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Vive émotion après la condamnation d’Amira Bouraoui : Campagne de soutien à une battante iconoclaste

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    Vive émotion après la condamnation d’Amira Bouraoui : Campagne de soutien à une battante iconoclaste

    elwatan.com
    MUSTAPHA BENFODIL
    23 JUIN 2020



    La condamnation de la militante Amira Bouraoui, l’opposante iconoclaste, égérie des contestations citoyennes, ce dimanche, à un an de prison ferme, a suscité une vive émotion et provoqué un véritable tollé.

    La gynécologue rebelle, arrêtée mercredi dernier à son domicile et placée en garde à vue, a été présentée, faut-il le rappeler, avant-hier (21 juin) en comparution immédiate devant le tribunal de Chéraga.

    Plusieurs chefs d’inculpation ont été retenus contre elle : «incitation à attroupement non armé», «offense ou dénigrement du dogme ou des préceptes de l’islam», «offense au président de la République», «publication pouvant porter atteinte à l’unité nationale», «diffusion d’informations (…) susceptibles de porter atteinte à la sécurité ou à l’ordre publics» et «incitation à la violation délibérée et manifeste d’une obligation de prudence (…) exposant directement la vie d’autrui ou son intégrité physique à un danger».

    Depuis que le verdict est tombé, les réactions d’indignation et de solidarité s’enchaînent. «Le dernier mot de Amira Bouraoui, elle a préféré l’adresser aux avocats avec les larmes aux yeux.

    Elle a dit : ‘‘Au nom de tous les militants, je m’excuse et je demande pardon aux avocats, nous vous avons épuisés’’», témoigne Maître Aouicha Bekhti dans une publication poignante sur Facebook, avant d’adresser à l’icône flamboyante ces paroles déchirantes : «Non Amira, c’est nous qui sommes désolés de notre impuissance.


    Ce soir, tout le collectif est mal de te savoir là ou tu es, d’imaginer tes deux bambins qui ont dû attendre ton retour et puis…. D’imaginer ta mère effondrée, d’imaginer cette longue nuit qui t’attend…»

    «Ce courage de rester debout quand tout le monde s’est couché»

    Sid Ali Kouidri Filali, figure des luttes démocratiques qui a milité aux côtés de Amira au sein du mouvement Barakat en 2014 contre le régime de Abdelaziz Bouteflika, écrit de son côté : «Abattus mais pas résignés, effondrés mais pas démissionnaires, tristes mais jamais fatalistes

    Lakhdar, un autre activiste, a eu ces mots émouvants sur Twitter : «Elle est belle comme l’Algérie. Elle est courageuse comme l’Algérie.

    Elle est combative comme l’Algérie. Elle est injustement privée de sa liberté comme l’Algérie. Et comme l’Algérie, nous voulons qu’elle soit libre. Libérez #AmiraBouraoui !»

    Le sociologue Nacer Djabi s’est exprimé pour sa part à travers un post qu’il a partagé la veille du procès en appelant à l’arrêt immédiat de cette campagne de répression.

    «Je ne suis pas solidaire avec Amira Bouraoui seulement parce qu’elle a combattu la corruption et est sortie dans la rue contre le 4e mandat, mais aussi parce que je suis convaincu que les arrestations ne constituent pas une solution à une crise politique qui nécessite une solution politique à l’extérieur des prisons. La fête de l’indépendance est une occasion pour qui veut l’apaisement», plaide-t-il.

    «Ce sont les mots qui effraient les dictatures»

    Autre réaction : celle de l’écrivain, cinéaste et ancien chroniqueur Sid Ahmed Semiane qui a publié une tribune pleine de subtilité sur les réseaux sociaux sous le titre : «Nos bouteilles, nos mots, nos murs et leurs oreilles…»

    Pour lui, les mots pour lesquels Amira a été jetée en prison, publiés sur son mur Facebook, ne sont pas différents de ceux qu’on hurle sur les murs d’Alger et de nos autres cités encerclées, car il ne nous reste plus, nous dit Sid Ahmed, que «les murs de la ville et des réseaux sociaux aussi pour hurler.

    Dire. Porter et jeter comme des bouteilles à la mer, des mots fatigués, des mots balises, des mots grossiers, des mots lourds, des mots blessés, des mots maladroits, des mots désespérés, des mots justes… mais qui restent des mots.» Sid Ahmed Semiane en est persuadé : «Ce sont nos mots qu’on veut faire taire (…).

    C’est à nos mots qu’on en veut, c’est à nos mots qu’on veut couper la tête. Ce sont les mots qui effraient les dictatures. Toujours.»
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