Par Hamid Bellagha -2 juillet 2020
reporters.dz
Le professeur Khelifa Foudil a eu à nous dispenser de précieux conseils lors de l’entame de son travail sur les tests de dépistage de la Covid-19, le 25 mars dernier. Il revient sur nos colonnes pour nous parler du chemin parcouru depuis, et surtout de la fatigue chronique qui commence à affecter sérieusement les corps et les esprits.
Reporters : Vous avez commencé le 25 mars dernier à vous occuper des analyses des kits de prélèvements du CHU de Constantine. Trois mois après, quel bilan établissez-vous ?
Professeur Khelifa Foudil : Effectivement, nous avons commencé nos analyses le 25 mars 2020. Permettez-moi de préciser que nous couvrons l’Est algérien et non pas seulement la wilaya de Constantine. Nous avions au début une quinzaine de wilayas, actuellement elles sont douze, ce qui n’est pas une mince affaire eu égard au nombre croissant de cas que nous recevons chaque jour, sans arrêt.
Vous avez élu domicile au CRBt. Avez-vous eu l’aide nécessaire promise par les différentes parties impliquées ?
Nous avons élu domicile au niveau du CRBt pour des raisons de biosécurité. Ce centre est, en effet, doté d’un laboratoire de type P2 qui permet d’effectuer des analyses pour ce type de virus, hautement contagieux. La sécurité du personnel est garantie, ainsi que celle de l’environnement.
Un chiffre sur le nombre d’opérations que vous faites quotidiennement ?
Actuellement, nous effectuons jusqu’à 350 rt PCR par jour, c’est un nombre très important du fait de la complexité de cet examen.
On parle de burn-out dans les milieux sanitaires. Qu’en est-il au sein de votre équipe ?
Nos journées commencent à 7H30 pour se terminer vers 23H, minuit. Le burn-out nous guette effectivement et nous montrons tous des signes de fatigue morale et physique. Nous n’avons plus le temps pour faire quoi que ce soit d’autres, et nous n’avons presque plus de vie de famille.
On assiste à une augmentation inquiétante des cas positifs au Sras-cov 2 ces derniers jours en Algérie. Les causes ont-elles été identifiées ?
Nous avons constaté une augmentation importante de nouveaux cas juste après la fête de l’Aïd el Fitr. La raison est simple. Les citoyens n’ont plus respecté les mesures de prévention. Je pense qu’au début de la pandémie, il y avait en Algérie une réelle peur de la maladie, mais avec le temps et étant donné que la situation était maîtrisée, il s’est installé une fausse assurance dans la société qui a été à l’origine du relâchement. Les conséquences sont là, le virus est en train de se propager à grande vitesse et, comme on peut le constater, le nombre de contaminés est en augmentation. Toutes les structures sanitaires sont saturées.
Y a-t-il eu quelque part une faillite des structures de santé ?
Cette pandémie n’est pas seulement l’affaire de l’Etat, tout un chacun est responsable de ce qui se passe. Les citoyens doivent comprendre qu’en ne respectant pas les mesures de prévention, ils peuvent se contaminer et transmettre à leur tour le virus à leurs parents et grands-parents avec parfois des conséquences malheureusement dramatiques puisqu’il peut y avoir mort d’homme.
Et pour ceux qui doutent de l’existence du virus…
Oui, j’entends dire çà et là qu’il n’y a pas de Coronavirus en Algérie. Je peux vous assurer du contraire. Le virus est là et se propage dans toutes les couches de la société. Il tue de plus en plus. Alors si on tient à nos familles, on doit être vigilants plus que jamais.
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Le professeur Khelifa Foudil a eu à nous dispenser de précieux conseils lors de l’entame de son travail sur les tests de dépistage de la Covid-19, le 25 mars dernier. Il revient sur nos colonnes pour nous parler du chemin parcouru depuis, et surtout de la fatigue chronique qui commence à affecter sérieusement les corps et les esprits.
Reporters : Vous avez commencé le 25 mars dernier à vous occuper des analyses des kits de prélèvements du CHU de Constantine. Trois mois après, quel bilan établissez-vous ?
Professeur Khelifa Foudil : Effectivement, nous avons commencé nos analyses le 25 mars 2020. Permettez-moi de préciser que nous couvrons l’Est algérien et non pas seulement la wilaya de Constantine. Nous avions au début une quinzaine de wilayas, actuellement elles sont douze, ce qui n’est pas une mince affaire eu égard au nombre croissant de cas que nous recevons chaque jour, sans arrêt.
Vous avez élu domicile au CRBt. Avez-vous eu l’aide nécessaire promise par les différentes parties impliquées ?
Nous avons élu domicile au niveau du CRBt pour des raisons de biosécurité. Ce centre est, en effet, doté d’un laboratoire de type P2 qui permet d’effectuer des analyses pour ce type de virus, hautement contagieux. La sécurité du personnel est garantie, ainsi que celle de l’environnement.
Un chiffre sur le nombre d’opérations que vous faites quotidiennement ?
Actuellement, nous effectuons jusqu’à 350 rt PCR par jour, c’est un nombre très important du fait de la complexité de cet examen.
On parle de burn-out dans les milieux sanitaires. Qu’en est-il au sein de votre équipe ?
Nos journées commencent à 7H30 pour se terminer vers 23H, minuit. Le burn-out nous guette effectivement et nous montrons tous des signes de fatigue morale et physique. Nous n’avons plus le temps pour faire quoi que ce soit d’autres, et nous n’avons presque plus de vie de famille.
On assiste à une augmentation inquiétante des cas positifs au Sras-cov 2 ces derniers jours en Algérie. Les causes ont-elles été identifiées ?
Nous avons constaté une augmentation importante de nouveaux cas juste après la fête de l’Aïd el Fitr. La raison est simple. Les citoyens n’ont plus respecté les mesures de prévention. Je pense qu’au début de la pandémie, il y avait en Algérie une réelle peur de la maladie, mais avec le temps et étant donné que la situation était maîtrisée, il s’est installé une fausse assurance dans la société qui a été à l’origine du relâchement. Les conséquences sont là, le virus est en train de se propager à grande vitesse et, comme on peut le constater, le nombre de contaminés est en augmentation. Toutes les structures sanitaires sont saturées.
Y a-t-il eu quelque part une faillite des structures de santé ?
Cette pandémie n’est pas seulement l’affaire de l’Etat, tout un chacun est responsable de ce qui se passe. Les citoyens doivent comprendre qu’en ne respectant pas les mesures de prévention, ils peuvent se contaminer et transmettre à leur tour le virus à leurs parents et grands-parents avec parfois des conséquences malheureusement dramatiques puisqu’il peut y avoir mort d’homme.
Et pour ceux qui doutent de l’existence du virus…
Oui, j’entends dire çà et là qu’il n’y a pas de Coronavirus en Algérie. Je peux vous assurer du contraire. Le virus est là et se propage dans toutes les couches de la société. Il tue de plus en plus. Alors si on tient à nos familles, on doit être vigilants plus que jamais.
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