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Maroc:la répression est-elle encore pire que celle des "années de plomb"?

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  • Maroc:la répression est-elle encore pire que celle des "années de plomb"?

    Pour les profanes sur "les années de plomb" de l'infame dictature marocaine, il leur est conseillé de lire le livre mythique de Gilles Perrault: Notre ami le roi

    - El Mortada Iamrachen: «Le Makhzen n’a pas besoin d’excuses pour arrêter qui que ce soit»

    Libéré ce 29 juillet, El Mortada Iamrachen, l’ancienne figure du Hirak rifain, a été gracié par le roi au bout de trois ans purgés à la suite d’une condamnation pour apologie du terrorisme. Pour Le Desk (version arabe), il a accordé sa première sortie médiatique.

    Ce 29 juillet, à l’occasion des grâces royales accordées pour la 21ème fête du Trône, El Mortada Iamrachen était libéré. Il a rejoint ses proches et sa famille, après avoir purgé une peine de près de 3 ans de prison ferme, condamné à la suite d’un procès aux éléments rocambolesques pour « apologie du terrorisme ».

    Pour sa première sortie médiatique, la figure du Hirak rifain a accordé au Desk (version arabe) une longue interview. A peine libre depuis moins de trois jours, que El Mortada Iamrachen est prêt à revenir sur son expérience derrière les barreaux mais aussi les circonstances de son procès et le contenu des accusations qui relèvent tous de l’absurde.

    Des journalistes Omar Radi et Soulaiman Raissouni, Iamrachen affirme que c’est à la fois « triste et malheureux ». « Nous récoltons aujourd’hui les conséquences de la politique répressive de l’Etat : les gens ne s’engagent pas dans les efforts de lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus parce que l’opinion publique a perdu confiance en tout ce qui est officiel », lance-t-il.

    Une accusation de terrorisme pour noircir le Hirak rifain

    Au sujet de sa grâce royale, El Mortada affirme dans son entretien qu’il s’agit « d’une décision sage, d’autant plus qu’à la lumière des circonstances spéciales que traverse notre pays, nous avons plus que jamais besoin d’énergie positive ». Il qualifie la grâce de « mesure décente qui pourrait mettre fin aux détentions politiques ».

    Le 10 juin 2017, Iamrachen est arrêté devant son domicile familial. A l’époque, son arrestation était attendue : El Mortada était une figure médiatisée du Hirak et ses principaux camarades, Nasser Zafzafi à leur tête, venaient d’être raflés par les forces de l’ordre. Le 20 juin, celui qui se présente ouvertement comme étant un ancien salafiste est mis en détention à la prison locale de Al Hoceima, suite à une décision du juge d’instruction chargé des affaires de lutte antiterroriste près l’annexe de la Cour d’appel à Salé.

    Rapidement, une source judiciaire affirme à l’agence MAP que l’intéressé est poursuivi pour « incitation et apologie d’une organisation terroriste ». Alors qu’on s’attendait à reprocher au militant ses positions sur le Hirak, le voilà poursuivi pour des faits de terrorisme. Et pour quoi au juste ? Des publications qui feraient l’apologie d’une organisation, non citée, et qui auraient été publiées à l’occasion de l’assassinat de l’ambassadeur russe en Turquie.

    En décembre 2017, alors qu’ El Mortada était condamné à une peine de cinq ans de prison ferme, Le Desk soulignait que l’accusation du terrorisme ne servait qu’à noircir le Hirak. Aujourd’hui, dans son interview, Iamrachen affirme n’avoir été transféré aux services du BCIJ, en charge des affaires de terrorisme, qu’au bout de la troisième journée d’enquête.

    Avant cela, il est questionné sur son implication dans le Hirak. Au sujet de Abdelhak Khiam, patron du BCIJ, El Mortada affirme : « Je considérais Khiam comme étant le ‘Superman’ du Maroc et je le respectais beaucoup, mais son comportement avec moi ne se fondait aucunement sur le droit. Il convient de ne pas lier le BCIJ, une institution aussi respectable, à des calculs politiciens, car le résultat ne peut qu’impacter la confiance des citoyens en les institutions sécuritaires qui sont là pour les protéger ».

    Puni pour avoir critiqué les conditions de détention

    Comme pour Hamid El Mahdaoui à sa sortie de prison, El Mortada Iamrachen n’hésite pas à pointer du doigt ses conditions de détention : pour les six premiers mois, il affirme les avoir passés sur un tapis à même le sol, en guise de lit. « Je pouvais à peine dormir », explique-t-il, étant exposé à la pluie et au froid.

    « C’est arrivé dès que je suis entré dans la prison, le directeur est venu me gronder pour avoir parlé des cafards et des souris qui infestent la prison Salé 2 lors de la période où j’étais libre ». Iamrachen ajoute que durant les trois premiers mois, il a également été privé de téléphone. « Je n’ai pu rejoindre les autres prisonniers que durant le mois de ramadan 2018 », raconte-t-il.

    « Mon activisme avait dérangé certaines parties au Maroc »

    Dans son entretien, Iamrachen a également abordé le fond de son dossier, soulevant le caractère absurde des accusations portées à son encontre. Sur ses prises de position, il n’hésite pas à souligner que son « expérience lui a appris que le Makhzen au Maroc n’a pas besoin d’excuses pour arrêter qui que ce soit. Mon activisme avait dérangé certaines parties au Maroc dans la mesure où je respectais toujours les institutions et les constantes nationales, alors que c’est le contraire de l’image qu’ils voulaient promouvoir du Hirak », assène-t-il.

    Des positions qui n’ont pas tardé à attirer à l’intéressé des ennuis, notamment avec la présentation d’un dossier fabriqué pour le faire taire, affirme-t-il : « Il est vrai que j’ai adressé par moment de sévères critiques à certains acteurs, mais cela ne justifie pas le fait de monter de toutes pièces certaines accusations. Comment est-il possible qu’un juge puisse ajouter et supprimer ce qu’il souhaite d’un message ? Comment peut-on respecter un juge à qui on a soumis un dossier où on me présentait comme actif dans le mouvement du 20 février en 2010, un an avant sa création et qu’au même moment, on me disait en Afghanistan avec Ayman Al Zawahiri à Tora Bora. Le juge a déformé l’histoire, la logique et la géographique ! Que Dieu lui pardonne, il a également supprimé le mot « attentats terroristes » de mon post sur les terribles évènements du 16 mai », clame Iamrachen-.

    Le Desk.ma

  • #2
    Pas étonnant qu'avec de telles mascarades judiciaires que la dictature marocaine compte une population carcérale supérieure à la France malgré un nombre d'habitants inférieur.

    - Au Maroc, le journaliste indépendant Omar Radi, poursuivi pour viol, dénonce «un coup monté»

    Ces derniers mois, trois procédures judiciaires ont été lancées contre Omar Radi, connu pour ses critiques ouvertes du régime. Il a été placé en détention mercredi.

    Dans la même journée, mercredi, 1 446 prisonniers ont été graciés par le roi Mohammed VI, et un journaliste a été placé en détention. Les deux pratiques relèvent de la tradition du régime marocain. Chaque année, lors de la fête du Trône, le 30 juillet, le souverain fait libérer des personnes condamnées par les différents tribunaux du royaume, selon son bon vouloir.. Très souvent aussi, les autorités font arrêter des journalistes critiques envers le pouvoir.

    C’est le cas d’Omar Radi, 33 ans, connu pour sa liberté de ton sur les réseaux sociaux. Il a été condamné en mars dernier à quatre mois de prison avec sursis pour «outrage à magistrat» après avoir violemment critiqué un juge qui avait prononcé une lourde peine à l’encontre de militants du Hirak – le mouvement de contestation qui a secoué la région du Rif en 2016 et 2017. L’organisation de défense des droits humains Amnesty International a affirmé en juin que le téléphone portable d’Omar Radi avait été piraté par les services de renseignement marocains au moyen d’un logiciel espion israélien, Pegasus. Rabat a «réfuté catégoriquement» les accusations de l’ONG et immédiatement mis en branle la contre-attaque judiciaire.

    «Manipulation flagrante»

    Le 24 juin, deux jours après les révélations d’Amnesty International, le procureur général du roi près la cour d’appel de Casablanca a annoncé l’ouverture d’une enquête visant Omar Radi «sur son implication présumée dans une affaire d’obtention de financements de l’étranger, en lien avec des services de renseignement». Puis, le 5 juillet, le journaliste indépendant a été interpellé à la suite d’une altercation avec deux reporters de Chouf TV – l’un des innombrables médias marocains à la solde du pouvoir –et poursuivi pour «ivresse sur la voie publique et injures»-.

    Liberation.fr (extraits)
    Dernière modification par rago, 01 août 2020, 16h32.

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    • #3
      - Le journaliste Ali Lmrabet, rédacteur des hebdomadaire et magazine Demain, de Doumane, du site web satirique Demain Online, après avoir été condamné et fait 3 ans la prison pour avoir traduit un article espagnol sur le budget royal, accompagné de caricatures, a, en 2005, été condamné à 10 ans d’interdiction d’exercer au Maroc, après un voyage dans les campements de réfugiés sahraouis. Il avait affirmé que les Sahraouis y étaient « réfugiés » et non « séquestrés », comme l’affirme la thèse officielle.

      Les 10 ans écoulés, il subit actuellement des tracas administratifs à n’en plus finir, l’empêchant d’exercer son métier, de voyager, d’agir.

      Parmi les opposants au système monarchique, le mouvement du 20 février, né en 2011 dans la mouvance des révoltes populaires contre les régimes totalitaires d’Afrique du Nord, n’a pas formulé de position officielle sur la problématique du Sahara Occidental.

      De même, d’autres groupes comme celui de Mustapha Adib – ancien capitaine de l’armée de l’air et ancien prisonnier politique condamné pour sa dénonciation de la corruption dans l’armée – (Alliance contre la dictature au Maroc) concentre son combat sur les biens royaux mal acquis, notamment le château de Betz en France. La fortune du roi doit beaucoup aux ressources volées aux Sahraouis. Le groupe n’a pas de position officielle sur le Sahara Occidental mais dénonce régulièrement la répression violente des manifestions pacifiques en territoires occupés.

      Actuellement, la position de la Voie Démocratique sur la participation aux élections est le boycott, tant que le parti ne peut pas s’exprimer librement et expliquer son programme. Selon le communiqué de presse du 2 septembre, 83 militants avaient déjà été convoqués ou arrêtés, violentés, placés et gardés abusivement en garde-à-vue, leurs tracts et journaux confisqués et supprimés. Les soutiens français et internationaux dénoncent ces pratiques totalitaires-.

      APSO.fr

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