Et dire que la dictature marocaine suppute que ces deux présides sont marocaines à l'instar de la Mauritanie ou de l'ilot à chèvres de Persil!
- À la fin du Moyen Âge, les monarchies espagnole et portugaise cherchent à achever le grand mouvement de reconquête – Reconquista – de la péninsule Ibérique que les musulmans avaient envahie à partir de 711. Dès 1415, les Portugais s’emparent de la ville de Ceuta, située sur la rive sud du détroit de Gibraltar, à 15 kilomètres environ de la province de Cadiz ; en 1492, les “Rois catholiques” d’Espagne, Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille, prennent Grenade, mettant ainsi fin au dernier royaume musulman d’Al Andalus, puis prolongent leur avancée sur la côte nord de l’Afrique pour y installer des postes militaires, destinés à protéger les côtes andalouses des incursions des pirates barbaresques ; c’est ainsi que la place de Melilla est conquise en 1497.
Ces postes militaires, appelés fronteras, s’échelonnent alors le long des côtes méditerranéennes de l’Afrique du Nord jusqu'à l’actuelle Libye ; ils sont essentiellement défensifs et ne serviront jamais de point de départ pour une conquête de l’intérieur. La vie y est précaire car ils subissent les attaques fréquentes des tribus voisines et dépendent entièrement de l’approvisionnement en provenance d’Espagne.
En 1580, au hasard d’un aléa dynastique, Ceuta devient espagnole mais, bientôt, la plupart des fronteras, oubliées des Espagnols, seront perdues ou échangées (au cours du XVIIe siècle, un grand nombre d’entre elles seront reprises par les sultans du Maroc, en particulier par Moulay Ismaël. La place d’Oran, elle, sera restituée en 1791).
À la fin du XVIIIe siècle, l’Espagne ne possède plus que les villes de Ceuta et Melilla, ainsi que quelques rochers, los peñones (il s’agit d’Alhucemas et de Velez de la Gomera, et des îles Chafarinas situées près de la frontière algérienne), situés le long de la côte marocaine. Ces possessions sont alors utilisées par les gouvernements espagnols successifs qui y installent des bagnes (ou présides [de l’espagnol presidio], terme qui désigne alors les possessions espagnoles sur la côte marocaine) ; celui de Ceuta ne sera définitivement fermé qu’en 1912.
Au début du XXe siècle, l’Espagne, qui a perdu ses dernières colonies en 1898, cherche à “redorer son blason” d’ancienne puissance et tourne son regard vers le Maroc, encore indépendant mais très affaibli. En 1906, la conférence d’Algésiras réunit les puissances européennes au chevet du royaume du Maroc : sous prétexte de l’aider à se moderniser, c’est une véritable tutelle qui est mise en place, concrétisée en 1912 par l’instauration du protectorat franco-espagnol-.
- À la fin du Moyen Âge, les monarchies espagnole et portugaise cherchent à achever le grand mouvement de reconquête – Reconquista – de la péninsule Ibérique que les musulmans avaient envahie à partir de 711. Dès 1415, les Portugais s’emparent de la ville de Ceuta, située sur la rive sud du détroit de Gibraltar, à 15 kilomètres environ de la province de Cadiz ; en 1492, les “Rois catholiques” d’Espagne, Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille, prennent Grenade, mettant ainsi fin au dernier royaume musulman d’Al Andalus, puis prolongent leur avancée sur la côte nord de l’Afrique pour y installer des postes militaires, destinés à protéger les côtes andalouses des incursions des pirates barbaresques ; c’est ainsi que la place de Melilla est conquise en 1497.
Ces postes militaires, appelés fronteras, s’échelonnent alors le long des côtes méditerranéennes de l’Afrique du Nord jusqu'à l’actuelle Libye ; ils sont essentiellement défensifs et ne serviront jamais de point de départ pour une conquête de l’intérieur. La vie y est précaire car ils subissent les attaques fréquentes des tribus voisines et dépendent entièrement de l’approvisionnement en provenance d’Espagne.
En 1580, au hasard d’un aléa dynastique, Ceuta devient espagnole mais, bientôt, la plupart des fronteras, oubliées des Espagnols, seront perdues ou échangées (au cours du XVIIe siècle, un grand nombre d’entre elles seront reprises par les sultans du Maroc, en particulier par Moulay Ismaël. La place d’Oran, elle, sera restituée en 1791).
À la fin du XVIIIe siècle, l’Espagne ne possède plus que les villes de Ceuta et Melilla, ainsi que quelques rochers, los peñones (il s’agit d’Alhucemas et de Velez de la Gomera, et des îles Chafarinas situées près de la frontière algérienne), situés le long de la côte marocaine. Ces possessions sont alors utilisées par les gouvernements espagnols successifs qui y installent des bagnes (ou présides [de l’espagnol presidio], terme qui désigne alors les possessions espagnoles sur la côte marocaine) ; celui de Ceuta ne sera définitivement fermé qu’en 1912.
Au début du XXe siècle, l’Espagne, qui a perdu ses dernières colonies en 1898, cherche à “redorer son blason” d’ancienne puissance et tourne son regard vers le Maroc, encore indépendant mais très affaibli. En 1906, la conférence d’Algésiras réunit les puissances européennes au chevet du royaume du Maroc : sous prétexte de l’aider à se moderniser, c’est une véritable tutelle qui est mise en place, concrétisée en 1912 par l’instauration du protectorat franco-espagnol-.
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