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La chevalerie spirituelle.

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  • La chevalerie spirituelle.

    La chevalerie spirituelle.

    Ibrâhîm ibn Yahyâ al-Barbarî (ou al-Zabadi, selon Abû Nu’aym) a raconté ceci : « Après qu'un maitre eut été amené à Ja’far al-Mutawakkil, celui-ci le fit installer dans un logement du palais, en donnant à Zurâfa (son chambellan) les instructions suivantes : « Quand demain je rentrerai de ma chevauchée, tu feras venir cet homme auprès de moi ». Zurâfa en fit part au maitre, et le lendemain au retour de sa chevauchée il lui recommanda donc de veiller à bien saluer le Prince des croyants. Quand il fut mis en sa présence, Zurâfa lui rappela : « Salue le Prince des croyants ! » maisle maitre répliqua :« Ce n’est pas ce qui est dit dans la tradition ; la tradition précise seulement que c’est à celui qui est à cheval de saluer celui qui est à pied ». Le Prince des croyants sourit et il salua le premier, puis il descendit de sa monture et s’avança vers lui : « Tu es un ascète d'Égypte ? lui dit-il. — C’est ce que l’on prétend, répondit le maitre ». Zuräfa intervint : « Le Prince des croyants aimerait entendre parler des ascètes ». Il resta alors silencieux un long moment, la tête baissée, puis il prononça les paroles que voici :

    « O Prince des croyants ! (je constate d’abord que) l’aveuglement se raccroche aux malheurs qui frappent les gens éclairés. O Prince des croyants ! Dieu a des serviteurs qui L’adorent du fond le plus pur du secret de leur être, et qu’Il anoblit de Sa gratitude la plus pure.(Le texte est rédigé en séquences de prose rimée). »

    Ils sont ceux dont les « feuillets » (suhuf, où sont inscrites les actions ; ef. Coran, LXxXx1, 10) qu’emmènent les anges sont « vides », et lorsqu'ils parviennent jusqu’à Lui, c’est Lui qui les « remplit » avec les secrets qu’ils Lui ont confiés.

    Leur corps est de la nature de ce bas monde, mais leur cœur est céleste, et il renferme la connaissance, comme s’ils L’adoraient en compagnie des anges entre les « failles » d’ici-bas et les (sept) cieux superposés (cf. Coran LXVIT, 3 et LXXI, 15).

    Ils n’ont pas cueilli les fruits du « printemps » de l'erreur, et ils ne sont pas allé paître dans les pacages des péchés.

    Ils ont évité à Dieu de les voir se précipiter dans les filets de Ses pièges, par peur de Lui et parce qu’ils avaient trop de vénération envers Lui pour Lui offrir le spectacle du troc de leurs vertus contre une réalité éphémère n’apportant en cette vie qu’un plaisir dérisoire.

    Ils sont ceux qu’Il a installés sur les sièges des « médecins », qui connaissent les remèdes et qui décèlent l’origine des maux (variantes, inversant « remèdes »et« maux » ; nous avons choisi la leçon du texte d’Ibn ’Asâkir), et Il a fait de leurs disciples les hommes de la piété scrupuleuse et de la clairvoyance.

    Puis Il leur a dit : « S'il vient à vous quelqu'un qui souffre parce qu'il ne Me trouve pas, administrez-lui le remède. S'il est malade parce qu’il pense à Moi, tenez-vous à ses côtés. S’il est oublieux de Mes bienfaits vous n'avez qu’à les lui rappeler. S'il s’agit de quelqu'un qui Me manifeste de la désobéissance, tenez-le à l’écart. Si c’est quelqu'un qui M’aime, entretenez des relations affectueuses avec lui ! »

    O vous qui êtes Mes saints ! (ou « Mes amis » : awliyä”t), c’est à vous que J'ai accordé tous Mes soins (änaytu est plus plausible que la lecture ’âtabtu :« J'ai fait des reproches »), et c’est à vous que J'ai parlé. C’est à vous que J'ai demandé la fidélité. Car Je ne saurais Me faire servir par les hommes pleins de superbe, prendre pour amis les orgueilleux, ni traiter avec affection les êtres cupides (variante : « les êtres hautains »).

    O vous qui êtes Mes saints et Mes bien-aimés ! Ma récompence pour vous est la plus belle, les dons que Je vous réserve sont les plus magnifiques, Mes largesses envers vous sont les plus abondantes,

    Mes faveurs à votre endroit sont les plus grandes, Mes agissements envers vous sont les plus parfaits, mais ce que Je réclame de vous est la plus dure des exigence

    Je suis Celui qui scrute (variante) les cœurs, je suis Celui qui connaît les choses cachées (Coran, notamment, 1x, 78), Je suis Celui qui sait le déroulement des pensées et « ce qui se chuchote dans les poitrines » (cf. Coran, 1, 16). nque vous voudra du mal, Je le briserai, et quiconque Qui sera votre ennemi, Je le mènerai à sa perte . »




    -Le maitre ajouta :« Écoute ceci ! leur cœur est allé s’abreuver à l'océan de Son amour. Ils y ont puisé la boisson qui désaltère, en compagnie des autres cœurs assemblés.


    Il leur a aplani tous les obstacles qui s’opposaient à contre avec le Bien-Aimé

    Toutes les parties de leur corps se sont attachées (à ce but) avec empressement, et tous leurs membres chérissaient ce repos, car ils étaient les otages de l’accomplissement des œuvres, et le repos (final) les a arrachés à ce qu'ils s'étaient imposé et qui s’étendait même à ce qu’ils auraient pu délaisser sans dommage.

    Leur âme s'était apaisée, et ils avaient accepté la pauvreté et l'infortune. Leurs membres avaient trouvé la quiétude dans chacun des gestes qu'ils faisaient pour s'appliquer avec soin à obéir à Dieu, et ils avaient tenu leur âme charnelle éloignée des nourritures terrestres et des concupiscences.

    Perdus dans leurs méditations, fermement attachés à la patience, s'étant imposé d’agréer la volonté divine, ayant cessé de se préoccuper de ce bas monde, ils avaient fait profession de servitude à l'égard du « Roi Rétributeur » (al-Malik al-Dayyän), et ils n’avaient accepté désormais ni proche ni ami intime si ce n’est Lui. Humbles dans la crainte mêlée de respect qu’Il leur inspirait, Lui avouant leurs imperfections, se soumettant à Lui dans l’obéissance, ils ne se souciaient guère de leur dénuement.

    Quand ils étaient seuls, c’étaient des hommes qui pleuraient. Quand on avait des relations avec eux, c’étaient des amis d’une grande pudeur. Quand ils parlaient (variante), c’étaient des sages.

    Quand on leur posait des questions, c’étaient des savants. Quand on les traitait avec arrogance, c’étaient des êtres magnanimes.

    Si on les voyait, on pouvait les comparer à des vierges que l’on tient recluses. La beauté de ces formes qui sont revêtues de la lumière (divine) suscitait dans les poitrines l’amour pour de tels êtres.

    Si l’on pouvait dévoiler les cœurs, on verrait que le leur était devenu tendre après avoir été brisé, rendu brillant par l’invoca avec le Bien-Aimé. Ils ne le tenaient absorbé par aucune autre préocupation que Lui, et ils ne se tournaient vers personne d’autre que Lui. L'amour de Dieu avait empli leur poitrine, et ils n’éprouvaient plus la moindre attirance pour les propos des créatures ni le moindre plaisir dans la société d’un autre que « le Compagnons intime » (al-anfs) et dans les entretiens avec un autre que Dieu.

    Hommes de la sincérité, de la pudeur et de la dignité, hommes de la dévotion craintive et de la piété scrupuleuse, hommes de la foi, de la connaissance et de la religion, ils avaient franchi les vallées sans (se perdre dans) les déserts (cf. notre Junayd, p. 66), et ils avaient fait face avec patience à la corruption généralisée en restant attachés à la Vérité et en appelant la Vérité à leur secours contre la tromperie. C’est elle qui leur avait montré clairement la « Preuve » (al-hujja), et c’est elle qui leur avait indiqué la Voie. Ils avaient alors refusé de suivre les routes périlleuses, et le chemin qu’ils avaient pris était le meilleur des chemins.

    Voilà les hommes qui sont « les Piliers » c’est par eux que les dons divins sont distribués et que leur accès est ouvert, c’est par eux que les nuées sont formées, que le tourment (de la soif) est repoussé, et que les hommes sont abreuvés. Que Dieu leur fasse miséricorde,ainsi qu’à nous-même “! »

    Informations complémentaires : ce qui s’est passé entre Zurâfa et lui lors de son départ de Bagdad.

    Zurâfa, le chambellan d’al-Mutawakkil, a raconté ceci : « Lorsque le maitre quitta le Prince des croyants, il vint me faire ses adieux. Je lui demandai de m'écrire une prière “, ce qu’il fit. Je lui offris alors une coupe de nougat aux amandes (lawzînaj), en lui disant : « Manges-en, car cela raffermit le cerveau et est profitable à l'esprit. — Il y a autre chose qui est profitable à l'esprit, me répondit-il. — Quoi donc ? — Suivre les commandements de Dieu et s’abstenir de ce qu’Il a interdit. Ne sais-tu point ce qu’a dit le Prophète ? : « L'homme intelligent est celui qui a compris ce que Dieu lui ordonne et ce qu’Il lui défend » *. — Fais-moi l'honneur d'en manger, insistai-je. — Je préfère autre chose. - Que désirerais-tu donc ? — Ceci est pour les gens qui ignorent ce qui est bon et qui n’en connaissent pas le goût, tandis que les hommes de la connaissance de Dieu se procurent tout autre chose que ce nougat aux amandes. — Je ne crois pas que personne au monde ne réussisse à se procurer quelque chose de meilleur, c’est l’un des mets préparés pour le Prince des croyants, al-Mutawakkil ’alâ-Lläh ! » Il me répondit alors : « Je vais te décrire, moi, quel est le nougat aux amandes de « celui qui s’abandonne à Dieu avec confiance » (traduction littérale du nom honorifique du calife : al-Mutawakkil ’alä-Lläh). — Parle, je t'en prie ! » Et voici ce qu’il me dit :

    « Prends la farine cachée au fond du pur froment de la connaissance, et pétris-la avec l’eau des efforts spirituels, installe les pierres (du foyer : uthfiyya) de l’attrition, et couvre avec l’attachement sans mélange. Ensuite, fais cuire ce « pain », qui est le « nougat aux amandes » des adorateurs de Dieu, à la chaleur du feu (qui s'échappe) de l’âme des ascètes, alimente ce feu avec le bois de la douleur, jusqu’à ce que ce qui en brûle jette les étincelles des souffrances. Puis garnis-le du « candi » de l'agrément à la volonté divine et des « amandes » des peines, préalablement broyés avec le pilon de la fidélité et parfumés avec l’arome délicat de l’amour passionné (variantes). Ensuite découpe-le avec les « couteaux » des veilles au cœur des ténèbres de la nuit et du refus du sommeil, disposes-en les morceaux sur les « coupes » de l'émotion et des sanglots, et saupoudre-les avec le « sucre » tiré des plaintes des déchirements. Puis mange-le avec les « doigts » de la remise de soi à Dieu lors des « festins » des oraisons qu’accompagnent les expériences intérieures. C'est alors que la tristesse du cœur est dissipée, et quelle fait place à la joie pour celui qui chérit le Roi bien-aimé ». Il me dit ensuite adieu et s’en alla . »


    Commentaire d’Ibn ‘Arabi. Voyez quel parfait comportement il a adopté envers Zurâfa, et de quelle finesse il a fait preuve à son égard dans son abstention délibérée du mets que le chambellan lui proposait ! Quelle élégance chez cet homme à la piété exemplaire ! Que Dieu soit satisfait de lui !

  • #2
    Bon recit merci

    Qu allah soit satisfait de tout les vrai pieus

    Et que allah soit satisfait d ibn arabi et tout les maitres saints ( les vrais imams de din) .

    Et que allah nous aide tous a connaitre alhaq et nous aide a le suivre .

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