YOUBI EST-IL TOUJOURS DANS LE COUP?
1 Juin 2020 par Wissam El Bouzdaini
Selon plusieurs médias, le directeur de l’épidémiologie et de lutte contre la maladie aurait démissionné de son poste suite à une confrontation avec Khalid Aït Taleb. Qu’en est-il au vrai?
A-t-il démissionné? N’a-t-il pas (encore) démissionné? Ou l’a-ton, même, plutôt démissionné? Impossible de savoir, même de la bouche du principal concerné, en l’occurrence le directeur de l’épidémiologie et de lutte contre la maladie, Mohammed Youbi, puisque c’est de lui qu’il s’agit: joint par nos soins, ce dernier s’est refusé à vendre la mèche et s’est contenté de nous indiquer qu’il s’exprimerait “au moment opportun”, tout en étant, il y a lieu de le signaler, aussi disponible qu’il l’a été pour les médias depuis le recensement du premier cas national de Covid-19 le 2 mars -c’est à sa direction que revient, pour rappel, le soin de relayer les derniers développements relatifs à la maladie.
Et, justement, même par rapport à la situation épidémiologique actuelle au Maroc, M. Youbi a encore moins voulu se fendre de son commentaire. “Je vous renvoie aux communiqués du ministère de la Santé”, a-t-il rétorqué, laconique.
Faudrait-il alors comprendre qu’il se trouve tout simplement désormais hors du coup, comme l’assurent d’aucuns? Il n’y a en tout cas pas de fumée sans feu, et ce qui peut créditer davantage la thèse de son retrait, volontaire ou imposé, c’est le fait qu’il n’ait plus donné son point-presse quotidien depuis le 26 mai.
Pas de fumée sans feu
Selon le journal électronique Le360, qui a cité “un haut responsable du ministère de la Santé”, ce serait simplement parce que M. Youbi, “a (...) demandé à se reposer durant une semaine”, mais pourquoi alors ce dernier n’a-t-il pas voulu démentir et mettre ainsi fin aux spéculations? En fait, démission ou pas, il y aurait au minimum une opposition avec Khalid Aït Taleb pour une raison qui pourrait avoir un lien, généralement, avec la gestion sanitaire du déconfinement en cours depuis le 20 mai par le gouvernement, et particulièrement avec la question du retour des Marocains actuellement bloqués à l’étranger: si, d’un côté, le ministre de la Santé penche, au sujet de ces derniers, pour une quarantaine de seulement neuf jours à leur retour, comme il l’avait d’ailleurs lui-même plaidé au cours de son passage du 28 mai à la Chambre des représentants, M. Youbi estimerait que quatorze jours seraient, au bas mot, nécessaires. Mais encore, difficile de déterminer ce qui se passe vraiment dans les coulisses tant que personne n’est disposé à cracher le morceau.
Ce que par contre Maroc Hebdo a pu comprendre à partir de ses échanges avec des responsables des différents départements impliqués est qu’il y a bel et bien des désaccords qui existent au niveau de l’Etat entre ceux qui, à l’instar, à l’évidence, de M. Youbi, redoutent une deuxième vague et tiennent au respect strict des protocoles sanitaires, et ceux qui se veulent plus flexibles et pour qui les considérations sociales et économiques doivent également primer -le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, Mohamed
Benchaâboun, est leur principal porte-voix public.
En fait, M. Aït Taleb lui-même fait partie, en principe, du premier camp, et on se souvient que le 8 mai sur Al-Aoula il avait pris le contrepied du propre Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, en s’opposant au déconfinement proche dans le temps que ce dernier avait défendu la veille même sur la même chaîne de télévision, mais il semblerait donc qu’il soit autrement disposé à mettre de l’eau dans son vin. M. Youbi en ferait-il donc les frais?.
1 Juin 2020 par Wissam El Bouzdaini
Selon plusieurs médias, le directeur de l’épidémiologie et de lutte contre la maladie aurait démissionné de son poste suite à une confrontation avec Khalid Aït Taleb. Qu’en est-il au vrai?
A-t-il démissionné? N’a-t-il pas (encore) démissionné? Ou l’a-ton, même, plutôt démissionné? Impossible de savoir, même de la bouche du principal concerné, en l’occurrence le directeur de l’épidémiologie et de lutte contre la maladie, Mohammed Youbi, puisque c’est de lui qu’il s’agit: joint par nos soins, ce dernier s’est refusé à vendre la mèche et s’est contenté de nous indiquer qu’il s’exprimerait “au moment opportun”, tout en étant, il y a lieu de le signaler, aussi disponible qu’il l’a été pour les médias depuis le recensement du premier cas national de Covid-19 le 2 mars -c’est à sa direction que revient, pour rappel, le soin de relayer les derniers développements relatifs à la maladie.
Et, justement, même par rapport à la situation épidémiologique actuelle au Maroc, M. Youbi a encore moins voulu se fendre de son commentaire. “Je vous renvoie aux communiqués du ministère de la Santé”, a-t-il rétorqué, laconique.
Faudrait-il alors comprendre qu’il se trouve tout simplement désormais hors du coup, comme l’assurent d’aucuns? Il n’y a en tout cas pas de fumée sans feu, et ce qui peut créditer davantage la thèse de son retrait, volontaire ou imposé, c’est le fait qu’il n’ait plus donné son point-presse quotidien depuis le 26 mai.
Pas de fumée sans feu
Selon le journal électronique Le360, qui a cité “un haut responsable du ministère de la Santé”, ce serait simplement parce que M. Youbi, “a (...) demandé à se reposer durant une semaine”, mais pourquoi alors ce dernier n’a-t-il pas voulu démentir et mettre ainsi fin aux spéculations? En fait, démission ou pas, il y aurait au minimum une opposition avec Khalid Aït Taleb pour une raison qui pourrait avoir un lien, généralement, avec la gestion sanitaire du déconfinement en cours depuis le 20 mai par le gouvernement, et particulièrement avec la question du retour des Marocains actuellement bloqués à l’étranger: si, d’un côté, le ministre de la Santé penche, au sujet de ces derniers, pour une quarantaine de seulement neuf jours à leur retour, comme il l’avait d’ailleurs lui-même plaidé au cours de son passage du 28 mai à la Chambre des représentants, M. Youbi estimerait que quatorze jours seraient, au bas mot, nécessaires. Mais encore, difficile de déterminer ce qui se passe vraiment dans les coulisses tant que personne n’est disposé à cracher le morceau.
Ce que par contre Maroc Hebdo a pu comprendre à partir de ses échanges avec des responsables des différents départements impliqués est qu’il y a bel et bien des désaccords qui existent au niveau de l’Etat entre ceux qui, à l’instar, à l’évidence, de M. Youbi, redoutent une deuxième vague et tiennent au respect strict des protocoles sanitaires, et ceux qui se veulent plus flexibles et pour qui les considérations sociales et économiques doivent également primer -le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, Mohamed
Benchaâboun, est leur principal porte-voix public.
En fait, M. Aït Taleb lui-même fait partie, en principe, du premier camp, et on se souvient que le 8 mai sur Al-Aoula il avait pris le contrepied du propre Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, en s’opposant au déconfinement proche dans le temps que ce dernier avait défendu la veille même sur la même chaîne de télévision, mais il semblerait donc qu’il soit autrement disposé à mettre de l’eau dans son vin. M. Youbi en ferait-il donc les frais?.
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