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Erreur de méthode, misère de la pensée universitaire chez Ahmed Bensaada

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  • Erreur de méthode, misère de la pensée universitaire chez Ahmed Bensaada

    Le dernier livre, au titre racoleur, « qui sont ses ténors autoproclamés du Hirak algérien ? », l’universitaire canadien d’origine algérienne Ahmed Bensaada revient sur la thèse du complot.

    Le livre d’Ahmed Bensaada se veut une dénonciation des «tentatives de récupération de ce mouvement historique » qui est le « Hirak ». Il tente de lancer une alerte « devant les tentatives de certains agitateurs professionnels pour récupérer ce soulèvement populaire et patriotique en vue de le dévier de sa trajectoire et de le mettre au service d’un plan étranger inavoué car inavouable ». Au-delà de l’argumentaire farfelu et simpliste de l’auteur, et en plus des critiques formulées par quelques journalistes dont Samir Larabi ou Hocine belaloufi, ce que je retiens de mon côté c’est l’aporie de la démarche et de l’approche.

    Le livre engage un faux débat avec comme fonction cacher et évacuer la vraie question du moment. Le faux débat est dans « les autoproclamés du Hirak » ! Car, les personnes incriminées, en l’occurrence K. Tabou, Z. Assoul, Bouchachi et H. Addad de RAJ, ne se sont nullement autoproclamé « ténors du Hirak ». L’auteur part d’un texte d’un sociologue au nom de L. Addi, qui a proposé ces quatre personnes comme « instance de transition à la place du chef de l’état pour exercer les prérogatives d’une présidence collégiale qui nommera un gouvernement provisoire pour gérer les affaires courantes et préparera les élections présidentielle et législative dans un délai de 6 à 12 mois », pour en faire un buzz. Entre temps, ces personnes en question ont émergé par un jeu médiatique en leur faveur, tout à fait légitime, comme d’autres d’ailleurs, sans pour autant être représentant de quoi que ce soit, et eux-mêmes ne revendiquent que leurs propres idées…

    C’est donc Bensaada lui-même, s’appuyant sur l’avis anodin d’un sociologue, qui les a désignés arbitrairement comme des « ténors autoproclamés » ! Partant de là, l’auteur construit son intrigue, un peu comme celle du roman et du film Davinci code ! – d’autant plus qu’il s’agit d’une enquête-, et fait le procès de ces personnes. Le vice de forme réside dans l’attitude intellectuelle de l’auteur et de ses épigones qui consiste à ramener tout le hirak aux faits et gestes de ces quatre personnages.

    Il ne nous appartient pas ici de juger ces personnes, mais d’innocenter le Hirak. Car l’objectif de l’auteur, et c’est là où réside la vraie question, c’est d’incriminer le Hirak. Et c’est là où ces épigones, nombreux, tentent de le suivre dans le seul but de noircir le Hirak. Car, la thèse défendue dans le livre consiste à considérer que le vrai Hirak est fini après le 12/12, pour laisser la place au faux hirak, celui qui est entre les mains des comploteurs de tout bord. C’est la thèse défendue, avant lui, par l’actuel ministre de l’Information et ex-journaliste Belhimer, et l’universitaire Maougual, entre autres. S’appuyant eux aussi sur les jeux médiatiques en leur faveur, ils ont tenté de nous expliquer la même thèse, à savoir que le vrai hirak est fini, il faut maintenant laisser la place à la normalisation entamée par A. Tebboune après le 12/12, sans dire un mot sur la répression qui continue à s’abattre sur les citoyens-ennes qui tentent de faire connaitre leurs revendications.

    La deuxième erreur méthodologique est dans le fond, quand l’auteur parle de « déviation de la trajectoire ». Peut-on parler d’une trajectoire définie à l’avance par les hirakistes ? Il y a là une vision téléologique de l’histoire. C’est comme si la fin est connue d’avance et le mouvement suit une trajectoire, une voie rectiligne, « ettariq elmoustaquim » dirait les religieux, et tout écart de cette voie autoproclamée devient une déviation.

    La réalité de tout mouvement social ou politique est plus complexe, elle est plus dialectique et moins formelle. Un simple regard sur l’histoire récente du monde nous montre qu’il y a des mouvements issus de soulèvement populaire de masse spontané qui partent de revendications diverses. Dans la foulée du mouvement émergent des leaders et des directions politiques qui donnent une trajectoire et un but aux insurgé-es. Ce fut le cas pour la Révolution russe de 1917 où les Bolcheviques ont émergé comme direction hégémonique du mouvement qui a démarré sans eux, pour lui tracer le but révolutionnaire que l’on connait. Ce fut aussi le cas pour le soulèvement iranien en 1979, qui a commencé sans les mollahs. C’est dans le cours du mouvement que ces derniers, sous la direction de Khomeiny, ont émergé comme direction dominante pour donner un cachet et une trajectoire à la Révolution iranienne de 1979…

    Ce fut autre chose pour l’insurrection algérienne de 54-62. Celle-ci a commencé par la décision des « 6 » puis des «22 » de tracer une trajectoire à un mouvement national balbutiant. Ils ont réussi, décembre 1960 aidant, à atteindre leur objectif sept longues années après. Ce fut le cas aussi pour la Révolution cubaine sous la direction initialement construite par le duo Castro/Le Che. D’autres mouvements ont suivi ces deux grandes typologies avec des réussites et des échecs.

    Mais, tous les mouvements populaires de masses restent traversés par des contradictions exprimant des intérêts sociaux, économiques ou idéologiques antagonistes, à l’intérieur comme à l’extérieur. Pour rester dans le cas du mouvement national algérien, nous connaissons comment ces contradictions internes comme externes furent réglées ; chacun accuse son ennemi de « complotiste »… .

    Le Hirak appartient à la première catégorie, c’est à dire au soulèvement populaire spontané. C’est désormais un espace et un lieu de protestation libérateur, où des forces politiques et sociales qui structurent la société s’expriment et tentent d’émerger comme direction et donner une trajectoire au mouvement. C’est là où réside le combat politique et idéologique entre ces forces, combat toutefois légitime quand il est transparent et respectueux des libertés démocratiques élémentaires, même s’il est, comme nous le savons inégal, car chacun a ses moyens.

    Le sens ou la valeur de tout mouvement est dans son devenir. Ce devenir est une construction intellectuelle, politique, consciente et critique. Il est aussi le fruit d’un combat qui part des enjeux du moment. Au lendemain du 22 février 2019, l’enjeu était d’empêcher Bouteflika de briguer un 5 mandat. Aujourd’hui, l’enjeu, au niveau interne, est de défendre les libertés démocratiques élémentaires et d’empêcher une réforme d’une constitution « à la hussarde ». Ceux et celles qui pensent autrement ne sont évidemment pas des traîtres. L’enjeu aura le mérite d’être clarifié.

    Face aux visées externes, il s’agit bien évidement de défendre coûte que coûte la souveraineté nationale. Mais pour cela, l’Algérie est un état souverain qui a son armée, ses institutions d’espionnage et de contre-espionnage, un peuple conscient capable de desseller et de contrecarrer tout complot.

    Notre universitaire canadien et ses épigones en Algérie ne semblent pas saisir cette dialectique. Misère d’une pensée universitaire.

    Nacir Djermoune (*)
    (*) Architecte/urbaniste, universitaire à l’université de Blida.
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

  • #2
    Notre universitaire canadien
    Il n'a jamais été un universitaire canadien.
    Il est à l'université d'Oran depuis bien des années.

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    • #3
      Il n'a jamais été un universitaire canadien
      Mais il a fait sa thèse de Doctorat en Physique à l'Université de Montréal ?
      Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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      • #4
        Oui, Bensaada a eu un doctorat en physique de l'U.M

        ca ne fait pas de lui un universitaire.

        Un universitaire est un prof d'université, un assistant ou même un chargé de cours.

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        • #5
          Donc sa carrière professionnelle au Canada se résume à enseignent dans un Cégep (Collège)
          Dernière modification par shadok, 17 juin 2020, 18h53.
          Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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          • #6
            non, une école secondaire, équivalent du lycée.
            C'est sur le boulevard L'Acadie.

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            • #7
              Un universitaire est un étudiant a l'université.
              ثروة الشعب في سكانه ’المحبين للعمل’المتقنين له و المبدعين فيه. ابن خلدون

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              • #8
                oui mais ici, on ne parle pas d'un étudiant universitaire mais d'un universitaire dans le sens prof d'université.

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                • #9
                  makra bark

                  Bon alors, ici il fait un tennis



                  Là il assiste a un baptême



                  ici il se gratte les.....cheveux



                  le lien: www polymtl.ca/expertises/en/masut-remo/publications?tri=type#JOURNAL-144

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