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Laissez les enfants venir à moi !

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  • Laissez les enfants venir à moi !

    Laissez les enfants venir à moi !

    Les évangélistes Matthieu (Mt 19, 13-15), Luc (Lc 18, 15-17) et Marc (Mc 10, 13-16) relatent cette scène bien connue : des enfants veulent s’approcher de Jésus qui les accueille et les bénit. Une séance clé-en-main pour approfondir cet évangile.

    Evangile selon St Marc, chapitre 10, versets 13 à 16
    Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement.
    Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. »
    Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.

    Comprendre pour transmettre
    Introduction
    Jésus accueille et bénit des enfants : cette scène de l’Évangile de Marc est très courte : 4 versets !
    On la retrouve, toute aussi courte, dans les Évangiles de Matthieu (Mt 19, 13-15) et Luc (Lc 18, 15-17).
    Dans l’Évangile de Marc cette scène se trouve juste après l’enseignement de Jésus sur l’acte de répudiation et l’adultère et juste avant le dialogue de Jésus avec l’homme riche : deux sujets sérieux qui appellent à la réflexion.
    Cet épisode avec des enfants semble rafraichissant : « Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux. » (Mc 10, 13a)
    Regardons de plus près.

    L’homme biblique et les enfants
    Israël voit dans la fécondité un signe de la bénédiction divine : « Couronne des vieillards, leurs petits enfants » (Pr 17,6), « tes fils, autour de la table, [sont] comme des plants d’olivier. » (Ps 127, 3)
    Les auteurs bibliques n’oublient pas pour autant que l’enfant est un être inachevé qu’il est important de l’éduquer fermement : « La folie s’agrippe au cœur du jeune enfant. » (Pr 22,15)

    Dieu et les enfants
    Dès l’Ancien Testament, en raison de sa faiblesse l’enfant apparaît comme un privilégié de Dieu. Le Seigneur lui-même est le protecteur des orphelins : « Père des orphelins, défenseur des veuves, tel est Dieu dans sa sainte demeure. » (Ps 67, 6) et les enfants le louent : « Jusqu’aux cieux, ta splendeur est chantée par la bouche des enfants, des tout-petits. » (Ps 8, 2) L’image du petit enfant est utilisée par le psalmiste pour montrer son abandon confiant au Seigneur : « Mon âme est en moi comme un enfant, comme, un petit enfant contre sa mère. » (Ps 130,2)
    Dieu n’hésite pas à choisir le plus petit, un enfant, le plus jeune pour accomplir sa mission. Dieu se manifesta au jeune Samuel au Temple de Silo (1S 3), il deviendra prophète. David, le plus jeune de la fratrie, deviendra roi d’Israël. (1S 16 et suivant). Le jeune Daniel se montra plus sage que les Anciens et sauva Suzanne de la mort à la suite de faux témoignages. (Dn 13).
    C’est par un nouveau-né, Jésus, que ‘Le Seigneur, le Dieu d’Israël, visite et rachète son peuple.’ (Luc 2, 68) Dieu se fait homme se fait homme : c’est l’Incarnation.
    Luc, dans son Evangile, donne les étapes de croissance de Jésus : nouveau-né de la crèche (Lc 2, 4-7), petit enfant présenté au Temple (Lc 2, 22-40), enfant soumis à ses parents et pourtant mystérieusement en lien de dépendance avec son Père (2, 41-52).

    Jésus et les enfants
    Devenu adulte, Jésus adopte le même comportement que Dieu vis-à-vis des enfants. En bénissant les enfants, il révèle qu’ils sont comme les pauvres, de plain-pied pour entrer dans le Royaume. Ils symbolisent les authentiques disciples.
    Les vrais disciples sont ces tout-petits à qui la Père révèle les mystères du Royaume (Mt 11, 25).
    Dans le langage de l’Évangile, « enfant/petit » et « disciple » semblent parfois des termes équivalents.
    « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme un enfant, celui-là est le plus grand dans le Royaume des Cieux. Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi. (Mt 18, 4-5)

    Le texte pas à pas
    « Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux » (Mc 10, 13a)
    Que désirent ceux qui présentent des enfants à Jésus ? Les gens désirent que Jésus les touche, est-ce pour obtenir une protection ? Marc ne le précise pas.

    « Les disciples les écartèrent vivement. » (Mc 10, 13b)
    On peut être choqué de l’attitude franchement hostile des disciples.
    Au temps de Jésus, les enfants sont objet de mépris, de rejet de la part des adultes.
    D’une part ils sont des bouches à nourrir dans un monde où règne la pauvreté, d’autre part, ils sont encore ignorants de la Loi de Moïse, on les traite donc comme des « hors-la-Loi ».

    « Voyant cela Jésus se fâcha. » (Mc 10, 14a)
    Ce mépris heurte le Christ : pour Jésus, les enfants, comme tous les exclus, ont leur place dans le Royaume.

    « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. » (Mc 10, 14b)
    Jésus nous dit : « Laissez les petits enfants venir à moi » et non : « Faites venir à moi … ». La nuance est importante car elle dit que la foi est d’abord un don de Dieu. Et c’est le Christ, seul médiateur, qui conduit à Dieu. Rendus participants de cette mission, parents, animateurs d’éveil à la foi...notre tâche est d’abord celle de témoin.

    « Celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » (Mc 10, 15)
    Un enfant c’est si peu de chose ! Il est dépendant des autres pour tout, il a besoin qu’on prenne soin de lui, il demande du temps… et puis, il dérange ! Et pourtant, Jésus l’accueille.
    L’enfant est signe d’abandon, de confiance, d’émerveillement, de spontanéité, de simplicité : conditions nécessaires pour entrer dans Royaume et que les adultes ont bien souvent perdues. Ce sont ceux qui ressemblent aux petits qui en sont bénéficiaires.
    Jésus montre sans cesse aux disciples, qui manifestent aussi leur désir de grandeur ( Mc 9, 34 ; Mt 20, 21 ), qu’il faut abandonner leur prétention et se faire petit, humble, pour apprendre à tout recevoir de Dieu et vivre de son amour : porte d’entrée du Royaume.

    « Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains. » (Mc 10, 16)
    Jésus passe de la parole à l’acte ! Il embrasse ces petits, ces mal aimés, ces rejetés. C’est un geste qui parle de lui-même comme nous le montre aussi aujourd’hui le pape François, serviteur de Dieu, quand il rencontre des exclus.
    La « bénédiction » qui accompagne, est un geste habituel des rabbins.
    Elle est un don de Dieu. Sa bénédiction fait toujours jaillir la vie.

    Conclusion
    Par sa bénédiction Jésus ouvre aux enfants, aux petits, le Royaume de Dieu, ils sont appelés à entrer dans la proximité de Dieu… en premier.
    Qui sont ces petits aujourd’hui ? Ils sont bien souvent les mêmes que ceux du temps de Jésus : les enfants, les malades, les handicapés, les étrangers, les femmes…
    Dieu ouvre son Royaume à tous ceux qui se font proche des petits. Écoutons Jésus dans l’Évangile de Matthieu nous parle de son retour dans la gloire et- du jugement (Mt 25, 31-46) :
    « Venez les bénis , recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donnez à manger… Amen je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 34…40).
    Les critères du Royaume ne sont pas ceux du « monde ». Le petit enfant, dans sa dépendance peut nous le faire entrevoir.
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