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Pas de trêve à espérer pour l'épidémie de la Covid-19

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  • Pas de trêve à espérer pour l'épidémie de la Covid-19

    Les nouvelles de ces derniers jours ne sont pas très bonnes que ce soit dans le monde comme au Maroc, notamment avec l’annonce d’un nouveau foyer de contaminations, détecté jeudi 2 juillet, dans une usine de la ville de Safi, qui a été placée en quarantaine samedi soir dernier. Cette mesure aussi rapide et 'brutale", traduit bien l’inquiétude des autorités sanitaires. Avec raison ! Une partie de la population croît que l'épidémie est vaincue et vit dans l'illusion presque « lyrique » de la victoire annoncée avec le déconfinement !
    Le reconfinement des foyers de contamination apparaît également , aux yeux des autorités algériennes, comme la seule manière de juguler la propagation de la maladie : 18 communes de la wilaya de Sétif, entrent ainsi en reconfinement ce mercredi 8 juillet
    Et pourtant l’épidémie flambe partout dans le monde. A l’échelle mondiale, le nombre de cas – et de victimes – du Covid-19 continue de croître. Et si la tendance globale est à un assouplissement des mesures prises contre la pandémie et à une sortie d’un confinement, certaines zones suivent le mouvement inverse. La Chine a été la première à le faire, en reconfinant une partie de Pékin, dès le 16 juin. Depuis, d’autres régions ou villes ont fait de même, et 9 millions de personnes, au moins, sont désormais reconfinées au 8 juillet.
    En fait, Il n'y a pas d'armistice à attendre avec la covid-19 : on a juste remporté la première bataille, la plus importante certes, mais pas la guerre. Et c'est en restant vigilant partout qu'on la gagnera

    Un relâchement généralisé de la vigilance
    Alors que le ministre de la Santé au Maroc, Khalid Aït Taleb, et les autorités sanitaires, notamment le directeur de l'épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé, Mohamed El Youbi, s'évertuent à mettre en garde la population contre tout relâchement dans le respect des mesures de protection contre la diffusion du virus (port du masque, distanciation, hygiène...), on oublie toute prudence dans l’espace public. On constate même que les fonctionnaires ne portent même pas, ou très peu, le masque dans certains services locaux alors qu’ils sont pourtant censés donner l'exemple à la population ! Le même phénomène est constatée en Algérie.
    On peut comprendre cet envie de reprendre le cours normal de la vie, d’aller à la plage, de se prélasser à la terrasse d’un café… mais pas jusqu’à perdre tous les réflexes durement acquis avec le confinement ! Même s’il est vrai qu’avec les fortes chaleurs de l’été le port du masque peut s’apparenter à une torture difficile à endurer … mais qu’au moi
    ns on garde la distanciation à chaque instant !

    Un bilan mondial lourd de menaces à venir
    Selon un bilan établi par l’Agence France Presse (AFP), ce dimanche 5 juillet, la pandémie a fait au moins 530.865 morts dans le monde pour plus de 11 millions de cas d'infection diagnostiqués dans 196 pays et territoires.
    Toujours selon ce bilan, Les Etats-Unis sont le pays le plus touché (129.676 décès annoncés). Suivent, par ordre, le Brésil (64.265), le Royaume-Uni (44.198), l'Italie (34.854), le Mexique (30.366), la France (29.893). Avec plus de 11 400 décès annoncés officiellement, l'Iran est par ailleurs le pays le plus durement touché par la pandémie au Proche et au Moyen-Orient.
    Vendredi 4 juillet, le responsable des urgences sanitaires à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Michael Ryan, a d’ailleurs appelé les pays touchés à "se réveiller" face à la menace en indiquant : "Il est vraiment temps que les pays regardent les chiffres. S'il vous plaît, n'ignorez pas ce que vous disent les chiffres, a-t-il dit. Les gens doivent se réveiller. Les chiffres ne mentent pas et la situation sur le terrain ne ment pas"

    Des situations explosives partout à travers la planète !
    Petit tour d’horizon des endroits qui reconfinent ou vivent des situations difficiles
    Etats Unis
    Les États-Unis battent des records de contaminations avec 60.000 nouveaux cas le mardi 7 juin selon l'université Johns Hopkins. Plus de 1100 personnes sont décédées en 24 heures de la Covid-19. Le directeur de l'Institut américain des maladies infectieuses, Anthony Fauci, a jugé que son pays était encore «enfoncé jusqu'aux genoux» dans la pandémie. Il est membre de la cellule de crise présidentielle sur le coronavirus et le président Donald Trump n’est pas d’accord avec lui ! Belle cacophonie en perspective !
    Le masque est ainsi devenu une affaire partisane: refusé par Donald Trump et par nombre de ses partisans, mais porté par tout responsable démocrate, à commencer par son adversaire pour la Maison Blanche, Joe Biden.
    Par ailleurs, l’Etat de Floride a annoncé, ce week-end dernier, un record de cas de Covid-19 avec 11 458 cas en 24 heures Un couvre-feu a même été décrété, à partir de 22 heures et jusqu’à 6 heures le matin, dans la région la plus peuplée de l’état autour de Miami.
    Sur la carte du Covid-19 aux États-Unis, la Floride est désormais en noir ! Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, républicain et soutien de Trump, a soutenu, avec un fatalisme qui a laissé perplexe les experts, que la hausse des cas dans son état était due à l'activité sociale des jeunes, précisant même :"On ne peut pas les en empêcher ; ils sont jeunes, ils font ce qu'ils veulent" C’est dans cet État, à Jacksonville, au nord de Miami, que Donald Trump prévoit d’organiser fin août la convention républicaine et son investiture pour la présidentielle de novembre !

    Brésil
    Le Brésil compte plus de 65 000 morts et 1,6 million de cas confirmés mais son président, Jair Bolsonaro, continue de minimiser la pandémie en exhortant les gens à reprendre le travail. Bien qu’atteint très récemment par lle coronavirus, il joue encore au « négationniste » en retirant son masque en public et en ne respectant pas la distanciation physique. Il a d’ailleurs récemment réussi à édulcorer considérablement une loi censée rendre le port du masque obligatoire sur l’ensemble du territoire

    Australie
    La situation se complique : face à une nouvelle poussée de cas, les autorités ont décidé que Melbourne, la seconde ville du pays, devait entamer un nouveau confinement, pour une période d'au moins six semaines. Au total, plus de cinq millions de personnes (soit un cinquième de la population du pays !) ont reçu ce nouvel ordre de confinement qui entrera en vigueur le 8 juillet a indiqué le Premier ministre de l'État de Victoria, Daniel Andrews. Pratiquement, l'Etat de Victoria est isolé du reste du pays : policiers et militaires surveillent ses frontières avec drones et avions.

    Allemagne
    Le ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Armin Laschet (démocratie-chrétienne, CDU), a dû se résoudre à reconfiner deux cantons (Kreise) comptant environ 645 000 habitants , mardi 23 juin, à la suite de la découverte d’un important foyer de contamination dans le plus grand abattoir d’Europe (à Rheda-Wiedenbrück), dont un peu plus de 1 500 des 7 000 employés ont été testés positifs. Des seize présidents de région d’Allemagne, il a été pourtant le premier à réclamer la levée des mesures de restrictions en Allemagne !
    Espagne
    En Espagne, on assiste à des reconfinements locaux.70 000 habitants d'une région côtière du nord-ouest de l'Espagne y sont à nouveau soumis à partir de ce dimanche 5 juillet. Ils ne pourront ni sortir de la zone ni se réunir à plus de 10 personnes. Samedi 4, une zone de 200 000 habitants autour de Lerida, en Catalogne, a subi le même sort.

    Inde
    Le ministère de la Santé a rapporté ce dimanche un peu moins de 25 000 nouveaux cas en 24 heures, soit la plus forte hausse depuis le début de la pandémie dans ce pays. La propagation du virus est particulièrement forte dans les grandes « mégalopoles » de Bombay et Delhi. Pour faire face à l’afflux de malades asymptomatiques ou aux symptômes légers, la capitale indienne a transformé un centre consacrée aux rassemblements religieux en un gigantesque centre d’isolement d’une capacité de 10 000 lits, pour certains en carton.

    Afrique du Sud
    Ce pays a enregistré un nombre impressionnant de 10 853 nouveaux cas samedi dernier, et les autorités sanitaires s'attendent même à un pic de contaminations à venir à cause justement d’un relâchement des comportements après le confinement. Au total, depuis le mois de mars, le nombre de cas s’élève à près de 190 000.
    Pour aider le personnel médical à faire face à cette flambée, des médecins militaires ont été déployés. Cette recrudescence des cas de contamination intervient alors qu’un déconfinement progressif a débuté en juin.

    Madagascar
    Deux mois après son déconfinement, Antananarivo, la capitale de Madagascar (1,6 million d’habitants), a été de nouveau placée en confinement le 6 juillet en raison d’un regain de propagation du coronavirus, tout juste huit semaines après un déconfinement débuté le 11 mai.

    Une seconde vague à venir : comment éviter ce rebond ?
    Pour le professeur Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, l’épidémie pourrait repartir bien avant l’automne en France. “Je crains une seconde vague dès cet été”, a-t-il confié dans une interview, le lundi 6 juillet. Il a d’ailleurs indiqué que son unité Covid à la Pitié-Salpêtrière était pleine.
    L'épidémiologiste français, Antoine Flahault, estime quant à lui que "la question ne devrait pas être de savoir s'il y aura ou non une deuxième vague." La "bonne attitude", selon lui, "serait de faire comme si elle allait arriver et de s'y préparer au mieux, en faisant tout pour retarder le plus possible l'hypothèse d'un nouveau confinement."

    Il faut continuer le combat avec obstination, endurance, et discipline au Maroc comme en Algérie !
    Les marocains ont dans l’ensemble fait preuve de beaucoup de discipline et d’abnégation lors du confinement, permettant ainsi le contrôle de l’épidémie. Il ne s’agit pas maintenant de faiblir afin ne pas se retrouver à devoir faire face à une seconde « grosse » vague épidémique : restons tous vigilants dans la rue, les commerces, les lieux de travail ou de loisirs…! C’est un combat de longue haleine et il n’y aura pas de trêve.
    On aura de toute façon à affronter ce risque de retour de la pandémie ; le tout, c'est de savoir si elle se réduira à des « vaguelettes » ou à une forte vague, si on continue à être trop « décontractée ».
    Il faut malheureusement aussi s’attendre à ce que ce coronavirus devienne saisonnier avec des épidémies répétitives au cours des prochaines années. Avec l’espoir que cette maladie devienne plus bénigne !
    En attendant nous n’avons ni vaccin ni molécule miracle ! Continuons de nous protégeons nous pour épargner les plus faibles face à ce fléau !
    Casablanca, le 8 juillet 2020
    Dr MOUSSAYER KHADIJA
    Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie
    Présidente de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM), Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Ancienne chef de service à l’Hôpital de Kenitra, Ancienne interne aux Hôpitaux de Paris – Pitié Salpêtrière – Hôpital Charles Foy
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