Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le rôle d'un wali en temps de Covid 19

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le rôle d'un wali en temps de Covid 19

    Le rôle d'un wali en temps de Covid 19

    Lequotidien d'Oran
    par El Yazid Dib
    21 juillet 2020


    Nous allons dire que peut faire un wali face au devoir qui à lui s'impose et au laxisme des administrations qui l'entourent ? Mais également que peut-il faire face à l'indiscipline d'un certain pan de peuple en pareille situation ? C'est de là qu'émerge son rôle de catalyseur, de fédérateur de forces positives.

    Quel que soit l'apparat que l'on porte, l'uniforme que l'on endosse ou le poste que l'on occupe, l'essence profondément humaine finira un jour, le temps d'une crise par redécouvrir sa véritable espèce. La faiblesse humaine. Dans tous ses sens nobles et positifs. Epris par cette idylle fonctionnelle, cherchant à chaque coup le comment fabriquer une image qui n'en est pas authentiquement sienne, l'homme-lige, héros d'un mandat ou d'une mission, s'oublie vite et se perpétue à croire à la durée du rôle. Il pense être dilué dans l'espace de cet entre-temps, de cette obligation de réserve qui tout au long de son cheminement carrièral a fini par le fondre dans la peau d'un véritable otage du système. Il se tait ou parle peu en toute circonstance. Le mutisme est une garantie de survie. Du moins en ce qui concerne la cuisine de l'Etat, celle des hommes, des positons, du courage de certains ou de la fausseté et de la compromission des autres. Dans ces espaces-là, il n'y a pas assez de place pour le cran et la hargne de continuer d'être soi et savoir garder sa pauvre petite tête sur ses épaules. Ceux qui n'étaient hier qu'une infime somme emplie de contrariétés et bourrée de complexités croient par le mirage du poste qu'ils peuvent mettre à l'abri l'indigence caractérielle qui les transcendait. Ceci est une généralité, évidemment.

    En fait ce wali est-il un personnage politique, un manager gestionnaire ou un simple haut fonctionnaire? Le tempérament, le comportement et la carrure d'un Wali sont, en l'absence de critères intrinsèques ; une affaire de personnes. Une question de look, de punch et de gabarit. Ils ne peuvent être tous alignés à la même enseigne. Des walis mous, d'autres en excédent de zèle. Quoique depuis le 22 février l'excès a disparu pour être savamment supplanté par un populisme granitaire et dévoilé. Le résultat à obtenir dans chacune des wilayas ne peut être identique à un autre dans une autre wilaya. Tout comme un wali qui aurait donné quelques choses de positif ailleurs n'est pas sensé l'obtenir là où il est. Voyez-vous, c'est une autre question de ratio, de profil et d'adéquation. Il y a des walis qui fabriquent des trottoirs et des murettes, des visites et des parlottes d'autres qui font croire que le présent n'est que dans l'avenir. Et cet avenir n'arrivera jamais. Promesse, promesse.

    Voilà qu'ils se sont mis en mission spéciale pour lutter contre le mortel virus. A peine la rencontre avec le président de la république terminée les exhortant à plus d'engagement, que certains ont déjà pris des mesures au niveau de leur territoire. Voilà que tous ou presque s'accourent à ordonner un confinement sur certains portions de leur territoire. Y avait-il un obstacle quelconque pour ne pas l'avoir fait un peu plus tôt, soit avant que le ministère de l'intérieur ne prenne la décision en premier pour Sétif ? Pourtant cette faculté était à portée de leurs mains. Le wali est par principe le dépositaire légal de l'autorité de l'Etat dans la wilaya, un chef de gouvernement local.

    La première certitude est celle de ne pas se sentir obligé de distribuer des masques en pleine rue. Il y a des organes pour le faire. C'est aussi de ne pas tenir un discours rébarbatif et qui n'a rien engendré comme effets escomptés. Sensibiliser est une tâche de spécialistes, décider est un devoir de wali. Déléguer dans un brouhaha des attributions propres à des entités étatiques à une société dite civile, cela équivaut à léguer des portions de sa propre responsabilité. Penser mettre à contribution des organisations associatives par injonctions, cela aussi s'apparente à une action semi-politique autant le faire avec les partis -grands déserteurs- et à eux de mobiliser leurs militants. A ce niveau là, l'on n'exerce pas uniquement une fonction publique, on est le service public. Convoquant certains d'entre eux, la présidence de la république avait souligné le mercredi que cette «mise au point» était dédiée à faire face aux «inexécutions des mesures de prévention et aux agissements bureaucratiques face à la gestion de la pandémie». En conférant aux walis la plénitude des attributions en termes d'approvisionnement le président semble ainsi bannir tout motif d'insuffisance de moyens ou d'obstacles procéduraux susceptible d'être brandi par les uns ou les autres. Ils ont dorénavant tout pouvoir de réquisition, lequel d'ailleurs leur était bien dévolu mais sa mise en œuvre tergiversait toujours entre l'incertitude et l'hésitation. Le sentiment d'un mauvais jugement ou d'une sentence inadéquate s'imposait comme une sérieuse vigilance. Maintenant que le pouvoir de réquisition se trouve explicitement corroboré par le président, l'espoir d'une bonne distribution de traitement est à guetter. Sauf si, un quelconque frémissement de pouvoir passer à l'acte ne puisse venir décourager silencieusement certains walis, toujours sur leur qui-vive, de peur d'être sommés un jour à s'en justifier. N'est-ce pas là, le risque du métier ? Face aux privilèges subsistent les risques. Face à la jouissance autoritaire subsiste la responsabilité gestionnelle.

    Au feu, on ne discute plus, on agit ! Oui, l'on ne gère pas par des procédures usuelles une urgence vitale. L'on ne s'astreint pas à un respect catholique d'une formalité administrative lorsque le péril apocalyptique est en la demeure. L'on doit agir vite, juste et efficacement. Y a pas de manuels pour ça ou un diplôme es-qualité; ce qui l'est par-contre pour ces commis de l'état ; n'est autre que la prise de responsabilité. Ne dit-on que gérer c'est prévoir ? À force de tergiverser dans l'hésitation ; le temps est laissé à la fatalité qui sait-on jamais réglera le problème. Le virus est plus alerte, plus intelligent. Il ne s'éloigne pas devant l'imprécision d'un commandement ou devant l'inconscience d'un comportement citoyen presque collectif. Nous allons dire que peut faire un wali face à l'indiscipline préventive d'un peuple en pareilles situation ? Mais également que peut-il faire face au laxisme des administrations qui l'entourent ? C'est de là qu'émerge son rôle de catalyseur, de fédérateur de forces positives. Le pouvoir de contrôle, d'intervention, de réquisition dont il est juridiquement investi le somme à agir en dehors de toute considération subjective. Ce n'est en bonne intention qu'une prise de responsabilité, parfois lourde de conséquences et salutaire pour l'ordre public en général. Ainsi Il n a pas de rôle, il a une responsabilité pleine et entière. C'est la genèse fondatrice d'ailleurs de tout emploi étatique de surcroit si l'on pèse assez lourd dans la balance des hiérarchies. Si le pouvoir, croit-on dire ne se partage pas, parfois la concertation qui est une vertu du partage ; enfante le bon ordre, le commandement réfléchi. Toute crise fait dépendre ses effets du traitement lié à ses causes. Il a été constaté, un peu partout une certaine mauvaise coordination des services de santé dans une même wilaya. Le président n'a pas manqué de signaler cette entrave inter-service. Ajoutons que la quintessence des missions du wali se confine fondamentalement dans l'animation et la coordination de l'activité des administrations décentralisées opérant sous sa coupe. Il en a plus qu'un droit de regard, le droit et le devoir du contrôle. Il est vrai que l'organisation des services sanitaires telle qu'elle fonctionne en temps normal fait qu'une certaine autonomie des uns bloque le rendement des autres. Chacun reste jaloux de ses moyens, de son oxygène des ses appareils respiratoires. La disproportion qui existe dans le rapport population contaminée et disponibilité de lits crée une inégalité que seul le wali, à défaut du directeur de la santé, peut valablement rééquilibrer. L'exploitation de toute possibilité .........

    Devant cette crise virale, logistique qui fait tuer des gens ; il est impératif que toute l'organisation territoriale des collectivités locales soit à reconfigurer. Un regard non seulement organique est à jeter là dedans, mais surtout une reconsidération des attributions des uns et des autres. Pour un test covid 19, plusieurs wilayas sont dépendantes d'autres. Il ne suffit pas d'élargir davantage de pouvoirs aux walis, mais de le cerner avec plus d'acariâtreté dans leur décentralisation. Et puis, dépasser ce schéma trop populiste de Bedoui qui développait, sans conviction un complexe vis-à-vis de tout ce qui est défini pompeusement comme électronique, biométrique. Rien de tout ca. Ni ville intelligente ou smart city, ni administration à domicile. Et si l'on avait touché un peu à l'administration sanitaire, la santé à domicile, le plateau hospitalier, le statut des corps médicaux ?

    A voir des walis se suffire juste à répercuter les «instructions « du président, agencer sine die des réunions où le bla-bla habituel est de mise, l'on se pose des questions sur l'utilité managériale et la plus-value personnelle de certains d'entre eux. Le président na pas besoin de porte-voix, mais de bras, de mise en pratique. Tous avaient tenu de telles réunions. Rares sont ceux qui sont descendus au fond du problème pour régler le problème, sinon, essayer de le restreindre. Tous ou presque, publient ces réunions sur le virtuel et ne décryptent pas les commentaires de leurs administrés, alors leur répondre est un péché originel. J'ai jamais lu une réponse à un commentaire et ce sur tous les murs des institutions officielles. Pourtant, ces commentaires traduiraient bien la vérité citoyenne et constituent un barème d'évaluation nonobstant l'égarement ou le hors-sujet des uns.

    Pour certains prenant parole sur écran TV ou sur leur page Facebook - qu'ils ne consultent jamais- se contentent de clamer ces formules obsolètes «des instructions ont été données» «...dans les prochains jours» «la loi doit être vigoureusement appliquée «et bien d'autres phraséologies qui sont loin de constituer des actes pratiques, du tangible, du palpable. Toutes les réunions qui se tiennent portent sur les mêmes mesures que l'on a édictées au début de la pandémie. On répète, on peaufine un peu, on élevé le ton de temps en temps, on remarque les défauts et les insuffisances, on dit aux autres de les corriger, on arrive tardivement à mettre le doigt sur les difficultés, on supplie le peuple de respecter le confinement, mais en finalité on ne fait rien de si audacieux, de si osé ou de si impopulaire à l'apparence.

    Malgré cette situation inédite en somme ; tout wali, on le suppose se sent directement impliqué. Il essaye de fournir le maximum qu'offre la disposition humaine. L'effort dans des cas reste cependant incomplet. Il accomplira toutefois son aura lorsqu'il est étayé par de l'ingéniosité et l'esprit d'étude et de prévoyance, pas par la dispersion ou les demi-mesures. L'habileté et la compétence doivent être attachées comme une peau sur le «corps» du wali. «Il n'est dégagé d'aucune des responsabilités qui lui incombent par la responsabilité propre de ses subordonnés.». Donc, il n'y a pas lieu de jeter un ou plusieurs griefs sur des chefs de daïra ou similaires responsables comme l'ont fait certains walis, prompts à se déresponsabiliser.

    .../...

  • #2
    .../...

    En finalité et par ce qui s'observe chaque jour comme comportements suicidaires, personne n'est en mesure de tenir une grosse frange du peuple à s'astreindre aux mesures de sécurité sanitaire. Que l'on ne vienne pas nous raconter des rengaines politiciennes que le peuple n'est pour rien, que les causes sont profondes. Oui les causes sont profondes, de l'école Benbouzid à l'abandon involontaire de la citoyenneté ; l'heure n'est pas aux règlements de compte. Des foules entières se ramassent, se bousculent, se concentrent et s'agglutinent autour de n'importe quoi. Des gens sans bavettes rôdent, aucune distanciation, pourtant la mort frappe chaque jour, chaque porte, chaque famille ou voisinage. Cette image d'une société tout aussi irresponsable est amèrement à déplorer et rend inéluctablement vaines toutes les décisions jusqu'ici prises. C'est vrai que l'on peut comme le dit-on ramener son enfant à l'école mais on ne peut pas le forcer à lire (sous-entendre l'on peut ramener son cheval à l'abreuvoir mais on ne peut pas l'obliger à boire). Nonobstant ces attitudes négatives et irréfléchies, ne disons pas de la majorité, il subsiste heureusement de l'espoir dans les remarquables efforts de solidarité que manifestent des personnes comptant aussi parmi ce peuple. Des actions de bienfaisance, de dons, d'assistance sont à enregistrer quand bien même en bravoure de ces merveilleux citoyens. Alors quel rôle à ce wali à l'égard de toutes ces scènes de part et d'autre ? Faire sortir l'armée ? Alors ; soyons des administrés vigilants, des facilitateurs de tâches, des citoyens mûrs et persuadés du grand malheur qui ne sème que la mort. Ne pas croire en ce qui se fait mal ou bien, en douter toujours, n'accorder pas de confiance, critiquer à juste titre la santé nationale ; mais de là à aller agresser un médecin, des infirmiers ou jouer à cache-cache avec les agents de sécurité ; ça frise la pire irresponsabilité. Que tout un chacun oublie un peu l'Etat, décharge les autres et érige en son sein, en soi-même un policier, un médecin, un imam, un gardien qui puisse lui garantir sa santé et celle au moins des siens. Porter un masque individuellement c'est protéger collectivement tout le monde. Garder ses distances c'est se distancier du virus. Se rincer les mains en aucun cas n'est l'affaire du wali. En face du rôle du wali, posons nous aussi la pertinente question quel rôle doit jouer le citoyen ?

    Par dépit ou esprit caricatural ; on peut dire en fin de toute analyse, parfois contradictoire que le wali est à prendre comme ce capitaine, commandant de navire en détresse devant diriger un équipage déboussolé et des passagers en panique.

    Commentaire

    Chargement...
    X