Coronavirus-
"Un traitement" de choc à Ain-Defla
Publié par LSA
le 21.07.2020
Des professionnels de la santé versés dans
la lutte contre le nouveau coronavirus (Covid-19) à Aïn Defla ont relevé
l’importance de recourir à des images "chocs et insoutenables" de personnes
souffrant du redoutable virus en guise de réplique au "laxisme" de certains
citoyens et leur refus d’observer les mesures barrières à même de
permettre l’endiguement de la pandémie.
Tout en mettant l’accent sur la nécessité de poursuivre la sensibilisation
inhérente aux dangers encourus par le non-respect des mesures barrières
édictées par les pouvoirs publics, ils ont estimé que pour des
considérations liées notamment au facteur temps et à la recrudescence des
cas de contaminations à la covid-19, il devient absolument urgent de
"passer à la vitesse supérieure" pour convaincre les partisans du déni de
l’existence de la maladie et les mettre "dos au mur".
"Alors que le monde ne cesse, chaque jour que Dieu fait, de recenser les
milliers de décès causés par le virus, ne voilà-t-il pas que des +esprits
éclairés+ en arrivent jusqu’à remettre en cause l’existence même de cette
maladie, l’assimilant à une pure affabulation", regrette le responsable du
service de mise en quarantaine des malades présentant des symptômes du
nouveau coronavirus à l’hôpital de Aïn Defla, Dr. Omar Belabbassi.
Se référant à l’adage selon lequel "une image vaut mieux que mille
discours", ce spécialiste des maladies respiratoires et allergiques,
actuellement confiné chez lui après qu’il eut été contaminé à la covid-19
par l’un de ses patients, soutient que le recours à des images montrant le
gémissement des malades en bute à une détresse respiratoire, sont à même de convaincre les plus sceptiques quant au caractère extrêmement dangereux de la maladie.
Il a averti que si des mesures plus draconiennes ne sont pas prises pour
stopper la recrudescence de la maladie ou, tout au moins, en atténuer de
l’avancée, il n’est pas exclu qu’à l’allure où vont les choses, des records
en matière de contamination soient atteints, appelant à tirer profit de
l’enivrement des Algériens pour les vidéo pour leur faire prendre
conscience de la dangerosité de la situation.
Il a, dans ce contexte, préconisé que des personnes guéries de la
covid-19, ou dont un proche ou ami en a été infecté ou en est décédé,
s’expriment sur Internet en vue de relater tout ce qu’elles ont enduré,
suggérant l’implication de spécialistes et du mouvement associatif pour
commenter certains aspects.
Selon lui, cette "offensive" est une étape "nécessaire" avant d’entamer la
seconde consistant à expliquer à la population qu’en l’absence d’un vaccin,
la cohabitation avec le virus "est inéluctable".
"En l’absence d’un vaccin, il est clair que l’on ne peut qu’être condamné
à cohabiter avec le virus mais il va falloir, au préalable, acculer les
partisans du déni de la maladie jusqu’à leur derniers retranchements afin
qu’ils daignent, enfin, observer les gestes barrières et qu’ils soient
parfaitement convaincus du bien-fondé de cette démarche", a-t-il insisté.
Lui emboîtant le pas, le directeur de la santé et la population (DSP) de
Aïn Defla, Dr Hadj Sadok Zoheir, tout en appelant à la poursuite de la
campagne de sensibilisation sur les dangers encourus par le non-respect des
mesures barrières, n’en a pas moins plaidé pour la nécessité de "frapper
les esprits" par le biais d’"images chocs" mettant en exergue la souffrance
du malade.
"Il ne s’agit nullement de verser dans le catastrophisme, mais compte tenu
de la recrudescence des contaminations au Covid-19 et de l’approche de la
rentrée sociale, il nous paraît impératif de passer à la vitesse supérieure
en vue de faire prendre conscience aux gens de la gravité de la situation
et de la nécessité de leur pleine implication dans la lutte menée contre la
pandémie", a-t-il souligné.
Atteint du coronavirus au tout début de la pandémie (il en est guéri à
présent), le DSP de Aïn Defla ne cesse, depuis lors, de mettre en garde
contre tout relâchement dans le respect des mesures barrières instaurées
dans le souci d’endiguer la pandémie.
"Là où le bât blesse, c’est que même de vieilles personnes ne semblent pas
se soucier outre mesure des proportions prises par l’épidémie, continuant à
penser que ce sont toujours les autres qui en seront atteints",
déplore-t-il.
Réfutant par ailleurs l’affirmation selon laquelle le virus "ne cible que
les personnes âgées et les profils à risques", il a noté qu’une plus grande
prise de conscience de la population sur les dangers de la maladie
permettra, à court terme, de diminuer de la pression à laquelle font face
les hôpitaux dans la prise en charge des patients atteints de la covid-19.
" La honte d’avoir été infecté par le coronavirus, un tabou destructeur"
Reconnaissant avoir appris en l’espace de quelques mois (depuis
l’avènement de la pandémie) bien plus de choses acquises des années durant, le directeur de l’Etablissement Public Hospitalier (EPH) de Aïn Defla,
Bouabdellah Habbiche s’est, pour sa part, attardé sur les personnes
infectées par le coronavirus, lesquelles nourrissent, souvent, un sentiment
de gêne, "voire une honte" vis-à-vis de leur entourage.
"La honte n’est jamais bonne conseillère, mais dans ce contexte de
psychose, l’on pourrait comprendre que les gens atteints de la maladie
soient contrariés par peur d’être stigmatisés, voire pestiférés, mais
j’estime qu’il faut au contraire en parler et en informer ses proches ne
serait-ce que pour les protéger", a-t-il soutenu, reconnaissant toutefois
que cet état de fait exige une parfaite connaissance des "tenants et
aboutissants " de la maladie.
Fort de son expérience dans la gestion dans le domaine de la santé (il
intégré le secteur en 1989), M. Habbiche estime qu’il y a lieu de combattre
le sentiment de honte suscitée par la maladie, soutenant que le fait d’en
informer les gens va, au contraire, susciter des réactions de
solidarité.(APS)
"Un traitement" de choc à Ain-Defla
Publié par LSA
le 21.07.2020
Des professionnels de la santé versés dans
la lutte contre le nouveau coronavirus (Covid-19) à Aïn Defla ont relevé
l’importance de recourir à des images "chocs et insoutenables" de personnes
souffrant du redoutable virus en guise de réplique au "laxisme" de certains
citoyens et leur refus d’observer les mesures barrières à même de
permettre l’endiguement de la pandémie.
Tout en mettant l’accent sur la nécessité de poursuivre la sensibilisation
inhérente aux dangers encourus par le non-respect des mesures barrières
édictées par les pouvoirs publics, ils ont estimé que pour des
considérations liées notamment au facteur temps et à la recrudescence des
cas de contaminations à la covid-19, il devient absolument urgent de
"passer à la vitesse supérieure" pour convaincre les partisans du déni de
l’existence de la maladie et les mettre "dos au mur".
"Alors que le monde ne cesse, chaque jour que Dieu fait, de recenser les
milliers de décès causés par le virus, ne voilà-t-il pas que des +esprits
éclairés+ en arrivent jusqu’à remettre en cause l’existence même de cette
maladie, l’assimilant à une pure affabulation", regrette le responsable du
service de mise en quarantaine des malades présentant des symptômes du
nouveau coronavirus à l’hôpital de Aïn Defla, Dr. Omar Belabbassi.
Se référant à l’adage selon lequel "une image vaut mieux que mille
discours", ce spécialiste des maladies respiratoires et allergiques,
actuellement confiné chez lui après qu’il eut été contaminé à la covid-19
par l’un de ses patients, soutient que le recours à des images montrant le
gémissement des malades en bute à une détresse respiratoire, sont à même de convaincre les plus sceptiques quant au caractère extrêmement dangereux de la maladie.
Il a averti que si des mesures plus draconiennes ne sont pas prises pour
stopper la recrudescence de la maladie ou, tout au moins, en atténuer de
l’avancée, il n’est pas exclu qu’à l’allure où vont les choses, des records
en matière de contamination soient atteints, appelant à tirer profit de
l’enivrement des Algériens pour les vidéo pour leur faire prendre
conscience de la dangerosité de la situation.
Il a, dans ce contexte, préconisé que des personnes guéries de la
covid-19, ou dont un proche ou ami en a été infecté ou en est décédé,
s’expriment sur Internet en vue de relater tout ce qu’elles ont enduré,
suggérant l’implication de spécialistes et du mouvement associatif pour
commenter certains aspects.
Selon lui, cette "offensive" est une étape "nécessaire" avant d’entamer la
seconde consistant à expliquer à la population qu’en l’absence d’un vaccin,
la cohabitation avec le virus "est inéluctable".
"En l’absence d’un vaccin, il est clair que l’on ne peut qu’être condamné
à cohabiter avec le virus mais il va falloir, au préalable, acculer les
partisans du déni de la maladie jusqu’à leur derniers retranchements afin
qu’ils daignent, enfin, observer les gestes barrières et qu’ils soient
parfaitement convaincus du bien-fondé de cette démarche", a-t-il insisté.
Lui emboîtant le pas, le directeur de la santé et la population (DSP) de
Aïn Defla, Dr Hadj Sadok Zoheir, tout en appelant à la poursuite de la
campagne de sensibilisation sur les dangers encourus par le non-respect des
mesures barrières, n’en a pas moins plaidé pour la nécessité de "frapper
les esprits" par le biais d’"images chocs" mettant en exergue la souffrance
du malade.
"Il ne s’agit nullement de verser dans le catastrophisme, mais compte tenu
de la recrudescence des contaminations au Covid-19 et de l’approche de la
rentrée sociale, il nous paraît impératif de passer à la vitesse supérieure
en vue de faire prendre conscience aux gens de la gravité de la situation
et de la nécessité de leur pleine implication dans la lutte menée contre la
pandémie", a-t-il souligné.
Atteint du coronavirus au tout début de la pandémie (il en est guéri à
présent), le DSP de Aïn Defla ne cesse, depuis lors, de mettre en garde
contre tout relâchement dans le respect des mesures barrières instaurées
dans le souci d’endiguer la pandémie.
"Là où le bât blesse, c’est que même de vieilles personnes ne semblent pas
se soucier outre mesure des proportions prises par l’épidémie, continuant à
penser que ce sont toujours les autres qui en seront atteints",
déplore-t-il.
Réfutant par ailleurs l’affirmation selon laquelle le virus "ne cible que
les personnes âgées et les profils à risques", il a noté qu’une plus grande
prise de conscience de la population sur les dangers de la maladie
permettra, à court terme, de diminuer de la pression à laquelle font face
les hôpitaux dans la prise en charge des patients atteints de la covid-19.
" La honte d’avoir été infecté par le coronavirus, un tabou destructeur"
Reconnaissant avoir appris en l’espace de quelques mois (depuis
l’avènement de la pandémie) bien plus de choses acquises des années durant, le directeur de l’Etablissement Public Hospitalier (EPH) de Aïn Defla,
Bouabdellah Habbiche s’est, pour sa part, attardé sur les personnes
infectées par le coronavirus, lesquelles nourrissent, souvent, un sentiment
de gêne, "voire une honte" vis-à-vis de leur entourage.
"La honte n’est jamais bonne conseillère, mais dans ce contexte de
psychose, l’on pourrait comprendre que les gens atteints de la maladie
soient contrariés par peur d’être stigmatisés, voire pestiférés, mais
j’estime qu’il faut au contraire en parler et en informer ses proches ne
serait-ce que pour les protéger", a-t-il soutenu, reconnaissant toutefois
que cet état de fait exige une parfaite connaissance des "tenants et
aboutissants " de la maladie.
Fort de son expérience dans la gestion dans le domaine de la santé (il
intégré le secteur en 1989), M. Habbiche estime qu’il y a lieu de combattre
le sentiment de honte suscitée par la maladie, soutenant que le fait d’en
informer les gens va, au contraire, susciter des réactions de
solidarité.(APS)
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