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Maroc, fortune royale et disgrâce sociale
Madrid, 10 août 2020. - (ECSAHARAUI)
Par Lehbib Abdelhay / ECS
L'historien C.R. Pennel, dans son livre Maroc de 1830. Une histoire revient sur les émeutes survenues après la mort de Moulay Hassan I. A cette époque, Moulay Abdelhafid n'hésita pas à rejeter la beyaa (acte de loyauté) pour retirer son frère Moulay Abdelaziz de la sultanat. En 1908, Moulay Abdelhafid s'endette auprès du capital européen pour financer ses projets personnels. La crise financière qu'elle a ensuite engendrée dans le royaume a conduit à l'abdication et à l'avènement du protectorat français en 1912.
Un peu plus d'un siècle plus tard, les monarques alaouites semblent avoir bien tiré leur leçon de cette histoire.
La fortune est sans aucun doute une garantie qui permet au futur roi de maintenir son pouvoir. Les prébendes vous permettent de récompenser les fidèles et cooptant les adversaires, tout en menant un style de vie luxueux.
Le roi Mohamed VI est l'illustration parfaite du modèle «roi-homme d'affaires», et sa fortune est estimée à environ 8,2 milliards de dollars, selon le média anglais Love Money en mars 2020. Outre l'origine parfois suspecte de Cette fortune (Panama Papers en 2016 et la vente de drogue), son fils, tout juste 17 ans, est considéré comme l'enfant le plus riche du monde depuis sa naissance avec une fortune proche de 2,5 milliards de dollars!
Selon les organisations internationales, le Maroc aurait besoin de 750 millions d'euros pour éradiquer l'extrême pauvreté d'ici 2030. Et l'une des solutions qu'ils apportent est d'améliorer les services sociaux, dont seulement un tiers des Marocains bénéficient actuellement.
Dans un pays en proie à la pauvreté et au chômage, luxe et excès sont les maîtres mots de la famille royale. Comment expliquer autrement le fait que le roi ait offert au prince héritier, comme l'a révélé Middle East Eye en juillet 2018, un jet privé entièrement personnalisé grâce à la technologie israélienne, d'une valeur d'environ 57,5 millions? euros?
Avec des droits et des pouvoirs absolus, également reconnus constitutionnellement, le soutien inconditionnel des militaires et une fortune royale colossale, Mohamed VI et son entourage estiment avoir trouvé le triptyque magique pour asseoir le règne du prince héritier et perpétuer la dynastie alaouite.
Mais l'histoire est là pour nous rappeler que les chemins du pouvoir sont pavés d'incertitudes et que sans le soutien volontaire des peuples, tout pouvoir n'est qu'une chimère.
Et si l'on ajoute à cela le statut sacré et exclusif de "commandant des croyants", on pourrait même affirmer que le pouvoir a trouvé le carré du cercle!
Mais l'histoire est là pour nous rappeler que les chemins du pouvoir sont pavés d'incertitudes et que sans l'adhésion volontaire des peuples, tout pouvoir n'est qu'une chimère, même s'il est soutenu par une armée impériale et entretenu grâce à une fortune pharaonique, telle que dit le penseur confucéen Mencius.
Le Maroc est l'un des pays les plus inégaux et les plus pauvres du monde
Dans le discours du 31 juillet, le roi du Maroc, faisant le bilan de ses 21 ans de règne, a reconnu la persistance des inégalités, malgré les projets promis par le monarque à chaque fois qu'il prononce un discours.
Le discours, prononcé à l'occasion du 21e anniversaire de son couronnement, a également marqué la première apparition publique du monarque après son opération d'arythmie le 14 juin, et à cette occasion le roi est apparu plus mince et plus pâle que d'habitude, avec un voix brisée avec laquelle il s'est trompé à plusieurs reprises en lisant son texte.
Le monarque a insisté sur la nécessité de créer des activités génératrices d'emplois et d'accélérer le taux d'accès aux services sociaux de base, mais Mohamed VI réclame les mêmes revendications depuis 21 ans dans un pays où seul El Majzén commande
Il convient de rappeler que le Maroc, pays qui compte 35 millions d'habitants, connaît un ralentissement économique et que la croissance devrait tomber à 5,9% en 2020, selon les données de la Banque mondiale. Le chômage reste proche de 38% et est particulièrement élevé chez les jeunes, rapporte le FMI. "Notre travail ne se limite pas seulement à faire face à cette épidémie, mais vise également à faire face à ses répercussions sociales et économiques, dans une perspective globale pour l'avenir", a déclaré le roi du Maroc.
Face à la précarité des infrastructures et des services de santé, se tourner vers Dieu reste le seul refuge pour de nombreux Marocains. A Tanger, Tétouan (nord du pays) et Fès, les habitants ont scandé: "Dieu est grand, et Il est le seul capable de nous aider! De nombreux habitants de nombreuses villes organisent des prières collectives depuis les toits de leurs maisons, demandant miséricorde et pardon dans une ambiance très solennelle.
Les inégalités et la pauvreté au Maroc ne s'arrêtent pas. C'est ce qu'Oxfam Intermón a dénoncé dans un rapport publié qui montre que la reprise économique a favorisé quatre fois plus les riches que les pauvres. Selon l'organisation, «les inégalités dans le royaume se poursuivent à des niveaux exorbitants et sont incontrôlables», résultat d'un modèle économique qui favorise la concentration des richesses entre les mains du Palais Royal (Makhzen).
La nervosité et l'inconfort manifestés par Mohamed VI sont assez inattendus, et peuvent s'expliquer par les circonstances exceptionnelles, précédemment exprimées par le gouvernement: «Nous n'en avons jamais eu autant besoin» les uns des autres qu'aujourd'hui ... Nous sommes embarqués dans la même galère. Soit nous allons tous nous noyer, soit nous serons tous sauvés »(notez que la possibilité de la noyade précède la possibilité du salut…). Cependant, des arrestations violentes et même humiliantes continuent d'être enregistrées, marquées par des violences physiques et mentales.
Les inégalités sont restées à peu près les mêmes
Le coefficient de Gini, mesure internationale des inégalités, était de 39,9 en 1985 et de 39,5 en 2014. Une stabilité statistique qu'il faut encore une fois relativiser, prévient Oxfam, en raison de nombreuses limites méthodologiques: les dépenses en l'étranger n'est pas compté, ni les économies. De plus, les inégalités monétaires ne tiennent pas compte des inégalités de richesse. Toutes ces observations suggèrent que les différences sont encore plus importantes que ne le disent les statistiques officielles.
Population sous le seuil de pauvreté
Le dernier taux de variation annuel de l'IPC publié au Maroc date de février 2019 et était de 1%.
Les résultats placent le Royaume du Maroc parmi les pays les plus pauvres en termes de répartition du PIB selon la taille des citoyens.
Le Maroc est la 63ème économie en volume de PIB. Sa dette publique en 2019 était de 63260 millions d'euros, soit 65,11% du PIB. Sa dette par habitant est de 2 770 €.
Le Maroc a un pourcentage élevé de pauvreté absolue, dont 79,4% vivent en milieu rural, selon une étude publiée l'année dernière par le Haut Commissaire officiel du Plan (HCP, pour son acronyme en français) .
Les données montrent que le Maroc est classé 119e dans le classement des pays les plus riches du monde sur un total de 174 pays inclus dans le classement, qui est basé sur le critère du PIB par habitant, qui fait du citoyen marocain des citoyens les moins fortunés en termes de pourcentage du PIB.
Malgré l'évolution du revenu marocain ces dernières années, qui est passé de 46 mille DH (le Dirham est la monnaie marocaine) en 2009 à 55 mille DH en 2017 selon les données du fonds monétaire international, Les Marocains sont parmi les pays arabes les plus pauvres. Dans ce cas, il se classe quatrième après le Yémen.
Par Lehbib Abdelhay / ECS
L'historien C.R. Pennel, dans son livre Maroc de 1830. Une histoire revient sur les émeutes survenues après la mort de Moulay Hassan I. A cette époque, Moulay Abdelhafid n'hésita pas à rejeter la beyaa (acte de loyauté) pour retirer son frère Moulay Abdelaziz de la sultanat. En 1908, Moulay Abdelhafid s'endette auprès du capital européen pour financer ses projets personnels. La crise financière qu'elle a ensuite engendrée dans le royaume a conduit à l'abdication et à l'avènement du protectorat français en 1912.
Un peu plus d'un siècle plus tard, les monarques alaouites semblent avoir bien tiré leur leçon de cette histoire.
La fortune est sans aucun doute une garantie qui permet au futur roi de maintenir son pouvoir. Les prébendes vous permettent de récompenser les fidèles et cooptant les adversaires, tout en menant un style de vie luxueux.
Le roi Mohamed VI est l'illustration parfaite du modèle «roi-homme d'affaires», et sa fortune est estimée à environ 8,2 milliards de dollars, selon le média anglais Love Money en mars 2020. Outre l'origine parfois suspecte de Cette fortune (Panama Papers en 2016 et la vente de drogue), son fils, tout juste 17 ans, est considéré comme l'enfant le plus riche du monde depuis sa naissance avec une fortune proche de 2,5 milliards de dollars!
Selon les organisations internationales, le Maroc aurait besoin de 750 millions d'euros pour éradiquer l'extrême pauvreté d'ici 2030. Et l'une des solutions qu'ils apportent est d'améliorer les services sociaux, dont seulement un tiers des Marocains bénéficient actuellement.
Dans un pays en proie à la pauvreté et au chômage, luxe et excès sont les maîtres mots de la famille royale. Comment expliquer autrement le fait que le roi ait offert au prince héritier, comme l'a révélé Middle East Eye en juillet 2018, un jet privé entièrement personnalisé grâce à la technologie israélienne, d'une valeur d'environ 57,5 millions? euros?
Avec des droits et des pouvoirs absolus, également reconnus constitutionnellement, le soutien inconditionnel des militaires et une fortune royale colossale, Mohamed VI et son entourage estiment avoir trouvé le triptyque magique pour asseoir le règne du prince héritier et perpétuer la dynastie alaouite.
Mais l'histoire est là pour nous rappeler que les chemins du pouvoir sont pavés d'incertitudes et que sans le soutien volontaire des peuples, tout pouvoir n'est qu'une chimère.
Et si l'on ajoute à cela le statut sacré et exclusif de "commandant des croyants", on pourrait même affirmer que le pouvoir a trouvé le carré du cercle!
Mais l'histoire est là pour nous rappeler que les chemins du pouvoir sont pavés d'incertitudes et que sans l'adhésion volontaire des peuples, tout pouvoir n'est qu'une chimère, même s'il est soutenu par une armée impériale et entretenu grâce à une fortune pharaonique, telle que dit le penseur confucéen Mencius.
Le Maroc est l'un des pays les plus inégaux et les plus pauvres du monde
Dans le discours du 31 juillet, le roi du Maroc, faisant le bilan de ses 21 ans de règne, a reconnu la persistance des inégalités, malgré les projets promis par le monarque à chaque fois qu'il prononce un discours.
Le discours, prononcé à l'occasion du 21e anniversaire de son couronnement, a également marqué la première apparition publique du monarque après son opération d'arythmie le 14 juin, et à cette occasion le roi est apparu plus mince et plus pâle que d'habitude, avec un voix brisée avec laquelle il s'est trompé à plusieurs reprises en lisant son texte.
Le monarque a insisté sur la nécessité de créer des activités génératrices d'emplois et d'accélérer le taux d'accès aux services sociaux de base, mais Mohamed VI réclame les mêmes revendications depuis 21 ans dans un pays où seul El Majzén commande
Il convient de rappeler que le Maroc, pays qui compte 35 millions d'habitants, connaît un ralentissement économique et que la croissance devrait tomber à 5,9% en 2020, selon les données de la Banque mondiale. Le chômage reste proche de 38% et est particulièrement élevé chez les jeunes, rapporte le FMI. "Notre travail ne se limite pas seulement à faire face à cette épidémie, mais vise également à faire face à ses répercussions sociales et économiques, dans une perspective globale pour l'avenir", a déclaré le roi du Maroc.
Face à la précarité des infrastructures et des services de santé, se tourner vers Dieu reste le seul refuge pour de nombreux Marocains. A Tanger, Tétouan (nord du pays) et Fès, les habitants ont scandé: "Dieu est grand, et Il est le seul capable de nous aider! De nombreux habitants de nombreuses villes organisent des prières collectives depuis les toits de leurs maisons, demandant miséricorde et pardon dans une ambiance très solennelle.
Les inégalités et la pauvreté au Maroc ne s'arrêtent pas. C'est ce qu'Oxfam Intermón a dénoncé dans un rapport publié qui montre que la reprise économique a favorisé quatre fois plus les riches que les pauvres. Selon l'organisation, «les inégalités dans le royaume se poursuivent à des niveaux exorbitants et sont incontrôlables», résultat d'un modèle économique qui favorise la concentration des richesses entre les mains du Palais Royal (Makhzen).
La nervosité et l'inconfort manifestés par Mohamed VI sont assez inattendus, et peuvent s'expliquer par les circonstances exceptionnelles, précédemment exprimées par le gouvernement: «Nous n'en avons jamais eu autant besoin» les uns des autres qu'aujourd'hui ... Nous sommes embarqués dans la même galère. Soit nous allons tous nous noyer, soit nous serons tous sauvés »(notez que la possibilité de la noyade précède la possibilité du salut…). Cependant, des arrestations violentes et même humiliantes continuent d'être enregistrées, marquées par des violences physiques et mentales.
Les inégalités sont restées à peu près les mêmes
Le coefficient de Gini, mesure internationale des inégalités, était de 39,9 en 1985 et de 39,5 en 2014. Une stabilité statistique qu'il faut encore une fois relativiser, prévient Oxfam, en raison de nombreuses limites méthodologiques: les dépenses en l'étranger n'est pas compté, ni les économies. De plus, les inégalités monétaires ne tiennent pas compte des inégalités de richesse. Toutes ces observations suggèrent que les différences sont encore plus importantes que ne le disent les statistiques officielles.
Population sous le seuil de pauvreté
Le dernier taux de variation annuel de l'IPC publié au Maroc date de février 2019 et était de 1%.
Les résultats placent le Royaume du Maroc parmi les pays les plus pauvres en termes de répartition du PIB selon la taille des citoyens.
Le Maroc est la 63ème économie en volume de PIB. Sa dette publique en 2019 était de 63260 millions d'euros, soit 65,11% du PIB. Sa dette par habitant est de 2 770 €.
Le Maroc a un pourcentage élevé de pauvreté absolue, dont 79,4% vivent en milieu rural, selon une étude publiée l'année dernière par le Haut Commissaire officiel du Plan (HCP, pour son acronyme en français) .
Les données montrent que le Maroc est classé 119e dans le classement des pays les plus riches du monde sur un total de 174 pays inclus dans le classement, qui est basé sur le critère du PIB par habitant, qui fait du citoyen marocain des citoyens les moins fortunés en termes de pourcentage du PIB.
Malgré l'évolution du revenu marocain ces dernières années, qui est passé de 46 mille DH (le Dirham est la monnaie marocaine) en 2009 à 55 mille DH en 2017 selon les données du fonds monétaire international, Les Marocains sont parmi les pays arabes les plus pauvres. Dans ce cas, il se classe quatrième après le Yémen.
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