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Une femme agrippée aux voiles de la Ka’ba

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    Une femme agrippée aux voiles de la Ka’ba


    Un maître a raconté ceci :« J'étais allé faire le Pèlerinage à la Maison sacrée de Dieu. Alors que j'accomplissais les tournées rituelles (autour de la Ka’ba), voici que je me trouvai devant un être, agrippé aux tentures de la Ka’ba, qui pleurait et disait au milieu de ses larmes : « J'ai caché mon épreuve à tous sauf à Toi ; c'est à Toi que j'ai confié mon secret ; je ne me suis préoccupé que de Toi et non des autres. Comment celui qui T’a connu peut-il T'oublier, comment celui qui a goûté à Ton amour peut-il supporter d’être privé de Toi, cela me remplit d’étonnement ! » Puis il se mit à déclamer :
    « Tu m'as fait goûter la saveur de l'union, et Tu as fait croître jusqu’au plus profond de moi mon désir de Toi
    Ensuite il s’adressa à lui-même ces reproches :« Il t’a accordé un délai, et tu n’es pas venu à résipiscence ! Il a couvert tes fautes, et tu n’as pas eu honte ! Il t'a privé de la douceur de t’entretenir avec Lui, et tu n’en as eu cure ! » Puis il s’écria : « Mon Bien- Aimé ! pourquoi donc, quand je me tiens debout devant Toi (la nuit, en prières), me jettes-Tu dans la somnolence et me frustres- Tu ainsi de la joie de Te servir (variante des textes : « de m’entretenir avec Toi »), pourquoi, O Toi qui es ma consolation ! Pourquoi*? » Et il se mit à déclamer :

    « Tu as effrayé mon cœur par la séparation, et je n’ai rien éprouvé de plus amer ni de plus douloureux, Plus la séparation met d'écart entre nous, plus j'en suis effrayé ! »
    Je ne pus m'empêcher alors de me rapprocher discrètement de la Ka’ba. Je compris qu'il s'agissait d’une femme, car lorsqu'elle sentit ma présence, elle se couvrit du voile qu’elle portait et me dit : « Détourne ton regard de ce que tu pourrais voir ! je suis en état de sacralisation (harâm ; en raison du Pèlerinage) ». « J'en prends Dieu à témoin, lui répondis-je, ce sont tes paroles qui m'ont distrait des diverses dévotions que j'étais en train d'accomplir ». Elle me répliqua : « Et pourquoi, que Dieu te pardonne ! ne sais-tu point que Dieu a des serviteurs qui ne se préoccupent que de Lui, qui ne sont nullement portés à penser à un autre que Lui, qui ont donné leur préférence au silence et dont tout l’être répugne à discourir ! » Je lui demandai : « O servante de Dieu ! quand donc l’affliction s’empare-t-elle du cœur de l'amant ? — C’est quand le souvenir s’y installe à demeure et que le désir l’obsède. Ne sais-tu point que le désir engendre la langueur et que le souvenir renouvelé engendre la tristesse ! » Puis elle se mit à déclamer :
    « Je n’ai pas savouré le goût suave de Ton union sans que se soit éloigné de moi l'amour que je portais aux créatures humaines. »
    Je lui répliquai alors :
    « Admirable est l'amant dont l’union prend une ampleur toujours plus rayonnante et dont l’amour s'élève toujours plus haut après union ! »
    Elle s’écria : « Quel mal tu me fais ! quel mal tu me fais ! ne sais-tu point qu’on ne L’atteint qu'après avoir renoncé à ceux qui sont en deçà de Lui ! »
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