Diplomatie et sécurité
Le général Bouzit redonne des couleurs à la diplomatie algérienne
elwatan.com
ANISS Z.
02 AOÛT 2020
Le président Tebboune a certainement eu raison de rappeler le général-major Mohamed Bouzit et de lui confier à nouveau les rênes de la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE).
Le retour de ce dernier à la tête des renseignements extérieurs a fait beaucoup de bien à la diplomatie algérienne. Il a clairement contribué à lui redonner des couleurs et de la visibilité.
Connu pour avoir de solides réseaux au Maghreb et au Sahel, Mohamed Bouzit a permis à l’Algérie, en l’espace d’une poignée de mois, de reprendre pied dans certains dossiers sensibles.
C’est le cas, par exemple, du dossier de la crise libyenne. Les spécialistes de la région le savent, la force du général-major Bouzit réside dans le fait qu’il connaît personnellement tous les acteurs importants de la scène politique libyenne, y compris les responsables du gouvernement parallèle de Tobrouk.
Depuis son retour aux affaires, de nombreux proches du maréchal Khalifa Haftar ont d’ailleurs effectué, dans la discrétion la plus totale, de nombreuses visites à Alger. Le chef de la DGDSE dispose en outre d’excellents canaux de communication autant avec les Russes, les Emiratis, les Egyptiens qu’avec les Turcs.
Dans la région, peu de responsables sécuritaires disposent en effet de son entregent. Tous ces atouts ont permis à l’Algérie de revenir au centre du jeu libyen, une prouesse qu’il n’était pas évident de réaliser tant la Libye est devenue un terrain où s’affrontent -– diplomatiquement et militairement – de grandes puissances.
C’est à Mohamed Bouzit que revient le mérite d’avoir remis en ordre de bataille la DGDSE, une structure qui commençait dangereusement à se laisser distancer par ses concurrents.
Les «services» algériens ont beaucoup pâti des luttes au sommet qui ont marqué ces cinq dernières années. La DGDSE s’est parfois vue dirigée par des novices en matière de renseignement. Pour l’Algérie, cela s’est traduit par une perte de terrain et d’influence. Il sera difficile, dans certains cas, de rattraper le temps perdu.
Le travail accompli depuis avril dernier par l’ancien bras droit du général Toufik ne fait pas que des heureux. Le chef de la DGDSE – que certains observateurs voient bien hériter du poste de coordinateur du renseignement, compte tenu de son professionnalisme et de son expertise – est d’ailleurs la cible depuis quelques jours d’une campagne de déstabilisation d’une rare violence.
Qui veut sa tête ? «Ses ennemis sont certainement nombreux puisqu’il gène beaucoup d’intérêts. Peu de pays sont en effet heureux de voir l’Algérie sortir la tête hors de l’eau et jouer à nouveau un rôle central dans la région», prévient un connaisseur de l’armée algérienne.
Mais comme le dit la fameuse citation : «Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge !», il est possible que les attaques dont fait l’objet aujourd’hui Mohamed Bouzit aient été conçues et lancées depuis Alger, affirme la même source. Si cela venait à se confirmer, cela pourrait vouloir dire que la conspiration dont a été victime l’Algérie n’a pas complètement été circonscrite.
Le général Bouzit redonne des couleurs à la diplomatie algérienne
elwatan.com
ANISS Z.
02 AOÛT 2020
Le président Tebboune a certainement eu raison de rappeler le général-major Mohamed Bouzit et de lui confier à nouveau les rênes de la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE).
Le retour de ce dernier à la tête des renseignements extérieurs a fait beaucoup de bien à la diplomatie algérienne. Il a clairement contribué à lui redonner des couleurs et de la visibilité.
Connu pour avoir de solides réseaux au Maghreb et au Sahel, Mohamed Bouzit a permis à l’Algérie, en l’espace d’une poignée de mois, de reprendre pied dans certains dossiers sensibles.
C’est le cas, par exemple, du dossier de la crise libyenne. Les spécialistes de la région le savent, la force du général-major Bouzit réside dans le fait qu’il connaît personnellement tous les acteurs importants de la scène politique libyenne, y compris les responsables du gouvernement parallèle de Tobrouk.
Depuis son retour aux affaires, de nombreux proches du maréchal Khalifa Haftar ont d’ailleurs effectué, dans la discrétion la plus totale, de nombreuses visites à Alger. Le chef de la DGDSE dispose en outre d’excellents canaux de communication autant avec les Russes, les Emiratis, les Egyptiens qu’avec les Turcs.
Dans la région, peu de responsables sécuritaires disposent en effet de son entregent. Tous ces atouts ont permis à l’Algérie de revenir au centre du jeu libyen, une prouesse qu’il n’était pas évident de réaliser tant la Libye est devenue un terrain où s’affrontent -– diplomatiquement et militairement – de grandes puissances.
C’est à Mohamed Bouzit que revient le mérite d’avoir remis en ordre de bataille la DGDSE, une structure qui commençait dangereusement à se laisser distancer par ses concurrents.
Les «services» algériens ont beaucoup pâti des luttes au sommet qui ont marqué ces cinq dernières années. La DGDSE s’est parfois vue dirigée par des novices en matière de renseignement. Pour l’Algérie, cela s’est traduit par une perte de terrain et d’influence. Il sera difficile, dans certains cas, de rattraper le temps perdu.
Le travail accompli depuis avril dernier par l’ancien bras droit du général Toufik ne fait pas que des heureux. Le chef de la DGDSE – que certains observateurs voient bien hériter du poste de coordinateur du renseignement, compte tenu de son professionnalisme et de son expertise – est d’ailleurs la cible depuis quelques jours d’une campagne de déstabilisation d’une rare violence.
Qui veut sa tête ? «Ses ennemis sont certainement nombreux puisqu’il gène beaucoup d’intérêts. Peu de pays sont en effet heureux de voir l’Algérie sortir la tête hors de l’eau et jouer à nouveau un rôle central dans la région», prévient un connaisseur de l’armée algérienne.
Mais comme le dit la fameuse citation : «Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge !», il est possible que les attaques dont fait l’objet aujourd’hui Mohamed Bouzit aient été conçues et lancées depuis Alger, affirme la même source. Si cela venait à se confirmer, cela pourrait vouloir dire que la conspiration dont a été victime l’Algérie n’a pas complètement été circonscrite.
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