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Schneider Electric confronté au nationalisme chinois

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  • Schneider Electric confronté au nationalisme chinois

    Après SEB et Danone, c'est au tour de Schneider Electric de se heurter à la combativité nouvelle des entreprises chinoises.

    Le groupe français d'équipement électrique est la cible d'un procès en contrefaçon intenté par l'un de ses concurrents chinois, Chint, ainsi que d'une enquête antitrust ouverte par le ministère du commerce à la suite d'un accord de joint-venture passé avec la société locale Delixi.

    Ces difficultés sont inédites pour Schneider, qui fête cette année le 20e anniversaire de son implantation en Chine, où le groupe a remarquablement réussi après des débuts laborieux. Elles mettent en évidence une prise de conscience croissante par les milieux économiques locaux de leur propre potentiel.

    Schneider Electric a conclu, le 17 décembre 2006, un accord-cadre de joint-venture à 50-50 avec Delixi, une entreprise privée de Wenzhou (province du Zhejiang), dans l'est du pays, pour la commercialisation de produits de basse tension (disjoncteurs, interrupteurs, etc.).

    Nan Cunhui, le président de la société Chint, également basée à Wenzhou, a alors accusé le groupe français de visées monopolistiques à travers ce partenariat.

    Membre de l'Assemblée nationale populaire, ce personnage, influent dans la région, n'en est pas à son premier accroc avec Schneider. Il y a deux ans, il avait déjà confié avoir trouvé la firme française condescendante lors d'une phase d'approche antérieure. Puis, selon le mensuel économique Yincai, il a refusé une offre de partenariat avec Schneider en novembre 2006. A cette méfiance s'ajoute une rivalité locale : à Wenzhou, le siège de Delixi, créé par un ancien associé de Nan Canhui, fait face à celui de Chint.

    Le 11 avril, à Chengdu, interrogé au cours d'une conférence de presse par des journalistes chinois sur l'accord passé avec Delixi, Jean-Pascal Tricoire, le PDG de Schneider, l'a qualifié de "très équilibré".

    Deux jours plus tard, selon le Chinese Business News, le ministère chinois du commerce a envoyé à Wenzhou une commission d'enquête antitrust pour examiner cet accord - procédure que Schneider considère "normale". Au cours d'une réunion avec les fonctionnaires du ministère et des experts juridiques, les représentants de trois sociétés, dont l'identité n'a pas été précisée, ont alors exprimé leur opposition à toute acquisition de Delixi par Schneider.

    Parallèlement, Chint accuse Schneider devant le tribunal de Wenzhou de lui avoir volé le dessin d'un commutateur électrique de disjoncteur.

    "IL VA FALLOIR COMPOSER"


    La Chine, qui fait l'objet d'une plainte américaine à l'Organisation mondiale du commerce pour violation de la propriété intellectuelle, lance sa "semaine nationale de la propriété intellectuelle" du 20 au 26 avril. Un jugement sur le dossier Chint-Schneider tomberait à pic. "La Chine ne manquerait pas de souligner qu'elle est, elle aussi, victime d'actions de piratage de la part de sociétés étrangères", souligne à Shanghaï un proche du dossier.

    Optimiste, le Chinese Business News prédit néanmoins que le joint-venture finira par être approuvé, tout comme l'accord entre SEB et Zhejiang Supor Cookware vient de l'être.

    "Depuis un an, les Chinois ont moins besoin des étrangers, commente M. Tricoire. Les entreprises locales commencent à être plus influentes. Il va falloir composer avec ça." Mais "aujourd'hui, pour être global, il faut être présent en Chine, observe-t-il. Y être. Et aussi courir un cran plus vite."

    Avec 20 usines, deux centres de recherche et développement et près de 10 000 salariés, ce pays est, en chiffre d'affaires, le troisième marché de Schneider après les Etats-Unis et la France. M. Tricoire prévoit qu'il passe devant la France dans les deux ans qui viennent. Si tout va bien.

    Par Le Monde
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