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Déconfinement Les transporteurs font de la résistance

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  • Déconfinement Les transporteurs font de la résistance

    Alger n’est pas sortie de sa torpeur et la reprise des activités annoncée pour hier, dans le cadre de la deuxième phase de déconfinement, n’a pas eu lieu. Tous les moyens de transport censés circuler à nouveau, après trois mois d’arrêt, comme le tramway, les bus et les taxis, n’étaient pas au rendez-vous.
    Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - C’est hier dimanche 14 juin que devait entrer en vigueur la deuxième phase du plan de déconfinement. Dans cette seconde phase dévoilée avant-hier soir par le gouvernement, est prévue la reprise de certaines activités dont le transport urbain de voyageurs par bus et par tramway et le transport urbain par taxis individuels alors que les activités de restauration et des terrasses de cafés ne sont autorisées à reprendre que dans les 19 wilayas où le confinement a été levé totalement. Dans la capitale, la reprise de ces transports n’a tout simplement pas eu lieu et les transporteurs semblent avoir boycotté la reprise. Une tournée dans la ville nous a permis de constater que ni le transport urbain par bus (public et privé), ni le tramway, ni les taxis n’étaient au rendez-vous de la reprise.
    En ce dimanche matin, sur l’autoroute Dar-El-Beïda/Alger, la circulation était plutôt fluide contrairement au centre-ville qui était fortement encombré. Adossé à un poteau à la place Mauritania, Ferhat, agitant sa sacoche tantôt à gauche tantôt à droite, attend désespérément un taxi. Y a-t-il des taxis ?, lui a-t-on demandé. « Il semble que non. J’attends depuis un bon moment mais personne n’est passé», a-t-il répondu. Renseignement pris auprès d’un policier à côté, ce dernier a fait savoir qu’il n’a vu aucun taxi depuis le matin. En bas, les stations de bus de voyageurs de Tafourah et de la place du 1er-Mai sont carrément vides. Aucun bus n’est en stationnement et le décor ne donne aucune impression quant à la reprise du trafic.
    Même chose à la Grande-Poste et à la place Audin, du côté des stations des bus de l’Etusa. La reprise n’a pas eu lieu et les guichets où sont vendus les billets sont tout simplement fermés.
    Pourtant, devant la station de la place Audin, plusieurs personnes prises au dépourvu se sont présentées, croyant que l’activité allait vraiment reprendre. «Un ami m’a déposé le matin et maintenant pour rentrer, je suis bloqué. Je ne comprends rien. Depuis hier, on nous matraque sur la reprise des transports. À la télévision, ils disent des choses, sur le terrain, c’est carrément autre chose», s’emporte un citoyen qui dit habiter à El-Biar et qu’il serait obligé de faire le trajet à pied. Que s’est-il alors passé pour que la reprise, pourtant tant attendue, ne soit pas au rendez-vous ? Les transporteurs se sont-ils rebellés ? «C’est une catastrophe. Personne ne peut reprendre dans ces conditions. On va travailler à perte comme ça. Supposons que je prenne un client à Alger-Centre pour le déposer à Bab-el-Oued. La course lui coûtera 50 DA et moi je dois dépenser au moins 100 DA pour le déposer », soutient un chauffeur de taxi contacté par nos soins. Selon lui, aucun transporteur n’acceptera de reprendre l’activité dans les conditions fixées par le gouvernement qui font que l’activité n’est plus rentable. «Les conditions imposées par les pouvoirs publics n’arrangent pas les taxis ni les transporteurs. Le taxi qui va prendre dans le périmètre urbain un seul passager dans son véhicule avec toutes ces conditions fixées (bavettes, films en plastique, désinfectant, gel…) n’aura aucune rentabilité. Pire, il va travailler à perte», explique pour sa part Boucherit Abdelkader, président de la Fédération nationale du transport des voyageurs et des marchandises, affiliée à l’Union générale des travailleurs et artisans algériens (UGCAA).
    Contacté, ce dernier affirme que ce constat s’applique également aux transporteurs de voyageurs par bus dont « l’activité n’est pas rentable avec un taux de remplissage de 10 à 15%». «L’État ne veut pas mettre la main à la poche pour compenser le manque à gagner des transporteurs ou des taxis. Même si on accepte ces conditions, il faut une contrepartie. Après trois mois d’arrêt, on nous demande de reprendre avec un manque à gagner et peut-être même avec des pertes. En tout cas, on ne peut pas dire aux transporteurs de ne pas reprendre. Chacun est libre », ajoute notre interlocuteur. Dans son communiqué, le gouvernement a conditionné la reprise de ces activités par le respect de certaines mesures sanitaires. Pour le taxi, il s’agit, entre autres, de l’obligation du port du masque de protection pour le chauffeur et pour le client, la mise à disposition d’une solution hydroalcoolique pour les clients, la limitation du nombre de clients à un seul, sauf dans le cas d’une personne accompagnée, doter les sièges de housses ou de films en plastique facilitant les opérations de désinfection et soumettre le taxi à une opération régulière de nettoyage et de désinfection.
    Pour le transport urbain de voyageurs par bus et par tramway, il s’agit, entre autres, du port de la bavette, de doter les sièges de housses ou films en plastique facilitant les opérations de désinfection, prévoir une paillasse de désinfection, limiter le nombre de voyageurs aux seules places assises et de soumettre le moyen de transport à une opération de nettoyage et de désinfection à la fin de chaque trajet. En somme, des conditions difficiles à satisfaire, selon les transporteurs.
    K. A.
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)

  • #2
    c'est l'occasion d'organiser le privé ave le baton

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