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Face à la hausse des contaminations : Hôpitaux saturés, personnel médical épuisé

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  • Face à la hausse des contaminations : Hôpitaux saturés, personnel médical épuisé

    Par INES DALI -22 juin 2020

    La hausse des contaminations de coronavirus inquiète les autorités sanitaires avec comme conséquence une saturation dans les hôpitaux des wilayas les plus touchées. Parmi ces wilayas, on peut citer Alger, Blida, Sétif, Biskra, Constantine, Bordj Bou Arréridj, selon Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de coronavirus (Covid-19).

    «Des foyers sont enregistrés dans ces régions» ayant mené à une «quasi saturation de leurs hôpitaux et services Covid» en raison des «défections qui sont constatées au quotidien en matière d’autoprotection», affirment encore les épidémiologistes. Dr Bekkat Berkani cite l’exemple de la wilaya de Sétif, devenue épicentre de l’épidémie, où il est fait état d’une «saturation complète» et où il a fallu avoir recours à une autre infrastructure». «Il a fallu réquisitionner le centre de formation professionnelle pour hospitaliser les nouveaux cas qui apparaissent chaque jour depuis un certain temps.
    Le Pr Mohamed Yazid Kadir, épidémiologiste au CHU de Batna, a révélé que la saturation est dans plusieurs hôpitaux, citant, outre Sétif, les cas de Parnet et de Bab El Oued à Alger où «les malades sont refusés par manque de places et de moyens». «Le problème, c’est que ce sont des malades qui repartent chez eux tout en ayant une PCR positive ou qui ont un scanner qui donne à voir probablement un Covid. Cela veut dire que ces malades sont hyper contaminants».
    La saturation des hôpitaux démontre, si besoin est, que les citoyens ne jouent pas le jeu de l’autoprotection que nous ne cessons de recommander depuis près de… quatre mois», affirme Dr Berkani.

    Ouverture de l’espace arien : rien n’est sûr

    Devant cette situation où le coronavirus continue de circuler et d’engendrer de nouvelles contaminations, est-il possible de prévoir l’ouverture de l’espace aérien dont le dossier devra être examiné le mois prochain, sachant qu’une dizaine de jours à peine nous sépare de juillet ? Sans oublier que toutes les personnes rapatriées, comme cela a été fait tout le long des derniers mois – soit depuis le début de février dernier quand l’Algérie a rapatrié les ressortissants algériens bloqués dans la ville chinoise de Wuhan – doivent être confinées pendant 14 jours. Face à cette problématique, le membre du Comité scientifique, tout en relevant que rien n’est encore décidé, laisse entrevoir qu’il sera difficile de se prononcer sur l’ouverture de l’espace aérien pour le moment. «Rien n’est sûr, nous sommes encore en pleine situation de circulation du virus, de transmission virale. Il faudra patienter à juillet et voir l’évolution de la situation», dit-il.
    Il poursuit en insistant que «la persistance de la circulation du virus et sa conséquence qu’est la hausse des cas de contamination revient au fait que les citoyens n’ont pas été sérieux en respectant scrupuleusement les gestes barrières. On ne dira jamais assez qu’ils doivent porter les masques et maintenir la distance physique dans les lieux publics».

    Pour lui, «il ne faut pas que les gens continuent d’ignorer les mesures préventives qui sont, pourtant faciles à appliquer. Cela ne requiert aucun effort de porter un masque et de garder une distance entre une personne et une autre. Cela relève seulement de la bonne volonté de chacun». Et «si chacun y met du sien, on sortira plus vite de cette situation de hausse des contaminations, ce qui mènera à moins de malades hospitalisés au niveau des services de réanimation», soutient Dr Bekkat Berkani.

    Cette situation, devenue source d’inquiétude, risquerait de s’aggraver si l’on tient compte de certains facteurs comme la reprise des activités commerciales et économique, la remise en circulation des transports en commun urbains et interurbains et des taxis, qui sont favorables à un grand flux de la population dans l’ensemble des lieux publics, des commerces, marchés et autres. Peut-on alors dire qu’on est allé vers un déconfinement progressif rapidement ? «Absolument pas», répond le membre du Comité scientifique, évoquant le cas de pays qui avaient «des chiffres bien plus haut que les nôtres et qui ont commencé à déconfiner bien avant nous» et soutenant que toutes les mesures ont été prises en fonction de la situation sanitaire et avec des protocoles sanitaires par chacun des secteurs ayant repris l’activité.

    Selon Dr Bekkat Berkani, «nous n’avons pas encore les possibilités d’appliquer totalement les gestes barrières. Si pour le port du masque, on constate qu’il y a une amélioration, ce n’est pas le cas pour le respect de la distanciation sociale qui fait encore défaut». Dans ce sens, il a tenu à rappeler qu’il y a une loi et que celle-ci doit être «appliquée par l’ensemble des autorités concernés», de même qu’il estime que «les associations ont un grand rôle à jouer en matière de sensibilisation», tout en relevant que le «personnel médical est dans une situation d’épuisement», cela d’autant que tous les professionnels de la santé n’ont eu de cesse d’appeler, depuis mars dernier, à la plus haute vigilance en appliquant les mesures de prévention.

    Le prix de «l’indiscipline»

    Le Pr Ryadh Mehyaoui, membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de coronavirus verse dans le même sens que Dr Berkani et estime lui aussi que «les la recrudescence des cas de contaminations, constatée par ailleurs par l’Organisation mondiale de la santé dans différents pays, nous pousse à faire encore plus d’efforts et à nous améliorer». Evoquant le problème de surcharge dans les hôpitaux, il affirme que «ce qui est le plus à craindre, c’est de voir les services de réanimation saturée, mais ce n’est heureusement pas le cas aujourd’hui». Il saisit cette occasion pour lancer un appel à la population de «se conformer au port du masque, à la distanciation, mais aussi d’éviter les regroupements familiaux sachant que 25% des clusters sont le fait regroupements familiaux».

    Plus incisif, le Pr Mohamed Yazid Kadir estime que «nous sommes en train de payer l’indiscipline de la population dont une bonne partie passe des journées entières dans des espaces publics sans la moindre mesure de protection». Estimant que les médecins sont «en quelque sorte absents sur le terrain en matière de sensibilisation, il recommande qu’ils «doivent abandonner les discours scientifiques et parler terre à terre avec la population» en allant vers «une information agressive pour lui faire comprendre le port de la bavette n’est plus une recommandation mais une obligation, que le respect de la distanciation physique est impératif, que le lavage des mains est important». En somme, il appelle la population à plus de vigilance.
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    en allant vers «une information agressive pour lui faire comprendre le port de la bavette n’est plus une recommandation mais une obligation, que le respect de la distanciation physique est impératif, que le lavage des mains est important». En somme, il appelle la population à plus de vigilance.
    Les indisciplinés sont surtout les jeunes , comment faire avec eux quand on sait qu'ils sont presque ingouvernables
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)

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