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Le séminaire sur Saint Augustin en 1989-90

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  • Le séminaire sur Saint Augustin en 1989-90

    L’affaire dont il est question ci-après, même si elle a été légèrement adaptée pour combler des trous en matière d’information, est authentique dans son ensemble.

    Un certain jour de l’année 1989 ou 1990, des citoyens de Souk-Ahras, membres d’une association culturelle, ont projeté d’organiser un séminaire sur une éminente personnalité native de leur ville : Saint Augustin.
    «Augustin d'Hippone (latin : Aurelius Augustinus) ou Saint Augustin, né le 13 novembre 354 à Thagaste (l'actuelle Souk-Ahras, Algérie), un municipe de la province d'Afrique, et mort le 28 août 430 à Hippone (l'actuelle Annaba, Algérie), est un philosophe et théologien chrétien romain de la classe aisée, ayant des origines berbères. Avec Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand, il est l'un des quatre Pères de l'Église occidentale et l’un des trente-six docteurs de l’Église.»
    Wikipedia
    Les initiateurs de l’événement adressent à l’Assemblée Populaire Communale (APC – Mairie) et à l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) de Souk-Ahras des demandes de soutien logistique.

    On ne sait pas par quelles insondables voies et logiques administratives, les demandes atterrissent chez l’Organisation Nationale des Moudjahidine (ONM) pour observations et avis. Après étude du dossier et consultation minutieuse de ses archives, l’ONM adresse à l’APC et l’APW grosso-modo la réponse suivante :
    «… Nous avons le regret de vous informer que dans nos registres et archives, ne figure aucun gawri du nom de Saint Augustin qui aurait participé ou apporté un quelconque soutien à notre glorieuse révolution du 1er novembre 1954 contre le colonialisme.
    Par ailleurs, il n’y a pas trace de ce nom dans nos listes de harkis ou autres collaborateurs du système colonial…
    Aussi, pour de plus amples renseignements sur ce Monsieur Saint Augustin, nous allons transmettre le dossier aux services de sécurité…
    Veuillez agréer…
    Gloire à nos martyrs.
    »
    Quelque temps après, les organisateurs du séminaire ont été convoqués par la police des renseignements généraux (PRG) pour enquête.

    Le policier qui les a reçus a commencé par leur demander tous les renseignements qui les concernent ainsi que ceux relatifs à leur association. Le tout fut transcrit dans un procès-verbal établi en bonne et due forme.

    Il leur a demandé ensuite de remplir un formulaire de renseignements sur Monsieur Saint Augustin. Voici les informations qu’ils devaient fournir sur cet homme d’église :
    Nom. Prénoms. Date et lieu de naissance. Profession. Situation matrimoniale. Prénom du père. Nom et prénom de la mère. Adresse exacte à l’étranger. Date et heure prévue d’entrée en Algérie. Lieu de séjour à Souk-Ahras. Modalités de sa prise en charge lors de son séjour en Algérie. Date prévue de départ. Le tout était suivi d’un engagement de l’association que Monsieur Saint Augustin ne sortira pas de Souk-Ahras sans une autorisation expresse des services de police.
    Les organisateurs du séminaire ont fait remarquer au policier que Saint Augustin est mort il y a près de 1600 ans…

    Le policier est alors entré dans une grande colère. Il a tapé du poing sur le bureau à faire sauter tout ce qu’il y avait dessus et il a fini par s’écrier : «Vous voyez ce qu’ils nous font faire !»
    Mais au juste, qui sont ces mystérieux «ils» ?
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

  • #2
    C'est une ingénieuse fiction.
    Il eut été intéressant de pousser le bouchon en répondant à la fiche de police. Après tout, Saint Augustin étant vieux et souffrant, il peut se faire représenter. Son adresse en Italie c'est chez le vicaire du Pape qd à l'Algérie, il reprendra possession de ses quartiers à la magnifique basilique de hippone désormais nommée Lalla Bouna par le syncrétisme Bônois XVI.

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    • #3
      Salut Tiregwa,
      Un proche à qui j'ai fait lire le texte avant de le poster a lui aussi fait la remarque qu'une version longue aurait été plus intéressante. En manque d'idées, j'ai gardé la version courte.

      En reprenant ton idée, la version longue peut être théâtralisée en darija , avec un policier si branché sur le formulaire sur Saint Augustin et si pressé d'en finir, qu'il ne se rend compte de l'ineptie des questions posées que quand on lui dit que l'intéressé est mort il y a près de 1600 ans.
      "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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      • #4
        Benam,

        Il faut un vrai décapage de la conscience collective, à commencer par celle du policier qui croit disposer d'un pouvoir.

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