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Le pillage du congo: Un cas extrême

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  • Le pillage du congo: Un cas extrême

    Le Rapport de Suivi de la situation économique et Financière de la RDC publié en septembre 2015 par la Banque mondiale (BM), contient un passage choquant. En effet aux pages 17 et 18, on tombe sur un passage titré : «Les comparaisons internationales montrent que la RDC est un cas atypique». La BM écrit : « La RDC est un cas à part par rapport au reste du monde en combinant l’un des plus hauts niveaux de rente par rapport au PIB du secteur des ressources naturelles et l’un des plus bas niveaux de recettes ». Avec «rente», on veut dire ce que les sociétés gagnent (chiffre d’affaires moins amortissement des investissements et coûts de production) dans les secteurs pétrolier, du gaz naturel, du charbon, des mines et du bois. Cette rente est de 36% du PIB en 2012 ou bien 9,88 milliards $. Or les autorités congolaises recouvraient en 2012 seulement 14,4% du PIB ou bien 3,95 milliards de $ de recettes dans ces 5 secteurs. En comparaison avec les pays qui ont la même rente en pourcentage du PIB, la RDC devrait avoir des recettes autour de 32,25% du PIB, ce qui est 8,88 milliards $. Donc l’Etat congolais rate autour de 5 milliards $ de recettes dans le secteur des ressources naturelles pour l’année 2012 seulement.

    Une autre étude du FMI, publiée en octobre 2015 notait que le taux de redevance, disons le loyer que les sociétés doivent payer à l’Etat pour exploiter les concessions, sur le cuivre était de 2 % en RDC, contre 4 % en Indonésie, 6 % en Zambie et jusqu’à 14 % au Chili.

    Albert Yuma, patron de la Gécamines, accusait les grandes sociétés minières comme suit : « Depuis la mise en place du code minier qui date de 2002, les différents partenaires de la Gécamines ont exporté pour plus de 48 milliards de dollars et l’Etat a reçu en net – soit le revenu moins les bonus fiscaux qu’il a donnés-moins de 3 milliards de dollars. … Depuis 15 ans, nos partenaires nous ont trompés et, disons-le, volés. Cela doit s’arrêter.» . Ces chiffres de Yuma n’ont été contredits par aucune instance.

    Or le code minier, écrit en 2002 par la Banque Mondiale et très en faveur des sociétés minières, prescrit «l’obligation de rapatrier 40% des recettes des exportations». Ce qui voudrait dire qu’au lieu des 3 milliards de dollars dont parle Albert Yuma, il devrait y avoir 19,2 milliards $ qui auraient dû rester en RDC, sous forme d’investissements ou d’acomptes dans des banques congolaises. Et puisque la production minière n’a commencé sérieusement qu’à partir de 2008, la grande majorité de ces 19 milliards $ aurait dû entrer en RDC ces 10 dernières années.

    LA FAILLITE DU FMI ET SON CREDO SUR LA “CROISSANCE INCLUSIVE”

    Yuma conclut : « On nous a trompés en 2000 en disant que le Congo était incapable de développer seul des ressources minières et qu’il fallait des partenariats». En effet, déjà en 2015, le professeur Stefaan Marysse avait averti que la théorie de la croissance inclusive prônée par le FMI comme résultat de sa recette ultralibérale était une contre-vérité (1).

    Le FMI dit poursuivre “une croissance inclusive”, c’est-à-dire une croissance qui profite à la population, qui augmente son pouvoir d’achat. Comment ? En créant du travail et générant des salaires et donc un pouvoir d’achat. La politique libérale du FMI implique naturellement que pour obtenir une telle croissance, il faut tout faire pour attirer des investissements privés et ouvrir le marché pour les grandes multinationales minières.

    Or que constate le professeur Marysse? Il constate que le remède prescrit par le FMI a mené à une croissance cloisonnée au lieu d’une croissance inclusive. En effet, Il estime sur base de ses calculs la perte de capitaux par rapatriements de profits des grandes sociétés dans le secteur des mines entre 2013 et 2019 à 17,1 milliards $. Marysse met à titre de comparaison la perte que l’Etat a par ventes d’actifs miniers en dessous du prix du marché, qui s’élève selon un dossier publié en novembre 2011 par un parlementaire britannique Eric Joyce, à 5 milliards $ (2). Conclusion : « Si les Institutions Financières Internationales (FMI et Banque Mondiale, ndlr) sont sincères dans leur discours sur la croissance inclusive, elles doivent reconnaître que ce n’est pas seulement la fuite des capitaux imputables aux fraudes et prédations étatiques qui sont en cause, mais aussi l’hémorragie légale causée par la logique économique des multinationales. »

    Pour ne laisser aucun doute, Marysse formulera lors de la présentation de son texte à la maison du Parlement belge, le 10 juin 2015, la question suivante : “Retour au modèle économique (néo)colonial d’extraversion ou… le prix de la globalisation dans un contexte d’Etat fragile ?”

    Et lui, le professeur Marysse, qui dans les années 2008-2010 était l’un des plus sévères critiques du fameux contrat chinois, dira 7 années plus tard : «après la publication des données sur les profits rapatriés – Sicomines (contrats chinois) paraissent une meilleure alternative et la stratégie FMI-BM moins crédible».

    DES «RAPPORTS NON ÉQUITABLES»

    Marysse conclut : « Pour que le discours sur la croissance inclusive ne soit pas de l’idéologie (lisez ne soit pas des beaux mots, ndlr), les Institutions financières internationales devraient aider la RDC à renforcer les conditions pour que les rapports avec les entreprises étrangères soient moins inéquitables. Cela pourrait se faire, par exemple, en appuyant les efforts du pays pour une révision des clauses d’un certain nombre de contrats et donc aller au-delà de la révision en 2010 ».

    On peut toujours rêver, car c’est bien de rêve qu’il s’agit ici. Car la position du FMI et de la Banque mondiale et toute la soi-disant communauté internationale (lisez les gouvernements occidentaux) en la matière est assez claire. Ils se trouvent du côté des grandes multinationales occidentales. Il suffit de lire la saga que Raf Custers raconte dans son livre Chasseurs de matières premières sur la guerre totale à laquelle le gouvernement congolais a été confronté lors de la révision des contrats en 2010, notamment sur le conflit avec la société First Quantum (FQ) (3). Raf Custers est chercheur chez GRESEA (Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative). D’abord Custers explique comment le gouvernement congolais, après une année de tentatives de compromis, est arrivé, en août 2009, à annuler le contrat de Kingamyambo Musonoi Tailings (KMT) appartenant à FQ. Il cite 4 raisons évoquées par le gouvernement:

    – la firme KMT n’a pas été fondée de façon correcte et devrait donc être dissoute et refondée

    – KMT a payé 5 millions de $ pour une concession qui au départ était convenu pour 130 millions $ et qui contient des réserves de minerais qui valent 9 milliards $
    – KMT n’a pas réalisé une étude de faisabilité

    – Elle n’a débuté ses activités que dix ans après sa création (pages 144 – 147).

    Ensuite Raf Custers raconte la guerre totale que First Quantum et ses alliés à la Banque mondiale, dans les gouvernements occidentaux et dans les grands médias financiers ont menée pour faire reculer le gouvernement. Cinq jours après la décision du gouvernement congolais d’annuler le contrat de First Quantum, le directeur de la Banque Mondiale, l’Américain Robert Zoellick, vient en personne à Kinshasa rendre visite au premier ministre congolais. Il exige que le gouvernement revienne sur sa décision. Ensuite, le gouvernement canadien va intervenir au club de Paris pour ralentir le processus d’annulation de la dette. Ce processus est déjà en retard, puisque prévu pour 2006. Mais les Canadiens réussissent, avec l’aide des gouvernements étasunien, belge et autres, à faire reporter cette décision encore pendant une année entière, jusqu’à fin novembre 2010. Arnaud Zacharie, responsable de l’ONG belge CNCD, commentera ce retard comme suit : « Que de temps perdu pour cette annulation prévue à l’origine pour 2006 ! Pendant ces 4 années, le maigre budget public congolais a dû supporter le service d’une dette illégitime et odieuse, contractée en son temps par le régime de Mobutu avec la complicité des chancelleries occidentales, qui n’a servi en rien au développement et au bien-être des Congolais. »

    (Ce n'est là qu'un petit aperçu. L'article est très long. A suivre)

    Source : Collectif Polex

  • #2
    Cette exploitation éhontée a créé l'extrême pauvreté au Congo, RDC. Ces multinationales et gouvernements occidentaux ont mis en place des groupes armés terroristes pour empêcher la société congolaise de réagir et de défendre son indépendance économique.
    Cette exploitation et vol capitaliste est accompagnée par des guerres ethniques provoquées par ces gouvernements occidentaux et multinationales. La maladie et la faim
    ont fini de terrasser le peuple congolais.

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