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J’ai lu le livre de A. Bensaada. Peut-on toujours parler ?

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  • J’ai lu le livre de A. Bensaada. Peut-on toujours parler ?

    J’ai lu "Qui sont les ténors autoproclamés du Hirak »! Ne me crucifiez pas. Ou faîtes. Mais ce serait bête. Car je vous invite quand même à discuter parce que je m’inquiète.

    En voyant les réactions par anticipation qu'il a suscitées, je me dis que cela ne peut que lui donner raison ! Des voix se sont auto-érigées en comité de censure de la parole hirakienne. Je suis on ne peut plus choquée qu’un livre aussi clair, fluide, et qui rappelle seulement le CV de certaines personnes, preuves à l’appui, qu’elle n’ont pas contestées, provoque l’hystérie générale !

    Contrairement à ce que stipule la paresse intellectuelle garante autoproclamée de l’image immaculée du Hirak, le livre n'aborde en aucun cas les raisons du soulèvement. De ce fait, il les impute encore moins à une quelconque machination étrangère. D’ailleurs, pour avoir la position de l’auteur sur la question, j’ai dû réécouter tous les passages télé et radio de l’auteur du livre depuis le début du Hirak.

    J’ai tenté de retrouver sa thèse conspirationniste tant décriée. Elle n’y est pas. Il n’a de cesse expliqué que le soulèvement est dû au ras-le-bol on ne peut plus légitime de la population, et que les tentatives de déstabilisation des Etats ne peuvent réussir qu’en raison d’un terreau propice : despotisme, mauvaise gestion, corruption généralisée, concentration des pouvoirs… Wellah, il les a citées chez Souhila Elhachemi. Je vous informe car apparemment, la paresse englobe aujourd’hui même l’acte de cliquer sur une vidéo Youtube! (Je dois d’ailleurs me fatiguer pour rien, qui lirait le texte d’une complotiste insignifiante !)

    Le livre tente de répondre, d’une manière qui n’a pas la prétention d’être exhaustive, à une question : qui sont les ténors autoproclamés du Hirak ? Et c’est tout !

    D’où vient cette question ? D’une injonction du « sociologue » Lhaouari Addi, faite le 14 mars, oui dès le 14 mars : « … les décideurs doivent accepter le caractère public de l’autorité de l’Etat. Ils doivent demander à celui qui fait fonction de président aujourd’hui de démissionner et de nommer une instance de transition qui exerce les fonctions de chef d’Etat. Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul et Karim Tabbou devraient être sollicités pour exercer les prérogatives d’une présidence collégiale qui nommera un gouvernement provisoire qui gérera les affaires courantes et préparera les élections présidentielle et législative dans un délai de 6 à 12 mois. Les généraux doivent aider à la réalisation de ce scénario… ».

    Rien que ça ! Et des injonctions, Addi en fait même au Hirak : structuré tu ne seras point ! Mais faire des injonctions ne fait-il pas de facto de leurs auteurs des leaders autoproclamés du Hirak ? Dès lors que des personnes ont inondé internet, les médias étrangers et les médias privés de financement étranger, avec cette injonction à répétition : gare à la structuration du Hirak, n’était-on pas déjà dans sa structuration ? Encore mieux, on a prévu la suite pour vous ! Après tout, on lit les livres pour vous, on écoute la radio pour vous, pourquoi est-ce qu’on ne déciderait pas de la trajectoire du Hirak pour vous ? Addi vous l’a trouvée.
    Le livre part de cette déclaration et établit des liens entre l’auteur de la citation et les personnes citées, ainsi que leurs liens avec des organismes américains de promotion de la démocratie. Et c’est tout !

    J’ai lu le livre. J’ai lu et écouté les critiques, dont la majorité écrasante n’a pas lu le livre…

    J’ai écouté Hakim Addad estimer que c’est une attaque contre RAJ. Or, tout ce qui est dit sur RAJ c’est les montants perçus, pendant des années, de la part d’un célèbre organisme américain de promotion de la démocratie. En quoi est-ce une attaque ? Il dit dans le même entretien que les marches du Hirak n’ont pas été suspendues sur une décision du gouvernement mais plutôt des responsables du Hirak et des activistes ce qui témoigne de leur maturité. Dois-je vraiment commenter ?

    Dans le dernier numéro de la radio facebookienne du Hirak, l’animateur estime qu’il est « unethical », honteux et scandaleux de la part d’un auteur de s’attaquer à une personne qui ne peut pas se défendre car privée de sa liberté. Pourtant, Bensaada fait un disclaimer : « Mais étant donné la situation actuelle de Karim Tabbou (emprisonné et en attente d’un procès), il serait inconvenant de traiter de son cas dans ce contexte. Seuls les faits de notoriété publique seront cités ». Il est épargné. N’est-ce pas « unethical » d’accuser l’auteur de manque d’éthique sans l’avoir lu ?

    Il lui est aussi reproché de ne pas avoir donné la parole aux concernés alors qu’il s’agit d’un livre et non d’un travail journalistique, dans une émission diatribe qui n’a pas jugé utile de lui accorder la parole. On l’invite dans le même numéro à s’exprimer, lui et son éditeur, après l’avoir diffamé, en gardant cette confortable position d’avoir fait le geste. Bensaada l’a dit clairement durant l’émission de la chaîne 3 consacrée à son livre. Il invite les concernés au débat et la chaîne à leur accorder la parole. D’ailleurs, Addi a répondu au sujet de ses liens avec un centre de recherche américain douteux. Pas sur cette injonction de ne pas structurer le Hirak. Encore moins, sur celle de remettre le pouvoir à des personnes de son choix, ni le pourquoi du comment de ce choix. Et il traite Bensaada de dhoubab.

    N’y voyez aucune diffamation.

    Quand on lit le livre, il n’y a absolument aucune raison de consulter les personnes citées. C’est un listing de leurs activités en lien avec des organisme américains de promotion de la démocratie telles que rapportées dans les rapports annuels des ONG. L’animateur de l’émission a fait remarquer à juste titre, que ce ne sont là que des documents disponibles sur le net, et que ce travail n’aurait pas été possible sans la transparence des ONG et l’accès à l’information aux USA. Mais alors, pourquoi les protagonistes menacent de déposer plainte pour diffamation durant cette émission si Bensaada n’a fait que reprendre des informations publiques d’intérêt général ? Tout à coup, la liberté d’expression et le droit d’accéder à l’information ne font plus partie de la doctrine des droits de l’hommes qu’ils prétendent défendre ?

    Dans la même émission, la personne qui a fait la note de lecture et qui accorde la parole aux trois personnes concernées mais pas à l’auteur, et dont l’avis était tranché bien avant la lecture du livre, en attestent ses posts facebook, rappelle que ces personnes manifestaient chaque vendredi alors que l’auteur du livre était confortablement installé au Canada. Pourtant, (encore !), Bensaada est professeur à l’université d’Oran pour le second semestre. Il était donc en Algérie et a pris part à certaines marches. Il en raconte une de manière détaillée dans un papier disponible sur son blog.

    Mais, a-t-on besoin d’une preuve de sa participation physique à une marche pour avoir sa carte d’ancien moudjahid/hirakist ? Est-ce pour cela que des « militants » rentrent jeudi de France, pour participer vendredi à une marche, et retourner le samedi « chez eux » ?

    Pire, Assoul estime que Bensaada n’a pas de leçon de patriotisme à donner, lui qui vit à l’étranger, dans une radio dédiée au Hirak créée et gérée depuis l’étranger ! Les lignes que vous lisez sont également rédigé à l’étranger. N’est-ce pas là de nouveau les ténors qui nous disent qui a la légitimité de parler du/ou au nom du Hirak, et qui ne l’a pas ? Sur quelle base ? C’est ce que Bensaada cherche à comprendre. Mais attention, il ne faut pas le lire !

    A vrai dire, il ne faut pas se poser de questions. Certainement pas sur le Hirak. Même si le livre ne parle pas du Hirak. On l’accuse tout de même d’être une attaque CONTRE le Hirak. J’ai lu le livre pour vous, chers « paresseux », c’est un livre sur les ténors autoproclamés du Hirak, exactement ce que son titre prétend. Rien de plus.

    Mais je répète, il ne faut pas se poser de questions. Récemment, j’ai été traitée de « complotiste, marga, qui ressent ce besoin de poser des questions sur tout parce que zaama plus intelligente que nous tous », pour avoir demandé à quelqu’un qui m’avait envoyé le teaser du fameux « docu » de France 5 : as-tu des infos sur ce docu ?, intriguée par autant de tapage pré-diffusion.

    Récemment aussi, un autre ami, m’a dit quelque chose d’intéressant. C’est un invité régulier des plateaux télé de l’ENTV mais lui, il a le droit, on ne fera pas le raccourcis médias publics = agent du pouvoir, magnifique procédé de ceux qui sont, sont devenus, ou ont toujours été des abonnés des médias étrangers ou ceux financés par l’étranger, sous prétexte qu’ils sont exclus des médias publics. D’abord, Bensaada pourrait avoir la même remarque, s’il était invité à s’exprimer dans ces médias dits d’opposition, et donc de facto, des médias d’opinion et non d’information, il n’aurait peut-être autant été sur les médias publics. Aussi, peut-on appliquer le même procédé d’exclusion : à partir du moment où vous avez autant d’attention de la part des médias étrangers, ne seraient-ils pas en train de vous utiliser ? Vos intérêts n’ont-ils pas convergé ? Mais attention, il n’y a pas de complot étranger. Le régime algérien a le monopole de la conspiration. Il s’agit du régime le plus stratège au monde, bizarre, car on m’a toujours dit qu’on était gouverné par des incompétents.

    L’ami m’informe que je suis fichée anti-hirak depuis le 22 février ! Le 22 février déjà, la dictature Hirak avait été instaurée ! On commençait déjà à ficher les gens. Je ne sais pas quel a été mon tort ce jour-là, peut-être, ai-je laissé seulement un like au lieu d’un cœur à la photo d’un manifestant ? Je réponds à votre place : je ne suis qu’une dhoubaba, car tel est le procédé maintenant.
    Et le principal problème est là. Avant même la nature des réponses, aucune question, aucun avis indépendant n’est permis, sous peine de se faire taxer du classique complotiste et soutien des dictatures. C’est ce que le Hirak a enfanté de pire, des nouveautés linguistiques des plus nauséabondes, ayant pour but d’excommunier d’autres Algériens, ( en attendant de leur déclarer la guerre ?). Presque aucune discussion sur le Hirak n’y échappe : bousba3 lazraq, sectambari, badissi-novambri, zouave, mbarda3, dhoubab… Nous devrions vraiment avoir honte.

    D’ailleurs, à la manière de Addi, je me mets à mon tour aux injonctions. Il faut arrêter de se considérer le seul à pouvoir parler, quel que soit le sujet, quelle que soit la plateforme. Il faut arrêter de décider qui a l’autorisation de parler et pour dire quoi, surtout quand on se prétend du Hirak, ce mouvement pour une Algérie meilleure, où la liberté d’expression y est possible. Plus important encore, il faut arrêter de se parler à soi, et commencer à se parler les uns aux autres. Et cette règle n’est pas à imposer seulement aux médias publics (ou aux médias privés de Haddad ou pro-pouvoir) - qui eux s’ouvrent un petit peu - mais à tout le monde, dans toutes les circonstances. Et il faut vraiment commencer à se poser des questions. Toutes les questions. Pour qu’un jour, Inchallah, une fois adultes, on tentera d’y répondre, seuls, comme des grands, sans injonctions, sans réponses toutes faites, de la part de personne.

    PS : ce message s’autodétruira dans deux jours quand on aura fini de m’insulter car on n’aura pas réussi à se parler.

    Mehdia Bel

  • #2
    Bof ! Il n'est pas le seul auteur Algérien à être incendié à la parution de son écrit.

    Les Zaoui, les Sansal, les Daoud, même les khadra ont eu pour leur grade pour moins.

    Bensaada critique des personnalités populaires, c'est plus que prévisible qu'il soit hué en retour.

    Moi, je ne l'ai pas lu et je ne le lirai pas. Je pense comprendre, à travers des articles, ce qu'il avait d'essentiel à dire. Je ne suis ni pour ni contre.

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    • #3
      pour avoir la position de l’auteur sur la question, j’ai dû réécouter tous les passages télé et radio de l’auteur du livre depuis le début du Hirak. J’ai tenté de retrouver sa thèse conspirationniste tant décriée. Elle n’y est pas
      Ce n'est pas sérieux, si on veut connaitre les positions de l'auteur on doit lire ses articles publiés sur son Blog. Comme l'article « Huit ans après : la "printanisation" de l’Algérie », paru juste après le début du Hirak, dans lequel Ahmed Bensaada accuse le Hirak d'être un mouvement non spontané et essaye de le comparer à tout prix aux révoltes colorées et celles du printemps arabe, des mouvements à la solde d'activistes d'Optor et de Canva.

      http://www.algerie-dz.com/forums/sho...8&postcount=11

      Il lui est aussi reproché de ne pas avoir donné la parole aux concernés alors qu’il s’agit d’un livre et non d’un travail journalistique
      C’est un livre d’enquête. Le minimum d’honnêteté intellectuelle et de contacter les personnes qui font l’objet de l’enquête pour connaitre leurs versions des faits. On ne peut pas utiliser comme seule source les informations des ONGs publiées sur Internet. Ce n’est pas sérieux d’inviter les concernés après-coup à la Chaine 3 pour répondre !

      Rien que ça ! Et des injonctions, Addi en fait même au Hirak : structuré tu ne seras point ! Mais faire des injonctions ne fait-il pas de facto de leurs auteurs des leaders autoproclamés du Hirak ?
      Primo, Addi Lahouari est un intellectuel et un citoyen algérien qui a le droit d’exprimer ses idées. Secundo, quelle est l’influence des écrits de Addi Lahouari, réservés à une certaine élite, sur les milliers ou les millions d’algériens du mouvement populaire ?

      La peur de la structuration du Hirak est légitime, elle est partagée par une grande partie du Hirak qui a peur que le pouvoir l’utilise pour diviser et affaiblir la dynamique du mouvement, comme l’a fait le DRS lors de la protestation populaire en Kabylie en noyautant les A3rouchs.
      Dernière modification par shadok, 15 juin 2020, 19h40.
      Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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      • #4
        nous n'avons pas encore de vrais débats politiques en algérie ni entre citoyens algériens, tout ce qui s'est passé depuis 1992 est tout le contraire d'une diversité d'opinions, le hirak a carrément 3maha !

        à notre décharge, quand je vois nos voisins et frères marocains cxomment ils sont obligés de venir en rand d'oignons avec un discours digne de nos années 70, je me dit qu'on est quand même assez proche d'y arriver à une vraie démocratie, peu importe le temps ou les conséquences, vivre libre n' a pas de prix

        il faut juste situer ou se trouvent les blocages, moi je le sais, mais je n'en dirais pas plus, meme suggerer la chose ne servira à rien, alors, je laisse le cambouis aux autres lol

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        • #5
          D’où vient cette question ? D’une injonction du « sociologue » Lhaouari Addi, faite le 14 mars, oui dès le 14 mars : « … les décideurs doivent accepter le caractère public de l’autorité de l’Etat. Ils doivent demander à celui qui fait fonction de président aujourd’hui de démissionner et de nommer une instance de transition qui exerce les fonctions de chef d’Etat. Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul et Karim Tabbou devraient être sollicités pour exercer les prérogatives d’une présidence collégiale qui nommera un gouvernement provisoire qui gérera les affaires courantes et préparera les élections présidentielle et législative dans un délai de 6 à 12 mois. Les généraux doivent aider à la réalisation de ce scénario… ».
          Sacré bouquin !!
          Comment a -t-il osé toucher aux Saints !?!

          Avouons tout de même qu'ils étaient rapides les ténors auto-procamés du Hirak ?

          D'un parti à l'autre..
          D'un candidat à l'autre !
          D'une tribune à l'autre..
          D'une élection à l'autre..
          D'un parlement à une constituante pour d'autres..

          Et tout cela.. avant même la même démission de Boutef !
          20 jours après le Hirak.. les gars étaient déjà organisés !

          Ci dessous.. à la Une du journal Liberté en date du 19 Mars 2019



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          • #6
            à jawzia : Oui, vous avez raison !

            CITATION :
            J’ai lu le livre de A. Bensaada. Peut-on toujours parler ?
            J’ai lu "Qui sont les ténors autoproclamés du Hirak »! Ne me crucifiez pas. Ou faîtes. Mais ce serait bête. Car je vous invite quand même à discuter parce que je m’inquiète.

            En voyant les réactions par anticipation qu'il a suscitées, je me dis que cela ne peut que lui donner raison ! Des voix se sont auto-érigées en comité de censure de la parole hirakienne. Je suis on ne peut plus choquée qu’un livre aussi clair, fluide, et qui rappelle seulement le CV de certaines personnes, preuves à l’appui, qu’elle n’ont pas contestées, provoque l’hystérie générale !

            Contrairement à ce que stipule la paresse intellectuelle garante autoproclamée de l’image immaculée du Hirak, le livre n'aborde en aucun cas les raisons du soulèvement. De ce fait, il les impute encore moins à une quelconque machination étrangère. D’ailleurs, pour avoir la position de l’auteur sur la question, j’ai dû réécouter tous les passages télé et radio de l’auteur du livre depuis le début du Hirak.

            J’ai tenté de retrouver sa thèse conspirationniste tant décriée. Elle n’y est pas. Il n’a de cesse expliqué que le soulèvement est dû au ras-le-bol on ne peut plus légitime de la population, et que les tentatives de déstabilisation des Etats ne peuvent réussir qu’en raison d’un terreau propice : despotisme, mauvaise gestion, corruption généralisée, concentration des pouvoirs… Wellah, il les a citées chez Souhila Elhachemi. Je vous informe car apparemment, la paresse englobe aujourd’hui même l’acte de cliquer sur une vidéo Youtube! (Je dois d’ailleurs me fatiguer pour rien, qui lirait le texte d’une complotiste insignifiante !)

            Le livre tente de répondre, d’une manière qui n’a pas la prétention d’être exhaustive, à une question : qui sont les ténors autoproclamés du Hirak ? Et c’est tout !

            D’où vient cette question ? D’une injonction du « sociologue » Lhaouari Addi, faite le 14 mars, oui dès le 14 mars : « … les décideurs doivent accepter le caractère public de l’autorité de l’Etat. Ils doivent demander à celui qui fait fonction de président aujourd’hui de démissionner et de nommer une instance de transition qui exerce les fonctions de chef d’Etat. Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul et Karim Tabbou devraient être sollicités pour exercer les prérogatives d’une présidence collégiale qui nommera un gouvernement provisoire qui gérera les affaires courantes et préparera les élections présidentielle et législative dans un délai de 6 à 12 mois. Les généraux doivent aider à la réalisation de ce scénario… ».

            Rien que ça ! Et des injonctions, Addi en fait même au Hirak : structuré tu ne seras point ! Mais faire des injonctions ne fait-il pas de facto de leurs auteurs des leaders autoproclamés du Hirak ? Dès lors que des personnes ont inondé internet, les médias étrangers et les médias privés de financement étranger, avec cette injonction à répétition : gare à la structuration du Hirak, n’était-on pas déjà dans sa structuration ? Encore mieux, on a prévu la suite pour vous ! Après tout, on lit les livres pour vous, on écoute la radio pour vous, pourquoi est-ce qu’on ne déciderait pas de la trajectoire du Hirak pour vous ? Addi vous l’a trouvée.
            Le livre part de cette déclaration et établit des liens entre l’auteur de la citation et les personnes citées, ainsi que leurs liens avec des organismes américains de promotion de la démocratie. Et c’est tout !

            J’ai lu le livre. J’ai lu et écouté les critiques, dont la majorité écrasante n’a pas lu le livre…

            J’ai écouté Hakim Addad estimer que c’est une attaque contre RAJ. Or, tout ce qui est dit sur RAJ c’est les montants perçus, pendant des années, de la part d’un célèbre organisme américain de promotion de la démocratie. En quoi est-ce une attaque ? Il dit dans le même entretien que les marches du Hirak n’ont pas été suspendues sur une décision du gouvernement mais plutôt des responsables du Hirak et des activistes ce qui témoigne de leur maturité. Dois-je vraiment commenter ?

            Dans le dernier numéro de la radio facebookienne du Hirak, l’animateur estime qu’il est « unethical », honteux et scandaleux de la part d’un auteur de s’attaquer à une personne qui ne peut pas se défendre car privée de sa liberté. Pourtant, Bensaada fait un disclaimer : « Mais étant donné la situation actuelle de Karim Tabbou (emprisonné et en attente d’un procès), il serait inconvenant de traiter de son cas dans ce contexte. Seuls les faits de notoriété publique seront cités ». Il est épargné. N’est-ce pas « unethical » d’accuser l’auteur de manque d’éthique sans l’avoir lu ?

            Il lui est aussi reproché de ne pas avoir donné la parole aux concernés alors qu’il s’agit d’un livre et non d’un travail journalistique, dans une émission diatribe qui n’a pas jugé utile de lui accorder la parole. On l’invite dans le même numéro à s’exprimer, lui et son éditeur, après l’avoir diffamé, en gardant cette confortable position d’avoir fait le geste. Bensaada l’a dit clairement durant l’émission de la chaîne 3 consacrée à son livre. Il invite les concernés au débat et la chaîne à leur accorder la parole. D’ailleurs, Addi a répondu au sujet de ses liens avec un centre de recherche américain douteux. Pas sur cette injonction de ne pas structurer le Hirak. Encore moins, sur celle de remettre le pouvoir à des personnes de son choix, ni le pourquoi du comment de ce choix. Et il traite Bensaada de dhoubab.

            N’y voyez aucune diffamation.

            Quand on lit le livre, il n’y a absolument aucune raison de consulter les personnes citées. C’est un listing de leurs activités en lien avec des organisme américains de promotion de la démocratie telles que rapportées dans les rapports annuels des ONG. L’animateur de l’émission a fait remarquer à juste titre, que ce ne sont là que des documents disponibles sur le net, et que ce travail n’aurait pas été possible sans la transparence des ONG et l’accès à l’information aux USA. Mais alors, pourquoi les protagonistes menacent de déposer plainte pour diffamation durant cette émission si Bensaada n’a fait que reprendre des informations publiques d’intérêt général ? Tout à coup, la liberté d’expression et le droit d’accéder à l’information ne font plus partie de la doctrine des droits de l’hommes qu’ils prétendent défendre ?

            Dans la même émission, la personne qui a fait la note de lecture et qui accorde la parole aux trois personnes concernées mais pas à l’auteur, et dont l’avis était tranché bien avant la lecture du livre, en attestent ses posts facebook, rappelle que ces personnes manifestaient chaque vendredi alors que l’auteur du livre était confortablement installé au Canada. Pourtant, (encore !), Bensaada est professeur à l’université d’Oran pour le second semestre. Il était donc en Algérie et a pris part à certaines marches. Il en raconte une de manière détaillée dans un papier disponible sur son blog.

            Mais, a-t-on besoin d’une preuve de sa participation physique à une marche pour avoir sa carte d’ancien moudjahid/hirakist ? Est-ce pour cela que des « militants » rentrent jeudi de France, pour participer vendredi à une marche, et retourner le samedi « chez eux » ?

            Pire, Assoul estime que Bensaada n’a pas de leçon de patriotisme à donner, lui qui vit à l’étranger, dans une radio dédiée au Hirak créée et gérée depuis l’étranger ! Les lignes que vous lisez sont également rédigé à l’étranger. N’est-ce pas là de nouveau les ténors qui nous disent qui a la légitimité de parler du/ou au nom du Hirak, et qui ne l’a pas ? Sur quelle base ? C’est ce que Bensaada cherche à comprendre. Mais attention, il ne faut pas le lire !

            A vrai dire, il ne faut pas se poser de questions. Certainement pas sur le Hirak. Même si le livre ne parle pas du Hirak. On l’accuse tout de même d’être une attaque CONTRE le Hirak. J’ai lu le livre pour vous, chers « paresseux », c’est un livre sur les ténors autoproclamés du Hirak, exactement ce que son titre prétend. Rien de plus.

            Mais je répète, il ne faut pas se poser de questions. Récemment, j’ai été traitée de « complotiste, marga, qui ressent ce besoin de poser des questions sur tout parce que zaama plus intelligente que nous tous », pour avoir demandé à quelqu’un qui m’avait envoyé le teaser du fameux « docu » de France 5 : as-tu des infos sur ce docu ?, intriguée par autant de tapage pré-diffusion.

            Récemment aussi, un autre ami, m’a dit quelque chose d’intéressant. C’est un invité régulier des plateaux télé de l’ENTV mais lui, il a le droit, on ne fera pas le raccourcis médias publics = agent du pouvoir, magnifique procédé de ceux qui sont, sont devenus, ou ont toujours été des abonnés des médias étrangers ou ceux financés par l’étranger, sous prétexte qu’ils sont exclus des médias publics. D’abord, Bensaada pourrait avoir la même remarque, s’il était invité à s’exprimer dans ces médias dits d’opposition, et donc de facto, des médias d’opinion et non d’information, il n’aurait peut-être autant été sur les médias publics. Aussi, peut-on appliquer le même procédé d’exclusion : à partir du moment où vous avez autant d’attention de la part des médias étrangers, ne seraient-ils pas en train de vous utiliser ? Vos intérêts n’ont-ils pas convergé ? Mais attention, il n’y a pas de complot étranger. Le régime algérien a le monopole de la conspiration. Il s’agit du régime le plus stratège au monde, bizarre, car on m’a toujours dit qu’on était gouverné par des incompétents.

            L’ami m’informe que je suis fichée anti-hirak depuis le 22 février ! Le 22 février déjà, la dictature Hirak avait été instaurée ! On commençait déjà à ficher les gens. Je ne sais pas quel a été mon tort ce jour-là, peut-être, ai-je laissé seulement un like au lieu d’un cœur à la photo d’un manifestant ? Je réponds à votre place : je ne suis qu’une dhoubaba, car tel est le procédé maintenant.
            Et le principal problème est là. Avant même la nature des réponses, aucune question, aucun avis indépendant n’est permis, sous peine de se faire taxer du classique complotiste et soutien des dictatures. C’est ce que le Hirak a enfanté de pire, des nouveautés linguistiques des plus nauséabondes, ayant pour but d’excommunier d’autres Algériens, ( en attendant de leur déclarer la guerre ?). Presque aucune discussion sur le Hirak n’y échappe : bousba3 lazraq, sectambari, badissi-novambri, zouave, mbarda3, dhoubab… Nous devrions vraiment avoir honte.

            D’ailleurs, à la manière de Addi, je me mets à mon tour aux injonctions. Il faut arrêter de se considérer le seul à pouvoir parler, quel que soit le sujet, quelle que soit la plateforme. Il faut arrêter de décider qui a l’autorisation de parler et pour dire quoi, surtout quand on se prétend du Hirak, ce mouvement pour une Algérie meilleure, où la liberté d’expression y est possible. Plus important encore, il faut arrêter de se parler à soi, et commencer à se parler les uns aux autres. Et cette règle n’est pas à imposer seulement aux médias publics (ou aux médias privés de Haddad ou pro-pouvoir) - qui eux s’ouvrent un petit peu - mais à tout le monde, dans toutes les circonstances. Et il faut vraiment commencer à se poser des questions. Toutes les questions. Pour qu’un jour, Inchallah, une fois adultes, on tentera d’y répondre, seuls, comme des grands, sans injonctions, sans réponses toutes faites, de la part de personne.

            PS : ce message s’autodétruira dans deux jours quand on aura fini de m’insulter car on n’aura pas réussi à se parler.

            Mehdia Bel



            MON AVIS :

            COMME VOUS, JE SUIS TOTALEMENT D'ACCORD AVEC CE QU'A ÉCRIT BENSAADA.

            IL A FAIT UNE ENQUÊTE ET A TROUVÉ DES PERSONNES LIÉES AUX AMÉRICANO-SIONISTES. IL A CITÉ LEURS NOMS. NOUS DEVONS SAVOIR QUE LEUR BUT EST CELUI DES
            ENNEMIS DE L'ALGÉRIE ET DE SON PEUPLE : DÉTRUIRE L'ÉTAT ALGÉRIEN ET INSTALLER
            LE CHAOS. MERCI JAWZIA !!

            Ahmed Bensaada : Qui sont ces ténors du Hirak algérien ? APIC – Editions, Alger mai 2020.

            Appréciation de Richard Labévière : "le dernier livre d'Ahmed Bensaada est un monument de rigueur, d'intelligence et de courage. A ces différents titres, il mérite les plus larges diffusion et discussion qui puissent être ! "
            Dernière modification par Elghifari, 16 juin 2020, 02h02.

            Commentaire


            • #7
              quelques vérités élémentaires:

              - ce n'est pas parce qu'on critique ce que vous dites, qu'on voudrait vous empêcher de vous exprimer

              - ce n'est pas parce qu'on dit de ce pouvoir qu'il a toujours été incompétent, que ca signifie qu'il est incapable de fourberie, de ruse, de stratégie, de manipulation, bien souvent, les incompétents paient quelqu'un pour reflechir à leur place

              - le timing de la parution de ce livre (vers la fin du confinement) arrange bien les affaires de quelques uns

              - pour attaquer quelqu'un, on n'est pas obligé de dire ou d'écrire à son sujet: c'est un vendu, un vilain menteur, un furoncle!. non, on peut se contenter de dire ou d'écrire: il a trainé du coté de chez untel qui est connu pour être un vendu, un vilain menteur et un veritable furoncle

              - la preuve suffisante que le hirak n'est pas structuré est à la fois ce symptome qui lui est caréctéristique, à savoir, son "indiscipline" qui fait qu'il s'autodéfend systématiquement jusqu'à devenir "immoral"
              le lynchage que subissent les voix dissidentes dans la dissidence du hirak est naturelle, le hirak est constitué de centaines de milliers de personnes, et ... on trouve tout dans des centaines de milliers de personnes, des bien élevés au sang froid pragmatiques et diplomates aux excités paranos schizophrènes, en passant par les opportunistes, on y trouve des personnes qui écrasent des escargots, des laïques, des ce qu'on appelle désormais "islamistes", des amateurs de garantita .... bref, comment peut-on reprocher à une masse de gens de compter parmi ceux qui la composent des cons?

              - il est très concevable que des loups veuillent ou se soit déjà s'introduit dans le pré hirakiste, c'est très vraisemblable, perso, j'ai entrevu des files qui faisaient bouger certaines figures dites hirakistes

              et enfin, je peu témoigner moi même de cette hystérie parano de certains (dont ici même sur FA) autoproclamés, zieux et 3assassines du hirak, pour rester dans le forum algérien, j'ai appelé à maintes reprises à la prudence, à favoriser la reflexion, la sagesse et de délaisser la passion, l'émotivité exagérée, et le suivisme aveugle, car l'impulsion donnée par des émotions motrices telles que l'indignation et la colère, à l'origine de la naissance du hirak, ne peuvent l'emmener à bon port, elles ont fait leur travail, celui de lancer le hirak, mais elles ne peuvent le guider, c'est la raison et la sagesse qui sont à même de le faire, cette colère s'est retournée contre le hirak, contre certaines tranches le constituant.

              des FAistes hystériques (ils se comptent sur les doigts d'une main tout au plus) ont instauré une sorte de censure qui s'abat comme une chape de plomb et qui place l'autre dans une position où il doit démontrer son innocence, un comble.... , une sorte de dictature des conscience.

              dans un topic quej 'ai crée, j'ai voulu expliquer comment le "boycotte" du douz douz (élections) était contre productif et privait la révolte populaire désignée malgré elle par "le hirak" d'une véritable occasion d'imposer sa propre volonté à ce pouvoir despotique perfide et retord, que conspuer et lyncher systématiquement toute personne susceptible d'apporter quelque chose de positif annihilerait tout éspoir de voir émérger des figures digne de confiance.

              des "hirakistes" ont dicté la règle, quiconque participe aux éléctions est un traitre, personne d'honnête n'y a participé, tebbone a été "élu", il en est à bientôt un an de présidence.

              je pense que le thread en question, apporte quelques éléments qui peuvent aider à comprendre les mécanismes qui régissent le hirak, il fait partie des principales raisons qui m'ont amené à ne plus en discuter sur FA:

              http://www.algerie-dz.com/forums/sho...d.php?t=451424
              Dernière modification par Risk, 16 juin 2020, 07h25.
              La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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              • #8
                Primo, Addi Lahouari est un intellectuel et un citoyen algérien qui a le droit d’exprimer ses idées.
                Salut Shadok ! Et il ne t'est pas venu à l'idée que Bensaada en est aussi un et a droit à la parole et à l'expression de ses idées ?

                D'autant que lui, n'a jamais appelé à une quelconque régression juste après l'atterrissage de son avion en zone Schengen ou comme d'autres à un embargo total contre l'Algérie et les algériens, depuis toujours ce territoire Schengen !

                Encore une fois, je ne dénie à personne, quelque soit son obédience ou sa position géographique, le droit d'exprimer son opinion. A charge, que cette opinion est sujette à critique ou total désaccord.

                Par contre, s'inscrire dans la "télé-révolution" en envoyant les algériens au casse-pipe, vouloir faire du "télé-pilotage" en se substituant à un mouvement que les autochtones ont imaginé, guidé et pour lequel ont risqué leur vie (le 22.02 personne ne pouvait deviner la réaction du pouvoir) ou "pondre" une constitution élaborée par des association de droit français ... too much !

                Voilà, le livre de Bensaada n'est pas le coran et certaines de ses positions sont certainement sujettes à opposition et critiques mais de là à vouloir, dans un réflexe pavlovien, le diaboliser à l'image de tous ceux qui ont une vision différente des "jusqueboutistes" n'est ni constructif et encore moins productif de quelques avancées.

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                • #9
                  jawzia, tu fais un mauvais procès à un de nos sociologues les plus brillants de notre époque, il ne faut pas trop manipuler les mots, ça ne sert à rien
                  la Regression Feconde est une Théorie trés connue dans l'Histoire, Lahouari Addi n'a fait que l'adapter à la situation algérienne de 1988 à 1992,

                  je signale que lorsqu'il avait insisté et milité en penseur révolutionnaire était en plus en adéquation totale avec les principes démocratiques du parti FFS avec sa tête feu Ait Ahmed ( insulté par les militants RCD dont said samedi ) et non pas les sanafirs d'aujourd'hui

                  Lahouari Addi en bon universitaire est partie enseigner en europe ( france ) à la meme periode que Mr Ait Ahmed ( en suisse ) et pour les meme raisons,

                  il n y avait plus rien à faire au bled, du moment que les militaires avaient commencé à tuer les gêneurs avec en plus l'escroquerie de mettre ces crimes sur le dos des islamistes de mes deux qui sont ou bien de mèche ou des guignols...ou sanginaires sans vision politique, en revanche, les putchistes avaient de la ressources...

                  donc l'exil n"était pas un choix de luxe, c'était pour mieux essayer de militer ( et de vivre en meme temps ) au lieu de se compromettre et finir par émigrer quand meme comme said sadi encore lui, clodo à marseille, nezzar confiné en espagne, et des milliers encore de cette famille de vermine
                  Dernière modification par tizi oualou, 16 juin 2020, 09h25.

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                  • #10
                    @Tizi

                    Que Addi soit un excellent ou piètre sociologue, cela n'est pas le sujet de nos échanges et que je n'ai abordé à aucun moment. Donc sur ce plan m'affubler de "manipuler les mots" est pour le moins malhonnête.

                    Quant à la régression dite féconde, elle pose deux problèmes :

                    1. Une théorie, non exacte à fortiori, n'a de sens que si on la contextualise. La balancer dans le cas algérien des années 90, signifiait l'acceptation d'une prise du pouvoir par des gens dont on a vérifié par la suite leur amour à la démocratie et pire les dégâts dont ils sont capables d'occasionner.

                    2. Lorsqu'on plaide la régression, le minimum est de la partager avec ceux qui avait à l'encaisser. C'est au bas mot de la lâcheté que de la préconiser depuis ... l'aéroport de Satolas.

                    il n y avait plus rien à faire au bled,
                    Cà peut se concevoir. Auquel cas, il faut tirer un trait et passer à autre chose comme par exemple rejoindre les rangs du PS ou des insoumis et théoriser la 6° république et de là éviter de vouloir se repositionner au gré du Hirak par injonction interposées.

                    Je pense humblement que, la primauté de la conception du hirak, sa gestion et sa projection revient à ceux qui ont cru qu'il y avait encore des chose à faire ... au bled. Ceci n'exclut personne à la parole !
                    Dernière modification par jawzia, 16 juin 2020, 14h35.

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                    • #11
                      Salut Shadok ! Et il ne t'est pas venu à l'idée que Bensaada en est aussi un et a droit à la parole et à l'expression de ses idées ?
                      Ahmed Bensaada est libre d'écrire ce qu'il veut et les gens sont libres de le critiquer et de faire des enquêtes sur lui comme il le fait pour les autres.

                      Comme je l'ai précisé dans un autre post, Ahmed Benssada est soutenu par des agents du renseignement français : Yves Bonnet, Eric Denécé, Richard Labévière qui ont des liaisons douteuses avec le pouvoir algérien #7

                      Le problème avec le livre d'Ahmed Bensaada est dans sa méthodologie. Il crée un faux débat que K. Tabou, Z. Assoul, Bouchachi et H. Addad se sont autoproclamés ténors du Hirak en s'appuyant sur un avis anodin d’un sociologue !

                      L'objectif du livre d'Ahmed Bensaada, qui est apparu dans un timing douteux, est d'incriminer le Hirak. L'idée véhiculée est que le vrai Hirak est fini et celui qui reste est un faux Hirak manipulé par les mains de certains comploteurs. Un Hirak qui a dévié de sa trajectoire comme si il y avait une trajectoire définie à l'avance pour le Hirak !

                      Critique intéressante à lire :

                      Erreur de méthode, misère de la pensée universitaire chez Ahmed Bensaada

                      Le dernier livre, au titre racoleur, « qui sont ses ténors autoproclamés du Hirak algérien ? », l’universitaire canadien d’origine algérienne Ahmed Bensaada revient sur la thèse du complot.

                      Le livre d’Ahmed Bensaada se veut une dénonciation des «tentatives de récupération de ce mouvement historique » qui est le « Hirak ». Il tente de lancer une alerte « devant les tentatives de certains agitateurs professionnels pour récupérer ce soulèvement populaire et patriotique en vue de le dévier de sa trajectoire et de le mettre au service d’un plan étranger inavoué car inavouable ». Au-delà de l’argumentaire farfelu et simpliste de l’auteur, et en plus des critiques formulées par quelques journalistes dont Samir Larabi ou Hocine belaloufi, ce que je retiens de mon côté c’est l’aporie de la démarche et de l’approche.

                      Le livre engage un faux débat avec comme fonction cacher et évacuer la vraie question du moment. Le faux débat est dans « les autoproclamés du Hirak » ! Car, les personnes incriminées, en l’occurrence K. Tabou, Z. Assoul, Bouchachi et H. Addad de RAJ, ne se sont nullement autoproclamé « ténors du Hirak ». L’auteur part d’un texte d’un sociologue au nom de L. Addi, qui a proposé ces quatre personnes comme « instance de transition à la place du chef de l’état pour exercer les prérogatives d’une présidence collégiale qui nommera un gouvernement provisoire pour gérer les affaires courantes et préparera les élections présidentielle et législative dans un délai de 6 à 12 mois », pour en faire un buzz. Entre temps, ces personnes en question ont émergé par un jeu médiatique en leur faveur, tout à fait légitime, comme d’autres d’ailleurs, sans pour autant être représentant de quoi que ce soit, et eux-mêmes ne revendiquent que leurs propres idées…

                      C’est donc Bensaada lui-même, s’appuyant sur l’avis anodin d’un sociologue, qui les a désignés arbitrairement comme des « ténors autoproclamés » ! Partant de là, l’auteur construit son intrigue, un peu comme celle du roman et du film Davinci code ! – d’autant plus qu’il s’agit d’une enquête-, et fait le procès de ces personnes. Le vice de forme réside dans l’attitude intellectuelle de l’auteur et de ses épigones qui consiste à ramener tout le hirak aux faits et gestes de ces quatre personnages.

                      Il ne nous appartient pas ici de juger ces personnes, mais d’innocenter le Hirak. Car l’objectif de l’auteur, et c’est là où réside la vraie question, c’est d’incriminer le Hirak. Et c’est là où ces épigones, nombreux, tentent de le suivre dans le seul but de noircir le Hirak. Car, la thèse défendue dans le livre consiste à considérer que le vrai Hirak est fini après le 12/12, pour laisser la place au faux hirak, celui qui est entre les mains des comploteurs de tout bord. C’est la thèse défendue, avant lui, par l’actuel ministre de l’Information et ex-journaliste Belhimer, et l’universitaire Maougual, entre autres. S’appuyant eux aussi sur les jeux médiatiques en leur faveur, ils ont tenté de nous expliquer la même thèse, à savoir que le vrai hirak est fini, il faut maintenant laisser la place à la normalisation entamée par A. Tebboune après le 12/12, sans dire un mot sur la répression qui continue à s’abattre sur les citoyens-ennes qui tentent de faire connaitre leurs revendications.

                      La deuxième erreur méthodologique est dans le fond, quand l’auteur parle de « déviation de la trajectoire ». Peut-on parler d’une trajectoire définie à l’avance par les hirakistes ? Il y a là une vision téléologique de l’histoire. C’est comme si la fin est connue d’avance et le mouvement suit une trajectoire, une voie rectiligne, « ettariq elmoustaquim » dirait les religieux, et tout écart de cette voie autoproclamée devient une déviation.

                      La réalité de tout mouvement social ou politique est plus complexe, elle est plus dialectique et moins formelle. Un simple regard sur l’histoire récente du monde nous montre qu’il y a des mouvements issus de soulèvement populaire de masse spontané qui partent de revendications diverses. Dans la foulée du mouvement émergent des leaders et des directions politiques qui donnent une trajectoire et un but aux insurgé-es. Ce fut le cas pour la Révolution russe de 1917 où les Bolcheviques ont émergé comme direction hégémonique du mouvement qui a démarré sans eux, pour lui tracer le but révolutionnaire que l’on connait. Ce fut aussi le cas pour le soulèvement iranien en 1979, qui a commencé sans les mollahs. C’est dans le cours du mouvement que ces derniers, sous la direction de Khomeiny, ont émergé comme direction dominante pour donner un cachet et une trajectoire à la Révolution iranienne de 1979…

                      Ce fut autre chose pour l’insurrection algérienne de 54-62. Celle-ci a commencé par la décision des « 6 » puis des «22 » de tracer une trajectoire à un mouvement national balbutiant. Ils ont réussi, décembre 1960 aidant, à atteindre leur objectif sept longues années après. Ce fut le cas aussi pour la Révolution cubaine sous la direction initialement construite par le duo Castro/Le Che. D’autres mouvements ont suivi ces deux grandes typologies avec des réussites et des échecs.

                      Mais, tous les mouvements populaires de masses restent traversés par des contradictions exprimant des intérêts sociaux, économiques ou idéologiques antagonistes, à l’intérieur comme à l’extérieur. Pour rester dans le cas du mouvement national algérien, nous connaissons comment ces contradictions internes comme externes furent réglées ; chacun accuse son ennemi de « complotiste »… .

                      Le Hirak appartient à la première catégorie, c’est à dire au soulèvement populaire spontané. C’est désormais un espace et un lieu de protestation libérateur, où des forces politiques et sociales qui structurent la société s’expriment et tentent d’émerger comme direction et donner une trajectoire au mouvement. C’est là où réside le combat politique et idéologique entre ces forces, combat toutefois légitime quand il est transparent et respectueux des libertés démocratiques élémentaires, même s’il est, comme nous le savons inégal, car chacun a ses moyens.

                      Le sens ou la valeur de tout mouvement est dans son devenir. Ce devenir est une construction intellectuelle, politique, consciente et critique. Il est aussi le fruit d’un combat qui part des enjeux du moment. Au lendemain du 22 février 2019, l’enjeu était d’empêcher Bouteflika de briguer un 5 mandat. Aujourd’hui, l’enjeu, au niveau interne, est de défendre les libertés démocratiques élémentaires et d’empêcher une réforme d’une constitution « à la hussarde ». Ceux et celles qui pensent autrement ne sont évidemment pas des traîtres. L’enjeu aura le mérite d’être clarifié.

                      Face aux visées externes, il s’agit bien évidement de défendre coûte que coûte la souveraineté nationale. Mais pour cela, l’Algérie est un état souverain qui a son armée, ses institutions d’espionnage et de contre-espionnage, un peuple conscient capable de desseller et de contrecarrer tout complot.

                      Notre universitaire canadien et ses épigones en Algérie ne semblent pas saisir cette dialectique. Misère d’une pensée universitaire.

                      Nacir Djermoune (*)
                      (*) Architecte/urbaniste, universitaire à l’université de Blida.
                      Dernière modification par shadok, 16 juin 2020, 15h55.
                      Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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                      • #12
                        Une fausseté dans son CV, il n'a jamais été chercheur à polytech de Montréal ni prof. Il enseignait dans une école secondaire à l'Est de Montréal, un équivalent de lycée. On dit qu'il était un très bon enseignant de physique.

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                        • #13
                          Une fausseté dans son CV, il n'a jamais été chercheur à polytech de Montréal ni prof
                          Salut Bachi,

                          Tu es sure ? Voici la présentation que j'ai trouvé sur le site de l'Université de Montréal dans une conférence qu'il a donné en 2012 : États-Unis, printemps arabe et démocratie

                          Conférencier : Ahmed Bensaada, auteur

                          Titulaire d’un doctorat en physique de l’Université de Montréal, Ahmed Bensaada a été, tour à tour, enseignant à l’Université d’Oran (Algérie), chercheur à l’École polytechnique de Montréal, enseignant à la Commission scolaire de Montréal, auteur de manuels scolaires québécois, conseiller pédagogique, consultant scientifique et concepteur de sites web scientifique et informationnel. Il écrit régulièrement dans les journaux et les médias électroniques, notamment dans le Quotidien d’Oran, un des plus grands quotidiens algériens ainsi que dans l’édition francophone du fameux journal égyptien Al-Ahram. Sa carrière a été ponctuée par de nombreux prix, dont celui du Premier ministre du Canada pour l’excellence dans l’enseignement. Il est l’auteur de Arabesque Américaine : Le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe paru le 30 avril 2011 aux Éditions Michel Brûlé (Montréal).
                          Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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                          • #14
                            oui, il a un Doc de l'U.M mais il n'a jamais été à la Polytechnique.
                            Il a enseigné une dizaine d'années dans une école secondaire de Montréal avant d'aller à Oran.

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                            • #15
                              Mehdia Bel
                              C'est qui ?
                              خيرالكلام ما قل و دل

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