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Des manifestations empêchées à travers plusieurs villes du pays La marche réprimée à Béjaïa

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  • Des manifestations empêchées à travers plusieurs villes du pays La marche réprimée à Béjaïa

    Des manifestations empêchées à travers plusieurs villes du pays
    La marche réprimée à Béjaïa


    elwatan.com

    SAMEDI, 20 JUIN, 2020


    K. MEDJDOUB


    La marche à laquelle un appel a été lancé sur les réseaux sociaux, pour la reprise du hirak ce vendredi 19 juin, a été réprimée hier dans la ville de Béjaïa, où un important dispositif policier a été déployé.



    L’émeute a éclaté vers 14h aux alentours du siège de la wilaya, où des centaines de manifestants et des dizaines de policiers antiémeute se sont affrontés fiévreusement à coups de pierres et de gaz lacrymogènes. La situation a dégénéré une heure après que quelques centaines de personnes aient investi la rue et marché jusqu’au quartier Lekhmis, soit sur un parcours de quelques centaines de mètres.

    La foule a commencé à se constituer à deux pas de l’esplanade de la maison de la Culture, occupée, avec tous ses alentours, et bien avant midi, par la police. Des unités de CNS ont été mobilisées au niveau du commissariat central et de l’intérieur du siège de la wilaya. Dans la rue, toute personne suspectée d’être là pour la manif est embarquée.

    De nombreuses interpellations ont été opérées. La toute fraîche correspondance du Premier ministre adressée la veille aux walis pour insister sur l’application «avec l’extrême rigueur» des dispositions de lutte contre la crise sanitaire a trouvé sa stricte et prompte application. Les autorités qui ont toléré la marche de l’avant-veille pour la libération des détenus d’opinion ont cette fois-ci adopté la manière forte.

    Jusqu’à la veille, le degré d’adhésion à la marche était encore une grande inconnue, d’autant que nombreux sont les animateurs du mouvement qui ont estimé que les conditions sanitaires ne sont pas encore propices pour la reprise. Entre-temps, le mot d’ordre a circulé parmi quelques activistes décidés, avant que le mouvement Rachad ne tente de s’en accaparer.

    Les manifestants, habitués du hirak, que nous avons interrogés refusent de se revendiquer pourtant de ce mouvement. Tout a commencé au niveau de la trémie d’Aâmriw. Vers 13h, aucun signe d’une possible marche. Seules quelques grappes de citoyens dans des coins ombrés. La journée est chaude. Sortis de nulle part, les premiers manifestants occupent énergiquement la chaussée.

    Les CNS ont l’ordre d’avancer aussi. La foule grossit et la marche s’ébranle, après des moments de tension, en direction du siège de la wilaya. Dans le calme. Les banderoles du mouvement ne sont pas là, mais de petites pancartes sont confectionnées au nom des trois activistes de Béjaïa, détenus depuis le 12 juin dernier. Il faut dire que leur arrestation a précipité ce retour du mouvement.

    Arrivés devant le siège de la wilaya, où une escouade de policiers a formé une haie humaine, des manifestants se précipitent pour former un cordon de sécurité. On continue encore à marcher aux cris de «En Kabylie, le système est à genoux !» et autres slogans anti-système indémodables.

    Dépassé le bloc administratif, à hauteur de la poste, les manifestants décident de faire demi-tour pour rejoindre le point de départ d’où une autre foule, visiblement plus importante, a réussi à démarrer.

    A ce moment ont fusé à volonté les premiers jets de gaz lacrymogènes. Les policiers, renforcés par le camion antiémeute, se sont retrouvés au milieu de deux foules jusque-là pacifiques, avant que les hostilités ne soient provoquées. Une femme, qui a manqué de peu de s’évanouir, est prise en charge par des jeunes.

    Un jeune homme qui filmait la scène reçoit une bombe de gaz lacrymogène en pleine cuisse. Dans la mêlée, des personnes appellent au calme et prient la police de cesser les tirs. D’autres se tuent à appeler leurs concitoyens à reprendre la marche pacifique en direction de la ville. Impossible de calmer les esprits.

    Les policiers ont reculé jusque dans la rue du commissariat central. Tout autour de la placette Saïd Mekbel, les esprits ont continué à se chauffer. Les nombreuses voix qui s’élevaient pour rappeler le caractère pacifique du mouvement sont étouffées par les invectives des récalcitrants et le bruit des tirs des policiers.

  • #2
    Une chose est certaine, ce pouvoir est incapable d'empêcher les gens de manifester et particulièrement à Bejaia. Même s'ils envoient l'armée, ils ne changeront pas grand chose.
    La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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