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La démocratie française se porte bien

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  • La démocratie française se porte bien

    Finalement, après toute la passion et l'incertitude de la campagne, la bataille du deuxième tour de la présidentielle française opposera Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal. Un des deux sera le prochain locataire de l'Elysée, et deviendra le premier président de la République française à ne pas avoir connu la Seconde Guerre mondiale.

    Sarkozy a réalisé le score impressionnant de 30 % au premier tour, beaucoup plus que Jacques Chirac en 1995 ou en 2002. Il est sans doute le favori aujourd'hui, mais rien n'est encore joué, loin s'en faut.

    Dans l'ensemble, c'est un résultat formidablement rassurant, à l'issue d'une campagne elle-même tout à fait rassurante. Rassurant, parce qu'il signifie tout d'abord que la politique française a retrouvé ses marques après l'aberration d'il y a cinq ans. Le deuxième tour verra s'affronter le candidat de centre-droit, Sarkozy, et la socialiste Royal. Un match gauche-droite conforme au moule français traditionnel. Le parti socialiste est de retour dans l'arène, après la disgrâce de 2002.

    Cette fois, les électeurs n'ont pas cédé à la dangereuse tentation de Jean-Marie Le Pen. Le résultat est aussi rassurant parce les partisans des grands partis ne sont pas considéré comme acquise leur succès au premier tour. Complaisance qui avait en partie permis au Front national de réaliser un coup lors du dernier scrutin. La France a abordé cette campagne avec le sérieux qu'elle méritait. La participation a été la plus élevée depuis vingt-cinq ans. Comme lors des dernières grandes échéances électorales en Italie et en Allemagne, les électeurs ont parfaitement compris que leur vote comptait, et ils s'en sont servi. Contrairement à ce qu'annonçaient les Cassandres, la démocratie se porte on ne peut mieux.

    Ce résultant est également rassurant pour ce qui est de la science de l'étude des élections. Après le désastre de 2002, où les instituts de sondage avaient sous-estimé l'influence de Le Pen, leurs prévisions ont cette fois été aussi précises que possible dans une compétition aussi disputée, avec autant d'indécis à la veille d'entrer dans l'isoloir. On peut seulement leur reprocher d'avoir surestimé le soutien dont bénéficiait le Front national.

    Enfin, ce résultat est rassurant parce qu'au bout du compte, les électeurs ont rejeté la solution qui se rapprochait le plus du maintien du statu quo. Après avoir un temps flirté avec l'autorité apaisante du candidat centriste, François Bayrou, ils l'ont remis à sa place, la troisième, aussi forte soit-elle.

    Il faut d'ailleurs être reconnaissant à Bayrou d'avoir fait de cette campagne une authentique course à trois concurrents, contrairement à ce que beaucoup pensaient. Finalement, ses détracteurs à droite comme à gauche ont eu le dessus, eux qui affirmaient qu'en élisant le candidat d'un si petit parti, on ne ferait que garantir la stagnation législative. Mais la campagne de Bayrou a été remarquable, et il s'est assuré un pourcentage respectable. L'ultime vainqueur devra prendre en compte ce qu'il faut désormais considérer comme la tendance Bayrouiste, ce centre qui redoute le changement.

    Le deuxième tour, dans deux semaines, risque fort d'être aussi passionnant que le premier. Même s'il bénéficie d'une avance incontestable, Sarkozy n'est pas certain de l'emporter. Les voix du Front national se reporteront-ils sur le candidat de la droite, qui a mené sa campagne en ayant déjà à l'esprit le deuxième tour, ou les électeurs de Le Pen, déçus, resteront-ils chez eux ? Mais la grande question reste le choix que feront les partisans de Bayrou.

    source : Courrier international - The Independent
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