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Le journalisme dont Khaled Drareni est le nom

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  • Le journalisme dont Khaled Drareni est le nom

    Il a un nom de martyr, Mohamed Drareni, son oncle qui est mort au combat et qui a été un des fondateurs de l’UGTA historique. C’est son héros, un homme ouvert et déterminé. C’est son héros intime, son modèle. A la suite d’une des dernières interpellations suivie d’interrogatoire, il avait écrit que “la seule véritable violence que j’ai subie est qu’on remette en cause mon patriotisme, alors que nous étions à une centaine de mètres de la rue Mohamed Drareni (mon oncle paternel)”. Khaled vient d’avoir le soutien émouvant du fils d’un autre chahid, Maurice Audin.

    Pourquoi je parle de ça? J’en parle parce qu’il y a des crétins qui effectivement, sans aucune honte, mettent en doute son patriotisme. Khaled n’en fait pas étalage, mais en matière de patriotisme, il n’a vraiment aucune leçon à recevoir.

    J’ai connu Khaled Drareni, la première fois en 2008, je collaborais à un journal où il travaillait. Il était très jeune, j’étais déjà assez vieux. Khaled approche aujourd’hui de la quarantaine, j’ai plus de 60 ans et il me fait l’honneur d’être un ami.

    Ma génération - pas seulement celle des journalistes - a raté sa part d’histoire, elle n’a pas pu ou n’a pas su prendre les choses en main. En 1992, au moment où il fallait être lucide et courageux, elle a cédé à la peur. C’était le moment difficile à vaincre et que nous avons raté et qui fait qu’on ne va probablement pas laisser de traces significatives dans l’histoire.

    Khaled est d’une autre génération, moderne, ouverte sur le monde même si le régime a essayé de nous en couper. La génération de Khaled n’a pas eu une meilleure formation que la nôtre, mais elle est souvent plus positive, moins agressive. Moins sectaire.

    Ma génération a été marquée par la peur et la domination des patriarches. Même quand elle se veut critique, elle emprunte des biais détournés, des codes, et en définitive contribue à rendre invisibles ceux qui contrôlent nos destins sans avoir de compte à rendre. Même les meilleurs d’entre-nous ont fait un journalisme “spécifique”, codé, allusif. Et qui en définitive ne gênait personne.

    Pourquoi j’en parle aussi? Ce n’est pas pour décrier ma génération - Allah ghaleb 3liha, les ratages de l’histoire ne sont pas réparables - mais pour expliquer pourquoi le journalisme que fait Khaled Drareni est meilleur que le nôtre. Et que c'est bien pourquoi il n’est pas apprécié par ceux qui nous gouvernent

    Ce journalisme, qui n’a pas la prétention d’être une conscience de son temps, montre et ne cache pas. Il n’utilise pas les termes codés, il nomme. Et pour un système où l’invisibilité est l’armure essentielle, cela est insupportable.

    Khaled me rappelle le héros d’un roman, de Doctorow je crois, c’est un noir aux Etats-Unis qui rend les gens de l’establishment malades car il ne se conforme pas à l’assignation qui est fixée aux noirs par le système dominant. On lui demande d’être un noir selon l’assignation du système, lui agit en homme. Cela lui cause des problèmes fous, mais il ne renonce pas à être un homme.

    Khaled et beaucoup de jeunes journalistes de sa génération agissent en journalistes et non en journalistes “spécifiques”. C’est bien pour cela qu’il est en avance. En rupture. Qu’il est déjà dans l’Algérie de demain où l’on nomme précisément les choses au lieu de louvoyer et de les cacher.
    Salut à toi Khaled, tu es mon héros.

    Par Said Djaafer
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

  • #2
    Il a un nom de martyr, Mohamed Drareni, son oncle qui est mort au combat et qui a été un des fondateurs de l’UGTA historique.
    Horreur de cette forme de défense. Vraiment, la moins intéressante et même parfois contre productive.

    Drareni n'a pas besoin de ses cousins, de ses oncles, ou de ses grands pères, martyrs ou pas , UGTA ou pas, FLN ou pas.
    Le journaliste Drareni a écopé de 3 ans de prison parce qu'il faisait son boulot. Justice de m....
    Nul besoin de rien d'autre pour le défendre.

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