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Prêt sur gage de l’or : A Oran, c’est la ruée vers la BDL

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    Prêt sur gage de l’or : A Oran, c’est la ruée vers la BDL

    elwatan.com

    14 JUIN 2020



    Relativement à l’abri des regards, sur une ruelle pas loin de la place Zeddour Brahim (ex-Karguentah), une foule s’amasse tous les jours, notamment durant les matinées jusqu’aux environs de 13 heures à l’entrée de l’agence d’Oran de prêt sur gage affiliée à la BDL.


    En temps normal, ce genre de scène se remarque généralement durant certaines périodes de l’année, comme le Ramadhan lorsque les ménages hypothèquent des bijoux ou des objets en or pour faire face au manque d’argent. Une formule avantageuse à plus d’un titre, avec sécurité et confidentialité garanties, d’où son succès.

    On est tenté de croire que cette période de confinement et la crise économique qu’elle génère favorisent également ce genre de solutions alternatives pour faire face aux besoins urgents. En effet, parmi ceux qui attendent leur tour, avec une majorité de femmes, certains viennent pour la première fois.

    C’est l’exemple de ce couple qui s’est déplacé spécialement à cet effet. «Nous venons pour la première fois, mais apparemment il faut d’abord être titulaire d’un compte de la même banque pour pouvoir bénéficier du prêt, chose que nous ignorions», indiquent-ils.

    En effet, les conditions n’ont pas changé, c’est-à-dire, en gros, être titulaire d’un compte BDL, être muni d’une pièce d’identité et présenter un extrait d’acte de naissance ainsi que le document justifiant la résidence en cours de validité pour ouvrir droit à un prêt sur gage étalé sur une durée de 6 à 36 mois et allant jusqu’à 500 000 DA, en fonction de la valeur des objets qui seront hypothéqués.

    Pour ce couple, cette démarche préliminaire qui reste à effectuer les fera peut-être, vu aussi le monde qu’il y a, hésiter à revenir et à décider à franchir le pas.

    En général et par pudeur, les gens ne veulent pas étaler leurs problèmes liés au manque d’argent au point de se délester même momentanément d’objets qui, au-delà de leur valeur marchande, ont également une valeur sentimentale (cadeaux, héritage, etc.). «Moi, je suis retraité et j’ai donc mes rentrées d’argent mensuelles et si je viens solliciter un prêt, c’est pour répondre à un besoin conjoncturel», explique-t-il. Ils sont aussi nombreux à venir soit pour s’acquitter de leurs dus, soit pour s’enquérir de l’évolution de leur situation vis-à-vis de l’agence.

    C’est le cas de cette femme qui a contracté un prêt en automne dernier, donc bien avant le confinement. «La somme que j’ai obtenue contre l’or que j’ai déposé était, je pense, en deçà du prix du marché mais je sais que si on accordait un prêt d’un montant à peu près équivalent, beaucoup seraient tentés de ne pas revenir réclamer leur bien et c’est justement pourquoi moi je suis ici, car je compte bien récupérer le mien», assure-t-elle au milieu d’une file d’attente remarquablement compacte à l’extérieur de l’édifice.

    Ici également les mesures de protection et les gestes barrières sont exigés avec même, à l’entrée, une prise de température obligatoire. A l’intérieur de l’agence, l’espace réservé à l’attente est géré de manière à éviter la promiscuité et c’est sans doute ce qui contribue au fait que les clients s’amassent dans la rue, un lieu où l’auto-organisation fait malheureusement souvent défaut.

    Quoi qu’il en soit, pour voir si la crise due au confinement a une incidence substantielle sur cette activité, une comparaison des chiffres liés aux dépôts entre cette période de l’année 2020 et celle de 2019 s’imposait. «Ce que je peux vous dire c’est que, pour nous, le fonctionnement est tout à fait normal. Je ne dis pas que la crise due au confinement n’a pas eu d’incidence, mais j’attire votre attention sur le fait qu’il faut aussi tenir compte d’un paramètre important qui est la suspension des transports publics, ce qui limite les possibilités de déplacement», explique le responsable de l’agence et d’ajouter : «voyez par vous-même, nous sommes en milieu de journée et il n’ y a presque plus personne, tout le monde a été pris en charge».

    Il est en revanche exclu de communiquer les statistiques sans, déclare le même responsable, l’aval de la direction centrale à Alger et sur présentation d’un ordre de mission établi spécialement pour cette information. A titre illustratif, pour l’ensemble de l’année 2017, les responsables centraux avaient déjà communiqué, il y a plus de deux ans, le chiffre de près de 200 000 Algériens à avoir, à l’échelle nationale, recouru à ce type de prêt pour une valeur avoisinant les 14 milliards de DA, à l’époque.
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