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Fête religieuse et prévention sanitaire : La fiction des gestes barrières

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  • Fête religieuse et prévention sanitaire : La fiction des gestes barrières

    Par INES DALI -29 juillet 2020-reporters.dz


    La célébration de l’Aïd El Adha aura lieu après-demain, en pleine expansion de la pandémie de coronavirus. Une grande appréhension accompagne l’approche de cette fête et une inquiétude encore plus grande est affichée sur ce qui risquerait de se passer pendant et après l’accomplissement du rituel du sacrifice et dont la conséquence serait le risque d’une hausse des cas de Covid-19 en cette période cruciale de crise sanitaire.

    Même si des recommandations ont été émises pour le respect des gestes barrières que tout le monde connait, la question qui se pose est «les citoyens pourront-ils vraiment respecter les mesures de prévention tel qu’énumérées par la commission de la fetwa du ministère des Affaires religieuse».
    La recommandation qui semble la plus difficile à appliquer est «la distanciation sociale», sachant que «l’acte du sacrifice est un acte communautaire» pendant lequel il y a un grand rassemblement autour du mouton. Voisins, parents et enfants se retrouvent tous au même endroit, en plus du fait que si l’on décortique l’acte du sacrifice, on verra que «l’accomplissement de l’acte lui-même nécessite l’intervention de plusieurs personnes à la fois dans ses différentes étapes, car personne ne peut l’effectuer seul», selon Dr Mohamed Bekkat Berkani, président du Conseil national de l’Ordre des médecins et membre du Comité scientifique. «Dans ce cas, les citoyens pourront-ils vraiment respecter la distanciation sociale ?», se demande-t-il, avant de répondre qu’il est peu plausible qu’ils puissent le faire.
    En outre, la recommandation qui dit que le sacrifice peut être effectué pendant le premier et le deuxième jour de l’Aïd et aussi au troisième jour pour minimiser l’afflux serait-elle respectée ? Certainement pas, de l’avis des médecins. «Cette mesure a été recommandée pour qu’il n’y ait pas d’afflux, donc et pour qu’il y ait distanciation sociale, si les gens attendent le troisième jour pour accomplir le sacrifice. Or nous savons tous que le matin du premier jour tout le monde sera prêt pour accomplir le sacrifice du mouton et voudra le faire le jour-même», selon Dr Bekkat Berkani. «Les Algériens n’attendent pas le deuxième jour de l’Aïd pour sacrifier le mouton, ils n’attendront certainement pas le troisième ! Je pense qu’il y aura un afflux incroyable», nous a déclaré encore un épidémiologiste. «On appréhende qu’il y ait de grands regroupements au niveau des quartiers, ce qui n’est pas sans nous alerter sur le grand risque de transmission du coronavirus auquel nous pourrions assister après la fête», a-t-il ajouté. Mais bien avant les jours de l’Aïd, il est constaté qu’il est déjà difficile de faire respecter les recommandations, puisque les gens se déplacent dans les marchés à bestiaux pour l’achat d’un mouton sans mesure de prévention (port du masque et distanciation physique) pour la majorité d’entre eux. Des moutons qui viennent de différentes régions du pays sont vendus dans des marchés où aucune précaution n’est prise ni par les vendeurs ni par les acheteurs. Dans ce cas, «est-on déjà sûr d’avoir acheté un mouton qui n’a pas été infecté, sachant qu’il a été palpé par diverses personnes dans le marché ? Cela fait déjà un puit d’infection», affirme encore Dr Bekkat Berkani, enchainant ensuite sur l’après-achat du mouton qui reste aussi une étape difficile à gérer sans prendre de «grands risques, voire des risque incalculables».
    Pour lui, la question qui se pose est «peut-on se passer d’un sacrifice une fois dans la vie au vu de la situation sanitaire ?» Une question qu’il laissera sans réponse tant la réponse est évidente. Quant à l’éventualité que le gouvernement puisse prendre des mesures supplémentaires comme ce fut le cas pour l’Aïd El Fitr – couvre-feu de 13 heures à 5 heures du matin le lendemain et interdiction de circulation des véhicules durant les deux jours de fête dans toutes les wilayas -, notre interlocuteur estime que même si cette éventualité venait à être réalisée, «nous savons que les citoyens iront tous en visites familiales dès le lendemain et se regrouperont, comme ils l’ont fait pendant la fête précédente» a-t-il dit. C’est exactement le même avis qui est exprimé par un épidémiologiste qui a été on ne peut plus tranchant. «Nous avons vu comment les citoyens se sont comportés juste après l’Aïd El Fitr, nous ne pouvons malheureusement pas compter sur une bonne partie d’entre eux pour respecter les règles et recommandations. S’ils ne peuvent pas se déplacer durant les deux jours de fête, il est certain qu’ils se rattraperont dès le troisième jour.
    Ce qui est fort déplorable, ce n’est pas le fait que les gens se déplacent, c’est qu’ils font fi des mesures de prévention, du port de masque, de la distanciation physique et sociale, car c’est cela qui fait qu’on n’arrive toujours pas à casser la chaine de transmission de cette pandémie qui nous a coûté plus d’un millier de vies jusqu’à présent», a-t-il déclaré avec amertume.
    Tests PCR : les importateurs attendent les autorisations de programme
    Par ailleurs, à propos des tests PCR indispensables pour le dépistage de Covid-19 et qui sont en quantité insuffisantes dans pas mal d’hôpitaux et de laboratoires, Dr Bekkat Berkani nous a indiqué qu’«il y a une grande demande actuellement sur ces produits». La raison est que beaucoup de laboratoires privés effectuent aujourd’hui les tests Covid, en plus des laboratoires qui les effectuaient avant.
    «Beaucoup de personnes, à titre privé, se font dépister aujourd’hui, ce qui a augmenté la demande qui était déjà importante», a-t-il déclaré. Ces laboratoires sont «en attente des tests PCR car les fournisseurs-importateurs sont, eux aussi, en attente d’une autorisation des programmes de la tutelle, c’est ce qui ouvrira la voie à l’importation et satisfera cette forte demande», a-t-il expliqué.
    En attendant, la pandémie poursuit son expansion et les services Covid au niveau des hôpitaux qui se remplissent chaque jour un peu plus. C’est le cas de l’hôpital de Béni Messous où, selon le responsable du service pneumologie, il y a «de moins de moins de places», ce qui les oblige parfois à «évacuer les malades vers d’autres structures sanitaires». Il a fait savoir qu’il y en a même qui ont été «transféré à Tipasa devant le manque de place». Le Pr Ali Halassa Sofiane a également fait état de l’augmentation du nombre de patients en réanimation. De son côté, le Pr Hayel, chef d’ service Covid au CHU Mustapha-Bacha, a indiqué qu’ils reçoivent «beaucoup de malades Covid, soit une moyenne de 70 personnes par jour à prendre en charge». Parmi les malades admis, il y a «surtout des personnes âgées qui sont dans un état sévère, critique», a-t-il fait savoir, estimant, par ailleurs, que «plus de 80 % des jeunes peuvent être atteints de covid sans le savoir» et appelant, par la même occasion, la population à «respecter les gestes barrières pour endiguer la pandémie», surtout en cette période cruciale de l’Aïd.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Très bon courage aux personnels soignants, aux secouristes,.....à tous ceux sur la première ligne de front. Ils s'attendent à une grosse vague dans 10 jours.

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    • #3
      inchallah que tout le monde mette le masque au moins ça réduirait un peu
      Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
      (Paul Eluard)

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      • #4
        Tous sont prévenus.

        Les professionnels de la santé demandent surtout un confinement total de 2 jours.


        "Algérie : le sacrifice du mouton de l'Aïd-el-Kébir pris au piège du Covid-19

        REPORTAGE. Les professionnels de santé craignent une explosion des contaminations au Covid-19 alors que l'avis religieux officiel semble vouloir ménager l'opinion.

        « On a discuté avec nos deux enfants et on a pris la décision : pas de mouton à la maison cette année. » Imad et Leïla ont vite tranché la question, disent-ils. Ce couple d'universitaires algérois a décidé d'acheter un mouton à l'abattoir et « d'appliquer les règles de la religion, donner les deux tiers aux plus démunis ». « C'est du suicide collectif que de permettre d'organiser les abattages dans les quartiers, avec tout ce monde qui s'agglutine autour », renchérit Leïla, qui en veut aux autorités de ne pas avoir carrément interdit le rituel du sacrifice du mouton de l'Aïd-el-Kébir ce vendredi.

        Le rituel maintenu…

        Le 14 juillet dernier, la Commission interministérielle de la Fatwa (avis religieux) s'était prononcée en faveur du maintien du sacrifice des moutons lors de l'Aïd tout en recommandant de prendre toutes les précautions nécessaires et le respect des mesures barrières pour éviter une plus importante prolifération du nouveau coronavirus. La même commission a aussi appelé à accomplir la prière de l'Aïd à domicile, en groupe ou individuellement, sans prêche. Le maintien du rituel sacrificiel, s'il a satisfait une bonne partie de l'opinion attachée au rituel, a fait bondir les spécialistes de la santé alors que les cas de contaminations connaissent une hausse cette fin de semaine après une très courte accalmie. Mardi, l'Algérie enregistrait pour les dernières 24 heures 616 cas et huit décès.

        … contre l'avis des spécialistes et des professionnels de santé

        Cette semaine, un groupe d'experts (en épidémiologie, en pneumophtisiologie et en médecine interne) ont lancé un appel pour « une renonciation au sacrifice du mouton cette année ». « Dans toutes les wilayate [départements] remontent les exemples nombreux de familles entières atteintes par l'infection avec parfois, hélas, une issue fatale pour les membres les plus fragiles. Les regroupements créés par les événements à caractère familial (mariages, funérailles…) ou religieux (Aïd-el-Fitr) ont été pointés comme facteurs directement responsables de la flambée épidémique, anéantissant tous les efforts et sacrifices consentis depuis le début de la riposte », estiment ces experts.

        À leurs yeux, il faudra en tirer les leçons : « Notre groupe joint sa voix à celle du Collectif des professeurs en sciences médicales, relayée largement dans la presse et les réseaux sociaux par bon nombre d'éminents médecins et professionnels de santé qui ont clairement plaidé en direction des hautes autorités du pays pour une renonciation au sacrifice du mouton en cette année 2020. » Mi-juillet, le Collectif des professeurs en sciences médicales a rappelé que « l'annulation du sacrifice décrétée, durant l'Aïd de 1966 par feu le président Houari Boumédiène, certes dans un tout autre contexte visant alors à donner plus de temps aux cheptels de se multiplier, a toutefois eu l'adhésion de toute la population algérienne ». Le même collectif a proposé que « dans chaque commune, un imam ou le maire de la localité procède au sacrifice au nom de toute sa population ».

        La question du confinement posée

        Cette polémique flambe alors que des voix appellent à imposer un confinement total et strict. Interrogé sur la possibilité d'imposer un semi-confinement durant l'Aïd-el-Kébir comme ce fut le cas durant l'Aïd-el-Fitr (fin du Ramadan), le ministre de la Santé a réagi : « Je ne vous dis pas que ça va être confiné de la même manière, mais la similitude entre les deux fêtes, ce sont les rencontres familiales, tout en prenant en compte, cette fois-ci, des attroupements de gens autour des moutons, notamment le jour de l'Aïd à travers l'acte du sacrifice de la bête. » Le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) plaide, lui, pour un « confinement total » durant les deux jours de l'Aïd. Pour sa part, Khaled Saïd, président de l'Union des médecins algériens (UMA) pour la région Est, partage cette inquiétude : « Nous avons la certitude que les chiffres vont flamber après l'Aïd. Le confinement total est la meilleure solution. »

        Éclatement des lieux de vente des moutons

        Entre-temps, la vente des moutons s'organise et s'adapte à la nouvelle donne pandémique. De visu, les marchés informels, dans des garages privés en ville par exemple, sont en net recul à Alger. Le wali (préfet) de la capitale avait interdit l'accès au département des camions et véhicules de transport, de vente du bétail et du fourrage en dehors des points de vente autorisés, sauf pour le transport du bétail destiné aux abattoirs, sur présentation d'un certificat vétérinaire.

        Des points de vente s'organisent dans la périphérie des villes, notamment dans les exploitations agricoles et les fermes. « Là, les propriétaires des lieux imposent sérieusement les consignes de distanciation et de protection, c'est leur lieu de travail et de vie parfois, donc ils font plus attention », témoigne Ali, qui est allé chercher son mouton dans une des exploitations au sud d'Alger. « Mais ce sont les clients qu'il faut discipliner : pourquoi venir en famille ou en groupe pour acheter un mouton ? » s'interroge-t-il.

        D'autres préfèrent suivre la nouvelle mode des ventes de moutons… sur Internet. Les sites de vente en ligne et les réseaux sociaux offrent une vitrine inédite de ce marché virtuel. La livraison gratuite est garantie, l'état de santé de l'animal et ses caractéristiques sont bien définis… « Je vous assure que mon mouton est bio, il ne mange rien d'industriel », lit-on sur une annonce en ligne ! Retour chez Imad et Leïla qui ont délégué l'abattoir pour choisir et sacrifier le mouton. « Dans le Coran, Dieu dit "Ni la chair ni le sang de ces animaux n'ont d'importance pour Dieu. Seule compte pour Lui votre piété" », lance Imad, ajoutant : « Alors pourquoi toute cette folie autour du rituel ? L'essentiel est de préserver les vies. »

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        • #5
          Mdrr..

          L'art de tourner autour du.. feu !

          La question à laquelle ne répondent jamais les pseudos-journalistes :

          En quoi le rituel du sacrifice contribuerait-il à propager le Covid ?


          On attend toujours la réponse


          Fichu pays !

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          • #6
            En quoi le rituel du sacrifice contribuerait-il à propager le Covid ?
            Hé oui, voilà la question . Le virus se propage à travers les relations de proximité sociales de tous les jours, à savoir les marchés, les transports, la promiscuité dans les rues et les boulevards enfin tout milieux qui rapproche physiquement les gens entre eux et je ne vois pas pourquoi le sacrifice serait un moyen de propagation car automatiquement , le jours de l'aid met les gens en auto-confinement , ( ils s'occupent de leurs moutons ) ! ! ! Très drôle ça, ils s'occupent de leur moutons ...

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            • #7
              Wahrani

              ils s'occupent de leur moutons



              Plus sérieusement..

              Je parie que ces pseudos-journalistes seront les premiers à s'en goinfrer de la viande.. et la ronger !!

              On connait la routine.. lol
              Ça joue les rois lions en public.. et les charognards en privé

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              • #8
                Le journaliste ne juge pas. Il constate les inquiétudes chez les algériens.

                C'est pas le rituel qui est jugé mais la façon de le faire au 21 ème siècle surtout dans les zones urbaines. En Arabie Saoudite ils ont compris depuis longtemps. Il y a une très grande différence entre le faire dans un abattoir et le faire dans un quartier populaire avec rassemblements.
                Déjà dans un abattoir c'est très difficile d'éviter la propagation du virus covid-19, plusieurs clusters signalés en Europe, alors dans un quartier populaire le risque est énorme.

                Les professionnels algériens de la santé savent que le rituel se fera beaucoup hors abattoir et gestes barrières peu efficaces ou non respectés avec beaucoup de rassemblements et embrassades.

                L'Aïd El Fitr nous a déjà avertis en Algérie. Il y aura encore plus de rassemblements. Et là actuellement il suffit d'aller dans les hôpitaux pour constater les drames et le peu de moyens. Personne en pourra dire qu'il ne savait pas ou montrer la main de untel ou untel.

                En France par exemple le rituel n'est pas interdit. Il est surtout interdit hors abattoir et grande mobilisation contrôles dès demain près des revendeurs aux particuliers à cause du covid-19. J'en connais qui ont commandé des moutons pour le faire dans leur jardin pavillon. Cela peut aller à une dizaine à l'arrière d'un pavillon avec leurs proches, très nombreux, et il y aura un fort risque de saisie. D'habitude la France ferme un peu les yeux sur l'abattage clandestin. Là c'est inédit, Covid-19 est invitée.
                Dernière modification par panshir, 29 juillet 2020, 18h07.

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                • #9
                  Oups.. j'oublie !

                  Qu'on aille acheter sa viande chez le boucher.. ou qu'on égorge son propre mouton.. c'est kif kif !!!

                  Mêmes risques, mêmes mesures préventives à envisager

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                  • #10
                    C'est les rassemblements et gestes barrières non respectées le problème surtout en général.

                    De l'élevage jusqu'au boucher il y a beaucoup de contrôles sanitaires et distanciation sociale à respecter.

                    De l'éleveur au particulier qui va égorger chez lui dans un quartier dense avec l'aide de voisins d'enfants etc.....y a plus de contrôle. Chacun applique comme il veut ses gestes barrières. Il faut multiplier ce cas avec des dizaines de milliers au moins dans les zones urbaines, forte mobilisation en une seule journée. Parfois un masque peut être mal vu lors d'une bonne ambiance et il y a l'inconscience. Tous s'embrassent car à ce moment ils sont tous en forme. Ils oublient les personnes fragiles et âgées. Quand c'est trop tard ils sont capables d'agresser un médecin à l'hôpital.

                    Il faut prendre le cas de la Chine là où est né la covid-19. La Chine n'a pas évolué concernant le commerce de la viande d'animaux dans les marchés bondés. C'est pas un hasard.

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