Donald Trump a suggéré dans un tweet, ce jeudi 30 juillet, de reporter le scrutin présidentiel prévu pour novembre. Mais cette décision ne lui appartient pas.
Dans un tweet de ce jeudi, le Président appelle à un report de l’élection au motif que le vote par correspondance ne serait pas au point : « Avec le vote par correspondance […] 2020 sera l’élection la plus inexacte et la plus frauduleuse de l’histoire. Ce sera une véritable honte pour les États-Unis. Reporter l’élection jusqu’à ce que les gens puissent voter normalement, en toute sécurité ??? » :
Le camp Trump (par la voix de son gendre, Jared Kushner) avait déjà suggéré une telle mesure de report. Mais cette fois, c’est le sortant lui-même qui le propose, mettant en avant des risques de fraude.
La raison invoquée est totalement et doublement spécieuse.
D’une part, plusieurs États américains veulent rendre le vote par courrier plus accessible afin de limiter autant que possible la propagation du Covid-19. Nombreux d’entre eux autorisent ce système de vote depuis des années et n’ont pas signalé de problèmes majeurs, à part des incidents isolés.
D’autre part, Trump, en baisse dans les sondages, est aux abois et veut éviter que le vote par correspondance tourne à son désavantage. Il sait qu’il peut mobiliser sa base électorale, une base militante qui se déplacera dans les bureaux de vote, à la différence de certains pans du corps électoral démocrate souvent peu enclins à se déplacer, surtout avec les risques de contamination.
Le Congrès décide
Si des élections locales peuvent être reportées (en 2001, les primaires pour les municipales de New York, avaient été repoussées après les attentats du 11 septembre), ce n’est absolument pas le cas de la présidentielle.
Depuis 1845, la tradition américaine veut que le scrutin présidentiel se déroule le premier lundi de novembre, tous les 4 ans. Seul le Congrès (Sénat et Chambre des Représentants) peut décider de reporter une élection présidentielle.
Cette année, à cause du Covid, certains États pourraient ne pas pouvoir organiser le scrutin. D’où un risque de report dans certains États si la situation sanitaire devenait encore plus catastrophique.
Quoi qu’il en soit, en vertu du 20e Amendement, le 20 janvier de l’année qui suit un scrutin présidentiel, le Président sortant et son vice-président doivent laisser leur place. Il n’est donc pas dans l’intérêt de Trump de repousser le scrutin puisque le 20 janvier 2021, il ne sera pas président s’il n’a pas été réélu entre le 5 novembre et le 19 janvier.
La proposition de Trump n’a donc guère de sens, si ce n’est de médiatiser son rejet du vote par correspondance et ses accusations de fraude pour décrédibiliser le camp démocrate.
L’économie en berne
Et puis il faut bien faire oublier les mauvais chiffres puisque les USA sont officiellement entrés en récession. Selon des estimations du Département du Commerce, le PIB américain a chuté de 32,9% au deuxième trimestre en rythme annualisé. Cette chute est moins importante que les 35% attendus par les analystes; elle a été partiellement compensées par la réouverture d'une partie de l'activité dans certaines régions du pays en mai et juin. Mais elle contredit les affirmations de Trump qui assure régulièrement que l’économie ne s’est jamais aussi bien portée.
source: ouest-france
Dans un tweet de ce jeudi, le Président appelle à un report de l’élection au motif que le vote par correspondance ne serait pas au point : « Avec le vote par correspondance […] 2020 sera l’élection la plus inexacte et la plus frauduleuse de l’histoire. Ce sera une véritable honte pour les États-Unis. Reporter l’élection jusqu’à ce que les gens puissent voter normalement, en toute sécurité ??? » :
Le camp Trump (par la voix de son gendre, Jared Kushner) avait déjà suggéré une telle mesure de report. Mais cette fois, c’est le sortant lui-même qui le propose, mettant en avant des risques de fraude.
La raison invoquée est totalement et doublement spécieuse.
D’une part, plusieurs États américains veulent rendre le vote par courrier plus accessible afin de limiter autant que possible la propagation du Covid-19. Nombreux d’entre eux autorisent ce système de vote depuis des années et n’ont pas signalé de problèmes majeurs, à part des incidents isolés.
D’autre part, Trump, en baisse dans les sondages, est aux abois et veut éviter que le vote par correspondance tourne à son désavantage. Il sait qu’il peut mobiliser sa base électorale, une base militante qui se déplacera dans les bureaux de vote, à la différence de certains pans du corps électoral démocrate souvent peu enclins à se déplacer, surtout avec les risques de contamination.
Le Congrès décide
Si des élections locales peuvent être reportées (en 2001, les primaires pour les municipales de New York, avaient été repoussées après les attentats du 11 septembre), ce n’est absolument pas le cas de la présidentielle.
Depuis 1845, la tradition américaine veut que le scrutin présidentiel se déroule le premier lundi de novembre, tous les 4 ans. Seul le Congrès (Sénat et Chambre des Représentants) peut décider de reporter une élection présidentielle.
Cette année, à cause du Covid, certains États pourraient ne pas pouvoir organiser le scrutin. D’où un risque de report dans certains États si la situation sanitaire devenait encore plus catastrophique.
Quoi qu’il en soit, en vertu du 20e Amendement, le 20 janvier de l’année qui suit un scrutin présidentiel, le Président sortant et son vice-président doivent laisser leur place. Il n’est donc pas dans l’intérêt de Trump de repousser le scrutin puisque le 20 janvier 2021, il ne sera pas président s’il n’a pas été réélu entre le 5 novembre et le 19 janvier.
La proposition de Trump n’a donc guère de sens, si ce n’est de médiatiser son rejet du vote par correspondance et ses accusations de fraude pour décrédibiliser le camp démocrate.
L’économie en berne
Et puis il faut bien faire oublier les mauvais chiffres puisque les USA sont officiellement entrés en récession. Selon des estimations du Département du Commerce, le PIB américain a chuté de 32,9% au deuxième trimestre en rythme annualisé. Cette chute est moins importante que les 35% attendus par les analystes; elle a été partiellement compensées par la réouverture d'une partie de l'activité dans certaines régions du pays en mai et juin. Mais elle contredit les affirmations de Trump qui assure régulièrement que l’économie ne s’est jamais aussi bien portée.
source: ouest-france
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