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Algérie Quels enseignements tirés à chaud de l'élection du 12 décembre 2019 ? Par Ali Ben Dris

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  • Algérie Quels enseignements tirés à chaud de l'élection du 12 décembre 2019 ? Par Ali Ben Dris

    Ali Ben Dris. Le 14 décembre 2019.

    Quels que soient le taux de participation et le pourcentage obtenu, aujourd'hui, l'histoire retiendra l'élection d'Abdelmadjid Teboune comme le nouveau Président de l'Algérie indépendante et ce malgré l'endurance du mouvement populaire né le 22 février 2019.

    En effet, malgré la situation inédite créée par le hirak 1 et les gains obtenus depuis le renvoi de Bouteflika qui postulait à un 5ème mandat, et l'élimination des personnalités les plus en vue et les plus influentes du clan de l'ancien chef d'Etat, les masses populaires et les courants progressistes n'ont pas été en capacité d'orienter, politiquement et économiquement, le mouvement de protestation dans le sens de leurs aspirations et de leurs revendications légitimes.

    Très vite, le mouvement (hirak 2) a été encadré par des forces anonymes (les observateurs hypocrites prétendent que le "hirak" n'a pas de leader et n'est pas dirigé), elles-mêmes managées par des courants, voire des organisations, affiliés aux impérialismes occidentaux qui, malgré les apparences, se livrent une lutte économique sans merci pour défendre leurs intérêts respectifs et conquérir de nouveaux marchés, y compris par la déstabilisation d'Etats nationaux et par la guerre.

    Ces forces anonymes qui lorgnent sur le pouvoir et dont les intérêts sont aux antipodes de ceux des masses populaires, ont su capter la colère de la population et son rejet du système mafieux et prédateur mis en place dans la foulée des réformes libérales engagées au début des années 80 puis fortement consolidées par Bouteflika et ses affidés. En atteste le slogan "dégagiste" "yatnahaw gâa !" qui a littéralement endoctriné et fanatisé les manifestants jusqu'à l'occultation de leurs propres revendications, jusqu'au déni de la réalité et de l'objectivité politiques. Même les partis du "pacte de l'alternative démocratique" (sans réelle base sociale, il faut le préciser) pourtant majoritairement acquis au libéralisme, ont été balayés par cette exaltation populaire jusqu'à les rendre inaudibles, voire les marginaliser.

    Leur faiblesse les a contraints de se placer à la remorque du hirak 2 et à renoncer à participer à l'élection présidentielle...

    Cela étant rappelé, force est de constater que, malgré le formidable mouvement de protestation, le hirak 2 a échoué dans ses tentatives de déstabilisation de l'état-major militaire et des institutions étatiques dirigés (inconstitutionnellement) par un Président intérimaire et un Premier-ministre fortement contestés. Le hirak 2 a également échoué dans sa volonté d'empêcher la tenue de l'élection présidentielle (ce qui n'a rien à voir avec le boycott)...

    Face à ce double échec, on peut observer que le pouvoir actuel s'en sort à moindre mal avec une participation avoisinant les 41% et l'élection d'un président dans les conditions décidées par lui. Sauf à embraser le pays avant la validation définitive des résultats, c'est ce que retiendra l'histoire,...

    Par ailleurs, force est d'admettre que les extrémistes islamistes et les berbéristes séparatistes pro-sionistes (rien à voir avec les Kabyles) ont marqué des points dans ce hirak 2 qui leur a servi de terrain d'entrainement et de recrutement. Ils participent, par leur détermination, à la fanatisation du mouvement (leurs éléments se sont illustrés, le 12 décembre, notamment devant les consulats d'Algérie à l'étranger et en Kabylie) et à sa radicalisation pour le pousser à l'affrontement avec l'armée qui, faute d'un apaisement rapide de la situation, sera alors contrainte de prendre directement le pouvoir... Une situation que tente d'éviter le commandement militaire, depuis le 22 février.

    C'est pourquoi, il faut tout faire pour préserver l'Etat national et les acquis de l'indépendance en empêchant tout recours à la violence qui servirait de prétexte aux ingérences impérialistes dans les affaires internes de notre pays. Je pense qu'il est urgent que les forces progressistes et les démocrates sincères les plus conscients, se rencontrent dans les meilleurs délais pour bâtir un front progressiste capable de réorienter politiquement et économiquement le hirak populaire, de contrer le travail des courants extrémistes islamo-berbéristes, de démasquer l'opportunisme petit-bourgeois porteur de slogans droit-de-l'hommistes et démocratistes mais dont l'objectif n'est autre que l'instauration d'un régime de démocratie formelle, à l'occidentale, qui exploiterait "démocratiquement" la grande masse des Algériens, de s'opposer à la mise en place des réformes libérales post-élection, et de concrétiser les aspirations démocratiques et les revendications socio-économiques des travailleurs et des couches populaires, urbaines et paysannes.

    Ce regroupement est plus que nécessaire parce que le rapport de forces reste toujours en faveur des classes possédantes... qui se disputent le pouvoir.

    Ali Ben Dris

    14 12 2019

  • #2
    Après les fantasmes complotistes de Bensaada, voilà ceux de Bendris.

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