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Pr Rachid Ouaissa de l’université Marburg en Allemagne : «La réflexion sur la rente est nécessaire pour la transition»

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  • Pr Rachid Ouaissa de l’université Marburg en Allemagne : «La réflexion sur la rente est nécessaire pour la transition»

    Intervenant, début de semaine, dans le cadre d’un cycle de conférences virtuelles sur la transition et l’assemblée constituante souveraine en Algérie, le professeur Rachid Ouaissa, politologue et directeur de la chaire «Politique du Proche et Moyen-Orient» au Centre des études moyen-orientales de l’université Marburg en Allemagne, a estimé que la demande la plus pertinente du mouvement populaire enclenché, à l’échelle nationale, le 22 février 2019, pour le changement du système, est l’amorce «d’un vrai processus de transition avec une assemblée constituante qui prendra son temps à établir une nouvelle constitution.

    Mais, il faut aussi, s’entendre sur les règles du jeu de l’alternance à la démocratie», a-t-il déclaré. Pour le même professeur, aujourd’hui, la génération du hirak est «taxée du sang puisqu’elle est celle de 1988, un moment important, a-t-il dit, raté aussi dans l’histoire de notre pays».

    Parlant toujours de la transition, le même chercheur a souligné, en outre, qu’il est aussi primordial au peuple de voir comment arracher aussi la rente des mains du pouvoir en place, car, a-t-il soutenu, elle consiste en un élément garant d’une démocratie durable. «Il faut justement créer un contre-pouvoir dans la société, et ce, afin d’arracher la rente des mains du pouvoir en place.

    Et ce, à travers le travail et l’investissement. Nous avons besoin d’un processus politique mais la nécessité d’intégrer la question de la rente dans les réflexions sur la transition est fondamentale», a-t-il confié avant de répondre à une question sur la justice transitionnelle qui doit être, selon lui, la finalité d’un processus qui remontera jusqu’à plusieurs décennies.

    Il cite, d’ailleurs, à titre illustratif, le cas de la Tunisie où la justice transitionnelle est remontée jusqu’à l’ère de Habib Bourguiba. «Mais, on doit toujours la transporter dans un contexte économique, social, culturel et historique d’un pays», a-t-il suggéré, tout en relevant la nécessité d’aller vers une transition qui doit «laisser aussi des petites fenêtres de sortie au pouvoir. Il faut négocier le départ du régime», a-t-il ajouté avant que le modérateur de la conférence n’intervienne pour expliquer, dans le même sillage, «qu’en sciences politiques, il existe tout un champ qu’on appelle la transitologie, une spécialité qui étudie le processus de changement d’un régime politique.

    C’est très pertinent surtout lorsqu’on sait ce qui s’est passé en Europe de l’Est et en Amérique latine où des transitions n’ont pas nécessairement abouti à une sortie de dictature vers un régime démocratique. Les pays en question se sont dirigés vers des régimes qui ont souvent des conceptions très réductrices de démocratie», a-t-il expliqué, pour synthétiser les réponses de la première série de questions posées au professeur Rachid Ouaissa.

    Ce dernier est revenu aussi sur la rente qui, doit être, a-t-il insisté encore, prise comme élément de la transition, car a-t-il laissé entendre, en Algérie, le pouvoir, c’est la rente. «D’ailleurs, même les puissances occidentales ont aussi profité de la rente comme elle a été gérée par les décideurs. Donc, il faut penser à un pacte avec la société, car après plus d’une année de la mobilisation populaire des millions d’Algériens qui ont investi la rue pour réclamer le changement du système, nous avons l’impression que le pouvoir ne fait que se régénérer au point de pousser, peut-être, le citoyen à regretter la période de Bouteflika.

    Le nombre des détenus du hirak ne cesse de se multiplier, la désignation des ministres se fait avec une aberrance remarquable et l’incompétence gangrène les institutions de l’Etat», a-t-il enchaîné. Pour le même conférencier, fondamentalement, la transition démocratique est l’une des voies qui peut mener le pays vers un Etat de droit basé sur une constitution consensuelle qui traduira les aspirations du peuple algérien. Par ailleurs, il est utile de rappeler que le professeur Rachid Ouaissa est l’auteur de plusieurs publications scientifiques axées, notamment sur les processus de transformation dans la région du MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient) et des relations euro-méditerranéennes.

    Actuellement, il préside le Center for Advanced Studies in the Maghreb (Mecam) basé à Tunis. Par ailleurs, notons aussi que les initiateurs de ce cycle de conférences, via le Net, sur la transition, intitulé «Autres regards : réflexions et débat sur l’Algérie», sont notamment, des universitaires issus de la diaspora algérienne établie au Canada, aux USA et en Europe.

    Ils invitent des chercheurs, des journalistes et des personnalités politiques pour un débat sur divers thèmes ayant trait à la révolution du sourire en marche, en Algérie, depuis le 22 février 2019.




    el watan
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