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Le coup de poignard de France TV5 dans le dos du Hirak

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  • Le coup de poignard de France TV5 dans le dos du Hirak

    Par Youcef Benzatat | Blog de Mediapart
    27 mai 202

    Le documentaire proposé ce mardi 26 mai par France tv5, un médias public français, intitulé « Algérie, mon amour », qui se veut une rétrospective du Hirak, a recueilli la désapprobation unanime des Algériens sur les réseaux sociaux. Pire encore, il fut accueilli comme un coup de poignard dans le dos du Hirak et à l’Algérie en générale, que lui aurait infligée l’ancienne puissance coloniale.

    Le documentaire proposé ce mardi 26 mai par France tv5, un médias public français, intitulé « Algérie, mon amour », qui se veut une rétrospective du Hirak, a recueilli la désapprobation unanime des Algériens sur les réseaux sociaux. Pire encore, il fut accueilli comme un coup de poignard dans le dos du Hirak et à l’Algérie en générale, que lui aurait infligée l’ancienne puissance coloniale.

    Par sa rhétorique simpliste, il avait du mal à dissimuler un discours nostalgique de l’Algérie française, tellement éculé et brandit à chaque crise qui frappe son jardin perdu à la suite d’une longue et rude confrontation à la résistance du peuple algérien pour restituer sa souveraineté nationale. Une sorte de nouvelle forme de procès du "qui-tu qui ?"

    Le parallèle est vite fait entre la souffrance du peuple algérien sous le régime de l’Algérie française et celui de l’armée nationale populaire. Confondant sans aucun recul les généraux corrompus de la haute hiérarchie militaire avec l’ensemble des officiers composant le noyau dur de la structure de cette armée, qui est dévouée à la préservation de la paix civile et à la souveraineté nationale avec une conscience patriotique qui n’a rien à envier à l’esprit des combattants de l’ALN. C’est dire, que c’est toute l’armée qui est incriminée et non pas ces Généraux corrompus, qui sont eux-mêmes pris en otage par l’ancienne puissance coloniale, par sa complicité dans des affaires de corruption d’Etat et de blanchiment d’argent à grande échelle. Censurant une dimension essentielle de la contestation du Hirak, qui est la lutte contre le néocolonialisme et ses agents locaux au sein de l’armée et des représentants de son pouvoir civil de façade.

    C’était l’occasion aussi pour délégitimer le FLN historique, celui qui a organisé et exécuter l’une des révolutions les plus vertueuse du XXème siècle, qui a changé la face du monde et permis aux peuples asservis d’émerger de la nuit coloniale. Le FLN est ici présenté comme une institution qui a libérée le pays pour sitôt le confisquer à son peuple. Confondant là aussi le glorieux FLN de la Révolution de libération nationale avec sa perversion par des crapules qui en ont fait un moyen d’appropriation du pouvoir et du pillage des richesses de la nation. Un FLN bis qu’aucun Algérien de bonne foi ne s’y reconnait, ni ne reconnait et dont les défenseurs des principes de l’authentique FLN ont été écartés, réprimés, voir éliminés par ces mêmes Généraux corrompus qui confisquent aussi bien l’armée populaire que le pays lui-même depuis l’indépendance nationale.

    La rhétorique apparaît d’emblée bien huilée et rien n’a été laissé au hasard. Le mot d’ordre des propagandistes extrémistes, islamistes et identitaires, distillé pendant le Hirak, qui consistait à incriminer l’armée en tant qu’institution, « les Généraux à la poubelle et l’Algérie aura son indépendance », sera repris sans aucune nuance et confondu sournoisement avec la contestation d’un « état civil et non militaire », entonné prudemment et lucidement par le peuple pendant les manifestations. Cette confusion, qui consistait à dupliquer sournoisement les thèses des idéologies extrémistes, religieuses et identitaires, ne visait pas moins qu’une autre confusion, celle de vouloir dire que la colonisation du FLN/ALN n’a rien à envier elle aussi à la colonisation de l’armée française.

    Il en est de même pour l’attribution au pouvoir militaire de la répression des libertés des mœurs, qui est en réalité une répression de la société contre elle-même et que ce dernier instrumentalise pour la maintenir dans une conscience pré politique. Cette aliénation se caractérise par un état mental propre aux structures sociales patriarcales, qui empêche l’émergence d’une citoyenneté potentiellement porteuse de revendications politiques et sociales révolutionnaires. Dans le documentaire, l’échantillonnage du Hirakiste type fut faussement campé par des personnages atypiques à la limite de la marge de la société. Une exagération qui dissimule la lente émancipation de la société algérienne, longtemps maintenue hors de la modernité et de la contemporanéité du monde par plus d’un siècle de marginalisation et d’avilissement par le régime colonial et aggravée par le régime liberticide qui lui a succédé au tournant de l’indépendance nationale.

    En réalité, la grande masse du peuple s’est fondue dans le Hirak pour sa souveraineté législatrice, l’indépendance de la justice pour mettre fin à la corruption et au pillage des richesses nationales par le pouvoir et ses complices néo colonialistes et notamment pour une véritable justice sociale. La revendication de la modernité, de la Laïcité et de la liberté des mœurs est une affaire des élites, dont les revendications sont loin des préoccupations de la grande masse du peuple.

    Par ce dévoiement du Hirak et son orientation vers un règlement de compte entre le passif colonial et la Révolution pour la libération nationale, l’auteur de ce documentaire et ses commanditaires se rendent coupables de manque de respect pour un peuple qui essaye de se reconstruire après plus d’un siècle de mépris colonial et un demi-siècle de brimades post colonial et de semer la confusion et le ressentiment entre ses membres pour la suite de ce mouvement populaire enclenché depuis le 22 février 2019.
    Dernière modification par icosium, 27 mai 2020, 17h24.
    "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)

  • #2
    Je n'ai pas vu le documentaire, juste quelque extraits que m'a montré un collègue indigné, et les personnes interviewées sont loin d’être représentatives de l'Algérie, du mouvement ou de ses revendications, le Hirak est foncièrement conservateur, c'est le courant qui domine du moins.

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    • #3
      @Galaad

      Ce que tu affirmes là appelle au moins trois questions :

      - Qu'est-ce que "conservateur" dans notre contexte ?

      - Sur quelle base peux-tu dire qu'il constitue l'élément dominant au sein du "Hirak"?

      - Quelle est la place de ces "minoritaires" au sein du "Hirak" et Que valent leurs aspirations au final
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • #4
        Harrachi78

        On peut définir "conservateur" dans le contexte algérien comme - pour faire court - : attaché aux traditions, réfractaire aux idées et valeurs libérales et très favorable à une place prépondérante de la religion dans la société.

        - Sur quelle base peux-tu dire qu'il constitue l'élément dominant au sein du "Hirak"?
        C'est un constat personnel, je ne prétends pas détenir la science infuse, le mouvement n'est, après tout, que le reflet de la société, mais certaines personnalités publiques/journalistes partagent cette grille de lecture, un Kamel Daoud par exemple. Pour avoir une idée vraiment précise, il faut des sondages d'opinion sérieux, un concept relativement nouveau chez nous.

        - Quelle est la place de ces "minoritaires" au sein du "Hirak" et Que valent leurs aspirations au final
        C'est la minorité bruyante par excellence, leurs aspirations sont légitimes et défendables, mais elles se heurteront au dictat de la majorité, une faiblesse inhérente au système démocratique, ces gens manquent de réalisme, quel serait leur poids électoral dans une élection libre ? Insignifiant à mon avis.

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        • #5
          @Galaad

          1. Va pour la définition. Elle me semble adéquate dans une large mesure. Cela-dit, ca sucite automatiquement une certaine problématique car, prise ainsi, ca rapproche ce que tu estimes être l'élément dominant du "Hirak" avec la forme "idéologique" traditionnelle du régime algérien depuis l'indépendance et il s'agit même de l'assise qui a permis aux dernières élections de passer "malgrés" le "Hirak". Schizophrénie ?

          2. Si ca peut te rassurer je partage le même constat et la même perception. Ma question n'avait donc pas pour but d'exprimer une opinion ou de contrer l'opinion que tu as emis sur la question. Il s'agit plutôt de suciter l'interrogation sur l'identité réelle du "Hirak" dans la mesure où on le présente comme un monolithe compact, homogène et totalement en harmonie avec lui-meme. Comment donc savoir ce que voudrait "legitiment" ce Hirak sur les problèmes soulevés par ces gens du Hirak et d'autres encore ?

          3. Une minorité bruyante. Ok, je veux bien. Mais, dans ce cas, une telle définition ne pourrait-elle pas être retournée contre ceux qui manifestent les Vendredi par quiconque n'aime pas leurs slogans ou leur démarche même ?
          Dernière modification par Harrachi78, 27 mai 2020, 20h51.
          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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          • #6
            C’était l’occasion aussi pour délégitimer le FLN historique, celui qui a organisé et exécuter l’une des révolutions les plus vertueuse du XXème siècle, qui a changé la face du monde et permis aux peuples asservis d’émerger de la nuit coloniale.
            Que reste t-il de ce FLN Historique qui a libéré le pays ? ...

            Cette confusion, qui consistait à dupliquer sournoisement les thèses des idéologies extrémistes, religieuses et identitaires, ne visait pas moins qu’une autre confusion, celle de vouloir dire que la colonisation du FLN/ALN n’a rien à envier elle aussi à la colonisation de l’armée française.
            La confusion se situe au niveau FLN/ALN: dire actuel FLN/ANP (et encore pas l'ANP dans sa globalité) répond mieux à la situation du pays ...

            Galaad
            C'est la minorité bruyante par excellence, leurs aspirations sont légitimes et défendables, mais elles se heurteront au dictat de la majorité, une faiblesse inhérente au système démocratique, ces gens manquent de réalisme, quel serait leur poids électoral dans une élection libre ? Insignifiant à mon avis.
            Les Algériens(ne) sont entretenus dans l'angoisse de l'avenir. Tout ce qui arrive, tout ce qui change est inévitablement mauvais et doit être rejeté. Plutôt que de tenter de nous adapter au changement, afin de précisément de l'adapter et de nous préserver, nous le récuson sans savoir que ce refus crispé nous condamne à le subir et à perdre notre dignité...

            Les occupants du donjon, statuaires ou forte corporations possédantes, défendent une situation dont ils sont seuls à profiter et refusent l’offensive qui les feraient sortir de leur casemates. Ce conservatisme paranoïaque, cet égoïsme pusillanime et plus que tout, cette tartuferie sociétale ne peuvent que répondre la peur et le sentiment d'impuissance...

            Si les vérités sont rarement "bonnes à dire", c'est qu'elles sont rarement "bonnes à entendre". Elles suscitent au mieux la contestation et les dénégations, au pis l'irritation, l'indignation et l'animosité.

            La leçon que chaque Algérienne, chaque Algérien doit retenir, la plus utile pour nous: l'originalité se mérite; un modèle national, ça ne se décrète pas, ça ne se proclame pas, ça se construit ...
            Dernière modification par infinite1, 27 mai 2020, 21h39.

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            • #7
              Par sa rhétorique simpliste, il avait du mal à dissimuler un discours nostalgique de l’Algérie française, tellement éculé et brandit à chaque crise qui frappe son jardin perdu à la suite d’une longue et rude confrontation à la résistance du peuple algérien pour restituer sa souveraineté nationale. Une sorte de nouvelle forme de procès du "qui-tu qui ?"
              Tout de suite les grands mots. Il n'y avait rien de nostalgique, mais seulement la manière habituelle de traiter l'Algérie dans la presse grand public : pétrole, alcool/femmes et harragas. Il manquait le couplet sur le danger islamiste en guide de conclusion.

              Aucune remise en question des représentations, on reste dans sa petite zone de confort comme s'il ne s'était rien passé depuis un an. Il s'est passé exactement la même chose dans le traitement des Gilets jaunes. Les journalistes ne savent pas renouveler leur réflexion et leurs méthodes de travail. Pas étonnant qu'ils soient si décriés depuis un an.


              Sinon, quant au fait que le doc s'est focalisé sur des jeunes dont le mode de vie est marginal... ben je trouve ça bien d'aller au point de friction. La marge, c'est justement là que s'exerce la violence et que se révèle la nature du régime et de la société. Et dans le mille quand on voit les réactions pavloviennes de nos "intellectuels" qui crient au complot et aux relents colonialistes.

              Il aurait pu filmer des gens mariés qui écoutent du chaabi en buvant du thé. Représentatif certes, consensuel, et sans doute que notre égo n'attendait que d'en partager les vidéos, mais ça n'aurait pas été aussi révélateur.

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              • #8
                Notons que le documentaire va permettre à la société algérienne de se débarrasser du lourd fardeau que représente la fichue association : RAJ !

                Cette association - dont les chefs sont des athées dépravés - a été manipulée à outrance par divers parties malintentionnées et groupes étrangers..

                RAJ est en grande partie responsable de la déstructuration du Hirak..
                Ses adeptes de pacotille nous l'ont encore prouvé hier soir !!
                Son chef Abdelwahab Fersaoui - désormais libre - n'a que les yeux pour pleurer

                Tout a une fin..
                L'action subversif ne dure pas !!

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                • #9
                  RAJ est en grande partie responsable de la déstructuration du Hirak..
                  Ses adeptes de pacotille nous l'ont encore prouvé hier soir !!
                  Son chef Abdelwahab Fersaoui - désormais libre - n'a que les yeux pour pleurer
                  En attendant un meeting du RAJ s'est tenu aujourd'hui place de l'ancienne mairie à Tizi, et il faut croire que malgré la conjoncture actuelle (la crise sanitaire) il a drainer une forte audience ...

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                  • #10
                    Les braves RAJistes ont porté des masques j'espère

                    Sans oublier le respect du couvre-feu !.. 17h chacun chez soi

                    Commentaire


                    • #11
                      Cette association - dont les chefs sont des athées dépravés
                      La femme du président du RAJ Abdelouahab Fersaoui

                      Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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                      • #12
                        Mdrr..

                        Les mêmes réflexes chez certains.. lol

                        Toujours à montrer des femmes..
                        Toujours à se cacher derrière elles !!

                        RAJ a été crée en 1992.. une association bidon !
                        Fersaoui la préside depuis 2019.. comme un parti politique !
                        Pour ce qui est du coté spirituel.. on reconnait les gens à leurs pratiques

                        Le Rassemblement actions jeunesse (RAJ) est une ONG fondée en 1992 dont le siège est à Alger, en Algérie. Ses principales missions sont la sensibilisation et la mobilisation des jeunes aux problèmes sociaux, ainsi que la promotion des activités culturelles et la promotion des droits de l'homme L'association fait partie des Forces du pacte de l'Alternative démocratique, mises en place dans le cadre du Hirak.


                        wiki (Rassemblement actions jeunesse)

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                        • #13
                          MDR

                          Tous les membres du PAD sont des athées dépravés eux aussi

                          La femme d'un autre chef de parti membre du PAD

                          Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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                          • #14
                            Une partie du PAD en Février 2019 :

                            Réunion de travail du cabinet de campagne au général Guediri !

                            Objectif: les présidentielles d'Avril 2019

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                            • #15
                              Des athées dépravés qui se soûlent avec du Gazouz
                              Dernière modification par shadok, 29 mai 2020, 01h06.
                              Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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