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Une jeune sainte, dans les montagnes d’Antioche

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    Une jeune sainte, dans les montagnes d’Antioche


    Un maître a fait le récit suivant : « Alors que je cheminais dans les montagnes d’Antioche, je fis la rencontre d’une jeune fille, vêtue d’une (grossière) robe de laine épaisse, et qui avait les apparences d’une folle. Je la saluai et elle me rendit mes salutations, puis elle me dit « Ne serais-tu point cet ascèse ...*?
    — Que Dieu te garde*! Comment se fait-il que tu me connaisse*?

    — Le Bien-Aimé a mis une séparation entre ton cœur et mot, mai je t'ai reconnu par le contact (ou « l’union », ittisäl) que donne la connaissance du Bien-Aimé ».
    Puis elle leva la tête vers le ciel, et prononça ces paroles : « O Celui qui tient captif le cœur de Ses « amis » (ou « de Ses saints ») dans le désir qu’il a de Lui ! leur cœur est attaché par les chaînes des relations intimes, et ils Le regardent en tournant vers Lui le visage de leur esprit ». Puis elle me dit : « Puis-je te poser une question ?
    — Interroge-moi.
    — Qu'est-ce que la générosité ?
    — C’est prodiguer et donner.
    — Cela n’est que la générosité qui concerne les affaires temporelles, mais qu'est la générosité quand il s’agit de la religion ?
    — C’est s'empresser d’obéir au Maître.
    — Et quand tu t'empresses de Lui obéir, en attends-tu une rétribution ?
    — Certes, et au décuple !
    — Passe ton chemin, homme de peu de foi ! Un pareil comportement est détestable quand il s’agit de la religion. Mais s'empresser d’obéir au Maître, c’est que tu saches qu’Il voit ton cœur, et que tu n’attendes rien de Lui en échange de quoi que ce soit. Écoute-moi bien, maître ! depuis vingt ans, je voudrais l’adjurer de m'’accorder la satisfaction d’un désir (variante dans les autres sources :« Je voudrais lui demander une chose »), mais j'ai honte de le faire, de peur d’être comme le mauvais salarié, qui travaille dans l’attente de la rétribution, tandis que moi, j’œuvre uniquement en raison du profond respect mêlé de crainte qu’Il m’inspire et de Sa glorieuse majesté ». Puis, elle poursuivit sa route, me laissant seul . »
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