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Le médiateur de la République se plaint

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  • Le médiateur de la République se plaint

    L’instance que dirige Karim Younès a adressé un second rapport d’étape au président de la République au ton qui révèle pour le moins un malaise au sein de cette institution rattachée à la présidence de la République. Ce qui retient l’attention dans ce second rapport est que l’instance de Karim Younès elle-même qui se plaint auprès du chef de l’État. Elle est dépourvue des moyens élémentaires.

    On apprend ainsi que malgré un premier rapport daté du début du mois de mai, la situation financière de l’instance de médiation n’a pas changé. “(…) en termes de ressources financières permettant d’engager la gestion de nos services, il est relevé que l’adoption du budget 2020 n’a pas encore été concrétisée”, note le rapport qui ajoute que “transmis en date de 26 mai 2020 à M. le secrétaire général de la présidence de la République, aucun retour d’information n’a été enregistré à ce jour sur le projet de budget”.

    En plus du budget, l’instance que dirige Karim Younès fait face également à d’autres difficultés. À commencer par l’absence de postes budgétaires propres au médiateur de la République. Si certains fonctionnaires sont détachés de certaines administrations publiques et ministères, une partie du personnel nécessaire au fonctionnement de l’institution n’a aucune existence administrative.

    “En matière de nomination de mon staff transmise en date du 4 mai 2020, la situation est la même et je continue à mobiliser cette ressource humaine qui s’est investie bénévolement et de manière concrète”, note Karim Younès qui souligne que cette ressource humaine exerce “toutes les activités attendues de la médiature sans une nomination officielle”. Selon des sources internes, certains salariés attendent toujours leur salaire et vivent grâce à la solidarité de leurs collègues.

    Les services de Karim Younès se disent “lésés” par l’administration tout en soulignant que 27 ministères, un ministère délégué, un secrétaire d’État et 37 walis qui ont désigné leurs cadres pour être des interlocuteurs de l’instance de médiation “refusent de jouer le jeu”. Malgré ces difficultés, le médiateur de la République reçoit quotidiennement des dizaines de requêtes de citoyens.

    Jusqu’au 10 juin dernier, l’instance a traité 1 181 requêtes de citoyens, indique le bilan que nous avons pu consulter. C’est 458 personnes de plus qu’un mois auparavant, précise encore le document qui indique que ces courriers proviennent de 46 wilayas du pays. Seules les wilayas de Tindouf et Tamanrasset n’ont pas enregistré de plaintes.

    Par secteur, ces requêtes proviennent à 22% de celui du travail et de la sécurité sociale, 17% de celui de la solidarité, 15% de la justice, 12% de l’intérieur et 11% de l’habitat. Même des départements qui ne comptent pas un grand nombre de citoyens, comme ceux des Moudjahidine et de l’Agriculture, sont concernés par les requêtes.

    Sur les 1 181 plaintes, seules 165 émanent de femmes, ce qui représente 11% de requérants. La majorité des requêtes sont émises par des personnes physiques, apprend-on également.

    Le rapport du médiateur indique que sur l’ensemble des requêtes, seules 21,33% ont reçu des réponses des organismes concernés. Les ministères des Finances, de l’Intérieur et de la Défense nationale ont faiblement répondu aux requêtes. D’autres départements comme celui de l’Habitat et de la Solidarité nationale sont les plus coopératifs.

    Le médiateur de la République a été installé pour “réduire les injustices” que subissent les citoyens. Mais le rapport d’étape établi par l’équipe de Karim Younès montre à quel point le chemin vers cette quête est semé d’embûches. Devant les difficultés auxquelles il fait face, le médiateur de la République tiendra-t-il encore longtemps dans son poste ?



    Liberté-Algerie
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