Annonce

Réduire
Aucune annonce.

1980, l'année où El Qardaoui chassa Arkoun d'El Aurassi

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • 1980, l'année où El Qardaoui chassa Arkoun d'El Aurassi

    Que demande le peuple ? Ventres remplis, «tubes digestifs huilés par les différents fromages (Entâ el Hih ! venant de l'Europe) et les jus de fruits exotiques (qu'on buvait pour la première fois de sa vie !), une nouvelle société, de nouvelles mœurs et… de nouveaux rêves !
    «La subvention du livre» ouvrait, en effet, les fenêtres grandes sur de nouveaux horizons, que le peuple ne voyait autrefois que dans… les rêves ! Certes, Boumediène importait bien «livres et revues» de toutes sortes (à l'exception des «écrits» qui mettaient en cause sa politique de dictateur égoïste !), mais les quantités de ces «écrits» étaient bien maigres. «Le livre national» lui aussi était… rare.
    La «grande imprimerie» que Boumediène qualifiait de «plus grand complexe d'impression de l'Afrique !», (il avait oublié que l'Afrique du Sud est un pays africain.
    Qu'il avait à l'époque une dizaine d'imprimeries qui dépassaient dans la grandeur celle importée par l'Algérie !), celle implantée à Réghaïa tardait à… démarrer.
    Abdelhamid Benhaddouga avait attendu presque sept ans pour voir son roman (La mise à nu) sortir des imprimeries de Réghaïa.
    Rachid Mimouni a attendu quatre ans pour humer les fleurs de son Le printemps n'en sera que plus beau, etc., etc. «La société du tube digestif» (1) devrait donc rêver, selon Chadli et ses «bons conseillers» !
    Cette ordonnance promulguée le 4 avril 1980, «devrait créer ce… rêve !».
    Des livres à… gogo et… moins chers que ceux de… Boumediène !
    Le prix du baril de pétrole battait de nouveaux records dans sa grimpée folle, le mètre cube du gaz gagnait des points à Wall-Street et au marché de Rotterdam.
    Chadli se prenait pour un monarque du «riche Golfe» ! Seulement, il avait oublié ce diable de Mouloud Mammeri(2) et cet «espion qui venait du froid »(3), mais qui avait un nom bien algérien : Mohamed Arkoun…
    ➖Notes :
    1) - Expression du défunt Tahar Djaout in Les vigiles.
    2) - Ainsi qualifié par Chadli lors du «Conseil de sécurité de l'Etat» réuni (quelque part !), juste au début des événements du «Printemps berbère» (date non précisée par le journal El Moudjahid de l'époque).
    3) - Célèbre roman et film de John le Carré. Chadli a bien traité Arkoun «d'espion de frança ! ».
    Le séminaire portant sur «La pensée islamique» fut programmé les 1er, 2 et 3 juillet 1980 à l'hôtel El Aurassi, célèbre symbole d'Alger ( El Mahroussa) !
    Il fallait que les nombreux «Chouyoukhs» (professeurs de théologie) assistassent aux festivités du 5 Juillet 1980, date «heureuse» pour ce nouveau Président, si «croyant» et si «décidé» à effacer le «socialisme athée» de Houari Boumediène, un «mécréant» qui avait rejoint son collègue égyptien, Gamal Abd El Nasser décrié, même dans sa tombe par tous les fidèles de l'islam !
    Mouloud Kacem Naït Belkacem, le ministre (de l'époque) des Affaires religieuses, invita des dizaines de Chouyoukhs et autres chercheurs en «sciences islamiques».
    Ils venaient du Monde arabe, comme ils venaient du Pakistan, de l'Inde ou d'Iran.
    Cependant, le pus grand nombre venaient… d'Egypte ! El Azhar avait récupéré à l'époque «les Frères musulmans».
    Anouar Essadate s'est proclamé, dès 1975, «le Président pieux» (Er-Raïs El mou'men !).
    Mouloud Kacem avait-il des «instructions bien islamiques» de Chadli ou était-il son «conseiller islamique» qui voulait le «mettre sur le chemin de Sadate» ?
    Rien n'a filtré sur les invités «Frères musulmans» de ce séminaire de juillet 1980 !
    Une chose est sûre : il fallait «récupérer une grande personnalité musulmane» qui vivait à Paris, avait des racines bien ancrées en Algérie et qui «commençait» à avoir une «notoriété universelle» dans l'«idjtihad» (recherche scientifique) !
    Cette personnalité s’appelait le professeur Mohamed Arkoun.
    Et, par-dessus tout, ce « grand monsieur» était… kabyle !
    Kabyle contre Kabyle, Algérien contre Algérien, l'adage cher au colonialisme français était-il dans la «préméditation de l'invitation» de Mohamed Arkoun à ce séminaire religieux de juillet 1980 ?
    on ne peut trancher. Mohamed Arkoun avait accepté «l'invitation».
    Il était un «vrai savant algérien» et il voulait certainement exposer aux Algériens et aux autres «étrangers» dudit séminaire, ses idées et ses nouvelles découverts axées essentiellement sur «la nécessité de moderniser l'idjtihad dans l'islam».
    Toute sa vie il avait milité et travaillé en savant pour cette modernisation !
    ➖Lire aussi
    1980, l'année où El Qaradhaoui chassa Arkoun de l'Aurassi (VI)
    Folio
    1980, l'année où El Quaradhaoui chassa Arkoun de l'Aurassi (V)
    Folio
    Les actes du colloque sur M'hamed Boukhobza dans les librairies : Connaître et comprendre sa société
    “Quelques idées et des propositions” d'experts
    Ouvrage traitant du développement économique algérien
    Je ne suis pas bien ! (2/2)
    Souffles…
    El Qardhaoui, Mohamed Ghazali et les autres frères musulmans ont-ils été «manipulés», dans leur «vindicte et attaque», contre Mohamed Arkoun, par des responsables haut placés dans le sérail chadlien, ou ont-ils agi par «djah'le et extrémisme», comme l'avait dit (poliment) Arkoun ?
    Autre énigme non encore élucidée jusqu'à l'écriture de cette chronique !
    Ce que tous les observateurs ont remarqué après «l'incident» de
    l'hôtel Aurassi «penche vers la thèse du complot et de la manipulation».
    En effet, la «noria» des «fkih extrémistes» ne ferait qu'augmenter et s'accélérer parmi les «religieux» invités en Algérie, depuis 1980 et jusqu'aux événements
    d'Octobre 1988 !
    «Les barbus» font main basse sur — presque — tous les campus universitaires de l'Algérie.
    Un étudiant a été lâchement assassiné dans de «graves événements» qu'a connus la cité universitaire (de garçons) de Ben Aknoun, à Alger.
    Et puis ce Mohamed Ghazali, ce «frérot» égyptien, repris de justice, condamné à mort par contumace(1) mais adulé et «importé» par Chadli Bendjedid pour être «le président du conseil scientifique » de l'université Emir Abdelkader de Constantine !
    Comble de malheur, Chadli lui permet (ce qui lui était interdit même par ses amis saoudiens !) de prêcher le «bon islam», chaque lundi à la Télévision algérienne.
    Juste après, «les événements s'accélérèrent dramatiquement» en Algérie.
    Dès janvier 1985, les prix du pétrole chutent dangereusement, des citoyens remarquent, un peu partout en Algérie, des «groupuscules de barbus» qui montent dans… les montagnes bien boisées pour… s'entraîner aux arts martiaux et à l'escrime (avec de vrais sabres !)
    Et soudain ces… «événements douloureux d'Octobre 1988».
    La suite ? «Cela est une autre histoire !»
    Par Djilali Khellas
    1- On a fait circuler une pétition protestant contre «l'attaque» dont a été victime Arkoun et contre l'entrée en Algérie de ce «criminel de Ghazali».
    Je crois que les premiers signataires étaient Djaout, Ali El Kenz, Djilali Khellas, M'hamed Boukhobza, Seghir Benamar, Djilali Liabès, Laâdi Flici….
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X