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Une alerte de Reghis Rabah. Après la gestion de l’eau potable, les multinationales convoitent Sonelgaz

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  • Une alerte de Reghis Rabah. Après la gestion de l’eau potable, les multinationales convoitent Sonelgaz

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    L' économiste pétrolier Rabah Reghis rappelle le processus qui a conduit à offrir aux multinationales la gestion de l'eau potable : « La tactique des entreprises notamment françaises est typique pour pénétrer les créneaux économiques algériens à fortes croissance. Il s'agit de commencer à dévaloriser les entreprises publiques".

    Puis, Il ajoute : «Selon toute vraisemblance, la Société Nationale de l'électricité et du Gaz (Sonelgaz), serait en train de suivre le même cheminement ces derniers temps. » Et il note actuellement dans les médias algériens et étrangers les titres des plus extravagants comme ; « Sonelgaz est à genoux », « Sonelgaz est dans le rouge », « dépôt de bilan pour 2023 »

    Pourquoi Sonatrach et Sonelgaz restent inaliénables

    6 août 2020

    Par Reghis Rabah, Consultant, économiste pétrolier

    Que les deux mastodontes fassent l'objet d'une enquête ou d'un audit approfondi, et qu'apparaissent des dysfonctionnements ou des insuffisances de gestion, que des responsabilités seront situées suivies de sanctions, est une forte possibilité. Mais penser une seconde que l'Etat se désengage pour les laisser à la merci d'une gestion déléguée par des étrangers ou céder un centime de leur capital serait un pur fantasme.

    Pour l'Etat jusqu'au décollage effectif d'une vraie économie diversifiée, ces deux sociétés resteront une ligne rouge. Il faut d'emblée rappeler pour mémoire que la tactique des entreprises notamment françaises est typique pour pénétrer les créneaux économiques algériens à fortes croissance. Il s'agit de commencer à dévaloriser les entreprises publiques à travers leurs satellites médiatiques sur place et à l'étranger, puis rentrer par des contrats de gestion déléguée afin de mieux préparer carrément leur privatisation.

    Les années 2000, les attaques ont commencé contre l'Algérienne Des Eaux par le slogan « seulement 9,5% des 32 millions d'Algériens bénéficient d'un accès à l'eau du robinet 24h/24/h.» Ensuite pour préparer l'opinion publique à l'arrivée de Suez pour la ville d'Alger, on disait que 60% des Algériens ont de l'eau dans les de robinets quotidiennement avec une plage horaire entre deux et seize heures. Enfin, après toutes ces coupures d'eau durant l'Aïd El Adha 2020 qui a même fait réagir le président de la république, Brice Cabibel, le DG de SEAAL se justifie « les Algériens consomment 3 fois plus d'eau comparé aux standards internationaux » (01)

    C'est ainsi que le groupe français rentrera par la grande porte pour cette gestion déléguée de la distribution et de l'assainissement de l'eau potable de la grande ville d'Alger. Lors de son installation, elle était à l'époque accompagnée d'une importante délégation du Medef l'équivalent Algérien du Forum des Chefs d'Entreprises (FCE) pour montrer que l'offensive française a comme le dit l'adage populaire « attraper un lion par sa queue » lorsqu'on sait l'importance distribution de l'eau à travers le territoire nationale. On promettait même à l'époque que si cette expérience réussit à Alger, ce partenariat étranger, inédit dans l'économie dirigiste Algérienne sera renouvelé dans les autres grandes villes du pays telles qu'Oran, Constantine, et Annaba. Des manifestations d'intérêt ont déjà été enregistrées de la part notamment du groupe français Saur (Société d'aménagement urbain et rural) pour la ville d'Oran. En définitif, cet objectif n'a jamais été atteint sinon une simple déstructuration d'un groupe puissant Algérien par région.

    Selon toute vraisemblance, la Société Nationale de l'électricité et du Gaz (Sonelgaz), serait en train de suivre le même cheminement ces derniers temps. Il est clair que ce groupe comme le reste des entités algériennes connaissent des difficultés de trésorerie à cause de la crise sanitaire qui s'est encrée en Algérie à partir du mois de mars 2020 puis s'est étalée à ce jour sans visibilités limpides en perspective. Ceci est de même dans pratiquement tous les pays du monde dont la France qui manipule ces lobbies. En effet, la crise du coronavirus a précipité plusieurs entreprises françaises, dont certaines étaient déjà en difficultés, dans des faillites ou restructurations lourdes de conséquences sur l'emploi surtout dans les secteurs de distribution, l'ameublement, l'automobile, l'audiovisuel, chaussures et vêtements , loisirs etc. ? (02).

    Quel est exactement le problème de Sonelgaz ?

    Les responsables du groupe Sonelgaz qui ont constaté ces derniers mois un manque sérieux de rentrée de caisse et qui ne voient pas des perspectives claires de reprises immédiates se sont inquiétés sur l'éventuel remboursement d'une dette de ces 20 dernières années estimée à près de 2000 milliards de dinars et dont l'échéance d'acquittement débutera en 2024 et surtout, étant donné les circonstances, récupérer ses créances vis-à-vis de l'Etat de plus de 62 milliards de dinars. Il faut préciser par ailleurs que cet endettement a en majorité servi à la construction et mise en place des différentes centrales de production de distribution d'électricité et du gaz. Il s'agit donc plus d'une dette vis-à-vis du Fond National d'Investissement (FNI) que des crédits d'exploitation reçus des banques nationales avec lesquelles Sonelgaz dispose d'un compte. Le groupe a donc élaboré un plan d'action sous forme d'un programme de « prévoyance » pour ne pas insister sur le terme « sauvetage » complet pour alerter les pouvoirs publics du danger que le groupe pourrait courir et qui nécessite désormais des décisions essentiellement et impérativement politiques et qui relèvent bien entendu de sa tutelle.

    Profitant de l'arrivée d'un nouveau ministre, le premier responsable du groupe, devait remettre ce rapport séance tenante lors d'une rencontre des responsables du secteur de l'énergie. Moins d'une semaine, on apprend par la presse qu'il est entre les mains du premier ministre et des chiffres ont été divulgués dans les medias algériens et étrangers sous des titres des plus extravagants comme ; « Sonelgaz est à genoux », (03) « Sonelgaz est dans le rouge », « dépôt de bilan pour 2023 » (04) etc. alors que les intentions de ces responsables du groupe Sonelgaz s'attendaient à toute autres réactions notamment des pouvoirs publics pour lesquels, elle agit dans la mission de distribution du gaz et de l'électricité aux citoyens algériens.

    Sonelgaz n'est pas un simple operateur mais un instrument de son propriétaire

    Que Sonelgaz accompagne l'Etat dans la conduite de sa politique sociale n'est pas incompatible avec ses objectifs politiques ni une honte vis –à vis de ses pairs à l'étranger et encore moins une entrave à sa démarche actuelle pourvu qu'on n'oublie pas les rétrospectives pour nous concentrer sur les perspectives avec les lunettes que les lobbies veulent qu'on porte. C'est un choix que l'Algérie a fait depuis l'indépendance. En effet, après avoir rassemblé les fondements de l'étape allant jusqu'au 1978 qui s'est fortement inspirée du programme de Tripoli, considéré comme conforme aux aspirations populaires. Ceci peut être facilement vérifié en parcourant les grandes lignes du plan quadriennal qui couvre la période 1970-1973 et dont l'objectif primordial est de créer les conditions qui permettraient de fournir un emploi durable à l'ensemble de la population masculine active d'ici l'horizon 1980 (5) quels que soient les moyens utilisés, ce plan vise essentiellement l'épanouissement des citoyens ce qui est effectivement une aspiration fortement populaire. Les principes s'érigent en vrai projet de société autour de ces puissantes sociétés nationales, il défini les règles de jeux et fait appel à l'adhésion de toutes les forces vives pour entamer une deuxième révolution cette fois industrielle et culturelle pour parachever le processus d'indépendance économique, moyennant bien entendu des sacrifices à l'instar de la révolution armée.

    D'autre sont venues plus tard remettre en cause cette démarche sur la simple base d'opinion et de mimétisme avec d'autres pays occidentaux dont l'objectif est de ne pas voir l'Algérie industrielle et indépendante de l'expertise étrangère et qui ont mené le tissu industriel ainsi bâti vers une restructuration pour laquelle l'Algérie paye les pots cassés aujourd'hui. Le groupe Sonelgaz comme ses consœurs dans d'autres domaines accompagne l'Etat dans l'électrification urbaine. Justement, en matière d'électrification, « l'Algérie est major de promotion en Afrique. Selon les chiffres de la Banque mondiale, le pays est couvert à 100%. Il est d'ailleurs le seul dans ce cas, même si l'Égypte et la Tunisie (99,8%), ou encore la Libye (99,4%) s'approchent elles aussi de la perfection.

    La majeure partie du continent est couvert pour moitié, comme par exemple au Sénégal (61%), au Nigeria (57,7%), en Namibie (49,6%), ou encore au Soudan (44,9%).

    En revanche, de nombreux pays africains sont encore faiblement électrifiés. C'est le cas au Mali (23,7%), en Somalie (19,1%), à Madagascar (16,8%), ou encore en République démocratique du Congo (13,5%). Le Liberia (9,1%), le Tchad (8%), le Burundi (7%), et le Soudan du Sud (4,5%) sont les pays ayant le taux d'électrification le plus bas en Afrique. » Le taux national de pénétration du gaz naturel a permis d'attendre un taux de couverture de 60% à l'échelle nationale, ce qui place l'Algérie leader en Afrique aussi. (06)

    Tout cela n'est pas le programme de Sonelgaz mais celui de l'Etat

    Pour arriver à ces performances pour l'épanouissement des citoyens comme prévoit les différents programmes, l'Algérie fait des sacrifices en subventionnant les tarifs qui n'ont pas bougé et permettent ainsi à Sonelgaz équilibrer son budget d'exploitation d'où le recours en permanence à ses banques pour des appoints financiers pour équilibrerez son budget d'exploitation courante à cause de ces tarifs sous évalués.

    On estime le prix du KW/h en Algérie au 1/4 de la moyenne européenne. L'équation qui tendra vers l'équilibré sans pour autant l'atteindre exige le double des tarifs actuels mais ce n'est pas à Sonelgaz de prendre une telle décision qui restera du ressort de la politique sociale menée par les pouvoirs publics qui eux tentent raisonnablement de trouver des modèles de subvention sélective sans heurter les habitudes et surtout s'assurer qu'une telle levée des aides de l'Etat ne se répercuteraient pas sur les prix à la consommation à la hausse et, partant gonfle l'inflation. Pourtant, les secteurs industriels continuent de profiter de ces tarifs bas de l'électricité et du gaz. Pour les cimenteries par exemple réputées énergétivores, le coût de l'électricité ne représente qu'à peine 10% du prix d'un sac de ciment alors que la moyenne chez nos voisins européens se situe entre 30 à 40%.

    La question donc reste posée sur la subvention par l'Etat du secteur industriel, facile à identifier dans les modèles proposés ? Il faut souligner par ailleurs que la subvention est double. En effet, le gaz qui sert à la production de l'électricité est déjà subventionnée et l'électricité produite est subventionnée à son tour. Sonelgaz avait proposé comme solution la création d'un fond de subvention que dégage l'Etat comme cela a été des stations de dessalement de l'eau de mer ? Aujourd'hui par exemple l'Etat demande à Sonelgaz de raccorder les agriculteurs au réseau sur efforts propres, comment va-t-elle pouvoir le faire sans recourir aux crédits bancaires d'exploitation ?

  • #2
    (2)

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    L'Etat ne peut pas se passer de Sonatrach aussi

    Il faut préciser pour mémoire que cette crise sanitaire n'a épargné aucun secteur. En effet, pour la première fois depuis plus de 20 ans, l'économie algérienne entre en difficulté économique. L'Office national des statistiques (ONS) révèle dans son dernier rapport (07) que la croissance économique a enregistré un chiffre négatif. L'ONS a calculé l'indice de croissance à –3,9 % pour le premier trimestre de 2020, contre une croissance positive (+1,3%) à la même période de 2019. C'est assez important et cela ne présage pas une quelconque amélioration durant le second trimestre. Et pour cause, la difficulté économique a eu lieu avant la déclaration du coronavirus en Algérie. On retiendra, à ce propos, une croissance négative des hydrocarbures de l'ordre de -13,4%. Cette chute était deux fois moindre (-7,1%) à la même période de l'année dernière. Les services marchands ont enregistré pour la première fois une baisse de (-2,8%) contre une hausse de (+5,0%) durant la même période de comparaison. Cette baisse de croissance s'explique, essentiellement, par des baisses de la valeur ajoutée des différents sous-secteurs.

    Il s'agit, notamment, des transport et communications (-4,8% contre +5,3%), hôtels, cafés et restaurants (-2,7% contre +5,5%), commerce (-1,5% contre +4,8%) et enfin les services fournis aux ménages (-1,8% contre +3,8%). Donc c'est dans cet ensemble qu'il conviendrait de juger des performances du secteur public en Algérie mais en aucun cas saisir cette faiblesse due au coronavirus pour remettre en cause le patriotisme des sociétés publiques au service de l'Etat et du citoyen même si on relève ici et là quelques carences.

    Quant à Sonatrach, elle est une personnalité morale patriote, consciente de son rôle social et sociétal, 7 PDG sont passés entre 1963 et 2001 et ont réussi parfaitement à l'adapter en conciliant ses objectifs politiques avec ses engagements économiques avec ses partenaires.

    Entre 1990 et 1995, il y a eu quelques divergences d'ordre stratégique avec le feu Abdelhak Bouhafs, de suite remise à l'ordre par le président Liamine Zeroual pour rappeler que cette entreprise est une entité qui appartient à l'Etat et devra lui venir en aide à chaque fois qu'il en a besoin.

    A cette époque rappelons-le, l'Algérie était sous perfusion dans l'hôpital du Fond Monétaire International (FMI) en pleine application de ses conditionnalités, des milliers de travailleurs du secteur du bâtiment ont été dehors pour réclamer leurs salaires, l'Etat a jugé que le mastodonte doit jouer son rôle et mettre la main dans la poche pour lui venir en aide afin d'éviter un chao qui menacerait l'unité nationale.

    Depuis, leçon tirée de cet événement, le patriote Zeroual, sur recommandation du feu Abdelhak Benhamouda l'a érigé en groupe puissant inaliénable, incessible, insaisissable, société par actions (SPA), certes mais elles sont toutes détenues par l'Etat, qui en a la charge par le biais d'un Haut Conseil de l'Energie (HCE) qui lui défini les axes stratégiques. C'est malheureusement à partir de l'élection de Bouteflika en Avril 2019 que son affaiblissement devait commencer. Contrairement à ce qui est dit ici et là, Chakib Khelil n'est pas venu dans les bagages de Bouteflika lors de son premier voyage aux Etats Unis en juillet 2001 mais il pourrait en être l'artisan puisqu'il a été désigné son conseiller très proche à l'énergie avant de prendre en charge le secteur dans sa totalité.

    Il faisait partie de ce que les medias ont préféré appeler carrément « les hommes du président » Après les élections du troisième mandat de Bouteflika, il est devenu encombrant pour son ami d'enfance il quitte le poste de ministre de l'énergie et des mines mais garde son influence soit à travers le président lui-même soit son frère Said pour être derrière toutes les nominations des ministres qui lui sont succédés et les PDG de Sonatrach jusqu'à la démission de son ami en avril 2019. Cependant, la période 2014- 2017 lui a échappée par la perturbation du dossier corruption qu'il a eu avec le tribunal de Milan et le mandat de recherche lancé contre lui par la justice Algérienne. C'est durant les deux dernières années de cette période que Sonatrach a soufflé pour reprendre son rythme de développement.

    Après un intérim de l'année 2014 confié au vice-président amont. Aujourd'hui la nouvelle direction de Sonatrach est soumise à de fortes pressions internes et externes par le biais d'organes de presse interposés, dictées par des lobbyings outre-mer, qui tentent à tout prix de porter préjudice à l'entreprise via son PDG. Ce dernier, ayant à peine été installé, a été l'objet de critiques virulentes et malsaines, quoiqu'il ait hérité d'une institution dont la situation était complètement instable pour plusieurs raisons. Cette instabilité a été accentuée par la nomination successive à la tête du ministère de tutelle des cadres de la Sonelgaz qui n'ont pas une connaissance approfondie des spécificités et des aléas de l'industrie pétrolière et gazière. La nomination de Monsieur Attar, risque de ne pas apporter les résultats escomptés et ce, pour plusieurs raisons, surtout son appréhension critique vis-à-vis de la loi sur les hydrocarbures et sur d'autres questions d'ordre stratégique bien qu'il soit partie prenante lors de son élaboration. Il a été en effet, consulté au même titre que les autres anciens PDG de Sonatrach.

    Dans un entretien accordé à l'APS, Toufik Hakkar, alors, chef du groupe chargé de la révision de cette loi a précisé que trois formules contractuelles ont été retenues dans le nouveau texte qui était à proposé pour adoption. Pour faire une évaluation exhaustive, le groupe de travail composé d'une quinzaine d'experts spécialisés dans les questions fiscales, économiques, juridiques a consulté d'anciens responsables du secteur de l'énergie comme Nordine Aït Laoussine, Youcef Yousfi, Abdelmadjid Attar, Nazim Zouioueche, Noureddine Cherouati et Said Sahnoun. (08)

    06 août 2020

    Saoudi abdelaziz blog

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    • #3
      Les entreprises comme la seaal et la sonelgaz doivent être gérées par des sociétés qui ne badinent pas avec la compétence, le sérieux et la rigueur car toucher à ces 2 entreprises vitales c'est toucher à tout un peuple
      Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
      (Paul Eluard)

      Commentaire

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