DANS INTERNATIONAL, TRADUCTION / PAR / LE 13 NOVEMBRE 2015
L’article qui suit est la traduction d’un billet du site canadien « Global Research » du Pr. Michel Chossudovsky, publié le 7 novembre 2015. Il s’agit de la republication d’un article publié sur le même site le 29 avril 2013, agrémenté d’une introduction du Pr. Michel Chossudovsky. Nous vous le rendons ici dans son intégralité.
Introduction du Pr. Michel Chossudovsky
Le document reproduit ci-dessous en rapport avec la formation du « Grand Israël » (Eretz Israël en hébreu, ndlr) constitue l’une des pierres d’achoppement de factions sionistes puissantes au cœur du gouvernement actuel de Netanyahou (qui a récemment été réélu), du parti du Likoud, ainsi qu’au sein des militaires israéliens et du milieu du renseignement. L’élection fut menée par Netanyahou sur une plateforme politique qui renie la souveraineté palestinienne.
Selon le père fondateur du sionisme Théodore Herzl, « le territoire de l’État Juif s’étend du bassin du Nil à l’Euphrate. » Selon le Rabbin Fischmann, « La Terre Promise s’étend du Fleuve du Nil jusqu’à l’Euphrate, elle comprend des parties de la Syrie et du Liban. »
Considérées dans le contexte actuel, la guerre contre l’Irak, la guerre de 2006 contre le Liban, la guerre de 2011 contre la Libye, la guerre en cours contre la Syrie et l’Irak, la guerre au Yémen, le processus de changement de régime en Égypte, doivent être comprises en lien avec le plan sioniste pour le Moyen-Orient. Celui-ci consiste à affaiblir et éventuellement fractionner les pays arabes avoisinants dans le cadre d’un projet d’expansion israélien.
Le « Grand Israël » consiste en une zone s’étendant de la vallée du Nil à l’Euphrate
Le projet sioniste soutient l’initiative d’implantation juive. Plus généralement il inclut une politique d’exclusion des Palestiniens de la Palestine menant à l’éventuelle annexion à la fois de la Cisjordanie et de la bande de Gaza dans l’État d’Israël.
Le Grand Israël créerait un certain nombre d’États fantoches. Il comprendrait des parties du Liban, de Jordanie, de Syrie, du Sinaï, ainsi que d’Irak et d’Arabie Saoudite.
Selon Mahdi Darius Nazemroaya dans un article de Global Research de 2011, le Plan Yinon a été la continuation du dessein colonial de la Grande-Bretagne pour le Moyen-Orient:
[Le Plan Yinon] est un plan stratégique israélien pour assurer à Israël la supériorité dans la région. Il insiste et soutient qu’Israël doit reconfigurer son environnement géopolitique à travers la balkanisation des états arabes voisins en états plus petits et plus faibles.
Les stratèges israéliens ont vu l’Irak comme leur plus grand défi stratégique venant d’un état arabe. C’est pourquoi l’Irak a été défini comme la pièce centrale de la balkanisation du Moyen-Orient et du monde arabe. En Irak, sur la base des concepts du Plan Yinon, les stratèges israéliens ont appelé à la division de l’Irak en un état kurde et deux états arabes, l’un pour les Musulmans chiites et l’autre pour les Musulmans sunnites. Le premier pas vers sa réalisation a été une guerre entre l’Irak et l’Iran, que soulève le Plan Yinon.
The Atlantic, en 2008, et l’Armed Forces Journal des militaires US, en 2006, ont tous deux publié des cartes qui ont largement circulé et qui suivent de près le dessin du Plan Yinon. En plus d’un Irak divisé, auquel aspire également le Plan Biden, le Plan Yinon appelle à un Liban, une Égypt et une Syrie divisées. Les fractionnements de l’Iran, de la Turquie, de la Somalie et du Pakistan s’alignent aussi tous droit dans cette ligne. Le Plan Yinon appelle également à la dissolution de l’Afrique du Nord et prévoit que celle-ci commence par l’Égypte pour ensuite déborder au Soudan, en Libye et au reste de la région.
Le Grand Israël requiert de briser les états arabes existants en états plus petits.
Le plan fonctionne selon deux principes essentiels. Pour survivre, Israël doit 1) devenir une puissance régionale impériale, et 2) doit accomplir la division de toute la région en états plus petits à travers la dissolution de tous les états arabes existants. « Petit » dépendra ici de la composition ethnique ou sectaire de chaque état. Par conséquent, l’espoir sioniste est que les états basés sur le sectarisme deviennent les satellites d’Israël et, ironiquement, sa source de légitimation morale… Ce n’est pas une idée nouvelle, ni est-ce la première fois qu’elle émerge hors de la pensée stratégique sioniste. En effet, la fragmentation de tous les états arabes en unités plus petites a été un thème récurrent. (Plan Yinon, voir ci-dessous)
Vue dans ce contexte, la guerre contre la Syrie et l’Irak fait partie du processus d’expansion territoriale israélienne. Les renseignements israéliens, travaillant main dans la main avec les USA, la Turquie, l’Arabie Saoudite et l’OTAN, soutiennent directement la croisade dirigée contre le soi-disant État Islamique (EI), qui cherche en fin de compte à détruire à la fois la Syrie et l’Irak en tant qu’états-nations.
– Michel Chossudovsky, Global Research, le 6 septembre 2015
Eretz Israël
Une carte présentant le territoire d’ « Eretz Israël », du Nil à l’Euphrate.
L’article qui suit est la traduction d’un billet du site canadien « Global Research » du Pr. Michel Chossudovsky, publié le 7 novembre 2015. Il s’agit de la republication d’un article publié sur le même site le 29 avril 2013, agrémenté d’une introduction du Pr. Michel Chossudovsky. Nous vous le rendons ici dans son intégralité.
Introduction du Pr. Michel Chossudovsky
Le document reproduit ci-dessous en rapport avec la formation du « Grand Israël » (Eretz Israël en hébreu, ndlr) constitue l’une des pierres d’achoppement de factions sionistes puissantes au cœur du gouvernement actuel de Netanyahou (qui a récemment été réélu), du parti du Likoud, ainsi qu’au sein des militaires israéliens et du milieu du renseignement. L’élection fut menée par Netanyahou sur une plateforme politique qui renie la souveraineté palestinienne.
Selon le père fondateur du sionisme Théodore Herzl, « le territoire de l’État Juif s’étend du bassin du Nil à l’Euphrate. » Selon le Rabbin Fischmann, « La Terre Promise s’étend du Fleuve du Nil jusqu’à l’Euphrate, elle comprend des parties de la Syrie et du Liban. »
Considérées dans le contexte actuel, la guerre contre l’Irak, la guerre de 2006 contre le Liban, la guerre de 2011 contre la Libye, la guerre en cours contre la Syrie et l’Irak, la guerre au Yémen, le processus de changement de régime en Égypte, doivent être comprises en lien avec le plan sioniste pour le Moyen-Orient. Celui-ci consiste à affaiblir et éventuellement fractionner les pays arabes avoisinants dans le cadre d’un projet d’expansion israélien.
Le « Grand Israël » consiste en une zone s’étendant de la vallée du Nil à l’Euphrate
Le projet sioniste soutient l’initiative d’implantation juive. Plus généralement il inclut une politique d’exclusion des Palestiniens de la Palestine menant à l’éventuelle annexion à la fois de la Cisjordanie et de la bande de Gaza dans l’État d’Israël.
Le Grand Israël créerait un certain nombre d’États fantoches. Il comprendrait des parties du Liban, de Jordanie, de Syrie, du Sinaï, ainsi que d’Irak et d’Arabie Saoudite.
Selon Mahdi Darius Nazemroaya dans un article de Global Research de 2011, le Plan Yinon a été la continuation du dessein colonial de la Grande-Bretagne pour le Moyen-Orient:
[Le Plan Yinon] est un plan stratégique israélien pour assurer à Israël la supériorité dans la région. Il insiste et soutient qu’Israël doit reconfigurer son environnement géopolitique à travers la balkanisation des états arabes voisins en états plus petits et plus faibles.
Les stratèges israéliens ont vu l’Irak comme leur plus grand défi stratégique venant d’un état arabe. C’est pourquoi l’Irak a été défini comme la pièce centrale de la balkanisation du Moyen-Orient et du monde arabe. En Irak, sur la base des concepts du Plan Yinon, les stratèges israéliens ont appelé à la division de l’Irak en un état kurde et deux états arabes, l’un pour les Musulmans chiites et l’autre pour les Musulmans sunnites. Le premier pas vers sa réalisation a été une guerre entre l’Irak et l’Iran, que soulève le Plan Yinon.
The Atlantic, en 2008, et l’Armed Forces Journal des militaires US, en 2006, ont tous deux publié des cartes qui ont largement circulé et qui suivent de près le dessin du Plan Yinon. En plus d’un Irak divisé, auquel aspire également le Plan Biden, le Plan Yinon appelle à un Liban, une Égypt et une Syrie divisées. Les fractionnements de l’Iran, de la Turquie, de la Somalie et du Pakistan s’alignent aussi tous droit dans cette ligne. Le Plan Yinon appelle également à la dissolution de l’Afrique du Nord et prévoit que celle-ci commence par l’Égypte pour ensuite déborder au Soudan, en Libye et au reste de la région.
Le Grand Israël requiert de briser les états arabes existants en états plus petits.
Le plan fonctionne selon deux principes essentiels. Pour survivre, Israël doit 1) devenir une puissance régionale impériale, et 2) doit accomplir la division de toute la région en états plus petits à travers la dissolution de tous les états arabes existants. « Petit » dépendra ici de la composition ethnique ou sectaire de chaque état. Par conséquent, l’espoir sioniste est que les états basés sur le sectarisme deviennent les satellites d’Israël et, ironiquement, sa source de légitimation morale… Ce n’est pas une idée nouvelle, ni est-ce la première fois qu’elle émerge hors de la pensée stratégique sioniste. En effet, la fragmentation de tous les états arabes en unités plus petites a été un thème récurrent. (Plan Yinon, voir ci-dessous)
Vue dans ce contexte, la guerre contre la Syrie et l’Irak fait partie du processus d’expansion territoriale israélienne. Les renseignements israéliens, travaillant main dans la main avec les USA, la Turquie, l’Arabie Saoudite et l’OTAN, soutiennent directement la croisade dirigée contre le soi-disant État Islamique (EI), qui cherche en fin de compte à détruire à la fois la Syrie et l’Irak en tant qu’états-nations.
– Michel Chossudovsky, Global Research, le 6 septembre 2015
Eretz Israël
Une carte présentant le territoire d’ « Eretz Israël », du Nil à l’Euphrate.
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