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Chavez mise sur une Banque du Sud pour l'Amérique latine

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  • Chavez mise sur une Banque du Sud pour l'Amérique latine

    Hugo Chavez veut une "Banque du Sud" pour l'Amérique latine qui permettrait à la région de ne plus dépendre des institutions de Bretton Woods.

    Après le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay, le Vene*zuela et l'Équateur viennent de rembourser de manière anticipée leur ardoise au Fonds monétaire international (FMI). Caracas a réglé rubis sur ongle les 3,3 milliards de dollars prêtés par l'organisme, et Quito a soldé sa dette de 40 millions de dollars. « Messieurs du FMI et de la Banque mondiale, nous vous disons ciao ! », a déclaré le ministre vénézuélien des finances Rodrigo Cabezas, ravi de reprendre la rhétorique provocatrice du président Hugo Chavez.

    Le Venezuela compte désormais recourir, pour d'éventuels financements, à la « Banque du Sud ». L'organisme devrait voir le jour en juin, avec un capital initial de 7 milliards de dollars, suite à une initiative du leader de la Révolution bolivarienne.

    L'idée - applaudie par l'Argenetine, la Bolivie et l'Équateur, membres associés -, est de profiter de la bonne santé de l'économie régionale pour fonder un organisme permettant aux pays latino-américains d'affronter seuls des coups durs et de financer leurs besoins d'infrastructure. Ils seraient ainsi moins dépendants du FMI dont l'intervention laisse de mauvais souvenirs, et même de la Banque interaméricaine de développement, dont Washington est le principal actionnaire. Ce n'est pas une nouveauté : l'Asie du Sud-Est a déjà mis sur pied, au lendemain des crises financières de 1997-1998, un système de coopération s'appa*rentant à un embryon de Fonds monétaire asiatique.

    Dans le cas de l'Amérique latine, la Banque aurait aussi pour but de « capter » les réserves de la région, qui ont atteint un niveau historique grâce au boom des exportations : plus de 200 milliards de dollars entre le Brésil, le Venezuela et l'Argentine. Pour l'heure, elles sont en grande partie investies... en bons du Trésor américain (c'est le cas de la moitié des réserves brésiliennes). La Banque aura enfin pour mission d'accélérer l'intégration latino-américaine avec comme horizon, certes lointain, une monnaie commune.

    Le Brésil le plus frileux

    Néanmoins, à moins de deux mois de sa naissance, les fonctions de la Banque du Sud ne sont pas encore très claires. Le Brésil voudrait qu'elle se borne à soutenir des projets de développement, à l'instar de la Banque mondiale. Le Venezuela et l'Argentine tiennent à ce qu'elle puisse aussi financer des déséquilibres de balance des paiements, comme le fait le FMI.

    Grand partisan du projet, le représentant du Brésil au FMI, Paulo Nogueira Batista, estime que « les deux fonctions sont tellement distinctes qu'il faudrait peut-être envisager de créer deux institutions, comme cela a été le cas à Bretton Woods ». L'autre question cruciale est la composition du capital. L'idée d'y placer une partie des réserves est peu appréciée par les banques centrales, qui veulent pouvoir récupérer leurs fonds. Au Brésil, cette mesure est impossible sans une modification de la Constitution. Le gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva est d'ailleurs le plus frileux : tout en étant associé en tant qu'observateur aux discussions, il n'est pas membre de la Banque, préférant à court terme renforcer les outils régionaux déjà existants, et ne pas fâcher les États-Unis, avec qui il vient de lancer une alliance stratégique sur l'éthanol.

    Par Le Figaro
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