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Le prince saoudien est accusé de complot pour tuer un ex-espion à Toronto

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  • Le prince saoudien est accusé de complot pour tuer un ex-espion à Toronto

    Une poursuite civile déposée devant la justice américaine accuse le prince héritier de l'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, d'avoir cherché à assassiner un ancien agent secret par l'envoi d'un commando à Toronto en 2018.

    La plainte déposée jeudi dans une cour de justice américaine accuse le prince Mohammed ben Salmane d'avoir mandaté des mercenaires pour trouver et assassiner un ancien espion de haut rang qui en sait trop.

    Le document de 106 pages, qui doit être vérifié par la justice, a des airs de roman d'espionnage. Il indique que le régent du royaume d'Arabie saoudite a cherché à réduire au silence Saad Aljabri en 2018.

    M. Aljabri, résident permanent au Canada, est décrit comme un ancien officiel saoudien de 39 ans, spécialiste en sécurité nationale et en contre-terrorisme.

    Peu de personnes en connaissent autant sur le prince héritier que lui, selon la plainte, notamment sur son implication supposée dans des accords commerciaux corrompus et la création d'une équipe personnelle de mercenaires appelée Tiger Squad.

    Ces mercenaires sont responsables de l'assassinat et du démembrement du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien en Turquie, en 2018, d'après la plainte.
    Le journaliste saoudien assassiné Jamal Khashoggi.

    M. Aljabri, double citoyen de Malte et d'Arabie saoudite, a fui le royaume en 2017, d'abord en Turquie, puis secrètement à Toronto, où il vit désormais.

    Saad Aljabri dit qu'il avait développé une relation de travail étroite avec l'intelligence américaine au fil des décennies. Il dispose, prétend-il, d'une position unique pour menacer la réputation de Mohammed ben Salmane auprès de Washington.
    Le plaignant disposerait d'informations sensibles sur le prince

    "Rares sont les endroits qui ont des informations plus sensibles, humiliantes et accablantes sur l'accusé ben Salmane que l'esprit et la mémoire du Dr Saad - sauf peut-être les enregistrements réalisés par le Dr Saad par anticipation de son assassinat", affirme M. Aljabri.

    "C'est pourquoi l'accusé ben Salmane veut sa mort et pourquoi [il] a travaillé pour atteindre cet objectif au cours des trois dernières années."

    Le prince héritier a ordonné au plaignant de rentrer chez lui à plusieurs reprises et l'a menacé au moyen d'une messagerie instantanée "d'utiliser tous les moyens disponibles" et de "prendre des mesures qui vont vous nuire", indique le document.
    Le commando refoulé à l'aéroport Pearson

    Les membres de la Tiger Squad seraient arrivés à l'aéroport Pearson de Toronto avec des visas touristiques à la mi-octobre 2018, moins de deux semaines après que M. Khashoggi a été assassiné.

    Pour éviter de se faire repérer, ils sont entrés par des kiosques séparés, mais ont éveillé les soupçons après avoir prétendu qu'ils ne se connaissaient pas, toujours selon la plainte. Les agents des services frontaliers du Canada les auraient tous refusés sauf un, qui voyageait avec un passeport diplomatique.

    M. Aljabri affirme qu'un ancien collègue s'est présenté à son bureau de la société de télécommunications de Toronto où il travaillait, se faisant passer pour un investisseur, et a essayé de le persuader d'aller en Turquie pour rendre visite à sa famille.

    Malgré son refus, l'homme avait réussi à localiser Saad Aljabri afin que le commando puisse le trouver, présente-t-il.
    Des proches "disparus et torturés"

    "Mohammed ben Salmane prévoit désormais d'envoyer des agents directement via les États-Unis pour entrer au Canada par voie terrestre et, une fois pour toutes, d'éliminer le Dr Saad", dit-il.
    Plan rapproché de Mohammed ben Salmane.

    Le document affirme que le prince a ordonné la détention et l'enlèvement des membres de la famille d'Aljabri comme moyen de pression. Deux de ses enfants ont "disparu" à la mi-mars et d'autres parents ont été arrêtés, détenus et torturés.

    Il dit également que des agents saoudiens ont piraté ses téléphones intelligents et gelé ses comptes bancaires.

    Les responsables de l'ambassade saoudienne à Ottawa n'ont pas répondu à une demande de commentaire, tout comme le ministre de la Sécurité publique Bill Blair et l'Agence des services frontaliers du Canada.


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