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Neruda : Ode au magniola

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  • Neruda : Ode au magniola

    Ô blancheur
    entre
    toutes les blancheurs,
    fleur immaculée,
    amour resplendissant,
    odeur de neige blanche
    et de citrons,
    secrète secrétaire
    de l’aurore,
    coupole
    des cygnes,
    rayonnante apparition!
    Comment
    te chanter sans
    toucher
    ta
    peau très pure,
    t’aimer
    seulement
    aux pieds
    de ta beauté,
    et t’emporter
    dormante
    dans l’arbre de mon âme,
    resplendissante, ouverte,
    aveuglante,
    sur la forêt obscure
    des songes!
    P Neruda
    Résistez. Gardez par-dessus tout l'amour de la liberté et votre sens critique...... Combattez par l'espérance un pessimisme trop justifié.» Jean d'Ormesson

  • #2
    Merci pour ce poème.

    Pablo Neruda savait aussi faire preuve d'un humour très fin et touchant:
    Ode à l'artichaut

    L’artichaut
    au cœur tendre
    s’est vêtu en guerrier.
    Droit, il a construit
    un petit dôme,
    il est resté
    imperméable
    sous
    ses écailles.
    A ses côtés,
    les végétaux fous
    se sont hérissés,
    se sont faits
    vrilles, clochetons,
    bulbes émouvants.
    Dans le sous-sol
    s’est endormie la carotte
    aux moustaches rouges,
    la vigne
    a fait sécher les sarments
    par où monte le vin,
    le chou s’est appliqué
    à essayer des jupes,
    la marjolaine
    à parfumer le monde,
    et le doux artichaut,
    là-bas dans le jardin,
    habillé en guerrier,
    bruni
    comme une grenade,
    fier.
    Et un jour,
    côte à côte,
    dans de grandes corbeilles
    en osier, il est allé
    par le marché réaliser son rêve
    le service armé.
    En rangs
    jamais il ne fut si martial
    qu’à la foire,
    les hommes
    au milieu des légumes
    avec leurs chemises blanches
    étaient
    maréchaux
    des artichauts.
    Les rangs serrés,
    les ordres criés,
    et la détonation
    d’un cageot qui tombe.
    Mais alors
    vient Maria
    avec son panier,
    elle choisit
    un artichaut,
    sans peur,
    elle l’examine, l’observe
    à contre-jour comme si c’était un œuf,
    l’achète,
    le mêle
    dans son sac
    avec une paire de chaussures,
    un chou pommé et une
    bouteille
    de vinaigre
    jusqu'à ce qu'
    entrant dans la cuisine
    elle l'immerge dans la marmite.
    Ainsi s'achève
    en paix
    cette carrière
    de végétal armé
    qu'on appelle artichaut.
    Puis,
    une écaille après l'autre
    nous dévorons
    le délice
    et mangeons
    la pâte pacifique
    de son cœur vert.
    Pablo Neruda

    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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    • #3
      Benam

      oui je connaissais cet amusant texte!

      merci d'avoir posé ici cet autre ode montrant un autre versant de cette montagne qu'est P. Neruda.
      Résistez. Gardez par-dessus tout l'amour de la liberté et votre sens critique...... Combattez par l'espérance un pessimisme trop justifié.» Jean d'Ormesson

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