qui ont poussé les Algériens à dénoncer le pouvoir en place. Dire que l’Algérie subit un pouvoir autoritaire et militaire depuis 1962 n’est pas un parti pris, c’est factuel. J’ai travaillé sur ce documentaire comme pour les autres, en traitant l’Algérie comme un objet journalistique, de manière dépassionnée. Algérie, mon amour n’est pas un film qui a été fait pour plaire.

    -On s’attendait à ce que Algérie, mon amour s’intéresse plus profondément aux questions purement politiques soulevées par la Révolution du 22 février, mais on se rend compte vite que celle-ci était juste un prétexte pour évoquer des débats sociétaux habituels dans le pays. Est-ce que cela est fait délibérément ?

    Algérie, mon amour est un film profondément politique car en Algérie tout est politique. Même la victoire des Fennecs à la CAN, c’est politique. Lorsque ces jeunes parlent de leur quotidien, c’est aussi politique. Les débats sociétaux qu’ils soulèvent dans leur témoignage sont intrinsèquement liés à la politique. L’un des slogans phares du Hirak, le Yetnahaw gaâ (Qu’ils dégagent tous !, ndlr), traduit à son paroxysme le malaise social, le «dégoutage», la «hogra» que subissent au quotidien les jeunes. Mais il faudra bien s’attaquer aux problèmes sociétaux qui rongent l’Algérie, et en parler. Et ça passera par la politique.


    -Justement, sur la base de quels critères avez-vous choisi vos cinq témoins, qui représentent plutôt une élite urbaine et francophone minoritaire en Algérie ?

    Dans mon casting initial, j’avais des représentants de toutes les couches sociales du nord au sud, d’est à l’ouest du pays, mais face caméra, certains ont eu du mal à se livrer. Ce n’est pas facile, car ce genre de film exige un engagement total, sinon la parole ne sera pas entendue à sa juste valeur. Je ne pouvais pas me permettre de mettre à l’antenne des jeunes qui parlent à demi-mot. Sans parler de l’immense contrainte qu’a été de tourner un documentaire en Algérie. Personnellement, je n’ai jamais prétendu que les cinq témoins représentent l’Algérie tout entière, mais une partie de la jeunesse algérienne. Les cinq témoins sont issus du peuple, voilà l’essentiel. Ces jeunes expriment avec justesse ce que ressentent les autres ; ils ne vont pas à l’encontre du rêve du peuple. Ils partagent le même amour du pays, le même espoir de changement !
    Ce sont des jeunes que j’ai croisés lors des manifestations et que j’ai suivis pendant l’année du Hirak. Ils représentent cette jeunesse qui a soif de vie et de liberté. Ils viennent du peuple, pas de l’élite. Pas de Club des Pins. Ils sont ordinaires.


    Dans ce film, on ne voit que des jeunes issus des classes populaires. On ne voit qu’eux dans les manifs tout au long du documentaire, d’Oran à Tizi-Ouzou, d’Alger à Tamanrasset. Qui a vu des marches de Tamanrasset à la télévision ? On n’entend qu’eux dans le film scander des slogans en arabe. Ils sont tous bien présents. Ces jeunes sont à l’honneur dans le documentaire. Les cinq jeunes, qui sont dans le film, sont courageux et sont un exemple d’intelligence et de maturité politique. Il n’y a pas de haine, ni de violence, c’est à l’image du Hirak. La parole est apaisée et d’une force insolente. J’ai préféré dans mon film montrer les arbres qui poussent que l’arbre qui tombe et qui fait beaucoup de bruit. Ce documentaire donne une image magnifique de la jeunesse algérienne.


    -N’avez-vous pas peur qu’on vous accuse d’avoir botté en touche en abordant certains sujets tabous et en montrant des images pouvant être choquantes dans la société algérienne, y compris auprès de l’opinion pro-Hirak, avec le risque aussi que tout cela soit instrumentalisé par la propagande du régime ?

    C’est un film qui sort de l’hypocrisie ambiante. Enfin, on se dit les choses. J’ai choisi un procédé narratif qui nous oblige à écouter nos témoins : ils parlent face caméra en gros plan. Ils ont pris des risques insensés pour se raconter. La moindre des choses, c’est qu’on les écoute. Sans les juger. Concernant «l’instrumentalisation par la propagande du régime» comme vous dites, ça ne m’intéresse pas. Mais naïvement, j’ai envie de croire que le régime, après avoir vu le film se dira : «Nous sommes allés trop loin.» Peut-être que le pouvoir en place ne connaît pas la jeunesse et l’amour qu’elle porte à leur pays. Peut-être qu’avec ce film, il va la comprendre. Pour paraphraser Victor Hugo, je dirai une chose au régime : «Ne regardez pas l’histoire passer devant vous comme si vous observiez les étoiles de très loin.» Il y a une chance historique de changer l’Algérie et de la mener enfin vers la démocratie. C’est quand même un mot qui est inscrit sur tous les documents officiels. A l’heure où la jeunesse se retrouve sur Instagram, l’Algérie ne peut pas politiquement rester bloquée en 1962 ou 1965 avec un logiciel d’un autre temps.


    -La note d’espoir dans votre travail n’est-elle pas finalement de rappeler que la révolution est toujours en marche malgré plusieurs désillusions ?



    Il est impossible de mettre fin à un système qui existe depuis 57 ans en 57 marches. Mais, les manifestations ont mis un terme au règne de Bouteflika. L’espoir et la liberté sont inscrits dans les gènes des Algériens. Dois-je vous rappeler que la génération des grands-parents ont mis 7 ans pour mettre la puissance coloniale dehors après 132 ans de soumission ? En 2022, l’Algérie va célébrer les soixante ans de son indépendance. Qu’elle soit enfin libre et indépendante. Mais s’il est criminel aujourd’hui de dire publiquement qu’on veut vivre en liberté, alors il faudra construire 43 millions de places de prison. Tous les Algériens veulent vivre librement. Ce film est une déclaration d’amour à l’Algérie.
    Ce soir sur France 5
    Les publics algérien et français pourront découvrir le film-documentaire Algérie, mon amour, écrit et réalisé par Mustapha Kessous, journaliste au quotidien Le Monde. Notre confrère raconte à sa façon une année de la Révolution du 22 février, qui équivaut selon lui à montrer «l’Algérie vue d’en bas», le portrait d’un pays dressé par une jeunesse du Hirak si courageuse pour exprimer, sans tabous et sans peur, sa vision d’avenir dans son pays et sa soif de liberté, d’égalité et de démocratie.

    El Watan
    Dernière modification par sako, 27 mai 2020, 04h40.

  • #2
    En attendant le renfort de Sifaoui , et A.Zaoui ...Le Journal El Watan ouvre la brèche !

    Mustapha Kessous: «L’Algérie, c’est un pays sans image». Il y a eu ce très beau film L’Algérie vue du ciel ; je me suis dit que j’allais montrer «l’Algérie vue d’en bas».



    Il espérait une consécration, encoure raté !





    Dernière modification par sako, 27 mai 2020, 06h08.

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    • #3

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      • #4
        Ca chauffe sur les réseaux sociaux...



        #Ce_n_est_pas_mon_Hirak


        -----
        Notre Hirak est Noble Et Saint Vous Ne Pouvez Jamais le Sallir. Votre Reportage est Anti Hirak ⁧ #روبورتاج_قناة_France5_لا_يمثل_حراكنا⁩ ⁦ #Ce_n_est_pas_mon_Hirak⁩ ⁦ @France5tv


        Dernière modification par sako, 27 mai 2020, 05h20.

        Commentaire


        • #5
          Et c'est parti ...

          Moi j'attends la réaction des deux autres frustrés (Sifaoui.., A.Zaoui..)










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          • #6
            Hier, la chaine Télé Publique EL YATIMA s'attaquait au HIRAK à une heure de grande écoute.

            Aujourdhui, la chaine Télé Publique FRANCE 5 s'attaque au HIRAK à une heure de grande écoute.

            Donc, 2 Attaques simultanées et bien synchronisées au plus haut niveau.
            .
            La ISSABA et FRANSSA Khawa khawa !

            Ce réalisateur a bien exécuté un bout d'une stratégie de Division, de Subversion et surtout de Contre-Révolution bien connue en France (Le Libéralisme Libertaire exécuté par le pouvoir capitaliste lors de la Révolte de Mai 68).

            BRAVO à LUI !
            Dernière modification par Pomaria, 27 mai 2020, 08h17.
            Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

            Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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            • #7
              " Ils représentent cette jeunesse qui a soif de vie et de liberté. Ils viennent du peuple, pas de l’élite. Pas de Club des Pins. Ils sont ordinaires."

              C'est faux. L'Algérien ordinaire ne maîtrise nullement la langue française aussi bien que ces jeunes intervenants et d'où ils doivent être issus de la jeunesse dorée algérienne (à savoir des enfants de suppôts du régime).

              Il n'en reste pas moins que ce documentaire (et non un film) apporte quelques intéressants éclaircissements.

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              • #8
                " Même la victoire des Fennecs à la CAN, c’est politique."

                Ah bon! Alors il faut étayer cette ineptie. Tout au plus, la junte militaire avait récupéré le succès de l'équipe nationale de football, mais il ne s'agissait que d'une pause éphémère.

                Commentaire


                • #9
                  Message de Sonia Siam, la psychiatre dans le reportage, publié sur sa page Facebook :

                  Salut à tous.

                  Je me présente, Je m'appelle Sonia SIAM, aujourd'hui j'ai 27 ans et je suis médecin résidente en psychiatrie. Certains d'entre vous me connaissent, et d'autres ont dû me découvrir dans le film " Algérie, mon amour" du Journaliste Mustapha Kessous. Beaucoup l'ont vu, beaucoup d'autres ne l'ont pas vu, mais tous l'ont critiqué.

                  Étant, l'une des protagonistes du Documentaire, beaucoup m'ont demandé des explications, m'ont demandé des compte sur "l'image" qui a été donné du Hirak, Comme si d'un seul coup le film était ma réalisation, ou que j'étais devenu le symbole ou le porte parole du Hirak,ce que je ne suis pas et refuse qu'on m'y prête même l'intention de le devenir. ( Alors qu'à la base on est tous d'accord que makach man youmathilouna... Yak koul wahed imethel nefssou...Wella nssitou?)

                  Alors, mes très chers concitoyens, pour commencer, Sachez que je ne suis responsable que de ce que j'ai dit. Et j'assume complètement mes propos. Certes je vous vois arriver avec les "c'est pas représentatif" ...."le code de la famille c'est pas l'objectif du Hirak" mais laissez moi vous rappeler, que Le Hirak n'est la propriété de personne... Ni la mienne ni la votre, et chacun d'entre nous "Hirakistes" à son propre idéal de l'Algérie en tête, mais tous, sommes unis pour un même objectif depuis le 22 Février 2019 : Le changement radical, du système de gouvernance et état de droits, garantissant la démocratie tout en protégeant les libertés individuelles et collectives.

                  En participant a ce récit, je n'ai fait que parler de points qui me tenaient à cœur, le réalisateur a décidé d'en garder certains et pas d'autres au montage (j'avais dit clairement que je ne représentait pas la jeunesse, j'avais abordé des questions politiques, l'identité, l'histoire, la répression, les détenus d'opinions, et le caractère hétérogène du Hirak)

                  Il est libre, car comme certains d'entre vous le savent déjà, un film documentaire, est un travail de création, il peut être le regard objectif ou subjectif de celui qui le fait, sur une ou des réalités sociales, politiques ou peu importe la thématique. (On peut être d'accord ou non avec l'angle de vue du réalisateur)

                  Dans ce cas particulier, lorsque j'ai accepté de participer au projet, il était question, pour le journaliste, de parler de la jeunesse algérienne, dans ses différentes composantes, à travers plusieurs portraits( dont le mien).ces jeunes "choisis" raconteraient leurs points de vues sur la société dans laquelle ils vivent, de leur réalité et de leurs aspirations à l'ère du Hirak. ( Et non un documentaire sur le Hirak uniquement).

                  Hélas, Le marketing de ce film c'est surtout axé sur le Hirak (ce qui explique les vives réactions, mais n'en justifie en aucun cas la violence) le produit fini n'est peut-être pas à la hauteur des ambitions des uns ou de espoirs des autres, et j'estime que ce n'est pas à moi de le défendre, ou de le fustiger.

                  Pour ma part, ce ne sont pas quelques minutes dans un film qui résument ce que je pense du Hirak, ce que je vis du Hirak et ce que je vois du Hirak, et il serait tellement réducteur d'attendre d'un film de 70' de retracer toutes les nuances et les subtilités de ce processus de révolution. Qui dure depuis plus d'une année.

                  En dehors, du contenu et du format, de ce film, ce qui m'a interpellé ce sont les réactions d'une violence inattendue de certains "progressistes", face à ce dernier mettant dans le même sac les intervenants, la ligne éditoriale, Hirak, sujet de société et idéologies.

                  Beaucoup sont tombé dans des travers que souvent eux même dénoncent.

                  Souvent leur réaction ont fortement ressemblé a celle du fameux" zetchi" qu'ils passent leur temps à fustiger.( Se focaliser sur les 03 minutes de sensationnel, et oublier des sujets importants abordés comme la torture, et les attouchements sexuels subit dans les commissariats par nos concitoyennes, la dictature militaire, l'interdiction de l'embléme Amazigh,la place de la femme dans le Hirak...).

                  Pour finir, j'aimerais rappeler à certains, que même si je ne suis à pas l'image qui veulent donner de l'Algérie, ou que je ne ressemble pas à l'idée de la femme Algérienne qu'ils se font. Je suis, toute aussi algérienne que vous. Hebbitou Wella ktehtou.

                  أنا عنصر من الحراك، و تحيا الجزائر حرة و ديمقراطية

                  Vive l'Algérie, libre et démocratique, plurielle, et égalitaire.

                  PS: Merci à tous ceux qui ont le courage de me soutenir publiquement, et a tout ceux qui m'ont envoyé des messages de soutien en privé.
                  Dernière modification par shadok, 27 mai 2020, 19h22.
                  Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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