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Alerte rouge pour le pétrole de schiste américain

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  • Alerte rouge pour le pétrole de schiste américain

    Par Antoine Izambard le 23.06.2020

    Premières victimes du krach pétrolier du printemps, les "oilmen" américains ne parviennent plus à faire de bénéfices. Selon une étude de Deloitte, l'industrie du schiste aux États-Unis a vu ses actifs se déprécier de 300 milliards de dollars au deuxième trimestre.

    Pétrole
    Selon Deloitte, l'industrie du pétrole de schiste aux États-Unis a vu ses actifs se déprécier de 300 milliards de dollars au deuxième trimestre.

    (C) REUTERS
    Le chiffre fait froid dans le dos. Selon une étude de Deloitte, l'industrie du pétrole de schiste (shale) aux États-Unis a vu ses actifs se déprécier de 300 milliards de dollars au deuxième trimestre. "Alors que les effets du Covid-19 amplifient la pression sur les sociétés de schiste jusqu'en 2020, une vague de dépréciations d'actifs pourrait entraîner, au cours des six à douze prochains mois, la consolidation la plus profonde que l'industrie ait jamais connue" affirme un dirigeant du célèbre cabinet d'audit comme le relève le Financial Times.

    Mis à mal par la chute de la demande due à la crise du coronavirus et la guerre des prix que se sont livrés la Russie et l'Arabie saoudite, les "oilmen" américains ont été les premières victimes du krach pétrolier printanier. Moins rentables que leurs rivaux saoudiens ou russes, les producteurs américains ont vu leur endettement exploser et leurs bénéfices se rétracter comme jamais. Selon UBS, cette conjoncture qui a vu le WTI américain se vendre à prix négatif en avril - il évoluait ce 23 juin à 11h à 41 dollars, devrait entraîner une réduction de 40% des dépenses des compagnies du secteur dans les semaines à venir.

    "Les conséquences vont être terribles"
    "Les conséquences vont être terribles, prévient Benjamin Louvet, gérant matières premières chez OFI Asset Management. Les pétroliers américains ont des assurances qui ne couvrent que 43% de leur production pour 2020". Symbole de ces difficultés : le grand pétrolier du Dakota, Whiting Petroleum, est entré en processus de faillite. L'action, qui cotait 150 dollars en 2015 a même plongé de 91% entre janvier et mars 2020. Au total, 18 sociétés d'exploration/production américaine de schiste se sont déclarées en faillite depuis le début de l'année d'après le cabinet Haynes & Boone spécialisé dans la restructuration d'entreprises. Ce dernier précise aussi que l'un des pionniers du pétrole de schiste aux États-Unis, Chesapeake Energy, devrait être en faillite dans les semaines qui viennent.

    Selon les experts, cette grande fragilité du secteur tient aussi à la forte hausse des coûts de production aux États-Unis. Celle-ci s'explique d'abord par une pénurie de pipelines qui oblige de plus en plus les pétroliers à transporter l'or noir via des camions et des trains, nettement plus onéreux. "C'est un problème logistique énorme qui entraîne un manque à gagner pour les producteurs de 18 dollars par baril, analyse Benjamin Louvet. Cela a aussi des conséquences sur la production qui baisse partout sauf dans le bassin permien". Si la production de pétrole de schiste a décuplé en dix ans et représente aujourd'hui plus de la moitié de la production de pétrole des États-Unis, celle-ci est en effet très disparate. Outre le bassin permien, les gisements du Bakken, de Niobrara ou d'Anadarko stagnent.

    A cela s'ajoute un déficit chronique de productivité des puits de pétrole de schiste. Si l'exploitation du shale se révèle peu coûteuse avec des installations très rapides à mettre en place, elle est très sensible aux variations des cours. La plupart des pétroliers doivent ainsi souscrire des assurances contre une baisse trop forte du prix du baril, ce qui explique également le grand nombre de faillites observé ces dernières années.

    Déficit de compétitivité
    Ce manque de compétitivité tient aussi à la nature même du pétrole de schiste qui est plus léger que le pétrole conventionnel et donc moins valorisable. Contrairement à l'Arabie saoudite dont le baril est rentable à partir de 5 dollars, les producteurs de shale ne rentrent dans leurs frais que lorsque les cours dépassent les 50-55 dollars selon les experts. "Aujourd'hui le prix du baril stagne malgré les décisions de l'Opep qui essaie de le doper et beaucoup de producteurs paient encore la chute des cours en 2014 et sont très endettés" poursuit Benjamin Louvet.

    Autre faiblesse structurelle du shale : contrairement aux hydrocarbures traditionnels, les puits de pétrole de schiste sont éphémères, chaque gisement contenant une quantité limitée d'hydrocarbures. Selon les spécialistes, au bout de dix-huit mois ces derniers perdent 70% de leur productivité et leur durée de vie est d'environ cinq ans. En plus, pour extraire le shale, il faut forer entre 3 000 et 5 000 mètres, soit environ trois fois plus que pour des hydrocarbures conventionnels. De l'eau et des additifs chimiques sont ensuite injectés à très haute pression dans la roche pour la fissurer et récupérer le pétrole, c'est la fracturation hydraulique.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    avec le geant du gaz americain qui vient de couler d autres suivront avec perte et fracas

    on peut esperer remontee des prix en fleche dans un an

    moralite
    continuer a innonder le marche ou maintenir ce quota
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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