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Tant que des esprits malveillants n'auront pas compris que le peuple algérien agit toujours un temps en avance que d'autres peuples, le sujet ne sera jamais clos.
- Première nouvelle ! C’est un chercheur connu qui le dit, sur un média public, bien sûr : “Le hirak est né après une réunion à Paris”. Ayant annoncé cela, il n’éprouve pas le besoin de nommer les participants à cette réunion, de révéler l’objectif assigné à ce hirak, ni le procédé par lequel ils sont arrivés à mobiliser des millions d’Algériens pour leur projet.
Pour son auteur, l’avantage d’une telle mystification, c’est qu’en plus de sa vertu manipulatrice, ça ne mange pas de pain et ça peut rapporter gros à son auteur. Pas besoin de détailler car pour ceux qui recourent à l’argument “complotiste” pour défendre leurs positions, les inepties de ce genre sont attendues et, quand elles surviennent, elles sont bienvenues. N’importe quel quidam qui aurait affirmé détenir une information sur un complot fomenté de l’étranger contre le pays aurait été sommé de remettre à la justice les preuves en sa possession.
Mais une éminence bardée de références académiques peut se permettre, sans risque de devoir s’expliquer, la légèreté de lancer, à travers un média public, une grave allégation par laquelle il accable le peuple qui manifeste d’être téléguidé par on ne sait qui à partir de Paris ! Une accusation, jusqu’à nouvel ordre, infondée et qui, en théorie, tombe sous le coup d’une loi, toute fraîche, punissant la pratique de fake news. À moins que celle-ci ne constitue une arme exclusivement réservée à la répression des animateurs et sympathisants du mouvement populaire qui interviennent sur les réseaux sociaux.
De fait, le régime a, dès le début, montré la voie en chargeant le mouvement populaire de diverses tares. Parmi celles-ci, la connivence avec “la main étrangère” tient le haut du pavé, une main française de préférence, plus accessible que la lointaine “main du juif”, si je peux me permettre ce jeu de mots que les “zouaves” saisiront. Alors, pour ce monsieur, la chose est entendue : puisqu’il rend service au régime contre le hirak, il peut, à son aise, user d’insinuations les plus perfides.
L’immunité pour connivence politique existe depuis que le système existe. Sauf qu’elle a la précarité du clan qui vous l’octroie. Sinon, en attendant, on peut espérer plus que cela surtout lorsque la campagne de nominations de début de mandat est encore ouverte.
Cet “intellectuel” n’est pas le seul de ce niveau à avoir livré une “contribution” de cette sorte, ces derniers jours. Un autre a ressorti la théorie d’un hirak auto-dissous du fait que le régime a pris ses revendications en charge. Le bon hirak ayant pris place dans le train de “l’Algérie nouvelle”, le mouvement actuel est une invention sans objet, strictement subversive. Et donc légitiment répréhensible ?
La France occupe un peu trop nos débats qui, de ce fait, prennent l’allure d’une catharsis face à notre incapacité à nous décoloniser, le processus est bien plus ardu dans sa phase mentale que dans son étape politique. Albert Memmi, qui vient de nous quitter, nous l’a pourtant enseigné sa vie durant-.
Liberté Algérie
Nb: "En Algérie, la colonisation ne survivra pas au temps car peu de peuples aiment tant leur terre" dixit un ethnologue brésilien en 1919.
- Première nouvelle ! C’est un chercheur connu qui le dit, sur un média public, bien sûr : “Le hirak est né après une réunion à Paris”. Ayant annoncé cela, il n’éprouve pas le besoin de nommer les participants à cette réunion, de révéler l’objectif assigné à ce hirak, ni le procédé par lequel ils sont arrivés à mobiliser des millions d’Algériens pour leur projet.
Pour son auteur, l’avantage d’une telle mystification, c’est qu’en plus de sa vertu manipulatrice, ça ne mange pas de pain et ça peut rapporter gros à son auteur. Pas besoin de détailler car pour ceux qui recourent à l’argument “complotiste” pour défendre leurs positions, les inepties de ce genre sont attendues et, quand elles surviennent, elles sont bienvenues. N’importe quel quidam qui aurait affirmé détenir une information sur un complot fomenté de l’étranger contre le pays aurait été sommé de remettre à la justice les preuves en sa possession.
Mais une éminence bardée de références académiques peut se permettre, sans risque de devoir s’expliquer, la légèreté de lancer, à travers un média public, une grave allégation par laquelle il accable le peuple qui manifeste d’être téléguidé par on ne sait qui à partir de Paris ! Une accusation, jusqu’à nouvel ordre, infondée et qui, en théorie, tombe sous le coup d’une loi, toute fraîche, punissant la pratique de fake news. À moins que celle-ci ne constitue une arme exclusivement réservée à la répression des animateurs et sympathisants du mouvement populaire qui interviennent sur les réseaux sociaux.
De fait, le régime a, dès le début, montré la voie en chargeant le mouvement populaire de diverses tares. Parmi celles-ci, la connivence avec “la main étrangère” tient le haut du pavé, une main française de préférence, plus accessible que la lointaine “main du juif”, si je peux me permettre ce jeu de mots que les “zouaves” saisiront. Alors, pour ce monsieur, la chose est entendue : puisqu’il rend service au régime contre le hirak, il peut, à son aise, user d’insinuations les plus perfides.
L’immunité pour connivence politique existe depuis que le système existe. Sauf qu’elle a la précarité du clan qui vous l’octroie. Sinon, en attendant, on peut espérer plus que cela surtout lorsque la campagne de nominations de début de mandat est encore ouverte.
Cet “intellectuel” n’est pas le seul de ce niveau à avoir livré une “contribution” de cette sorte, ces derniers jours. Un autre a ressorti la théorie d’un hirak auto-dissous du fait que le régime a pris ses revendications en charge. Le bon hirak ayant pris place dans le train de “l’Algérie nouvelle”, le mouvement actuel est une invention sans objet, strictement subversive. Et donc légitiment répréhensible ?
La France occupe un peu trop nos débats qui, de ce fait, prennent l’allure d’une catharsis face à notre incapacité à nous décoloniser, le processus est bien plus ardu dans sa phase mentale que dans son étape politique. Albert Memmi, qui vient de nous quitter, nous l’a pourtant enseigné sa vie durant-.
Liberté Algérie
Nb: "En Algérie, la colonisation ne survivra pas au temps car peu de peuples aiment tant leur terre" dixit un ethnologue brésilien en 1919.