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« Crimes du colonialisme » : Alger instaure une Journée de la mémoire

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  • « Crimes du colonialisme » : Alger instaure une Journée de la mémoire

    Selon feu Jacques Vergès, la France avait commis de pires crimes en Algérie que les nazis.

    - L’Algérie a instauré une Journée de la mémoire, le 8 mai, en souvenir des massacres de 1945 commis par les forces françaises dans le Constantinois, au moment où la mort de George Floyd ravive le débat sur les exactions des anciennes puissances coloniales.

    Cette initiative, qualifiée d’« historique » par les députés, est inscrite dans une loi adoptée, mardi 23 juin, à l’unanimité lors d’une séance plénière de l’Assemblée nationale populaire (APN), la chambre basse du Parlement. Lors de la présentation du projet de loi, le ministre des moudjahidine (anciens combattants), Tayeb Zitouni, avait fustigé « le colonisateur français qui n’a pas hésité à réprimer les manifestants à travers une féroce campagne ayant fait des dizaines de milliers de victimes ».

    Le 8 mai 1945, alors que la France célébrait la victoire des démocraties sur le nazisme, des manifestations indépendantistes avaient lieu à Sétif, Guelma et Kherrata, trois villes de l’Est algérien, où des nationalistes défilèrent, drapeaux algériens à la main. Ces rassemblements furent brutalement réprimés par les forces coloniales françaises, faisant des milliers de morts. Les Algériens parlent de 45 000 victimes. Les Français de 1 500 à 20 000 morts, dont 103 Européens.

    « Crime contre l’humanité »

    « Le 8 mai est une date symbole. Le symbole de la rupture, de la cassure définitive entre la France coloniale et l’Algérie colonisée », souligne Fouad Soufi, archiviste et historien, chercheur au Centre de recherches en anthropologie sociale et culturelle d’Oran (nord-ouest).

    Un député du Front de libération nationale (FLN), majoritaire au Parlement et parti de l’ex-président déchu Abdelaziz Bouteflika, a estimé que « la France doit reconnaître ses crimes en Algérie durant la période coloniale et demander pardon ».

    En outre, la commission juridique de l’APN propose d’inclure un article sur « la criminalisation des actes perpétrés par le colonialisme français inique le 8 mai 1945 contre le peuple algérien ». Cette recommandation sera soumise au ministère des anciens combattants.
    (…).
    Solder le passé colonial

    Comme l’a encore prouvé la récente brouille diplomatique entre Alger et Paris à propos de la diffusion de deux documentaires français sur le mouvement du Hirak, les relations bilatérales restent volatiles. Même si Paris s’efforce de ne pas mettre d’huile sur le feu alors que le discours antifrançais demeure un puissant facteur de légitimation aux yeux des autorités algériennes. La France s’est ainsi gardée de toute critique après une série d’arrestations de militants du mouvement populaire qui réclame depuis février 2019 le départ de toute la classe dirigeante accusée d’avoir trahi les idéaux de la révolution algérienne.

    Ces crispations récurrentes se nourrissent de la perception à Alger que la France ne fait pas assez pour solder son passé colonial.

    Les autorités algériennes veulent remettre sur la table le dossier des « disparus » pendant la guerre d’indépendance (1954-1962) – plus de 2 200 personnes selon Alger – et celui des essais nucléaires français dans le Sahara algérien qui « ont fait et continuent à faire des victimes ».

    Le Monde.fr (extraits)
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