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L'oeil du cyclone

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  • L'oeil du cyclone

    L'oeil du cyclone est synonyme de calme mais de calme trompeur. L'expression courante, « être dans l'oeil du cyclone », ne se trompe pas, elle. C'est bien le calme après la tempête mais c'est aussi le calme avant le retour de la tempête. Un retour brutal et paroxystique avec des vents soufflant à de folles vitesses dans le sens inverse de ceux qui se déchaînaient avant que l'oeil ne ramène un calme provisoire. Les spécialistes s'intéressent de plus en plus à cette zone centrale des cyclones. Car c'est elle qui pourrait conditionner la marche des cyclones. Et on ne sait toujours pas prévoir complètement leur trajectoire et leur intensité.

    Un cyclone, ou hurricane, ouragan, typhon, est une forte dépression tropicale qui naît au-dessus de la mer lorsque celle-ci affiche des températures de surface supérieures à 26 °C sur plusieurs dizaines de mètres de profondeur. La faible pression et l'évaporation vont conduire à la formation de gigantesques nuages à forte ascendance verticale. Le jeu des hautes et basses pressions, anticyclone et dépression, va mettre en mouvement cet amas nuageux qui mesure de 500 à 1 200 kilomètres. La rotation de la Terre crée la force de Coriolis qui fait que les masses nuageuses vont se mettre à tourner dans le sens inverse des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère Nord, et dans le sens des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère Sud. La force de Coriolis va également influer sur la trajectoire de la tempête : si elle voyage d'est en ouest, elle sera ainsi progressivement décalée vers le nord.

    Ce mouvement tournant crée au centre de l'amas une zone appelée oeil, large de 40 kilomètres en moyenne (de 20 à 100 kilomètres). Il a la forme d'un entonnoir, plus large en haut qu'en bas, entouré d'une muraille nuageuse qui monte jusqu'à 14 à 18 kilomètres de hauteur. À l'intérieur de l'oeil, le vent est faible et le ciel peu nuageux. C'est dans le mur de nuages qui l'entoure que règnent les conditions les plus infernales du cyclone, vents violents et précipitations diluviennes.

    Les cyclones tropicaux très intenses ont des vents supérieurs à 210 km/h avec des rafales supérieures à 330 km/h. La vitesse record du vent mesurée au sol a été de 370 km/h. Alors que la pression atmosphérique « normale » est de 1 013 hectopascals (hPa), les plus basses pressions relevées dans l'oeil de cyclones ont été parfois en deçà de 900 hPa. Le record est détenu par le typhon Tip, dans le nord-ouest de l'océan Pacifique, dont la pression centrale mesurée le 12 octobre 1979 était de 870 hPa, créant des vents maximums soutenus de 305 km/h.

    90 cyclones par an sur la planète

    Pour les cyclones de l'Atlantique, c'est l'ouragan Gilbert qui détient le record de pression la plus basse mesurée avec ses 888 hPa le 13 septembre 1988, vingt-quatre heures après avoir dévasté la Jamaïque. Ses vents soutenus ont été estimés à 295 km/h. Gilbert détient également un autre record de l'hémisphère Nord, puisque sa pression atmosphérique a chuté de 72 hectopascals en vingt-quatre heures. Le record mondial est détenu par le supertyphon Forrest dans le nord-ouest du Pacifique qui a vu sa pression passer de 976 à 876 hPa (creusement de 100 hectopascals) en à peine vingt-quatre heures en septembre 1983. Les vents sont ainsi passés de 120 km/h à 285 km/h.

    Des chercheurs de l'université de Washington, à Seattle, ont récemment élucidé un phénomène clé pour comprendre comment évoluait l'intensité d'un cyclone. En étudiant les images radar du cyclone Rita, ils ont pu mettre en évidence le cycle de renouvellement du mur entourant l'oeil. Un mur extérieur se forme progressivement, tandis que le mur intérieur s'affaiblit. Les vents vont ainsi diminuer temporairement avant de se renforcer à nouveau quand le mur extérieur se met en place à la place du mur intérieur. Les chercheurs ont pu développer un modèle permettant des simulations informatiques des changements d'intensité des cyclones. Un outil qui devrait permettre de mieux prévoir leur devenir.

    Il y a en moyenne 90 cyclones par an sur la planète. Leur nombre est globalement stable depuis quelque trente-cinq ans. Mais des changements sont apparus dans leur intensité. Ainsi, le nombre et la proportion de gros et très gros ouragans (catégories 4 et 5) ont presque doublé depuis 1970 dans le Pacifique nord, le Pacifique sud-ouest et l'océan Indien. En revanche, en Atlantique nord, le nombre de cyclones a nettement augmenté depuis 1995. Par exemple, en 2004, la Floride a essuyé sa pire saison depuis 118 ans avec quinze ouragans dont six majeurs (force de 3 à 5). Et en 2005, trois cyclones de force 5 (Katrina, Rita et le plus puissant Wilma) ont touché le golfe du Mexique en quelques semaines.

    Nombre de climatologues voient là une conséquence du réchauffement climatique planétaire. La température de l'eau dans les zones tropicales des cinq bassins océaniques où se forment les cyclones a augmenté en moyenne de 0,5 °C entre 1970 et 2004. La naissance des cyclones étant largement tributaire de la température de l'eau, il n'est pas illogique de penser que le réchauffement aura une influence sur les cyclones. Nul doute qu'il faudra continuer, plus que jamais, à les avoir à l'oeil.

    Par le figaro

    Dans l'oeil de Katrina

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