Absence de médecins, drogue, manque de suivi médical, saletés, rats et cafards, c'est le témoignage dur d'un ancien porteur du coronavirus, qui a raconté à Hespress FR son séjour dans deux hôpitaux au Maroc après avoir été diagnostiqué positif au coronavirus, celui de campagne de Sidi Yahya, situé à un peu moins de 100 kilomètres au nord de la capitale Rabat, et l'hôpital Moulay Abdallah dans la ville côtière de Salé, également très proche de Rabat.
La situation est chaotique dans de nombreux endroits et le coronavirus n'est pas exactement contrôlé dans les hôpitaux, qui sont des centres vitaux dans la lutte contre la maladie, indique El Faro de Ceuta citant le témoignage recueilli par Hespress FR.
Emmené d'abord à l’hôpital Moulay Abdellah. l'interlocuteur a été placé dans une chambre avec un diplomate camerounais. « C’était très très sale, on était interdit de sortie au couloir et il y avait beaucoup de saletés. Il n’y avait pas de médecin pendant 6 jours » et personne n’a eu de traitement. « Ce n’est qu’au 6ème jour qu’on a vu un médecin qui nous a donné le traitement et c’était pas la boite, seulement un comprimé », a-t-il raconté à Hespress FR.
Concernant son transfert à l’hôpital de Sidi Yahya, la même source indique que « c’est à minuit et deux heures du matin qu’ils hurlaient +Transfert+ comme si on était en prison (…) au 7ème jour, j’entendais mon nom: Transfert à Sidi Yahya. On nous a dit qu’il y avait plus d’espace, que c’était sympa et qu’il y avait des médecins ».
Arrivé à Sidi Yahya au beau milieu de la nuit, il décrit des pavillons réservés aux patients, des murs très hauts comme dans les prisons, beaucoup de monde. « C’était immense, il y avait plus de 15 personnes par chambre. (…) Il faisait très très chaud » et des « rats, des cafards » qui se promenaient la nuit.
« Il y avait du shit qui se vendait là-bas, c’était incroyable. Personne n’avait aucun symptôme, ça jouait au foot, ça criait, ça dansait sans parler des vols le soir. Des personnes ont même eu des crises de nerfs incroyables… », a-t-il ajouté.
Interrogé sur l’accueil par les médecins, la même source a déclaré à Hespress FR qu’« il n’y avait rien du tout » alors que les militaires « avaient tout ce qu’ils voulaient » et « les civils, nous, on avait rien du tout ». « L’hôpital était divisé en deux, un partie pour les civils et l’autre pour les militaire », explique-t-il. Selon lui, les militaires avaient tout le nécessaire, médecins et médicament, prenaient leur traitement de 6 jours et pouvaient sortir.
L'interlocuteur décrit une nourriture « dégueulasse » qui leur était servie « le petit déjeuner à 11 heures, le déjeuner vers 16 heures 30 et le dîner à minuit », tout cela dans le bruit, les cris, les femmes qui se disputaient, les crises de nerfs de certains et les voleurs. « On ne dormait pas », a-t-il dit.
El Faro de Ceuta note que cela ressemble aussi aux images familières de l'hôpital de Tanger, sans lits et avec des patients au sol.
La même source rappelle que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti le Maroc des problèmes ce jeudi dernier. "Soit ils en font plus, soit les cas continueront à augmenter", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
15 août 2020
Courrier du Rif
La situation est chaotique dans de nombreux endroits et le coronavirus n'est pas exactement contrôlé dans les hôpitaux, qui sont des centres vitaux dans la lutte contre la maladie, indique El Faro de Ceuta citant le témoignage recueilli par Hespress FR.
Emmené d'abord à l’hôpital Moulay Abdellah. l'interlocuteur a été placé dans une chambre avec un diplomate camerounais. « C’était très très sale, on était interdit de sortie au couloir et il y avait beaucoup de saletés. Il n’y avait pas de médecin pendant 6 jours » et personne n’a eu de traitement. « Ce n’est qu’au 6ème jour qu’on a vu un médecin qui nous a donné le traitement et c’était pas la boite, seulement un comprimé », a-t-il raconté à Hespress FR.
Concernant son transfert à l’hôpital de Sidi Yahya, la même source indique que « c’est à minuit et deux heures du matin qu’ils hurlaient +Transfert+ comme si on était en prison (…) au 7ème jour, j’entendais mon nom: Transfert à Sidi Yahya. On nous a dit qu’il y avait plus d’espace, que c’était sympa et qu’il y avait des médecins ».
Arrivé à Sidi Yahya au beau milieu de la nuit, il décrit des pavillons réservés aux patients, des murs très hauts comme dans les prisons, beaucoup de monde. « C’était immense, il y avait plus de 15 personnes par chambre. (…) Il faisait très très chaud » et des « rats, des cafards » qui se promenaient la nuit.
« Il y avait du shit qui se vendait là-bas, c’était incroyable. Personne n’avait aucun symptôme, ça jouait au foot, ça criait, ça dansait sans parler des vols le soir. Des personnes ont même eu des crises de nerfs incroyables… », a-t-il ajouté.
Interrogé sur l’accueil par les médecins, la même source a déclaré à Hespress FR qu’« il n’y avait rien du tout » alors que les militaires « avaient tout ce qu’ils voulaient » et « les civils, nous, on avait rien du tout ». « L’hôpital était divisé en deux, un partie pour les civils et l’autre pour les militaire », explique-t-il. Selon lui, les militaires avaient tout le nécessaire, médecins et médicament, prenaient leur traitement de 6 jours et pouvaient sortir.
L'interlocuteur décrit une nourriture « dégueulasse » qui leur était servie « le petit déjeuner à 11 heures, le déjeuner vers 16 heures 30 et le dîner à minuit », tout cela dans le bruit, les cris, les femmes qui se disputaient, les crises de nerfs de certains et les voleurs. « On ne dormait pas », a-t-il dit.
El Faro de Ceuta note que cela ressemble aussi aux images familières de l'hôpital de Tanger, sans lits et avec des patients au sol.
La même source rappelle que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti le Maroc des problèmes ce jeudi dernier. "Soit ils en font plus, soit les cas continueront à augmenter", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
15 août 2020
Courrier du Rif
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