Tanger-Med : des monstres de 70 mètres de haut et 1 700 tonnes arrivés de Chine
- Ces portiques sont destinés au premier terminal à conteneurs qui doit être opérationnel en juillet prochain.
- Au total, le quai comptera 10 portiques pour un coût de 120 millions d’euros (1,3 milliard de DH).
Ksar Seghir, un petit village à l’air endormi, perché sur une colline, surplombe la Méditerranée. Plusieurs cafés et petits restaurants bordent la route qui le traverse et conduit vers la plaine en contre-bas.
En dépit d’une mer agitée et des nuages menaçants, en ce jour pluvieux du 4 avril, on aperçoit à l’horizon les côtes escarpées de l’Espagne. A quelques encablures de ce petit patelin jusqu’alors connu comme lieu de transit des contrebandiers, un grand chantier est en pleine effervescence. Il s’agit du port de Tanger Med. Une foule d’ouvriers et de techniciens, qui se chiffre par centaines et semble se livrer à une course contre la montre, se démène au milieu d’un enchevêtrement de matériels de tout calibre. Différents engins creusent, transportent ou dallent. Et à mesure que le port prend forme, les équipements commencent eux aussi à être installés.
C’est le cas, précisément, ce mercredi 4 avril, de cinq portiques destinés au premier terminal à conteneurs donné en concession pour une durée de 30 ans au groupement APM Terminal Tangier qui regroupe le danois A.P. Moller-Maersk, leader mondial dans le secteur du transport des conteneurs, et le marocain Akwa Group.
Le management d’APM Terminal était d’ailleurs là ce mercredi pour superviser l’arrivée des portiques. De véritables mastodontes : 145 mètres d’envergure, 80 mètres de haut pour un poids total de 1 700 tonnes chacun. On nous explique que les portiques en cours de livraison ont une capacité de chargement et déchargement de 30 conteneurs par heure. Acheminés par bateau, depuis le port de Shanghaï, en Chine (fabriqués par le géant ZPMC), ils seront par la suite montés sur roues et mis en place sur des rails encastrés dans le sol au bord du quai. Leur installation devait prendre une dizaine de jours. Tout est en effet prévu pour que les intempéries ne puissent pas freiner le rythme des transbordements. A noter que c’est la deuxième livraison pour le compte d’APM Terminals Tangier, qui avait reçu les cinq premiers portiques quelques jours auparavant.
Côté prix, ces grues géantes de nouvelle génération auront coûté à l’entreprise concessionnaire près de 120 millions d’euros (1,3 milliards de DH) pour un investissement global de 1,7 milliard de DH. Avec ces engins, le terminal disposera ainsi d’un potentiel d’exploitation de l’ordre de 1,4 million de conteneurs EVP (équivalent vingt pieds) par an et fera travailler quelque 700 personnes.
Si ce premier terminal à conteneurs entrera en service en juillet prochain, les autres composantes du port ainsi que les infrastructures de liaison, terrestre notamment, avancent à pas de géant.
Le quai pétrolier se devine un peu plus loin, tandis que le quai céréalier émerge. La route reliant le port à la route nationale, d’une longueur de 400 m, est déjà en cours de revêtement. Parallèlement, les travaux de déblayage des pentes et des terrains avoisinants prennent l’allure de carrières. C’est que la réalisation des infrastructures nécessaires est menée de pair avec celle du port lui-même. A cet égard, l’autoroute reliant la zone de Gueznaya à Tanger Med est prévue pour être opérationnelle d’ici l’été prochain. Idem pour le premier terminal à conteneurs. Quant à la connexion ferroviaire, elle doit être achevée au deuxième trimestre 2008 en même temps que le deuxième terminal à conteneur. C’est également à cette date que les différents bureaux, commerces et gares seront à disposition. Enfin, le terminal hydrocarbures et le troisième terminal à conteneurs entreront en activité à la fin de l’année prochaine.
Au final, le port de Tanger-Med, une fois finalisé, sera une véritable ville portuaire qui boostera l’économie de la région et même du pays. Des chiffres qui donnent le vertige : 3 millions et demi de conteneurs, 500 000 camions, 5 millions de passagers. Mais surtout, le port sera un créateur d’emplois : il doit générer quelque 140 000 postes si on y inclut les activités directes et celles induites.
Qu’en est-il alors de la concurrence que pourraient lui livrer d’autres ports dans la région ? Tanger-Med pourra-t-il in fine réaliser les espoirs placés en lui ?
Les responsables de TMSA, l’agence spéciale chargée de gérer le site, ne semblent nullement inquiets et avancent que pas moins de 100 000 navires passent par le détroit de Gibraltar. Au contraire, pour eux ce nouveau port, dont la vocation est la collecte des conteneurs et leur transfert vers les navires pour leur acheminement final, contribuera à la fluidité du trafic maritime.
Mieux. Le port est encore en travaux qu’il en est déjà à sa première extension. Ainsi, pas loin de l’emplacement de Tanger-med, un port Ro-Ro pour transport de passagers et de marchandises (par camions remorques) est en cours de réalisation, sachant qu’à l’origine, le projet Tanger-Med incluait deux terminaux à conteneurs seulement et qu’il a fallu délocaliser le port Ro-Ro pour cela. Si tout se passe bien, dans quelques années, Ksar Seghir ne sera plus qu’un souvenir de la petite bourgade actuelle, et soutiendra la comparaison avec le port d’en face, celui d’Algerisas.
- Ces portiques sont destinés au premier terminal à conteneurs qui doit être opérationnel en juillet prochain.
- Au total, le quai comptera 10 portiques pour un coût de 120 millions d’euros (1,3 milliard de DH).
Ksar Seghir, un petit village à l’air endormi, perché sur une colline, surplombe la Méditerranée. Plusieurs cafés et petits restaurants bordent la route qui le traverse et conduit vers la plaine en contre-bas.
En dépit d’une mer agitée et des nuages menaçants, en ce jour pluvieux du 4 avril, on aperçoit à l’horizon les côtes escarpées de l’Espagne. A quelques encablures de ce petit patelin jusqu’alors connu comme lieu de transit des contrebandiers, un grand chantier est en pleine effervescence. Il s’agit du port de Tanger Med. Une foule d’ouvriers et de techniciens, qui se chiffre par centaines et semble se livrer à une course contre la montre, se démène au milieu d’un enchevêtrement de matériels de tout calibre. Différents engins creusent, transportent ou dallent. Et à mesure que le port prend forme, les équipements commencent eux aussi à être installés.
C’est le cas, précisément, ce mercredi 4 avril, de cinq portiques destinés au premier terminal à conteneurs donné en concession pour une durée de 30 ans au groupement APM Terminal Tangier qui regroupe le danois A.P. Moller-Maersk, leader mondial dans le secteur du transport des conteneurs, et le marocain Akwa Group.
Le management d’APM Terminal était d’ailleurs là ce mercredi pour superviser l’arrivée des portiques. De véritables mastodontes : 145 mètres d’envergure, 80 mètres de haut pour un poids total de 1 700 tonnes chacun. On nous explique que les portiques en cours de livraison ont une capacité de chargement et déchargement de 30 conteneurs par heure. Acheminés par bateau, depuis le port de Shanghaï, en Chine (fabriqués par le géant ZPMC), ils seront par la suite montés sur roues et mis en place sur des rails encastrés dans le sol au bord du quai. Leur installation devait prendre une dizaine de jours. Tout est en effet prévu pour que les intempéries ne puissent pas freiner le rythme des transbordements. A noter que c’est la deuxième livraison pour le compte d’APM Terminals Tangier, qui avait reçu les cinq premiers portiques quelques jours auparavant.
Côté prix, ces grues géantes de nouvelle génération auront coûté à l’entreprise concessionnaire près de 120 millions d’euros (1,3 milliards de DH) pour un investissement global de 1,7 milliard de DH. Avec ces engins, le terminal disposera ainsi d’un potentiel d’exploitation de l’ordre de 1,4 million de conteneurs EVP (équivalent vingt pieds) par an et fera travailler quelque 700 personnes.
Si ce premier terminal à conteneurs entrera en service en juillet prochain, les autres composantes du port ainsi que les infrastructures de liaison, terrestre notamment, avancent à pas de géant.
Le quai pétrolier se devine un peu plus loin, tandis que le quai céréalier émerge. La route reliant le port à la route nationale, d’une longueur de 400 m, est déjà en cours de revêtement. Parallèlement, les travaux de déblayage des pentes et des terrains avoisinants prennent l’allure de carrières. C’est que la réalisation des infrastructures nécessaires est menée de pair avec celle du port lui-même. A cet égard, l’autoroute reliant la zone de Gueznaya à Tanger Med est prévue pour être opérationnelle d’ici l’été prochain. Idem pour le premier terminal à conteneurs. Quant à la connexion ferroviaire, elle doit être achevée au deuxième trimestre 2008 en même temps que le deuxième terminal à conteneur. C’est également à cette date que les différents bureaux, commerces et gares seront à disposition. Enfin, le terminal hydrocarbures et le troisième terminal à conteneurs entreront en activité à la fin de l’année prochaine.
Au final, le port de Tanger-Med, une fois finalisé, sera une véritable ville portuaire qui boostera l’économie de la région et même du pays. Des chiffres qui donnent le vertige : 3 millions et demi de conteneurs, 500 000 camions, 5 millions de passagers. Mais surtout, le port sera un créateur d’emplois : il doit générer quelque 140 000 postes si on y inclut les activités directes et celles induites.
Qu’en est-il alors de la concurrence que pourraient lui livrer d’autres ports dans la région ? Tanger-Med pourra-t-il in fine réaliser les espoirs placés en lui ?
Les responsables de TMSA, l’agence spéciale chargée de gérer le site, ne semblent nullement inquiets et avancent que pas moins de 100 000 navires passent par le détroit de Gibraltar. Au contraire, pour eux ce nouveau port, dont la vocation est la collecte des conteneurs et leur transfert vers les navires pour leur acheminement final, contribuera à la fluidité du trafic maritime.
Mieux. Le port est encore en travaux qu’il en est déjà à sa première extension. Ainsi, pas loin de l’emplacement de Tanger-med, un port Ro-Ro pour transport de passagers et de marchandises (par camions remorques) est en cours de réalisation, sachant qu’à l’origine, le projet Tanger-Med incluait deux terminaux à conteneurs seulement et qu’il a fallu délocaliser le port Ro-Ro pour cela. Si tout se passe bien, dans quelques années, Ksar Seghir ne sera plus qu’un souvenir de la petite bourgade actuelle, et soutiendra la comparaison avec le port d’en face, celui d’Algerisas.
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