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Allocution du 12 août devant le Parlement syrien (3ème législature)
Les élections législatives syriennes ont eu lieu le 19 juillet 2020 afin de renouveler l’intégralité de l’Assemblée du Peuple (le Parlement), après deux reports du scrutin du fait de la Covid-19.
Ce 12 août, le président Bachar al-Assad s’est adressé à la nouvelle assemblée. Dans son allocution, il a félicité, conseillé et encouragé les anciens et les nouveaux élus à adopter les stratégies axées sur l’instauration et le maintien d’un dialogue franc et d’un lien solide avec les citoyens. Puis, il a passé en revue nombre de sujets portant sur la lutte contre l’inflation, le soutien de l’agriculture, le soutien des petites et moyennes entreprises, la lutte contre la corruption, la guerre directe et indirecte, la résistance aux occupants et au terrorisme économique de l’Occident via ladite « loi César » décrétée par l’administration américaine et suivie par ses alliés.
Nous avons traduit le plus fidèlement possible nombre de passages de son allocution ; notamment, le passage concernant les constantes de la politique de l’État et du peuple syriens. Constantes d’autant plus parlantes que bon nombre de pays arabes ont trahi ou se préparent à trahir le peuple palestinien. [NdT].
LES DÉFAITISTES DE L’INTÉRIEUR
Il ne fait aucun doute que tout au long de ces années de guerre, notre peuple a fait montre d’une lucidité extraordinaire face aux puissantes machines médiatiques qu’il a pu contrer plus d’une fois. Mais ces machines ne désespéreront pas et répéteront leurs tentatives. Par conséquent, remporter une ou plusieurs manches ne doit pas nous donner le sentiment d’avoir gagné la guerre et ainsi nous rassurer, avant de nous surprendre devant un piège tendu par l’ennemi dès qu’il en a l’occasion.
Or, malgré la lucidité de nos concitoyens, nous avons fréquemment eu à constater chez certains d’entre eux une vision trouble, du désespoir et du défaitisme. Bien sûr que ceux-là ne représentent pas la majorité au sein de notre société, mais ils répandent leur humeur négative 24 heures sur 24 et influencent autrui, à un moment où nous avons besoin de chaque once d’énergie positive face à nos ennemis.
Nous avons besoin d’optimisme, non de désespoir. Nous avons besoin de la force, non de la faiblesse ; alors que certains parmi ces défaitistes diffusent leur pessimisme et leur noirceur, au point qu’une parole appelant à l’optimisme, à l’endurance, à la résistance ou à la résilience devient une parole éhontée dénoncée en tant que déni de la réalité.
Je me demande souvent ce que ceux-là diraient en condoléances à une personne qui vient de perdre un ou plusieurs êtres chers. Diraient-ils : patiente, ou arme-toi de patience car Dieu est du côté des patients ? Diraient-ils : ils sont partis et ne reviendront pas, il ne te reste plus que le suicide ?
Personne ne discute le fait que la situation actuelle est déprimante en Syrie, dans la région et le reste du monde. Mais il y a une différence entre une déprime due aux conditions objectives que nous vivons et éprouvons, ce qui la relativise et laisse un espace d’espoir pour travailler au changement de ces conditions, et une déprime due à son enracinement dans les âmes et à sa transformation en défaitisme.
Je ne pense pas qu’une personne dotée d’un minimum de patriotisme puisse, aujourd’hui, accepter les propositions défaitistes après tous les sacrifices. Les corps des blessés et le sang des martyrs ne sont pas gratuits. Ils ont un prix. Et ce prix est la résistance et puis, la victoire.
Si certains justifient leur défaitisme par leur désir de vivre, tout le monde veut vivre, au premier rang desquels les combattants, les martyrs et les blessés. Ils ne sont pas allés affronter la mort par amour de la mort, mais par amour de la vie, amour du peuple, amour de la patrie. Le désir de vivre est un instinct humain, mais celui qui veut vivre doit repousser la mort. Il ne vivra pas juste parce qu’il désire vivre, mais parce qu’il est capable de vivre.
C’est ainsi qu’à travers les âges, les épidémies sont venues anéantir des millions et que les plus forts sont restés. C’est ainsi que les invasions sont venues anéantir des civilisations, des royaumes, des peuples, des cultures et que les plus forts ont été épargnés. Ce sont les lois immuables de la vie. Il suffit de nous souvenir qu’il y a un soldat héroïque qui fait face à la mort loin de sa famille et de ses bienaimés depuis des mois et des années, qu’il est assiégé avec peu de munitions et de nourriture avec, malgré tout, un moral élevé.
Devons-nous oublier le siège de la prison d’Alep, de l’aéroport d’Al-Thaala, de Wadi al-Deif et la résistance légendaire de leurs héros ?
Devons-nous oublier la résistance des gens d’Alep, de Deir ez-Zor, d’Al-Foua et de Kefraya, assiégés et ne disposant la plupart du temps que de très peu d’eau ?
Devons-nous oublier nos prisonniers dans les geôles israéliennes, lesquels ont résisté à toutes sortes d’oppression et ont refusé toutes les tentations les invitant à renoncer à leurs principes et à leur loyauté ? Devons-nous oublier le héros, Sidqi al-Maqt, lequel n’a accepté l’offre de sortir de prison que sous des conditions compatibles avec ses principes et son affiliation nationale ?
La confrontation se construit sur un esprit résistant aux défis, sur la foi en ses propres capacités, sur une structure psychologique solide et inébranlable, car la guerre n’est pas une belle promenade et la défense de la patrie n’est pas une histoire romantique. Quiconque n’est pas conscient de ces évidences et quiconque les a négligées par le passé a perdu sa patrie. Dire cela ne consiste pas à minimiser les dangers ou à sous-estimer la force de nos ennemis. C’est dire que le danger nous pousse à la prudence, tandis que la peur nous mène à la paralysie et à un inévitable échec.
LA LOI CÉSAR
C’est dans ce contexte que s’inscrit le récent débat entre deux points de vue sur la loi César, l’un défendant l’idée qu’elle est dangereuse et destructrice, l’autre considérant que c’est juste un cas de propagande sans aucun effet notable. Le premier traduit la peur, le second ne tient pas suffisamment compte de la réalité.
Une réalité qui fait que les deux points de vue sont erronés, parce que la loi César n’est pas un cas isolé pour en discuter en dehors de son contexte. Elle fait partie de toutes les étapes du siège imposé depuis des années avec des effets d’une gravité croissante sur les Syriens.
Autrement dit, le processus d’escalade visant à étrangler le peuple syrien s’est poursuivi avec ou sans la loi César. La seule différence est qu’ils l’ont posée en titre de la dernière étape de ce processus. Ce qui nous a amenés à oublier le titre principal, celui du « terrorisme économique », pour nous laisser distraire par le titre secondaire, celui de la « loi César ». Nous avons oublié que cette loi fait partie d’un tout, qu’elle en est le prolongement et non le début.
En définitive, cette loi César est quelque chose d’encore plus nuisible et tient de la guerre psychologique par nombre de ses effets. Nous ne devons donc pas nier ses dommages, les minimiser ou les exagérer, car nos ennemis ne construisent pas leurs plans sur une seule étape ou un seul événement, mais sur l’accumulation des étapes et des événements. De ce fait, nous devons tenir compte du contexte global, afin de comprendre le but et le rôle de chacune des étapes de leurs plans. Pour cela, nous devons poser certaines questions simples et évidentes :
Première question : Pourquoi [les Américains] ont-ils décrété cette loi en ce moment précis, alors qu’ils ont toujours procédé sans recourir aux lois ? En quoi répondrait-elle à leur besoin ?
Tout au long de cette guerre, à chaque fois que les terroristes ont échoué à exécuter leurs tâches, il y a eu recours à l’escalade, tantôt en sollicitant le Conseil de sécurité, tantôt en intensifiant leur propagande sur les armes chimiques, tantôt en bombardant nos Forces, etc.
Cette fois-ci, la libération de l’Ouest d’Alep et du Sud d’Idleb a mené à l’« agression économique » ; d’une part, pour minimiser les victoires de nos Forces armées, de les ternir et de les vider de leur sens aux yeux du peuple syrien ; d’autre part, pour motiver les terroristes.
En effet, ces dernières années, les terroristes ont perdu confiance en leurs maîtres, ont commencé à déposer leurs armes et à modifier leur position, tout comme ils ont perdu l’espoir de voir tenues les promesses qui leur avaient été faites. De plus, les États-Unis ont besoin d’eux, non seulement en Syrie, mais aussi en Irak, en Libye, au Yémen, et ailleurs.
Et je ne parle pas de certains terroristes mais de tous les terroristes, au premier rang desquels Daech, quels que soient les mensonges que les Américains propagent à son propos, et le Front al-Nosra. Ces deux là sont les plus proches du cœur américain, ainsi que les organisations [terroristes] nommées Jabhat al-Cham, Ahrar al-Cham, etc. Par cette loi les Américains renouvellent leur engagement envers les terroristes et leur disent : « nous sommes avec vous jusqu’au bout du chemin ».
Par conséquent le moment choisi [pour décréter la loi César] s’inscrit dans le contexte général de l’action américaine.
Allocution du 12 août devant le Parlement syrien (3ème législature)
Les élections législatives syriennes ont eu lieu le 19 juillet 2020 afin de renouveler l’intégralité de l’Assemblée du Peuple (le Parlement), après deux reports du scrutin du fait de la Covid-19.
Ce 12 août, le président Bachar al-Assad s’est adressé à la nouvelle assemblée. Dans son allocution, il a félicité, conseillé et encouragé les anciens et les nouveaux élus à adopter les stratégies axées sur l’instauration et le maintien d’un dialogue franc et d’un lien solide avec les citoyens. Puis, il a passé en revue nombre de sujets portant sur la lutte contre l’inflation, le soutien de l’agriculture, le soutien des petites et moyennes entreprises, la lutte contre la corruption, la guerre directe et indirecte, la résistance aux occupants et au terrorisme économique de l’Occident via ladite « loi César » décrétée par l’administration américaine et suivie par ses alliés.
Nous avons traduit le plus fidèlement possible nombre de passages de son allocution ; notamment, le passage concernant les constantes de la politique de l’État et du peuple syriens. Constantes d’autant plus parlantes que bon nombre de pays arabes ont trahi ou se préparent à trahir le peuple palestinien. [NdT].
LES DÉFAITISTES DE L’INTÉRIEUR
Il ne fait aucun doute que tout au long de ces années de guerre, notre peuple a fait montre d’une lucidité extraordinaire face aux puissantes machines médiatiques qu’il a pu contrer plus d’une fois. Mais ces machines ne désespéreront pas et répéteront leurs tentatives. Par conséquent, remporter une ou plusieurs manches ne doit pas nous donner le sentiment d’avoir gagné la guerre et ainsi nous rassurer, avant de nous surprendre devant un piège tendu par l’ennemi dès qu’il en a l’occasion.
Or, malgré la lucidité de nos concitoyens, nous avons fréquemment eu à constater chez certains d’entre eux une vision trouble, du désespoir et du défaitisme. Bien sûr que ceux-là ne représentent pas la majorité au sein de notre société, mais ils répandent leur humeur négative 24 heures sur 24 et influencent autrui, à un moment où nous avons besoin de chaque once d’énergie positive face à nos ennemis.
Nous avons besoin d’optimisme, non de désespoir. Nous avons besoin de la force, non de la faiblesse ; alors que certains parmi ces défaitistes diffusent leur pessimisme et leur noirceur, au point qu’une parole appelant à l’optimisme, à l’endurance, à la résistance ou à la résilience devient une parole éhontée dénoncée en tant que déni de la réalité.
Je me demande souvent ce que ceux-là diraient en condoléances à une personne qui vient de perdre un ou plusieurs êtres chers. Diraient-ils : patiente, ou arme-toi de patience car Dieu est du côté des patients ? Diraient-ils : ils sont partis et ne reviendront pas, il ne te reste plus que le suicide ?
Personne ne discute le fait que la situation actuelle est déprimante en Syrie, dans la région et le reste du monde. Mais il y a une différence entre une déprime due aux conditions objectives que nous vivons et éprouvons, ce qui la relativise et laisse un espace d’espoir pour travailler au changement de ces conditions, et une déprime due à son enracinement dans les âmes et à sa transformation en défaitisme.
Je ne pense pas qu’une personne dotée d’un minimum de patriotisme puisse, aujourd’hui, accepter les propositions défaitistes après tous les sacrifices. Les corps des blessés et le sang des martyrs ne sont pas gratuits. Ils ont un prix. Et ce prix est la résistance et puis, la victoire.
Si certains justifient leur défaitisme par leur désir de vivre, tout le monde veut vivre, au premier rang desquels les combattants, les martyrs et les blessés. Ils ne sont pas allés affronter la mort par amour de la mort, mais par amour de la vie, amour du peuple, amour de la patrie. Le désir de vivre est un instinct humain, mais celui qui veut vivre doit repousser la mort. Il ne vivra pas juste parce qu’il désire vivre, mais parce qu’il est capable de vivre.
C’est ainsi qu’à travers les âges, les épidémies sont venues anéantir des millions et que les plus forts sont restés. C’est ainsi que les invasions sont venues anéantir des civilisations, des royaumes, des peuples, des cultures et que les plus forts ont été épargnés. Ce sont les lois immuables de la vie. Il suffit de nous souvenir qu’il y a un soldat héroïque qui fait face à la mort loin de sa famille et de ses bienaimés depuis des mois et des années, qu’il est assiégé avec peu de munitions et de nourriture avec, malgré tout, un moral élevé.
Devons-nous oublier le siège de la prison d’Alep, de l’aéroport d’Al-Thaala, de Wadi al-Deif et la résistance légendaire de leurs héros ?
Devons-nous oublier la résistance des gens d’Alep, de Deir ez-Zor, d’Al-Foua et de Kefraya, assiégés et ne disposant la plupart du temps que de très peu d’eau ?
Devons-nous oublier nos prisonniers dans les geôles israéliennes, lesquels ont résisté à toutes sortes d’oppression et ont refusé toutes les tentations les invitant à renoncer à leurs principes et à leur loyauté ? Devons-nous oublier le héros, Sidqi al-Maqt, lequel n’a accepté l’offre de sortir de prison que sous des conditions compatibles avec ses principes et son affiliation nationale ?
La confrontation se construit sur un esprit résistant aux défis, sur la foi en ses propres capacités, sur une structure psychologique solide et inébranlable, car la guerre n’est pas une belle promenade et la défense de la patrie n’est pas une histoire romantique. Quiconque n’est pas conscient de ces évidences et quiconque les a négligées par le passé a perdu sa patrie. Dire cela ne consiste pas à minimiser les dangers ou à sous-estimer la force de nos ennemis. C’est dire que le danger nous pousse à la prudence, tandis que la peur nous mène à la paralysie et à un inévitable échec.
LA LOI CÉSAR
C’est dans ce contexte que s’inscrit le récent débat entre deux points de vue sur la loi César, l’un défendant l’idée qu’elle est dangereuse et destructrice, l’autre considérant que c’est juste un cas de propagande sans aucun effet notable. Le premier traduit la peur, le second ne tient pas suffisamment compte de la réalité.
Une réalité qui fait que les deux points de vue sont erronés, parce que la loi César n’est pas un cas isolé pour en discuter en dehors de son contexte. Elle fait partie de toutes les étapes du siège imposé depuis des années avec des effets d’une gravité croissante sur les Syriens.
Autrement dit, le processus d’escalade visant à étrangler le peuple syrien s’est poursuivi avec ou sans la loi César. La seule différence est qu’ils l’ont posée en titre de la dernière étape de ce processus. Ce qui nous a amenés à oublier le titre principal, celui du « terrorisme économique », pour nous laisser distraire par le titre secondaire, celui de la « loi César ». Nous avons oublié que cette loi fait partie d’un tout, qu’elle en est le prolongement et non le début.
En définitive, cette loi César est quelque chose d’encore plus nuisible et tient de la guerre psychologique par nombre de ses effets. Nous ne devons donc pas nier ses dommages, les minimiser ou les exagérer, car nos ennemis ne construisent pas leurs plans sur une seule étape ou un seul événement, mais sur l’accumulation des étapes et des événements. De ce fait, nous devons tenir compte du contexte global, afin de comprendre le but et le rôle de chacune des étapes de leurs plans. Pour cela, nous devons poser certaines questions simples et évidentes :
Première question : Pourquoi [les Américains] ont-ils décrété cette loi en ce moment précis, alors qu’ils ont toujours procédé sans recourir aux lois ? En quoi répondrait-elle à leur besoin ?
Tout au long de cette guerre, à chaque fois que les terroristes ont échoué à exécuter leurs tâches, il y a eu recours à l’escalade, tantôt en sollicitant le Conseil de sécurité, tantôt en intensifiant leur propagande sur les armes chimiques, tantôt en bombardant nos Forces, etc.
Cette fois-ci, la libération de l’Ouest d’Alep et du Sud d’Idleb a mené à l’« agression économique » ; d’une part, pour minimiser les victoires de nos Forces armées, de les ternir et de les vider de leur sens aux yeux du peuple syrien ; d’autre part, pour motiver les terroristes.
En effet, ces dernières années, les terroristes ont perdu confiance en leurs maîtres, ont commencé à déposer leurs armes et à modifier leur position, tout comme ils ont perdu l’espoir de voir tenues les promesses qui leur avaient été faites. De plus, les États-Unis ont besoin d’eux, non seulement en Syrie, mais aussi en Irak, en Libye, au Yémen, et ailleurs.
Et je ne parle pas de certains terroristes mais de tous les terroristes, au premier rang desquels Daech, quels que soient les mensonges que les Américains propagent à son propos, et le Front al-Nosra. Ces deux là sont les plus proches du cœur américain, ainsi que les organisations [terroristes] nommées Jabhat al-Cham, Ahrar al-Cham, etc. Par cette loi les Américains renouvellent leur engagement envers les terroristes et leur disent : « nous sommes avec vous jusqu’au bout du chemin ».
Par conséquent le moment choisi [pour décréter la loi César] s’inscrit dans le contexte général de l’action américaine.
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