L’alliance tripartisane, ANR-UDR-MDS, a animé, hier, à la Maison Abdelhak Benhamouda, siège central de la Centrale syndicale, un meeting populaire. Les chefs des trois partis, Reda Malek, Amara Benyounes et Hocine Ali, se sont relayés à la tribune pour dénoncer les attentats terroristes du 11 avril dernier et ont, par ailleurs, saisi l’opportunité de cette manifestation publique pour rassurer quant à la poursuite de l’effort de structuration déjà engagée du pôle démocratique et républicain.
La mobilisation n’était pas, il est vrai, celle des grands jours, mais les discours servis par chacun des trois orateurs avaient de quoi rasséréner une opinion quasiment otage ces dernières années du laïus réconciliateur. La salle était à moitié vide, en dépit d’un rappel des troupes depuis des wilayas de l’est, du centre et de l’ouest du pays et acheminées jusqu’à Alger par bus. Le discours était, lui, plein et en rupture radicale avec les salves discursives redondantes des parrains et des convertis à la réconciliation nationale.
Et c’est au président de l’ANR, Reda Malek, qu’est revenu l’honneur de marquer en premier la ligne de démarcation avec l’intégrisme et de clamer haut et fort, malgré une voix qui avait de la difficulté à porter haut, la poursuite de la lutte contre son expression armée, le terrorisme. «On est là aujourd’hui pour dénoncer, comme un seul homme, le terrorisme. Un terrorisme contre lequel on n’a pas cessé de lutter depuis une quinzaine d’années», a-t-il martelé, soulignant que «le terrorisme vise à saborder les fondements de l’Etat».
Pour l’auteur de «la peur doit changer de camp», les attentats du 11 avril dernier «sont un acte provocateur contre l’Etat algérien indépendant». Ceci en ce que, devait-il expliquer, l’un d’entre eux avait ciblé le Palais du gouvernement qui est l’un des symboles de la Révolution algérienne. «On ne permettra jamais que l’on touche aux symboles de la Révolution.»
Le président de l’ANR, contrairement aux officiels qui s’esquintent à faire accroire que le terrorisme est fini, a affirmé, en outre, que le terrorisme n’est pas fini et qu’il faudra davantage de détermination dans la lutte pour son éradication.
S’agissant des projections politiques que son parti travaille à atteindre, Reda Malek a souligné la nécessité de poursuivre l’effort pour bâtir une coordination républicaine, laquelle devra s’élargir à toutes les forces vives de la nation. «Un Etat républicain sans républicains est synonyme d’échec», a-til épilogué son intervention, cédant la parole au secrétaire général (UDR) Amara Benyounes qui, lui, se voulant volontiers polémiste, a tout de go porté l’estocade à deux figures parmi le personnel politique qui avait pris part au rassemblement de mardi dernier à la coupole Mohamed-Boudiaf, en l’occurrence le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem et la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. «Ça me reste en travers de la gorge d’entendre Louisa Hanoune et Abdelaziz Belkhadem parler de la lutte contre le terrorisme. Il y a lieu de rappeler que l’un et l’autre étaient à Sant’Egidio pour vendre le «qui-tue-qui ?», pendant l’attentat terroriste du boulevard Amirouche. Il ne faut pas qu’ils usurpent un combat qui n’est pas le leur, comme l’ont fait ceux qui ont rejoint la Révolution au moment du cessez-le-feu, un certain 19 mars 1962», a-t-il soutenu, ajoutant que «c’est le peuple algérien qui a vaincu le terrorisme, contre Louisa Hanoune et Belkhadem».
Le secrétaire général de l’UDR a saisi cette halte de dénonciation du terrorisme pour dire que «c’est le terrorisme fondamentaliste qui tue en Algérie» et qu’il «ne s’attendait pas à encore entendre en 2007 l’interrogation sur qui tue en Algérie».
Amara Benyounes, comme pour répliquer à Louisa Hanoune qui a pointé un doigt accusateur aux Américains, a affirmé que ce ne sont pas les Américains qui sont allés dénicher à Bourouba le kamikaze qui s’est fait exploser contre le Palais du gouvernement.
Benyounes, qui, donc, reste éradicateur, tout comme Ouyahia, ne pense pas que ce soit la pauvreté qui produit le terrorisme. «Ben Laden, qui reste le plus grand terroriste que l’humanité ait connu, est un archimillionnaire en dollars.» Le secrétaire général de l’UDR a avoué, par ailleurs, être resté un «janviériste » convaincu. «Je salue les généraux qui ont stoppé en 1992 le processus électoral. Je les soutiens dans le processus de lutte contre le terrorisme et je les défends».
De l’alliance politique que son parti compte bâtir avec l’ANR et le MDS, Amara Benyounes a affirmé qu’elle n’est aucunement tributaire du résultat électoral. «Quel que soit le résultat électoral, nous poursuivrons la construction du pôle démocratique. » Le secrétaire général du MDS, qui a pris la parole en dernier, a déclaré croire, lui aussi, en cette perspective. Ceci même si d’aucuns ont eu à noter la difficulté politique éprouvée par le MDS à intégrer l’alliance électorale ANRUDR.
Pour Hocine Ali, il va sans dire que le terrorisme est produit par l’intégrisme islamiste et qu’il faudra combattre aussi bien militairement que politiquement. Cela étant, les trois orateurs ont soigneusement évité d’évoquer la réconciliation nationale que le pouvoir continue à faire valoir comme une option cardinale. C’est tout juste si une banderole estampillée MDS et accrochée bien visible, face à l’assistance, consigne le rappel de ce qui fut une position du parti ouvertement clamée auparavant : «Pas d’impunité pour l’islamisme assassin.»
Par Le Soir
La mobilisation n’était pas, il est vrai, celle des grands jours, mais les discours servis par chacun des trois orateurs avaient de quoi rasséréner une opinion quasiment otage ces dernières années du laïus réconciliateur. La salle était à moitié vide, en dépit d’un rappel des troupes depuis des wilayas de l’est, du centre et de l’ouest du pays et acheminées jusqu’à Alger par bus. Le discours était, lui, plein et en rupture radicale avec les salves discursives redondantes des parrains et des convertis à la réconciliation nationale.
Et c’est au président de l’ANR, Reda Malek, qu’est revenu l’honneur de marquer en premier la ligne de démarcation avec l’intégrisme et de clamer haut et fort, malgré une voix qui avait de la difficulté à porter haut, la poursuite de la lutte contre son expression armée, le terrorisme. «On est là aujourd’hui pour dénoncer, comme un seul homme, le terrorisme. Un terrorisme contre lequel on n’a pas cessé de lutter depuis une quinzaine d’années», a-t-il martelé, soulignant que «le terrorisme vise à saborder les fondements de l’Etat».
Pour l’auteur de «la peur doit changer de camp», les attentats du 11 avril dernier «sont un acte provocateur contre l’Etat algérien indépendant». Ceci en ce que, devait-il expliquer, l’un d’entre eux avait ciblé le Palais du gouvernement qui est l’un des symboles de la Révolution algérienne. «On ne permettra jamais que l’on touche aux symboles de la Révolution.»
Le président de l’ANR, contrairement aux officiels qui s’esquintent à faire accroire que le terrorisme est fini, a affirmé, en outre, que le terrorisme n’est pas fini et qu’il faudra davantage de détermination dans la lutte pour son éradication.
S’agissant des projections politiques que son parti travaille à atteindre, Reda Malek a souligné la nécessité de poursuivre l’effort pour bâtir une coordination républicaine, laquelle devra s’élargir à toutes les forces vives de la nation. «Un Etat républicain sans républicains est synonyme d’échec», a-til épilogué son intervention, cédant la parole au secrétaire général (UDR) Amara Benyounes qui, lui, se voulant volontiers polémiste, a tout de go porté l’estocade à deux figures parmi le personnel politique qui avait pris part au rassemblement de mardi dernier à la coupole Mohamed-Boudiaf, en l’occurrence le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem et la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. «Ça me reste en travers de la gorge d’entendre Louisa Hanoune et Abdelaziz Belkhadem parler de la lutte contre le terrorisme. Il y a lieu de rappeler que l’un et l’autre étaient à Sant’Egidio pour vendre le «qui-tue-qui ?», pendant l’attentat terroriste du boulevard Amirouche. Il ne faut pas qu’ils usurpent un combat qui n’est pas le leur, comme l’ont fait ceux qui ont rejoint la Révolution au moment du cessez-le-feu, un certain 19 mars 1962», a-t-il soutenu, ajoutant que «c’est le peuple algérien qui a vaincu le terrorisme, contre Louisa Hanoune et Belkhadem».
Le secrétaire général de l’UDR a saisi cette halte de dénonciation du terrorisme pour dire que «c’est le terrorisme fondamentaliste qui tue en Algérie» et qu’il «ne s’attendait pas à encore entendre en 2007 l’interrogation sur qui tue en Algérie».
Amara Benyounes, comme pour répliquer à Louisa Hanoune qui a pointé un doigt accusateur aux Américains, a affirmé que ce ne sont pas les Américains qui sont allés dénicher à Bourouba le kamikaze qui s’est fait exploser contre le Palais du gouvernement.
Benyounes, qui, donc, reste éradicateur, tout comme Ouyahia, ne pense pas que ce soit la pauvreté qui produit le terrorisme. «Ben Laden, qui reste le plus grand terroriste que l’humanité ait connu, est un archimillionnaire en dollars.» Le secrétaire général de l’UDR a avoué, par ailleurs, être resté un «janviériste » convaincu. «Je salue les généraux qui ont stoppé en 1992 le processus électoral. Je les soutiens dans le processus de lutte contre le terrorisme et je les défends».
De l’alliance politique que son parti compte bâtir avec l’ANR et le MDS, Amara Benyounes a affirmé qu’elle n’est aucunement tributaire du résultat électoral. «Quel que soit le résultat électoral, nous poursuivrons la construction du pôle démocratique. » Le secrétaire général du MDS, qui a pris la parole en dernier, a déclaré croire, lui aussi, en cette perspective. Ceci même si d’aucuns ont eu à noter la difficulté politique éprouvée par le MDS à intégrer l’alliance électorale ANRUDR.
Pour Hocine Ali, il va sans dire que le terrorisme est produit par l’intégrisme islamiste et qu’il faudra combattre aussi bien militairement que politiquement. Cela étant, les trois orateurs ont soigneusement évité d’évoquer la réconciliation nationale que le pouvoir continue à faire valoir comme une option cardinale. C’est tout juste si une banderole estampillée MDS et accrochée bien visible, face à l’assistance, consigne le rappel de ce qui fut une position du parti ouvertement clamée auparavant : «Pas d’impunité pour l’islamisme assassin.»
Par Le Soir
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